Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
FR
EN

Conception du Midnight TubeMic !!!!!

  • 239 réponses
  • 41 participants
  • 33 806 vues
  • 85 followers
Sujet de la discussion Conception du Midnight TubeMic !!!!!
Bonjour et bonne année à tous !

Fort du succès rencontré par le Midnight MicPre, dont l'abord pédagogique a suscité de nombreux retours positifs, et vu l'intérêt croissant des DIYer concernant les micros, je vous propose de démarrer un vaste sujet sur la conception de A à Z d'un micro à lampe, avec le même angle d'attaque, en essayant d'être compréhensible par le plus grand nombre.

Le projet n'est pas encore définitif et prémédité dans ma tête, la recherche et la conception va se faire au fur et à mesure...

Encore une fois je dis et redis qu'il ne s'agit pas ici de faire un traité exhaustif ou un cours encyclopédique sur le sujet. Je souhaite simplement rendre accessible ce que j'ai appris, et vais continuer à apprendre, en partageant ainsi ma faible expérience dans le domaine.

Voici, en gros, comment je vais aborder les choses :

1. Un microphone, comment ça marche ?
2. Le cas du micro à lampe : petite rétrospectives des différents modèles qui ont marqué l'histoire...
3. Etude et conception électronique du micro (capsule, lampe....)
4. Etude et conception de l'alimentation
5. Considérations mécanique (la mise en boîte ;) )

Au final nous arriverons peut être à un projet sous forme de KIT si des demandes assez nombreuses se manifestent, mais il y a quand même un peu de travail avant cela ;) Je peux tout de même annoncer que je travaille doucement sur la conception en petite série d'un corps de micro tout à fait original qui pourrait alimenter ces KIT :8)


A suivre....

Site officiel et boutique en ligne du Studio Delta Sigma https://www.studiodeltasigma.com

2
La plupart des personnes ici ont déjà utilisé des micros statiques pour de l'enregistrement. Il y a quelque chose de presque magique dans ce petit objet à la forme originale, peu conventionnelle en comparaison des machines qui remplissent nos racks. Cette "chose" qui capte la vibration de l'instrument, de la voix, et qui va créer ce petit signal électrique si précieux... Mais comment cela se passe-t-il ?

Si on veut parler avec des "gros mots" de savants, le microphone est un "transducteurs électroacoustique". C'est à dire qu'il va transformer un signal acoustique en signal électrique. L'un va être à l'image de l'autre. La forme de l'onde acoustique va définir la forme de l'onde électrique en sortie du micro. Un élément est déterminant dans ce processus : la capsule.

Tout commence avec un élément qui va comme s'imprégner du mouvement ondulatoire de l'air (qui est le support de la transmission du son), c'est la membrane. Il existe différente sorte de membrane selon les type de micros. Nous n'entrerons pas trop dans les détails ici, mais on comprendra aisément que plus la membrane est fine et légère, plus elle sera capable de vibrer avec des fréquences plus hautes (vibrations plus rapides) et sera aussi capable de réagir à un signal acoustique faible. Au contraire une membrane lourde et épaisse ne réagira qu'à des niveaux de pression acoustique qui devront être relativement élevés, et les vibrations rapides (qui sont souvent moins riches en énergie) auront plus de mal à la faire vibrer.
La membrane c'est comme notre tympan. C'est un des éléments essentiel qui va déjà, de part ses propriétés mécaniques, imposer son empreinte au son.

Bon, ok. On a une membrane qui vibre et après ? comment transformer ça en courant électrique ? J'invite les curieux à tenter une petite expérience très facile à mettre en oeuvre : raccordez un simple haut parleur sur une entrée de votre carte son (plutôt une entrée micro ou entrée instrument...) et parlez devant votre HP. Non ce n'est pas une blague... Vous allez voir votre voix va aller jusqu'à la carte son ! Vous avez là un micro :) Certes un peu basique et pas très fidèle, bien qu'utilisable dans certaine situation. Comment cela est-il possible ?

