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Test de l'Ibanez SRX530 - Muscle Bass

Award Qualité / Prix 2013
2013
Qualité / Prix
Award

Cousine pas si éloignée de la fameuse Soundgear, la SRX a été originalement créée pour s’attaquer à un répertoire musical plus agressif. Oui Madame, c’est écrit sur le papier.

Pour­tant il n’y a pas long­temps, l’ac­cro au lèche-vitrine que je suis a croisé son chemin et s’est quelque peu fami­lia­risé avec ce membre de la grande famille Ibanez. Et j’ai bien des choses à racon­ter sur cette modeste quatre cordes qui s’offre en-dessous de cinq cents euros. Vous me direz, cinq billets bien verts c’est déjà un budget en soi. Et vous aurez raison. Mais si je vous disais qu’une basse poly­va­lente peut aussi faire preuve d’un sacré carac­tère et qu’il n’est pas néces­saire de se couper le bras gauche pour se l’of­frir, je suis certain de faire lever quelques sour­cils sur ce site.

Force et discré­tion

Les séries SRX reprennent les contours des séries Sound­gear, avec quelques person­na­li­sa­tions qui donnent un design presque origi­nal à ce modèle : la table est plate, un chan­frein permet d’as­su­rer le confort de l’avant-bras droit qui ne se retrouve pas scié par le contour de l’ins­tru­ment qui présente un angle droit. Le dos de l’ins­tru­ment est aussi aménagé pour mettre a bien l’es­to­mac du bassiste, que l’on prévoit proémi­nent, avec l’em­ploi d’un second chan­frein. L’éclisse quant à elle dispose d’un binding de couleur blanche, appor­tant une touche assez clas­sique à l’en­semble, souli­gnée par un Sunburst marron en deux tons.

Ibanez SRX530

À consi­dé­rer les fini­tions ulté­rieures de cette basse, comme celle du modèle d’en­trée de gamme (la SRX 360), on sent comme une volonté de la marque d’as­sa­gir cette dernière version. La SRX a-t-elle été recy­clée en basse pour papa ? Pas vrai­ment, mais visuel­le­ment, c’est presque l’im­pres­sion que cela donne. La confi­gu­ra­tion des micros PFR dési­gnés pour la niaque, assu­rant les quali­tés voci­fé­rantes de deux doubles bobi­nages, est restée sauve sur cette version. Seul l’ali­gne­ment des potards a été revu pour descendre au plus près de l’éclisse et ne pas gêner le jeu musclé de la main droite d’un rockeur noncha­lant. En guise de contrôles, on profite d’un volume, d’une balance, d’une bande grave et de sa pareille au contrôle des aigus. Rien de bien fantai­siste au programme, on se passera même de l’ac­tif/passif jugé acces­soire : la SRX donnera tout ou rien !

Le corps est en frêne, dans une essence des plus légères pour ce bois dont la densité varie en fonc­tion des espèces qui composent cette grande famille d’arbres, éten­due sur quatre conti­nents.

Ibanez SRX530

Parlons du manche main­te­nant, que l’on compa­rera avec ce que l’on connaît le mieux chez la marque : celui d’une Sound­gear. Vous n’êtes pas sans savoir, amis lecteurs aver­tis, que le manche de la Sound­gear est une réfé­rence en matière de finesse et de joua­bi­lité. Conser­vant le diapa­son long de 34 pouces couvrant deux octaves, le manche de la SRX prend du galbe sur toute sa longueur, pour le bonheur des pognes plus hargneuses et afin d’as­su­rer une prise musclée. Comme sur une SR, le sillet mesure 38mm, mais la douzième frette est plus large de deux milli­mètres. On a donc un profil plus évasé de la touche en palis­sandre. L’épais­seur du dos du manche, composé de trois parties en érable, a aussi pris un demi-milli­mètre de la première à la dernière frette. Des propor­tions qui conservent une finesse certaine, tout en appor­tant de la consis­tance sous la main gauche et augmen­tant, par la même, l’in­ter­valle entre les cordes. On notera l’ac­cès facile à la tige de réglage du manche, dissi­mulé sous une plaque à tiroir, aussi pratique qu’es­thé­tique (pas de vis à perdre). Pesant à peine plus de trois kilos et demi, la SRX se porte sans souci et s’équi­libre parfai­te­ment, debout comme assis. Cet instru­ment à la fini­tion correcte est d’ori­gine indo­né­sienne.

Ibanez SRX530

J’ajou­te­rai à ce descrip­tif deux mentions spéciales, la première concer­nant l’er­go­no­mie de l’ins­tru­ment : regar­dez atten­ti­ve­ment les photos, au niveau des cache-micros. Vous remarque­rez que ces derniers disposent d’un chan­frein pour pouvoir y poser le pouce. Voilà une bien belle atten­tion de la marque envers sa clien­tèle bassiste. Non vrai­ment, si tous les fabri­cants de guitares pouvaient penser à nous de la même manière, la vie serait telle­ment plus belle. Passons aux louanges d’un cheva­let qui trône fière­ment au bout de la table pour rece­voir les cordes. Voilà une belle pièce d’ac­cas­tillage, fort massive et plutôt bien foutue : une seule vis par pontet suffit pour régler leur hauteur et le char­ge­ment des cordes et rapide : on est dispensé de faire coulis­ser la corde sur toute sa longueur au travers d’un œillet de réten­tion. La corde se charge direc­te­ment dans le cordier par une double encoche, un peu à la manière d’un cordier de Warwick. Avec un cheva­let comme ça et des micros de cet acabit, on peut espé­rer avoir un son « testi­cu­laire », pour rester poli. Le verdict, ci-dessous.

