Des photos de vos home-studios et les discussions qui vont avec
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Whynot
305
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 22 ans
Sujet de la discussion Posté le 13/11/2004 à 22:36:33Des photos de vos home-studios et les discussions qui vont avec
Aaaaah merci mon gars !!!
iktomi
14710
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 5 ans
63921 Posté le 17/12/2022 à 08:08:26
(petits commentaires en italique dans la citation)
Je n'ai jamais dis qu'il ne fallait pas prendre en compte comment les vidéos sont réalisées, je dis que ne considérer que ça pour déterminer "de qui viennent les tendances" sur les réseaux sociaux confine à une naïveté immense.
Et le fait que des vidéos qui ont du succès sont profitables à la personne qui l'a réalisé, et à la plateforme, n'y change rien. (les milliards de vidéos qui ne profitent -financièrement puisque c'est ton axe- qu'aux plateformes en sont une preuve accablante je crois)
Comme d'habitude sur cette question, il y a un biais du survivant tenace.
Quant à la modération laxiste sur les gros sites, c'est un choix double :
- ne pas dépenser trop d'argent pour ça (alors qu'ils l'ont, clairement)
- ne pas risquer voir fuir les dégoutants qui se tiennent peut-être à carreau et faire encore baisser leurs revenus.
Un exemple c'est le modèle F2P (free to play, gratuit donc) : Dota 2 (de Valve, boite qui roule sur le pognon) Les parties sont très souvent pourries par des joueurs qui sont clairement là pour volontairement emmerder le monde (le jeu étant gratuit ils s'en foutent), et bien c'est aux joueurs d'envoyer des rapports qui sont automatisés. Au bout d'un certain nombre de rapports, les joueurs indésirables sont "punis" d'un ban de 15 minutes... et s'ils recommencent, 1 journée... Puis reviennent et recommence...
Parce-que l'argent généré par ce jeu est intimement lié à l'audience : ce sont les achats de cosmétiques. Plus il y a de joueurs (sympas ou des connards), plus ils font d'argent. C'est simple : il refusent de bannir définitivement un joueur qui serait systématiquement un trouduc (et il y en a, houlala), car ils perdraient un potentiel client, et potentiellement tous ses potes...
Et bien c'est pareil sur les réseaux sociaux : c'est une jauge permanente entre l'argent potentiellement perdu à cause de comportements de merde, en balance avec l'argent potentiellement perdu en punissant ces comportements.
C'est aussi froid que ça. La seule éthique des réseaux sociaux, c'est leur porte-monnaie. (c'est pour ça que sur youtube tu peux par exemple trouver des vidéos de torture d'animaux, certaines vieilles de 8 ou 10 ans, multi-signalées depuis des lustres, mais qui sont toujours là et génèrent des millions de vues... Tant que c'est pas "médiatisé", aucun danger pour youyou)
Et donc je raccroche les wagons avec tiktok (fusionné avec anciennement "musical.ly") : idem pour les tendances de clips, de types de musiques, etc... Je ne dis pas que ce sont les gens aux commandes des réseaux sociaux qui "inventent les modes", mais ce sont elles qui décident quoi mettre en avant et quand et combien de temps sur leurs plateformes. (ils ne sont pas juste "propriétaires" et passifs)
Citation de LaGuibole :
En fait je ne conclu rien, c'est un vidéo produite (en quoi ?), donc qui a un coût (peut-être quasi nul), et monétisée (tu en es sûr ?), donc qui génère des revenus (idem) ... cela témoigne donc concrètement d'un modèle économique.
Au regard du nombre de vu et d'abonnées, c'est un modèle qui doit générer à cette adolescente un profit. (elle aura 26 ans dans quelques jours, et puis qu'est-ce que cette remarque vient faire ici ?)
Ce n'est pas une critique en soi, c'est un des paramètre qui permet d'analyser un contenu.
Ne pas le prendre en compte, c'est un choix
[/hs]
Je n'ai jamais dis qu'il ne fallait pas prendre en compte comment les vidéos sont réalisées, je dis que ne considérer que ça pour déterminer "de qui viennent les tendances" sur les réseaux sociaux confine à une naïveté immense.
Et le fait que des vidéos qui ont du succès sont profitables à la personne qui l'a réalisé, et à la plateforme, n'y change rien. (les milliards de vidéos qui ne profitent -financièrement puisque c'est ton axe- qu'aux plateformes en sont une preuve accablante je crois)
Comme d'habitude sur cette question, il y a un biais du survivant tenace.