En réalité qu'y a-t-il dans ce haut parleur ? un gros aimant, une bobine de fil mobile fixée à une membrane en papier. Lorsqu'un courant variable est envoyé dans la bobine, celle ci génère un chant électromagnétique qui va s'opposer ou s'attirer à l'aimant, et ainsi déplacer la membrane selon la même forme que la variation du courant. Ainsi la membrane fait vibrer l'air à l'entour et "reconstitue" de façon acoustique le "son" codé en signal électrique.

Alors pourquoi ça marche dans l'autre sens ? Simplement parce que dans notre cas en parlant devant la membrane on la force à vibrer, et par là même on force la bobine à osciller autour de l'aimant. La physique est très claire là-dessus : en procédant ainsi un courant est créé dans la bobine. C'est la fameuse expérience où on fait tomber un aiment à travers une bobine : avec un voltmètre ou une petite ampoule on peut voir qu'au moment où l'aimant passe (se meut) dans la bobine un courant furtif circule. Ainsi en parlant nous avons créé un courant sur les bornes du Haut parleur. Voilà un micro donc très basique.

Les micros dynamique (plus exactement "électrodynamiques") fonctionnent exactement comme cela : SM57, 58 et consort.... Evidement la membrane, la bobine, etc... tout est adapté mécaniquement pour optimiser le résultat sonore, mais le principe est rigoureusement celui que je viens de décrire.

Le problème de ce genre de micro, est que la membrane doit déplacer une bobine. Pour obtenir un courant élevé il faut soit une grosse bobine, un gros aimant, une membrane qui bouge beaucoup. Mais si la membrane est très fine et très légère et la bobine grosse et lourde, celle-ci va fortement freiner la membrane. Bref ce système a ses limites. Sur le point de vue sonore : dur de rendre les hautes fréquences, dur de capter des vibrations très faibles en niveau (sensibilité faible). Et encore je schématise fortement car ne ne parle pas de l'aspect impulsionnel : en gros quelle est la réactivité de la membrane à une impulsion extrêmement brève ?

Il existe d'autre façon de transformer une vibration en courant. On pensera par exemple au principe du ruban. Sur le plan électrique c'est assez comparable au micro dynamique. En revanche point de bobine, puisque c'est le très fin ruban d'aluminium qui vibre directement entre 2 aimants et sert lui-même de membrane. Il est ainsi plus léger. Ces micros étaient très répandus dans les années 1930. La fidélité sonore peut être exceptionnelle pour un modèle de qualité.
Le ruban extrêmement léger peut capter des vibrations bien au-delà des 20Khz. En revanche ce type de micro est très fragile... Il n'est pas non plus extrêmement sensible, et demande un préamplificateur capable de délivrer beaucoup de gain...

Dans les années 1950 la technologie était au point pour que naisse enfin le micro à lampe. Ici les choses sont un peu plus complexes...
Il y a biensûr toujours une membrane, mais point de bobine ou d'aimant. En effet la membrane est en fait conductrice (donc recouverte d'une fine couche de métal pulvérisé) et se trouve être une électrode d'un condensateur. !!??? Kézako ?
Un condensateur, à la base, c'est un composant électronique constitué de 2 électrodes séparées par un "diélectrique" c'est à dire un matériau isolant. Un condensateur possède une Capacité noté C (mesurée en Farad) qui pour faire simple décrit la quantité de charge électrique que le condensateur va être capable d'emmagasiner. La Capacité C dépend de nombreux facteurs : taille et forme des électrodes, matière du dielectrique (l'isolant), distance entre les électrodes.... Alors quel intérêt à faire qu'une des 2 électrodes soit une membrane acoustique ??

C'est très simple : La distance entre les électrodes influence directement la Capacité du condensateur, ainsi lorsque la membrane vibre la distance entre celle-ci et l'autre électrode (une pièce métallique fixe, qu'on appelle la "backplate") varie en même temps, et ainsi la capacité de l'ensemble varie de la même façon.

