Avant de fabriquer ses propres modèles de guitares et basses électriques, Schecter fabriquait des pièces détachées pour d’autres grandes marques de six cordes. Cette période révolue laisse place à des modèles originaux à la qualité indéniable et au prix avantageux. C’est une basse répondant au nom de Stiletto Extreme 4 que nous testons aujourd'hui...
Quand on jette un coup d’oeil au catalogue de Schecter, on s’aperçoit que la marque brasse assez large en proposant des modèles au look moderne et des séries reprenant les courbes plus classiques de certaines Fender ou Rickenbaker. Toutefois, ces dernières ne sont pas de pâles copies et proposent leurs spécificités leur permettant de se démarquer des modèles originaux. Il y en a donc pour tous les goûts et pratiquement chaque modèle étant proposé en 4 ou 5 cordes.
Parmi tous ces modèles existe une série de basses dénommée Stiletto, regroupant des instruments au corps léger et petit et au manche confortable. Cette série se décline ensuite en 5 modèles : la studio, l’elite, l’extreme, la deluxe et la custom. C’est l’Extreme 4 (version 4 cordes donc) qui nous a été livrée en finition Black Cherry.
On s’empresse alors de déballer la belle…
Déballage
La première fois que l’on sort la basse du carton, on est surpris par son corps de petite taille et de forme vaguement néo-Fenderien. La table flammée et sa couleur Black Cherry sont du plus bel effet, donnant un look classieux sans pour autant être tape-à-l’oeil. Sachez néanmoins que le modèle est aussi disponible dans d’autres couleurs : un noir translucide et un bleu océan laissant lui aussi apercevoir la belle table en érable flammée. Il faut avouer que la basse donne une très bonne première impression.
Au niveau des bois, on a un corps en acajou qui est assez dense et lourd.
Heureusement que la basse possède un petit corps, cela permet d’avoir un instrument au poids raisonnable. La table flammée et le manche sont tous deux en érable. À noter que la couleur un peu jaune pipi du bois du manche pourra déplaire à certains. Enfin, la touche du manche est en palissandre et surmontée de 24 frettes jumbos. De jolies incrustations en forme de « V » ont été posées sur la touche en guise de repère. Pour rester dans l’ornementation, un binding multiplis est présent le long du manche et tout autour de la tête. Pour ce qui est des mensurations de la belle, on dispose d’un diapason de 864 mm (34 pouces). Pour finir, la manche est fixé sur le corps via 6 vis.
En ce qui concerne l’accastillage, Schecter nous a monté des mécaniques maison et un chevalet Diamond Bass de qualité. Leur couleur noir chromée se marie très bien avec les couleurs proposées : du bon goût et du beau boulot ! La finition générale de l’instrument est irréprochable et l’électronique est simple, mais efficace : deux micros Diamond Actifs (pensez à débrancher votre basse après chaque utilisation afin de ne pas vider la pile!), un volume général, un mix entre les deux micros et deux potards d’égalisation (graves et aigus).
Voilà pour ce qui est des spécifications techniques, il est temps de poser le bébé sur sa jambe droite (ou gauche pour nos amis gauchers, Schecter ayant pensé à eux avec un modèle adapté).
En action
En position assise, l’Extreme 4 est parfaite : la tête ne penche pas vers l’avant, les courbes épousent bien le genou et l’abdomen, et le manche assez fin rendra heureuses les petites mains. Avec une sangle c’est idem, l’Extreme 4 est vraiment modèle d’ergonomie et le temps d’adaptation est très court, ce qui est en général bon signe. L’accès aux aigus est parfait, et ce, même jusqu’à la 24e case. Le manche ressemble un peu à celui d’une Jazz Bass, sans être trop plat il reste fin et donc facile à jouer. Exit l’impression d’avoir une batte de baseball entre les pognes ! On peut aussi noter que la basse a bien tenu l’accordage pendant les sessions de test : un bon point.
Une fois la guitare branchée, on sent que l’instrument se destine aux musiques modernes avec un bon niveau de sortie dû à l’électronique active. Elle se défend aussi bien avec un jeu aux doigts qu’avec un médiator. De base et sans toucher aux réglages, on obtient assez facilement un son rond et profond, mais on a en revanche un peu plus de mal a trouver de la brillance. Le fait de pouvoir mélanger les sons des deux micros permet d’avoir une jolie palette sonore. On regrettera juste le peu de différence entre ces deux micros qui, finalement, restent très proches. On sera donc tentés de jouer avec l’égaliseur actif qui est en revanche assez efficace et permettra de plus sculpter le son. Ce qui sort de la basse est donc honnête pour un instrument de ce prix, mais pas forcément extraordinaire ni à la hauteur de sa finition. Pour vous faire une idée, rien de tel que des exemples audio enregistrés via le nouvel ampli de TC Electronic RebelHead et en D.I.
- Micro manche avec graves et aigus à midi
- Micro chevalet avec graves et aigus à midi
- Micro chevalet et manche mélangés avec graves et aigus à midi
- Micro manche avec boost dans les basses
- Micro chevalet avec boost dans les aigus
- Jeu au médiator
- Son de la D.I. avec un médiator
- Son de la D.I. au doigt
Conclusion
Cette basse fabriquée en Chine est une bonne surprise en ce qui concerne la finition et l’assemblage. Le corps et la couleur translucide Black Cherry sont vraiment magnifiques, l’instrument est équilibré et le manche très confortable. L’Extreme 4 fait donc un sans-faute jusqu’à ce qu’on la branche dans un ampli. Il n’y a pas de miracle et on a le son d’une basse à 450€. Les deux micros ont un bon niveau de sortie, mais restent assez ternes et se ressemblent un peu trop. Le fait de jouer avec la balance des deux micros n’est pas assez satisfaisant et l’on se rattrapera avec l’égaliseur qui est lui plus efficace. En bref, une bonne petite basse qui mériterait peut-être de voir ses micros remplacés.