Quant à la modération laxiste sur les gros sites, c'est un choix double :
- ne pas dépenser trop d'argent pour ça (alors qu'ils l'ont, clairement)
- ne pas risquer voir fuir les dégoutants qui se tiennent peut-être à carreau et faire encore baisser leurs revenus.
Un exemple c'est le modèle F2P (free to play, gratuit donc) : Dota 2 (de Valve, boite qui roule sur le pognon) Les parties sont très souvent pourries par des joueurs qui sont clairement là pour volontairement emmerder le monde (le jeu étant gratuit ils s'en foutent), et bien c'est aux joueurs d'envoyer des rapports qui sont automatisés. Au bout d'un certain nombre de rapports, les joueurs indésirables sont "punis" d'un ban de 15 minutes... et s'ils recommencent, 1 journée... Puis reviennent et recommence...
Parce-que l'argent généré par ce jeu est intimement lié à l'audience : ce sont les achats de cosmétiques. Plus il y a de joueurs (sympas ou des connards), plus ils font d'argent. C'est simple : il refusent de bannir définitivement un joueur qui serait systématiquement un trouduc (et il y en a, houlala), car ils perdraient un potentiel client, et potentiellement tous ses potes...
Et bien c'est pareil sur les réseaux sociaux : c'est une jauge permanente entre l'argent potentiellement perdu à cause de comportements de merde, en balance avec l'argent potentiellement perdu en punissant ces comportements.
C'est aussi froid que ça. La seule éthique des réseaux sociaux, c'est leur porte-monnaie. (c'est pour ça que sur youtube tu peux par exemple trouver des vidéos de torture d'animaux, certaines vieilles de 8 ou 10 ans, multi-signalées depuis des lustres, mais qui sont toujours là et génèrent des millions de vues... Tant que c'est pas "médiatisé", aucun danger pour youyou)
Et donc je raccroche les wagons avec tiktok (fusionné avec anciennement "musical.ly") : idem pour les tendances de clips, de types de musiques, etc... Je ne dis pas que ce sont les gens aux commandes des réseaux sociaux qui "inventent les modes", mais ce sont elles qui décident quoi mettre en avant et quand et combien de temps sur leurs plateformes. (ils ne sont pas juste "propriétaires" et passifs)
[ Dernière édition du message le 17/12/2022 à 08:34:36 ]
bastho
1240
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
63922 Posté le 17/12/2022 à 09:57:06
Et les home studio dans tout ça
Du groove et assimilé made in Normandie, enjoy... https://soundcloud.com/user-310971396
LaGuibole
2997
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 19 ans
63923 Posté le 17/12/2022 à 10:12:00
Ah, Iktomi, ce qui est chouette avec toi, c’est qu'on est rarement surpris. Les choses attendues arrivent à la place où l'on les attendait.
Pour Bastho et ceux et celles qui s’intéressent aux home studio et aux photos, ne cliquez pas vous allez perdre votre temps
Pour Bastho et ceux et celles qui s’intéressent aux home studio et aux photos, ne cliquez pas vous allez perdre votre temps
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
Allez, c'est parti pour ... comment dis-tu ... ah, oui La Rigolade:
Tu vas voir, je ne sous-entends rarement les choses, je m'autorise même à les préciser. Je préciserai donc aussi cette suspicion de sous entendu
Je vois que tu pointes la nomination que j’ai choisi pour cette jeune femme _ « adolescente » - alors même que tu nous informes que cette femme a presque 26 ans. Une femme mûre, j’en prends note... ... Tu fais bien de controler les dérapages langagiers des uns et des autres. Je ne peux que louer ton volontarisme dans cette difficile tâche de police des mots sur AF . Je ne peux donc que t'adresser sincèrement mon mea culpa.
Pour autant, cette femme qui aborde donc gentiment le virage de la trentaine se présente à nous avec beaucoup de signes visuels de l’adolescence, et des éléments de langage, là aussi typiques de cette période, « De base ... », « Genre ... », … donc, si le spectateur lambda que je suis présuppose (à tord) que cette femme doit avoir entre 16 et 18 ans, ce n'est pas par un biais cognitif qu'il conviendraitt de rééduquer mais bien parce que la proposition qui m’est faite tend à mettre en scène cela. C’est donc un malentendu produit sciemment par celui (ici celle) qui s’expose et non à celui ou celle qui regarde et écoute. Ce n’est d’ailleurs pas une critique, chacun se propose au monde avec les atours qu’il choisi, mais il conviendra de ne pas reprocher à celui qui réceptionne cette proposition de l’accepter comme elle lui arrive. Donc, je reprends mon mea culpa ...