Après il faut se plonger un peu dans les bases et fondamentaux des condensateurs pour bien saisir... lorsqu'on polarise un condensateur, celui "transforme" en quelque sorte sa capacité en tension. Je m'explique. Polariser un condensateur consiste simplement à lui applique un potentiel entre ses 2 électrodes. Evidement un courant ne peut circuler puisque les électrodes sont séparées par un isolant, mais le potentiel entre les 2 électrodes est différents. D'après la formule V=Q/C (Q est la charge en Coulomb-unité de la charge électrique- du condensateur due à sa polarisation, C est la capacité, V est la tension à ses bornes), on comprend que pour une charge donnée Q, mais pour une capacité C qui varie on va faire aussi varier la tension aux bornes du condensateurs. Ainsi notre membrane va-t-elle pouvoir grâce à la polarisation du condensateur créer un courant électrique qui va représenter son mouvement.
C'est ce principe que l'on nomme "électrostatique" pour micro "statique". La membrane ici n'a pas à faire bouger une bobine, et peut donc vibrer très librement tout en étant très fine et très légère. Ce sont des charges électriques, leur déplacement qui va générer notre courant électrique, et non pas l'action des champs magnétiques comme dans les micros "dynamiques".
L'inconvénient majeur est qu'il faut apporter une source d'alimentation entre autre pour "polariser" la capsule. D'autre part, et nous examinerons cela en détail plus tard, le signal électrique qui sort de la capsule est tellement fragile qu'il est quasiment inexploitable en l'état. C'est la raison pour laquelle tout micro "statique" doit posséder un étage électronique en son sein pour "consolider" le signal et faire en sorte qu'il puisse affronter le monde extérieur.

C'est ici que la lampe entre en jeu. A partir des années 50 on a largement utilisé des lampes pour réaliser ce circuit d'adaptation tout simplement parce que c'était la seule façon disponible à l'époque. Lorsque le transistor s'est développé, on a remplacé la lampe par le transistor, mais le principe est resté le même.

Qui dit étage électronique dit aussi impact sur le rendu sonore.... là aussi les choix de composants et de design électroniques seront donc déterminant dans la personnalité du micro...

Il existe d'autre façon de convertir le son en signal électrique, comme par exemple les micros à charbon... mais le micro électrostatique (à lampe ou à transistor) est considéré comme le type de micro le plus sensible et est très très largement utilisé dans tous les studios du monde.

Après cette petite introduction, et avant de rentrer dans le coeur du sujet, je propose de faire une petite rétrospective des différents modèles de micros qui ont jalonnés l'histoire de la prise de la son.... mais pour un prochain épisode ;)

Site officiel et boutique en ligne du Studio Delta Sigma https://www.studiodeltasigma.com

[ Dernière édition du message le 11/01/2015 à 03:51:46 ]

3

Offenbach... champion toutes gatégories.   icon_bravo.gif

4
Et hop, je pose une fesse ici :bravo:
5
posage de fesse aussi ^^
6
Et un gros flag pour moi aussi. Encore une fois bravo pour la pédagogie. Tu devrais penser à écrire des livres sur le sujet, je serai le premier à acheter. En tout cas chapeau bas monsieur :bravo:
7

flaguage de ma part :)

Matos Basse: PV T40, Fender Mustang bass, GK backline 210

Matos Guitare: Jaguar jap', Pedale SD-1 japan, Small clone, bassballs, Rc1 Ampli Epiphone valve junior hot rod avec V30.

8
Allez un gros et énorme flag à la waneugaine :bravo:
9
Merci les gars !! :bravo::bravo:

La suite ce soir j'espère.

Site officiel et boutique en ligne du Studio Delta Sigma https://www.studiodeltasigma.com

10
Moi aussi je pose mes fesses...Il va y arriver à me faire monter un midnight...:-D
11
Flagation !

Moi et mes copains ! Black Oak // Moi sans mes copains : Keox

12
13
Flagueux :bravo:
14
Franchement merci beaucoup Offenback, parce que pour un néophyte comme moi c'est un véritable cadeau que nous livre là :8O:
C'est précis, instructif, et surtout hyper compréhensible merci encore :bravo:

Vivement la suite *_*
15
J'ai mon bloc note
Mes lunettes
Je suis pret pour le cours !!!!!

