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Test des boîtes à rythme Boss DR-770, DR-660, DR-550, DR-220E, DR-220A, et DR-110 - Test de la gamme Boss DR

La DR-110, tout de plastique argenté vêtue, est sortie en 1983. C'est la dernière DR analogique. Elle possède néanmoins un écran de contrôle LCD extrèmement pratique : il permet de visualiser toutes les parties des instruments programmés dans un pattern, comme sur une partition. Sa forme est carrée (environ 14 cm de côté), et elle est très légère. Elle était vendue avec une housse en mousse et plastique, pratique et anti-chocs. Les pads pour déclencher les sons sont en caoutchouc souple, très sympas, avec un bon gros dessin stylisé des différents instruments. Le point fort de la DR-110 est la "P-bus", c'est à dire une modification de la sortie ligne : si on branche un instrument (guitare, clavier, voix, etc) DANS la prise de sortie, on entend la DR-110 ainsi que l'instrument en question via la prise casque. Pour les répètes chez soi, plus besoin d'ampli ! Un casque suffit.

Dr 110

Les contrôles d’ac­cent, volume, balance entre les instru­ments, et tempo sont possibles par de petits poten­tio­mètres acces­sibles. Hélas : pas de volume par instru­ment (il faut jouer avec les accents), et pas d’in­di­ca­tion de tempo affi­chée. On règle la vitesse en aveugle, impos­sible de connaître le nombre de BPM. Une fonc­tion « shift » permet d’éco­no­mi­ser la place en assi­gnant deux fonc­tions aux pads de contrôle : soit program­ma­tion, soit sélec­tion du pattern choisi. Enfin il y a une trappe pour les 4 piles 1,5 V, une prise adap­ta­teur secteur, une sortie « trig­ger » (mais pas d’en­trée), une sortie ligne et une pour les écou­teurs.


Mais la cham­pionne du look ergo­no­mique est la DR-220. Sortie en 1986, elle se présente sous la forme d’un petit boîtier en long (un peu moins de 20 cm, et envi­ron 5 cm de large). Facile à ranger, livrée avec housse, et toutes les commandes sont acces­sibles par pads en caou­tchouc. Il est facile de la program­mer rapi­de­ment, toujours grâce aux pads à deux fonc­tions (vive la touche shift !). Pas de potards rota­tifs ici, boîte plate et moins fragile ! Des touches « + » et « - » seront vos prin­ci­paux alliés, car ils contrôlent le tempo et les volumes sépa­rés de chaque instru­ment (on notera l’ap­pa­ri­tion des toms, absents de la 110, et davan­tage de cymbales), un plus par rapport à la DR-110. Le volume géné­ral se situe sur le côté, il est à glis­sière. Contrai­re­ment à la DR-110, le tempo est affi­ché sur le LCD en BPM, ouf ! Petit point faible : cet écran LCD est plus petit à cause de la forme de la DR-220, donc il n’y a de la place que pour affi­cher un seul instru­ment à la fois. Dommage.

Les sorties sont les mêmes que sur la 110, mais il y a un plus : une entrée « trig­ger ». Par contre, plus de « P-bus » ! On se demande pourquoi, c’est génial ce truc ! A noter qu’il existe deux versions de la DR-220 : E (comme élec­tro­nique), et A (comme acous­tique). Si la E est argen­tée, comme la 110, la DR-220-A est d’un horrible marron ! Faute de goût ! Le noir eût été de meilleur aloi.

Les DR-550, 660, et 770 reprennent la forme de la 110. Les petits poten­tio­mètres sont rempla­cés par un gros potard rota­tif et plat (deux sur les 660 et 770, ce qui est plus pratique). Les écrans de contrôle possèdent tout ce qu’il faut (n° de pattern, kit, tempo, etc). La couleur est désor­mais noire, avec séri­gra­phie blanche (DR-550 et 660) ou jaune (DR-770), ce que perso­nel­le­ment j’ap­pré­cie moins. Les pads sont plus petits et plus nombreux. Parfois on s’y perd. La grande diffé­rence avec ces modèles : les prises MIDI ! Là, les 110 et 220 prennent un sacré coup de vieux.

Par contre une petite marche arrière pour la DR-770 : pas de piles !

 

Capa­cité

Point de vue mémoire, la DR-110 est ridi­cule : 16 presets et 16 banques utili­sa­teurs, plus deux chaî­nages de 126 patterns chacun. La DR-220 double les capa­ci­tés pour les patterns, et offre 8 chaî­nages. Mais ça n’est pas encore India­na­po­lis. Enfin chaque boîte, 110, 220-A et 220-E, n’offre qu’une seule série de sons, avec 6 sons pour la DR-110 et 11 pour les 220. C’est peu. En 1996, il fallait donc ache­ter les deux DR-220 pour avoir un kit conve­nable.

