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Test de la Takamine P3MC - 50 ans et toujours bonne mine

Pour fêter dignement ses 50 ans de bons et loyaux services dans le business et la lutherie de guitares acoustiques, la marque nippone Takamine lance une toute nouvelle série de guitares : Les Pro Series.

L’en­tre­prise japo­naise, même si elle est main­te­nant distri­buée par Fender et qu’elle fabrique sûre­ment ses guitares dans les usines Samick en Indo­né­sie, fait honneur à sa répu­ta­tion et propose toujours des instru­ments de qualité et de bonne fini­tion. On appré­cie souvent son super rapport qualité/prix, ce qui n’est pas toujours évident pour les acous­tiques dans les gammes de budgets inter­mé­diaires. 

Pour cette série et comme souvent, nous avons 3 niveaux de quali­tés propo­sés : comp­ter envi­ron 900 € pour les P1, 1000 € pour les P2 et 1200 € pour les P3. Entre les modèles 1, 2 ou 3 il y a des petites diffé­rences dans les bois utili­sés ou dans la fini­tion, même s’il y a une bonne cohé­rence dans l’en­semble de la gamme, une grande diffé­rence de résul­tat subsiste entre les premiers et derniers modèles.

La guitare que je teste aujour­d’hui est une P3, elle fait donc partie de la gamme haute des Pro Séries. Le M désigne la forme Audi­to­rium, pour OM, et le C son pan coupé (pour Cuta­way en anglais).

Pour ne rien gâcher, cet instru­ment est élégant avec du soin apporté aux petits détails, ce qui donne envie de regar­der de plus près…

Tout, tout, tout vous saurez tout !

Takamine P3MC

On commence en faisant plai­sir à nos yeux, car c’est du bel ouvrage. Ce sont de belles pièces de bois qui ont été choi­sies et assem­blées, avec une table en cèdre massif, une caisse en sapelli massif, un manche et une tête en acajou et la touche en palis­sandre. Les méca­niques sont d’une magni­fique couleur ambre, c’est origi­nal et chic. Les repères de touche, la marque­te­rie de la rosace et le filet de la table ajoutent aussi au carac­tère discret, mais précieux de l’objet. Pour cette série, Taka­mine a spécia­le­ment travaillé sur des tables d’har­mo­nie plus fines et sur un barrage inté­rieur allégé (ou esca­lopé) et en X. Une petite inspi­ra­tion de la luthe­rie des Martin vintage ?

Takamine P3MC

Le cheva­let sans cheville doit norma­le­ment appor­ter plus de sustain, en tout cas c’est chic et plus simple pour chan­ger les cordes. Il faut aussi noter une spéci­fi­cité des guitares Taka­mine qui est le sillet de cheva­let séparé en deux parties. On est tout d’abord surpris par son esthé­tisme un peu brut, mais c’est en fait le résul­tat d’un long travail de recherche de la marque nippone autour de la justesse à l’oc­tave. C’est donc tout à fait cohé­rent et, même si ça ne plait pas à tout le monde, le mérite est de propo­ser une guitare parfai­te­ment juste de la première à la ving­tième case. Le manche est plutôt rond, en forme de C légè­re­ment asymé­trique. Il est fin et très agréable à jouer. Ajou­tons à cela un réglage des cordes près du manche, c’est une guitare très confor­table à jouer. 

Le tout est équipé d’un préam­pli CT-4B2. Assez basique, mais effi­cace, le préam­pli ajou­tant un brin de chaleur au son plutôt froid du clas­sique piezo. C’est bien sûr moins chaleu­reux que le préam­pli équipé d’une lampe Cool Tube de Taka­mine, mais surtout bien moins onéreux. Et comme nos Japo­nais sont malins en busi­ness, une des origi­na­li­tés de la marque est que ses préam­plis sont inter­chan­geables sans avoir besoin de passer par un luthier. Ce qui donne bien sûr envie de goûter au Cool Tube… 

Takamine P3MC

Il y a aussi un accor­deur inté­gré avec 3 posi­tions, on a donc le choix entre lais­ser l’ac­cor­deur allumé pendant qu’on joue bran­ché, ou bypas­ser la guitare lorsque l’on s’ac­corde. Autre petite atten­tion sympa­thique, la prise jack femelle est de très bonne qualité, ce qui évitera d’éven­tuels débran­che­ments incon­grus du câble.