Carpe Diem

16
17
Pas mieux ! C'est parti pour un micro à lampe ! (et je commence à économiser, juste au cas où... ;) )

Signé StreameS1, ex Streamer

18
Flag

Bernard

http://sonotrad.org --- http://diato.org --- "Collectionneur" de tables numériques Innovason et de micros DIY --- Fer à souder toujours chaud...

19
drapal

kristoc'h sur Youtube  

 ils ont voulu tuer un journal, ils sont morts dans une imprimerie

20
FLAG !:bravo:

Je suis CHARLIE

21
Gros flag aussi !

La vraie virtuosité, ce n'est pas plein de notes dans tous les sens, mais plein de sens dans toutes les notes

22
23
:-D:-D

Alors on va attaquer ce soir le chapitre 2 !

Petite rétrospectives de quelques micros qui ont marqué l'histoire de la prise de son !
Evidement je ne vais pas être exhaustif. Il y a beaucoup trop de marques, de modèles.... C'est un livre entier qu'il faudrait pour tout recenser... et encore !
Je vais principalement parler de 3 marques importantes. Non pas que les nombreuses autres marques n'aient pas produit de bons micros, bien au contraire...

Trois noms ont marqué l'histoire : Neumann, Telefunken et AKG.

Commençons avec Neumann...
Fondée en 1928 par Georg Neumann à Berlin, cette société va être la première à développer le micro statique à lampe. Le premier modèle est le CMV3. C'est un gros micro : 40cm de long, 9 de diamètre, pèse 2,5Kg... Voici la bête :
1922862.jpg

CMV c'est pour Condensator Mikrofon Verstärker (Verstärker = Amplificateur).
Et voici la lampe à l'intérieur, une RE084k (le k à la fin du nom d'une lampe signifiant en général qu'elle est "klingarm" c'est à dire faible microphonie : la microphonie d'une lampe est sa capacité à générer du bruit lorsque celle-ci est soumise à un choc) :
1922863.jpg

A l'origine ce micro est omnidrectionnel. Mais en 1932 Neumann sort le CMV3a, qui est le même micro mais avec de têtes interchangeables, modifiant ainsi la directivité. Ainsi la capsule M7 est cardio, la M8 bidirectionnel (en 8), et la M9 omni.

En 1939, puis 1942 ce micro va avoir encore des nouvelles versions : CMV3a II et CMV3a III, avec nouvelles lampes...

Ce micro a été entre autre utilisé par Hitler !!! si si :

Myths_03_14_10.jpg

J'ai pu voir de mes yeux dans le stock du studio ICP un exemplaire avec le logo Nazi incrusté dessus !!!!!


Il a été aussi utilisé pour le cinéma, ici dans les années 40 :

1922864.jpg

1922865.jpg

1922866.jpg



Tout de suite parlons un peu de Telefunken.... Une autre marque. En réalité, il faut comprendre que Telefunken n'a jamais fabriqué un seul micro. Aïe, je casse un mythe.... ;)
En fait Telefunken était un des distributeurs de Neumann, et certains micros Telefunken sont fabriqués par Neumann. Ce sont rigoureusement les mêmes micros, sauf le logo !

Déjà le CMV3 a pu être distribué par Telefunken, comme en témoigne cette image :
1922867.jpg

Avec les évolutions technologiques, et après la guerre, Neumann va sortir en 1948 LE micro ultime... un de ceux qui aujourd'hui est devenu pour certain le Saint Graal des micros : le U47 !!

Il s'agit d'une petite révolution à l'époque : c'est le premier micro à pouvoir basculer directement de cardio à omni sans changer la tête.
Il utilise la capsule M7 de son prédécesseur (membrane de 12 microns), le tube VF14M (pentode en métal câblée en triode). A noter que la lampe est sous alimentée : il faut normalement 55V pour le filament, mais il n'y a ici que 36V, ce qui augmente la durée de vie et réduit le bruit de fond.