De la patate sur un tapis de velours

Ibanez SRX530

La basse est direc­te­ment connec­tée à mon inter­face Nova­tion pour les extraits qui vont suivre, avec le gain d’en­trée à zéro. Je vous propose des enre­gis­tre­ments de chaque micro, dans leur style respec­tif, puis une prise de l’en­semble aux doigts et en slap. Enfin, on écou­tera ce que donnent les percus­sions et le chant du plectre sur cette Ibanez au gros gain de sortie. J’ai joué un peu des deux bandes, sans forcer le ton.

La SRX, une basse pour jouer du rock ? Certes, c’est une bonne quatre cordes pour tous les genres qui demandent du carac­tère et de la dyna­mique. Les doubles ont du punch, l’élec­tro­nique permet de passer très vite d’un son creux à une version plus médium, tout en se passant d’une troi­sième bande. C’est peut-être un peu propre pour jouer du punk, mais il est plus facile de salir un son que de l’af­fi­ner. En bref, je confirme : la SRX est bien une basse musclée. Mais ça n’est pas tout. Comme vous allez l’en­tendre, je ne me suis pas exclu­si­ve­ment penché sur un registre rock pour les prises. Non pas que je ne sois pas un rockeur dans l’âme, mais parce que cette basse m’ins­pire plus que cela. On pour­rait presque la consi­dé­rer comme un couteau suisse.

Micro aigu
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  • Micro aigu 00:20
  • Micro grave 00:30
  • Deux micros 00:20
Ibanez SRX530

La première chose qui m’a marqué sur cet instru­ment, c’est le côté auto­nome de ses micros. Chaque double bobi­nage four­nit un signal assez large pour donner le change dans les hautes fréquences, comme les plus basses. C’est assez évident quand on écoute les prises indi­vi­duelles. Sur la première, les harmo­niques sont bien assises sur les graves et les bas médiums. Le son du micro aigu n’est jamais sec. Sur la seconde, on constate que même si le signal est très bas, on n’en perd pas pour autant une bonne réserve d’ai­gus, qu’un accent de la main droite permet­tra de libé­rer au besoin. Le micro grave reste bien précis. Si les deux pôles fonc­tionnent indé­pen­dam­ment, leur emploi simul­tané donne le change sur le gain et offre un joli grain bien balancé. C’est agréable cet équi­libre sur un instru­ment de ce coût qui surprend par sa poly­va­lence. Car je voulais surtout en venir là depuis le début de ce test : la SRX passe vrai­ment partout, avec une aisance assez décon­cer­tante. Une Belle surprise qui n’est pas sans rappe­ler le ramage d’une Yamaha TRB, pour ce côté effi­cace.

Slapis­lapo
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  • Slapis­lapo 00:51
  • Media­tor 00:14
Ibanez SRX530

Quelques mesures de Slap, du tapping, puis un riff nostal­gique de mon adoles­cence et joué aussi mal qu’à mes seize ans. Cette prise au média­tor frise un peu, mea culpa, j’ai désac­cordé la corde de Mi, sans passer par la case réglage. D’ailleurs, je profite de ce test pour suggé­rer le montage d’un jeu de cordes au tirant plus fort. Le manche suppor­tera sans problème et je suis certain que cela profi­tera au jeu comme au son. Les percus­sions passent sans problème, en haut (Slap) comme en bas du manche (Tapping). Je n’ai pas du tout l’ha­bi­tude des deux octaves, mais je m’y suis assez vite fait, l’ac­cès aux notes aiguës est aisé. Le jeu est facile, j’ai quand même tendance à géné­rer des petites vibra­tions à vide à cause de mon habi­tude à jouer sur une Jazz Bass. Mais je ne doute pas qu’avec un peu de temps d’adap­ta­tion, ce défaut person­nel s’es­tom­pe­rait. En fait c’est bête à écrire, mais ce manche est une auto­route presque trop confor­table pour moi !

Si je devais citer un défaut (pour n’en citer qu’un, car c’est là tout ce que j’ai trouvé et cela n’a rien d’ir­ré­ver­sible) : les potards crachent un peu autour de leur cran central. On ne s’af­fo­lera pas, ça se soigne très bien avec un petit coup de bombe à lubri­fiant pour contact élec­tro­nique. Voilà, trois fois rien, juste pour dire.

Allez hop !

Tiens, un Award parce que j’aime bien être surpris et que celui-là est bien mérité. Un super rapport qualité/prix et un gros poten­tiel pour cette basse qui s’offre aux alen­tours de 450 euros. Essayez-en une lors d’un passage en boutique. Vous me direz ce que vous en pensez.

La SRX m’a séduit là où je ne l’at­ten­dais pas, c’est une basse qui peut atti­rer un jeune bassiste amateur de musique musclée ; elle lui permet­tra aussi de goûter à tous les styles quand le besoin s’en fera sentir. Pour ma part, je serais curieux de voir une version un peu plus luxueuse de la SRX, une série Premium ou pourquoi pas Pres­tige. Après tout, le concept est bon et décli­nable à la hausse, alors si un proto­type sort de l’usine japo­naise, je veux bien me dévouer en avant-première.

Award Qualité / Prix 2013
2013
Qualité / Prix
Award
  • Excellent rapport qualité-prix
  • Bon équilibre général
  • Corrections efficaces
  • Manche facile à jouer
  • Vendue dans son écrin en carton véritable
  • Gaucher, retourne dans ta forêt t’en construire une

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