Mais revenons à nos moutons, je vais donc préciser mon propos en éludant cette question du modèle économique, car je perçois qu’elle te gène. Il est vrai que cela enlève un peu de pureté à ces nobles combats de salon dont tu sembles être un gros consommateur.
Même si l’on met hors champs de la réflexion la question de la rémunération de celui et de celle qui produit un contenu sur YT, donc de son intérêt concret à produire un discours qui trouvera un échos le plus large et le plus fidèle possible. Même si l’on isole cette question pourtant essentielle, il reste un gout de … ah, oui, de « rigolade ».
Pour ne pas sombrer trop hâtivement du coté du sérieux sentencieux ou de la trop franche rigolade, et pour mettre un peu de nuances dans ce monde de slogans, je vais faire un petit détour pour éclairer ma position :
Il y a quelques semaines, je regardai une adaptation Netfflix de – The Mist – de Stefen King, avec ma fille de 16 ans (lycée générale, filière artistique … donc pleinement imbibée par l’imaginaire de son époque, globalement en phase avec ta référence du jour … pourtant âgée de dix ans de plus, nous dis tu ... comme quoi le temps chez l'être humain est plus logique que chronologique). Deux ou trois jours plus tard, nous tombons par hasard sur une version téléfilm des années 90’s/2000’s du même « The Mist ». Même histoire du brouillard mystérieux qui provoque des morts suspectes et des phénomènes étranges, même effets spéciaux un peu pourris, mais une entame, c’est-à-dire le quart d’heure où l’on dessine les quelques personnages que l’on va suivre durant toute l’histoire, très différente.
Je prends donc un temps et demande à ma fille quelle différences elle note dans le traitement de ce préalable, oh combien important, car il va déterminer l’imaginaire déployé autour des interactions des personnages, des enjeux de domination, de tensions, y compris sexuelles … en un mot de l’imaginaire sociétal et à l’intérieur de celui-ci de la psychologie que l’on transpose sur tel ou tel situation et personnage.
Nous notons ensemble que la version 90’s/2000’s présente des personnages définis par leurs fonctions sociales et leurs rôles dans le collectif : le maire, le sheriff, l’institutrice, les retraités, les jeunes cons du bled, … etc … Pour reprendre Wiki : « The Mist aborde également le thème de gens ordinaires devant agir dans des circonstances extraordinaires et se divisant violemment ou adoptant un comportement totalement irrationnel sous la pression des événements. » Le seul personnage qui déroge à ce cadre « ordinaire » et qui est pointé comme suspect,porteur d’un biais invisible, est une vielle bigote dont les idées religieuses inquiètent.
La version Netflixx– 20/25 ans plus tard – sous le prétexte du même brouillard terrifiant, - présente des personnages témoignant de polarités très différentes. Ainsi au centre du récit on nous présente une héroïne quelque peu anémiée (peu de vitamine D), une jeune fille en plein questionnement introspectif, perdue dans son désir de socialisation normatif d’un côté et l’étrangeté qui l’étreint de l’autre …, une concentrée d’adolescence donc (je peux dire adolescence, car elle n’a pas 26 ans, mais 10 de moins), posée comme une figure iconique de la société qui sera dans le minutes qui suivront, malmenée par un brouillard meurtrier. La famille de la jeune fille donne à voir des parents ouverts et compréhensifs. En face de cette héroïne mis en lumière et de sa famille, le sheriff (mâle alpha blanc du village) et son fils, le quarterback de l’équipe de football américain (le mâle alpha blanc en devenir) sont les personnages nocifs qui vont pourrir la vie de nos héros durant toute cette aventure … Enfin, et c’est un point clé , la problématique qui vient s’inviter avant même l’arrivée du brouillard : lors d’une soirée festive, la veille du brouillard donc , la jeune fille pense que le jeune mâle alpha blanc l’a drogué et violé. Toutes (ou presque) les tensions qui se joueront ensuite dans les différents confinements liés au brouillard, seront liées à cette suspicion larvée (il s’agit d’ailleurs d’une suspicion car il reste dans le récit un doute … le jeune homme s’en défend et déclare qu’il n’a nullement commis ce méfait, mais sa seul présence, son absence de névrose apparente et sa masculinité caricaturée suffisent le placer du côté du suspect dont tout le monde sait que quelque chose cloche) … c’est donc un fait spéculé au jeune homme qui vient soutenir tout le narratif qui suivra.