Les premiers modèles sont distribués par Telefunken.

En 1956, la technologie des condensateurs ayant évoluée vers la miniaturisation, le corps du micro est réduit en longueur, on a donc à partir de là une version plus courte (environ 3 pouces en moins).
Cette même année sort le U48. Il s'agit du même micro, mais avec un choix de directivités cardio/bidirectionnel.

En 1958, Telefunken cesse de fabriquer la lampe VF14M qui sert aux U47 et U48. La fin est proche pour ces micros... En effet ce tube atypique est au coeur du circuit... A partir de cette date les micros vont être distribué par Neumann directement (changement de logo). Dans les années qui suivent des solutions sont imaginées pour remplacer la lampe : création de lampe custom équivalente par Neumann et Telefunken notamment. En 62 une solution est trouvée : le Nuvistor. Il s'agit d'un petit tube, qui avec quelques petites modifications du circuit du micro, permet de retrouver le comportement de la VF14M.

Le U47 a la réputation d'un son avec un aigu doux et soyeux, coloré, et un grave donnant beaucoup de chaleur...
Pour avoir de temps en temps approché des originaux, c'est un micro qui n'a pas volé sa réputation, le son qui en sort est proprement magnifique et beau.

1922868.jpg


Sans rester sur ses lauriers Neumann se lance dans un nouveau micro, en 1960 pour succéder au U47. Après s'être nommée U60, ce micro va rapidement devenir le U67. Afin de pouvoir capter des sources d'un niveau élevé, ce micro intègre une nouveauté : un PAD de -10dB. Aussi un coupe bas à 40Hz pour contrer entre autre l'effet de proximité. Il y a 3 directivités au choix : cardio, omni, bi. La membrane est aussi nouvelle : autrefois celle-ci était constitué d'or pulvérisé sur un film en PVC, l'ensemble étant collé en périphérie sur la capsule. Voici une capsule M7 PVC :
1922869.jpg

Voici la nouvelle capsule K67 qui équipe le U67 (qui n'utilise plus du PVC mais du mylar sur lequel l'or est pulvérisé) :

1922870.jpg

On voit qu'à présent la membrane est maintenue par un cercle fixé par des vis et non plus collé. D'autre part on voit bien les perforations sur la backplate (partie métallique sous la membrane qui constitue l'autre électrode du condensateur). Ces perforations ont un rôle très important dans la réponse acoustique de la capsule. Si on regarde la capsule qui a succédé à la M7 dans le U47 (capsule K47) on voit qu'elles se ressemblent beaucoup, mais la dispositions des perforations est différente :

128892d1247835708-neumann-k47-vs-mje-k47-capsule-audio-k47_mjek47ab.jpg

Ainsi la capsule K67 possède un boost dans les hautes fréquences, qui est compensé par le circuit à lampe, construit autour d'une EF86, une pentode.

Voici le U67, il définit en quelque sorte le micro "moderne" par sa forme... On n'a pas vraiment fait mieux depuis.... !!

1922871.jpg

A noter que le U47 et le U67 vont se décliner en version "transistor" :
- le U47 fet (FET décrit un type de transistor) sort vers 1969. C'est tout le circuit qui est refondu pour s'adapter à cette nouvelle technologie, mais la capsule elle reste identique. Le corps change aussi :

http://www.thebunkerstudio.com/bunker/wp-content/uploads/2012/12/Chubby-Nuemann-2466.jpg

- le U67 va se décliner aussi en version transistor : ce sera le U87. Même corps, même capsule, mais plus de lampe. Ce micro est devenu aussi très populaire et demeure pour certain le symbole du micro statique moderne. C'est un micro extrêmement précis, avec des réponses aux transitoires très rapides.

Pour en finir avec Neumann il faut encore parler de quelques micros....

