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réactions au dossier Droit et diffusion

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Sujet de la discussion Droit et diffusion
Droit et diffusion
Après des heures et des heures de durs labeurs, seul ou à plusieurs, vous avez enfin finalisé votre première compo. L’ivresse de la création vous monte à la tête : ça y est, vous dites-vous, je suis un artiste, je suis un Créateur !

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I must not fear. Fear is the mind-killer. I will face my fear.

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Bien sur que je trouve normal que les créateurs soient rémunérés pour leur travail. En même temps, tu prends l'exemple d'une créatrice américaine où c'est le copyright qui règne à la place du droit d'auteur, soit un système qui permet de payer les créateurs au forfait et dans lequel les droits aussi bien patrimoniaux que moraux peuvent être intégralement cédés par le créateur. Pas très bon exemple, donc, puisque là, le droit d'auteur peut être simplement remplacé par des contrats de droit privés et c'est d'ailleurs ce qui se passe dans la pratique.

Quoi qu'il en soit, même si le droit d'auteur a évidemment des avantages, ses inconvénients à l'échelle de la société sont aujourd'hui à mon avis plus importants :
  • dans la pratique, à part quelques rares auteurs, il sert beaucoup plus les éditeurs (surtout les gros) que les auteurs
  • il est un frein à la création quand on sait qu'un artiste peut pratiquement perdre tous les revenus générés par un titre, voire par un album complet à cause d'un sample de quelques secondes. On oublie que les grands auteurs classiques, eux, se pompaient allègrement les uns les autres en plus de se servir largement dans le vaste répertoire de musiques populaires
  • il est un frein important à la création de petites bulles de diffusion culturelle : petites radios, podcasts, petits concerts. Ce sont pourtant ces petites bulles qui contribuent à la richesse culturelle et surement qui sont les plus utiles à l'accession à la culture pour tous.
  • on en arrive à des trucs hallucinants qui font que de moins en moins d'espaces publics peuvent être photographiés : si tu fais une photo comportant un élément d'architecture récent, il faut l'autorisation de l'architecte (contre espèces sonnantes et trébuchantes) pour pouvoir la diffuser, même gracieusement. Cela conduit à une sorte de privatisation de l'espace public qui ira croissante à mesure que les anciens bâtiments seront remplacés par de nouveaux. Rappelons que tout ceci vaut aussi pour des édifices financés par la collectivité, comme par exemple la pyramide du Louvre. Par ailleurs, les musées commencent à avoir l'idée de soumettre aussi les photos de leurs bâtiments au droit d'auteur. Qui ensuite ?
Bref, il ne remplit plus beaucoup son rôle de protection des créateurs : on voit comment les maisons de disque l'ont mis bien profond aux musiciens avec leurs prises de participation dans les diffuseurs que sont Deezer et Spotify. Mais il impose un carcan général incompatible avec les modes de création contemporains.
Un gros chantier à revoir, donc, qui fait aujourd'hui plus de mal que de bien.

[ Dernière édition du message le 06/01/2017 à 10:31:49 ]

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Oui, on pourrait presque penser que le capitalisme se joue du droit d'auteur.
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Copyright comme droit d'auteurs respectent la convention de Berne et se reconnaissent l'un l'autre. Et le publishing existe aux USA aussi, même si c'est effectivement plus souple du point de vue contractuel qu'en droit d'auteur tel qu'il existe ici. Il y a donc plusieurs façons d'appréhender le problème.

Cela dit c'est tout autant voir plus un rapport de forces, comme on peut le constater avec la jurisprudence du "Fair Use" https://fr.wikipedia.org/wiki/Fair_use où "l'emprunt" aux compositions ou productions n'est possible qu'avec la bonne volonté des détenteurs de droits originaux dans une totale insécurité juridique.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Citation de noizydon :
Oui, on pourrait presque penser que le capitalisme se joue du droit d'auteur.


C'est exactement la position que comptait prendre l'Europe pour une européanisation du droit d'auteur. L'objectif est toujours un peu le même : que les grands groupes multimédias s'en mettent plein les fouilles dans le cadre de la musique "populaire" sur le dos d'artistes de plus en plus pauvres (et au final amateur), quand les médias plus "nobles" (ex : musique classique, jazz) survivent avec une aide institutionnelle (conservatoires, etc...).
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Absolument.
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Niveau européen, il y a aussi d'autres combats qui tendraient notamment à diminuer fortement la durée des droits d'auteurs permettant ainsi aux nouveaux groupes de diffusion anglo-saxons, de ne plus avoir à reverser de droits, et ce le plus tôt possible, bien sûr.
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Les auteurs vont donc devoir choisir, s'il le peuvent encore, d'ailleurs, entre se faire prendre leur argent par Vivendi ou par Google...Intéressant n'est-il pas ?!