On repro­chera cepen­dant l’em­pla­ce­ment de l’ac­croche pour sangle, qui est une fois de plus placée en haut du manche à un endroit gênant si l’on profite du pan coupé et des aigus de la guitare.

Cette guitare a de la « gueule », mais le plus impor­tant, me direz-vous, c’est de savoir ce qu’elle a dans les tripes !

Un peu, beau­coup, passion­né­ment…

J’in­siste encore une fois sur le confort de jeu de cet instru­ment et sur sa justesse. C’est donc, pour moi qui suis exigeant en matière de guitare acous­tique, avant tout un très bon instru­ment pour pratiquer à la maison. Agréable à jouer, à prendre en main et à regar­der, c’est une guitare équi­li­brée. 

Takamine P3MC

Je dois avouer ne pas avoir été subju­gué par sa sono­rité à la première écoute, mais plutôt séduit avec le temps. En effet, j’ai peu à peu et incons­ciem­ment remplacé ma bonne vieille guitare d’étude Yamaha par la P3MC pour mes exer­cices quoti­diens. C’est donc en acous­tique que je lui ai trouvé beau­coup de charme, avec des médiums-aigus assez riches et des basses char­mantes non impo­santes. On utili­sera plutôt cette guitare pour un folk blues précis et ciselé que pour un accom­pa­gne­ment acous­tique puis­sant d’am­biance Honky Tonk. On a de plus une bonne dyna­mique, mais avec une petite compres­sion natu­relle si on appuie un peu le jeu en solo. C’est très agréable si on aime jouer et varier ses inten­tions en volume. On peut remer­cier le corps tout en bois massif, la table d’har­mo­nie affi­née et surtout le fameux barrage allégé en X.

Takamine P3MC

Une fois bran­ché le micro piezzo est comme toujours très effi­cace en live, surtout au sein d’une forma­tion élec­trique, mais beau­coup moins convain­cant dans une forma­tion acous­tique ou pour des prises studio. Les 3 poten­tio­mètres d’éga­li­sa­tion peuvent aider à adap­ter le son en fonc­tion des condi­tions de sono­ri­sa­tion, mais ne pour­ront pas faire de miracle sur le rendu du piezo. C’est pourquoi j’ai préféré enre­gis­trer mes extraits avec les réglages à plat (à 0). 

Le problème de la sono­ri­sa­tion des guitares acous­tiques avec les micros piezo est malheu­reu­se­ment le même pour toutes les marques dans ces tarifs. La ques­tion devient alors : qu’est-ce qui fait la diffé­rence ?

 
Taka­mine P3MC Piezo
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  • Taka­mine P3MC Piezo 00:57
  • Taka­mine P3MC Dpa 00:57
  • Taka­mine P3MC mix 00:57

Et j’ai crié, crié, Taka­mi­ne…

Dans cette gamme de prix inter­mé­diaire, Taka­mine a toujours été un choix judi­cieux et ça l’est toujours. La marque nippone nous a en effet habi­tués à une qualité « Japo­naise » dans la luthe­rie, et encore une fois nous sommes clients. Bien sûr, on ne retrouve plus la qualité des bois utili­sés dans les années 70, mais ça tient le haut du pavé dans cette ère de produc­tion « tout plus vite, plus beau, et moins cher ».

On a donc un très bon rapport qualité-prix pour une guitare tout en massif, avec un très bel équi­libre global, un son char­mant et une bonne dyna­mique. On préfè­rera la concur­rence pour des ques­tions de palette harmo­nique, par exemple chez Yamaha les basses sont plus profondes, mais on sera plus creusé dans les médiums pour un modèle équi­valent. Nous avons donc ici un instru­ment parti­cu­liè­re­ment réussi, il faudra d’ailleurs véri­fier le reste de la série Pro Series, mais Taka­mine fête avec brio son cinquan­te­naire!

  • Le confort de jeu
  • Les finitions
  • La justesse et l’équilibre de l’instrument
  • La dynamique en solo
  • Le micro piezo
  • La faible modulation que propose le pré-ampli

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