Chaque époque distille sa version et son imaginaire social et sexuel, chaque époque a un cahier des charges à distiller, mon propos du jour n’est pas là. Je ne suis ni idolâtre, ni nostalgique.
Ce qui m’interroge, et qui vient résonner avec ton post d’hier, - et c’est là que j’invitai ma fille à réfléchir, - c’est que Netflix déploie le même imaginaire que celui dans lequel elle baigne et qu’elle avance comme un étendard, le même imaginaire déployé par la jeune femme de presque 26 ans dont tu as proposé le lien vidéo hier.
Qui ne s’étonnerait pas que la jeunesse qui se présente à nous comme souhaitant révolutionner l’espace social et faire table rase du passé produit traits pour traits le même imaginaire que les appareils de domination existants et opérants (qui par définition vise à pérenniser leurs positions). C’est un fait qui doit logiquement interpeller.
Alors, si l’on donne quelque crédit à la logique – et je sais que l’on peut aussi taxer le logos d’être par essence raciste, patriarcal et favorable aux violeurs … c’est déjà la mode de l’autre coté de l’atlantique - mais si l’on donne quelques crédits à la logique, il n’y a que deux possibilités :
1) Soit Netflixx est un média alternatif, subversif dont la vocation première est de libérer les cadres d’oppressions des sociétés, et cette jeune femme est une version concrète de ce combat. Un soldat de terrain qui vient, par le biais d’un autre canal de la résistance (Youtube), participer au combat de ce géant du spectacle populaire et émancipateur. Et là tu aurais entièrement raison : ce n’est pas de la rigolade d’assurer un tel rôle et une telle responsabilité.
2) Soit Netflix est un media dominant qui pousse de façon opportuniste la valorisation du discours et de l’imaginaire qui va lui être le plus favorable pour assurer ses parts de marchés et lui permettre de développer son emprise économique sur la frange de la population qui est en capacité de payer le service qu’il propose,… et du coup cette jeune femme est, vraisemblablement à son insu, par le biais de la proposition qu’elle nous fait sur une autre plate-forme capitaliste (YT), ce que l’on nomme (au masculin) « un idiot utile ». Et là … on serait en effet un peu dans la rigolade. A minima, on aurai le droit d’en rire (avec bienveillance cela va de soi)
Chacun aura l’analyse et la conclusion qu’il souhaite. De mon côté, je me réfère à un axiome simple : le discours dominant c’est le discours qui est porté par les appareils de diffusion dominants (les plates formes de streaming, et bien sur YouTube). Je me permets et m’autorise donc de rire de mon époque et des fantassins bien nourris (et très correctement rémunérés pour leur action) qui assurent le catéchisme du maître en croyant déboulonner sa statue.
D'un certain point de vu et non sans une certaine ironie, la phrase éminemment misogyne, sortant d'un cerveau patriarcal évidement pervers de Sacha Guitry - "je suis contre les femmes, tout contre" - pourrait fort bien, dans la proposition faite par cette femme bientôt mûre, relever à son insu de la traduction suivante " je suis contre le maître, tout contre"
Allez, c'est parti pour ... comment dis-tu ... ah, oui La Rigolade:
Citation :
sous entendre que c'est de la rigolade ce porter ce discours public sur youtube
Tu vas voir, je ne sous-entends rarement les choses, je m'autorise même à les préciser. Je préciserai donc aussi cette suspicion de sous entendu
Je vois que tu pointes la nomination que j’ai choisi pour cette jeune femme _ « adolescente » - alors même que tu nous informes que cette femme a presque 26 ans. Une femme mûre, j’en prends note... ... Tu fais bien de controler les dérapages langagiers des uns et des autres. Je ne peux que louer ton volontarisme dans cette difficile tâche de police des mots sur AF . Je ne peux donc que t'adresser sincèrement mon mea culpa.