La 550 propose 91 sons, 64 presets, 64 user banks. On respire mieux, mais c’est pas encore ça. La 660 double le score, ce qui est confor­table, et la 770 offre carré­ment 400 presets et 400 user banks, avec 255 sons de basse et de percus­sions diffé­rents, sans parler des effets (reverb, flan­ger, equa­li­ser, ambiance). Le luxe !

 

 

Son

C’est la partie essen­tielle : plus que les capa­ci­tés de ces bécanes, le son est l’élé­ment qui va déter­mi­ner quelle DR sera la votre. On va y aller chro­no­lo­gique­ment.

Reve­nons un instant à la DR-55 (l’an­cêtre de 1979) : les sons pom/pff gardent un certain charme. Analog addicts, bien­ve­nue ! Mais c’est très limité. Pour drogués des 70's en manque unique­ment.

La DR-110 est celle que j’uti­lise. Elle a un son unique, que l’on ne retrouve sur AUCUNE machine numé­rique moderne, si perfor­mante soit-elle. La fonc­tion « balance » permet de mettre en valeur tel ou tel instru­ment et change le son aussi sûre­ment qu’un effet. Les 6 sons restent dans la tradi­tion analo­gique, et sonnent d’en­fer, pas vieillots du tout, un brin nostal­giques. La grosse caisse est à mourir. Mais la DR-110 est desti­née aux adeptes du « tout élec­tro­nique » unique­ment…

La DR-220, selon le modèle, sera une copie de kit acous­tique ou élec­tro­nique. Les sons E sont durs et plats, les toms sont nuls, la caisse claire moyenne. Le reste est correct. Les sons de la A sont simples et peuvent être effi­caces avec une guitare acous­tique, mais ils ne sont pas variés. Le défaut de la 220 est que cette machine digi­tale fonc­tionne à partir de samples moyens, la qualité sonore s’en ressent. Toute­fois, le kick, les char­leys et le clap de la E peuvent bien donner en passant par un flan­ger ou autre effet. Les prises trig­ger peuvent aider le bidouilleur qui veut se lancer en trafiquant les sons de la DR-220.

La DR-550 possède 8 kits de batte­rie, dont un réunis­sant les TR 808 et 909. Ce mélange est une très bonne idée, le kit est inté­res­sant et très fun, les amateurs d’ana­lo­gique peuvent s’amu­ser à mélan­ger les sons. Les autres sons restent de bonne facture, une bonne base pour jouer en groupe ou faire une maquette quelque soit le style.

La DR-660 n’a pratique­ment que de bonnes sono­ri­tés, l’ex­cep­tion étant les sons de basse-synthé, qui deviennent vite lassants. Outre que ce batteur robot possède plusieurs batte­ries dans un espace confiné à l’ex­trême, il est très réaliste : sur certaines maquettes, il est pratique­ment impos­sible de faire la diffé­rence avec un vrai batteur. Un regret : le mélange TR 808/909 de la DR-550 a disparu, les deux kits sont sépa­rés. Il faut le custo­mi­ser dans les kits « utili­sa­teur ». Grosse qualité : la 660 offre un panel de sons qui plaira à tous.

La DR-770, c’est un peu du super­flu si on est pas un home studiste acharné. Les tran­si­tions en shuffle et les notes fantômes sont program­mables, et c’est un plus qui donne du réalisme à la chose, mais ce n’est pas forcé­ment indis­pen­sable. Si tu veux une DR-770, il faut l’ex­ploi­ter à fond, tant elle a de possi­bi­li­tés. Sinon, la 660 est toujours une des meilleures drum machines digi­tales à ce jour. De plus, les prix des 550 et 660 baissent depuis la sortie de la 770. C’est un détail à ne pas négli­ger, car la 660 a beau­coup de ressources.

 

 

Fiche tech­nique et compa­ra­tif

Mémoire : 8 × 4 banques
Patches : 16 preset, 16 utili­sa­teur
Mesures : 128 × 2
Tempo : de 45 à 110
Dimen­sions : 160 × 110 × 30 mm
  • Le son analo­gique unique
  • La très faible consom­ma­tion en piles
  • La P-bus
  • La mémoire très insuf­fi­sante
  • Seule­ment 6 instru­ments

 

DR-220 A

  • L’er­go­no­mie
  • Les sons trop plats, qui néces­sitent des effets

 

DR-220 E

  • L’er­go­no­mie
  • Pas assez d’ins­tru­ments pour une copie d’un kit acous­tique

 

DR-550

  • De bons sons
  • Le kit mélan­geant TR 808 et TR 909
  • Facile à program­mer
  • Un seul poten­tio­mètre pour régler volume/tempo/bank

 

DR-660

  • Les sons
  • Facile à program­mer
  • Mémoire consé­quente
  • Prix d’oc­ca­sion attrac­tif au vue des possi­bi­li­tés

 

DR-770

  • Banque de sons et mémoire énormes
  • Pour les pros unique­ment

 

Le son de la DR 110 dans mes compos.

 


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