Pour fêter ses 120 ans, le constructeur Washburn, sort une série limitée de guitares acoustiques : les "120th Anniversary Rarewood Acoustics Reserve Edition" dont cette WD56sw fait partie...
Le marché des guitares acoustiques aux alentours des 700 € est assez encombré. S’y retrouvent à la fois les modèles d’entrée de gamme de grands spécialistes de l’acoustique (Martin, Taylor) et les modèles de milieu de gamme de marques qui, bien que moins prestigieuses, n’en sont pas moins douées d’un certain savoir faire. (Ibanez, Cort, Yamaha, etc.)
Comptant parmi ces dernières, Wahsburn s’est déjà taillé une belle réputation au rayon des grattes électriques et nombreux sont les guitaristes de renom qui ont accepté de faire la promotion de la marque au travers d’un modèle Signature, du Nuno Bettencourt à Roger Waters en passant par Jennifer Batten ou encore, plus récemment Dimebag Darell.
Reste que la marque est un peu moins connue pour ses guitares sèches. Or, lorsque la compagnie Washburn fabrique ses premières guitares en 1883 à Chicago, c’est bien d’acoustiques dont il s’agit, ce que la série '120th Anniversary Rarewood’ se fait fort de rappeler grâce aux trois guitares que sont la WD52sw, la WD54sw et la WD56sw.
Faites à la main en Indonésie, les donzelles ont un indéniable air de famille au point qu’on pourrait les croire jumelles. De fait, la différence entre ces trois Dreadnoughts ne se situe pas au niveau de la forme, du design ou des finitions mais dans les essences de bois utilisées pour leur caisse, ce qui n’est pas sans influence sur leur prix.
Vendue 599 €, la WD52sw est ainsi en acajou massif tandis que la WD54sw propose de l’ovangkhol massif pour 649 € et que la WD56sw donne dans le palissandre massif pour 699 €. C’est sur ce dernier modèle que nous allons d’ailleurs nous pencher.
Beauté…
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Dire que Washburn met les petits plats dans les grands est presque un euphémisme, puisque cette série se distingue aussi par l’utilisation de bois massifs non seulement pour la table, mais aussi pour les côtés et le dos. De très belles incrustations d’abalone autour de la rosace et sur la tète, ainsi qu’un chevalet en ébène. La touche du manche est en ébène, ses repères de touche sont en « pearl Diamond » (sic) et les mécaniques sont des Grovers ! Tout cela est du plus bel effet, d’autant qu’il faut le souligner : il est très rare de rencontrer une telle finition à ce niveau de prix ! Un étui rigide, aussi réussi esthétiquement que lourd à transporter, est même fourni avec la guitare. Une attention suffisamment rare pour être mentionnée ! La lutherie est quant à elle de bonne qualité avec une finition exemplaire, notamment au niveau des frettes, point noir de nombreuses guitares bas de gamme. Bref, cette guitare semble faite pour durer. Voyons donc si le ramage est au niveau du plumage… |
… et confort
A la prise en main, la guitare est bien équilibrée, facile à jouer. Le manche lui même est agréable, assez plat et pas trop large, profilé en « U ». Chacun aura son avis sur la question, mais pour les « petites mains » comme moi, c’est très ergonomique.
Les accords barrés et les renversements se posent sans problèmes, et les plans en picking coulent tout seul. Passons donc au principal : le son.
Du son !
Dès le premier plaquage d’accord, on sent bien que cette guitare a un son très équilibré : les aigus se détachent bien, et les basses, bien qu’un peu en retrait, sont précises.La projection par contre n’est pas exceptionnelle : le son semble un peu étriqué, et on n’a pas ce sentiment de « puissance » qu’on pourrait attendre d’une guitare de cette taille.
Cette impression est peut être à mettre sur le compte de la « jeunesse » de la guitare, dont le son se modifiera (normalement, en bien) après quelques années d’utilisation, à mesure que le bois sèchera. Sur cette Washburn, la qualité de fabrication semble augurer du meilleur, mais il reste difficile, pour le moment, d’avoir de telles certitudes !
En enregistrement, la guitare passe remarquablement bien, le son bien équilibré pouvant tirer son épingle du jeu dans a peu près tous types de mix. La WD56sw devrait donc pleinement satisfaire les guitaristes l’utilisant en home studio.
A cet égard, les fichiers audio ci-dessous sont d’ailleurs plutôt parlant :
Prise 1 : Ici la WD56sw est enregistrée avec un couple de micros Oktavas MK012 en position X/Y, directement branchés dans l’interface FirePod de PreSonus (Prise effectuée « live », c’est-à-dire Guitare et Voix en même temps dans la meme pièce (avec « repisse » dans tous les micros par conséquent)).
Prise 2 : Ici la Washburn WD56sw est enregistrée avec un micro Blue Baby Bottle, directement banché dans l’interface FirePod de PreSonus.
Prise 3 : Même conditions d’enregistrement que pour la prise 2.
A propos de ces fichiers audio, notez que :
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Conclusion
Voilà une guitare qui en jette ! Avec une finition exceptionnelle dans cette gamme de prix et l’utilisation de bois de qualité, sans oublier le très bel étui fourni, cette 6-cordes mérite vraiment le détour.
Bien qu’ayant des basses un peu en retrait et une projection moyenne, ses qualités acoustiques sont tout à fait honorables et auront vraisemblablement tendance à s’améliorer dans le temps. Bref, une guitare à considérer pour tout achat dans cette gamme de prix. Et à considérer sans tarder car, rappelons-le : il s’agit d’une série limitée…