Pour autant, cette femme qui aborde donc gentiment le virage de la trentaine se présente à nous avec beaucoup de signes visuels de l’adolescence, et des éléments de langage, là aussi typiques de cette période, « De base ... », « Genre ... », … donc, si le spectateur lambda que je suis présuppose (à tord) que cette femme doit avoir entre 16 et 18 ans, ce n'est pas par un biais cognitif qu'il conviendraitt de rééduquer mais bien parce que la proposition qui m’est faite tend à mettre en scène cela. C’est donc un malentendu produit sciemment par celui (ici celle) qui s’expose et non à celui ou celle qui regarde et écoute. Ce n’est d’ailleurs pas une critique, chacun se propose au monde avec les atours qu’il choisi, mais il conviendra de ne pas reprocher à celui qui réceptionne cette proposition de l’accepter comme elle lui arrive. Donc, je reprends mon mea culpa ...
Mais revenons à nos moutons, je vais donc préciser mon propos en éludant cette question du modèle économique, car je perçois qu’elle te gène. Il est vrai que cela enlève un peu de pureté à ces nobles combats de salon dont tu sembles être un gros consommateur.
Même si l’on met hors champs de la réflexion la question de la rémunération de celui et de celle qui produit un contenu sur YT, donc de son intérêt concret à produire un discours qui trouvera un échos le plus large et le plus fidèle possible. Même si l’on isole cette question pourtant essentielle, il reste un gout de … ah, oui, de « rigolade ».
Pour ne pas sombrer trop hâtivement du coté du sérieux sentencieux ou de la trop franche rigolade, et pour mettre un peu de nuances dans ce monde de slogans, je vais faire un petit détour pour éclairer ma position :
Il y a quelques semaines, je regardai une adaptation Netfflix de – The Mist – de Stefen King, avec ma fille de 16 ans (lycée générale, filière artistique … donc pleinement imbibée par l’imaginaire de son époque, globalement en phase avec ta référence du jour … pourtant âgée de dix ans de plus, nous dis tu ... comme quoi le temps chez l'être humain est plus logique que chronologique). Deux ou trois jours plus tard, nous tombons par hasard sur une version téléfilm des années 90’s/2000’s du même « The Mist ». Même histoire du brouillard mystérieux qui provoque des morts suspectes et des phénomènes étranges, même effets spéciaux un peu pourris, mais une entame, c’est-à-dire le quart d’heure où l’on dessine les quelques personnages que l’on va suivre durant toute l’histoire, très différente.
Je prends donc un temps et demande à ma fille quelle différences elle note dans le traitement de ce préalable, oh combien important, car il va déterminer l’imaginaire déployé autour des interactions des personnages, des enjeux de domination, de tensions, y compris sexuelles … en un mot de l’imaginaire sociétal et à l’intérieur de celui-ci de la psychologie que l’on transpose sur tel ou tel situation et personnage.
Nous notons ensemble que la version 90’s/2000’s présente des personnages définis par leurs fonctions sociales et leurs rôles dans le collectif : le maire, le sheriff, l’institutrice, les retraités, les jeunes cons du bled, … etc … Pour reprendre Wiki : « The Mist aborde également le thème de gens ordinaires devant agir dans des circonstances extraordinaires et se divisant violemment ou adoptant un comportement totalement irrationnel sous la pression des événements. » Le seul personnage qui déroge à ce cadre « ordinaire » et qui est pointé comme suspect,porteur d’un biais invisible, est une vielle bigote dont les idées religieuses inquiètent.
La version Netflixx– 20/25 ans plus tard – sous le prétexte du même brouillard terrifiant, - présente des personnages témoignant de polarités très différentes. Ainsi au centre du récit on nous présente une héroïne quelque peu anémiée (peu de vitamine D), une jeune fille en plein questionnement introspectif, perdue dans son désir de socialisation normatif d’un côté et l’étrangeté qui l’étreint de l’autre …, une concentrée d’adolescence donc (je peux dire adolescence, car elle n’a pas 26 ans, mais 10 de moins), posée comme une figure iconique de la société qui sera dans le minutes qui suivront, malmenée par un brouillard meurtrier. La famille de la jeune fille donne à voir des parents ouverts et compréhensifs. En face de cette héroïne mis en lumière et de sa famille, le sheriff (mâle alpha blanc du village) et son fils, le quarterback de l’équipe de football américain (le mâle alpha blanc en devenir) sont les personnages nocifs qui vont pourrir la vie de nos héros durant toute cette aventure … Enfin, et c’est un point clé , la problématique qui vient s’inviter avant même l’arrivée du brouillard : lors d’une soirée festive, la veille du brouillard donc , la jeune fille pense que le jeune mâle alpha blanc l’a drogué et violé. Toutes (ou presque) les tensions qui se joueront ensuite dans les différents confinements liés au brouillard, seront liées à cette suspicion larvée (il s’agit d’ailleurs d’une suspicion car il reste dans le récit un doute … le jeune homme s’en défend et déclare qu’il n’a nullement commis ce méfait, mais sa seul présence, son absence de névrose apparente et sa masculinité caricaturée suffisent le placer du côté du suspect dont tout le monde sait que quelque chose cloche) … c’est donc un fait spéculé au jeune homme qui vient soutenir tout le narratif qui suivra.