Revenons en 1949, un certain Herbert Grosskopf dépose un brevet pour un contrôle des directivités à distance : il ne s'agit donc pas d'un interrupteur sur le micro qui commute le circuit, mais un potentiomètre ou sélecteur qui règle à distance la directivité du micro. Cela permet à l'ingénieur du son de modifier les caractéristiques du micros sans agir sur le micro lui-même... Dès 1949 un micro sort chez Neumann appliquant cette idée, il s'agit du M49. Celui-ci utilise la même capsule que le U47 (une M7 au départ, puis une K49, très proche de la K47). La lampe est une Hiller MSC2 développée spécialement pour ce micro, mais Telefunken va rapidement fabriquer l'AC701k.
On peut noter la chose suivante :
les micros nommés M** sont à base du tube AC701k alors que les micros nommés U** sont à base d'un tube différent.

Le M49 va être décliné en plusieurs version : M49, M49b, M49c, avec des petites différences dans le circuit.

Voici la bête :
1922872.jpg

Pour ma part c'est un de mes micros préféré, peut être encore plus que le U47, avec un son un poil moins coloré, mais d'une beauté envoutante.......

Au même moment Neumann développe un micro dédié à l'enregistrement d'orchestre symphonique. En effet les ingénieurs de chez DECCA développent une technique d'enregistrement : l'arbre Decca. Le nouveau micro M50, qui reprend le même circuit, le même corps que le M49, est construit avec une capsule tout à fait originale :

1922873.jpg


On voit une capsule de petit diamètre affleurant la surface d'une sphère. Le principe est que la sphère crée une diffraction du son incident et modifie la réponse en fréquence en boostant progressivement les aigus pour les sons arrivant dans l'axe. La capsule à la base omni, trouve aussi sa directivité modifiée et devient davantage cardio aux hautes fréquences. Cela afin d'optimiser la prise de son lointaine (plusieurs mètres à plusieurs dizaines de mètres entre la source et le micro) lors de l'enregistrement de larges ensembles orchestraux. Le M50, qui existe aussi en plusieurs versions (b et c) comme le M49, est donc un micro très spécifique qu'on trouve systématiquement dans les prises d'orchestre à Abbey Road par exemple.... :)

En 1961, pour répondre aux spécificités des normes audios locales, Neumann sort le M249, qui est rigoureusement le M49 mais avec un connecteur différent. C'est le micro de Mile Davis, Barbara Streisand, Duke Ellington etc.....

Les micros "récents" de chez Neumann n'ont plus grand chose à voir avec tous les micros cités ici. Neumann a maintenant abandonné le transfo de sortie (série TLM pour TransformLess Microphone), n'utilise plus que des composants de surfaces (CMS). Voici en comparaison pour exemple le KM84 et KM184 :

le KM84, une oeuvre d'art :
1922874.jpg

le KM184, trop moderne à mon goût (je dois être un nostalgique.... ! :) )
1922875.jpg

Voilà ! Evidement je n'ai cité que les principaux micros Neumann, mais il y en a beaucoup d'autres qui sont digne d'intérêt..... Au moins j'espère avoir donné l'envie de creuser et chercher par vous-même à compléter le tout ;)

Site officiel et boutique en ligne du Studio Delta Sigma https://www.studiodeltasigma.com

24
:bravo:
Super boulot et beaucoup de commentaires judicieux et instructifs !
Juste une chose à ajouter à propos du U47 (ceux qui ont suivi la discussion de la construction du mien le savent déjà) : le tube est sous-alimenté pour fonctionner en électroscope, qui a pour effet d'augmenter l'impédance d'entrée de la grille et de diminuer ses fuites. Sans cela l'impédance d'entrée n'est pas assez élevée pour un usage en micro à condensateur.
L'allongement de la durée de vie n'est qu'un effet collatéral ;-) .

Bernard

http://sonotrad.org --- http://diato.org --- "Collectionneur" de tables numériques Innovason et de micros DIY --- Fer à souder toujours chaud...

[ Dernière édition du message le 12/01/2015 à 00:22:01 ]

25
bien vu ! ;)

Site officiel et boutique en ligne du Studio Delta Sigma https://www.studiodeltasigma.com