Chaque époque distille sa version et son imaginaire social et sexuel, chaque époque a un cahier des charges à distiller, mon propos du jour n’est pas là. Je ne suis ni idolâtre, ni nostalgique.
Ce qui m’interroge, et qui vient résonner avec ton post d’hier, - et c’est là que j’invitai ma fille à réfléchir, - c’est que Netflix déploie le même imaginaire que celui dans lequel elle baigne et qu’elle avance comme un étendard, le même imaginaire déployé par la jeune femme de presque 26 ans dont tu as proposé le lien vidéo hier.
Qui ne s’étonnerait pas que la jeunesse qui se présente à nous comme souhaitant révolutionner l’espace social et faire table rase du passé produit traits pour traits le même imaginaire que les appareils de domination existants et opérants (qui par définition vise à pérenniser leurs positions). C’est un fait qui doit logiquement interpeller.
Alors, si l’on donne quelque crédit à la logique – et je sais que l’on peut aussi taxer le logos d’être par essence raciste, patriarcal et favorable aux violeurs … c’est déjà la mode de l’autre coté de l’atlantique - mais si l’on donne quelques crédits à la logique, il n’y a que deux possibilités :
1) Soit Netflixx est un média alternatif, subversif dont la vocation première est de libérer les cadres d’oppressions des sociétés, et cette jeune femme est une version concrète de ce combat. Un soldat de terrain qui vient, par le biais d’un autre canal de la résistance (Youtube), participer au combat de ce géant du spectacle populaire et émancipateur. Et là tu aurais entièrement raison : ce n’est pas de la rigolade d’assurer un tel rôle et une telle responsabilité.
2) Soit Netflix est un media dominant qui pousse de façon opportuniste la valorisation du discours et de l’imaginaire qui va lui être le plus favorable pour assurer ses parts de marchés et lui permettre de développer son emprise économique sur la frange de la population qui est en capacité de payer le service qu’il propose,… et du coup cette jeune femme est, vraisemblablement à son insu, par le biais de la proposition qu’elle nous fait sur une autre plate-forme capitaliste (YT), ce que l’on nomme (au masculin) « un idiot utile ». Et là … on serait en effet un peu dans la rigolade. A minima, on aurai le droit d’en rire (avec bienveillance cela va de soi)
Chacun aura l’analyse et la conclusion qu’il souhaite. De mon côté, je me réfère à un axiome simple : le discours dominant c’est le discours qui est porté par les appareils de diffusion dominants (les plates formes de streaming, et bien sur YouTube). Je me permets et m’autorise donc de rire de mon époque et des fantassins bien nourris (et très correctement rémunérés pour leur action) qui assurent le catéchisme du maître en croyant déboulonner sa statue.
D'un certain point de vu et non sans une certaine ironie, la phrase éminemment misogyne, sortant d'un cerveau patriarcal évidement pervers de Sacha Guitry - "je suis contre les femmes, tout contre" - pourrait fort bien, dans la proposition faite par cette femme bientôt mûre, relever à son insu de la traduction suivante " je suis contre le maître, tout contre"
[ Dernière édition du message le 17/12/2022 à 10:56:20 ]
slave1802
4465
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 14 ans
63924 Posté le 17/12/2022 à 12:43:51
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
Juger de déclaration faite il y a plus d'un siècle à l'aune de la morale du jour n'est il pas le signe d'un prosternation devant les idées soit-disant majoritaire ?
La totalité des philosophes grecs étaient sans aucun doute pédérastes, faut-il bruler leur livres et oublier leur enseignement pour autant ?
Enculer un éphèbe, est-ce plus répréhensible que culer un mouton ?
La totalité des philosophes grecs étaient sans aucun doute pédérastes, faut-il bruler leur livres et oublier leur enseignement pour autant ?
Enculer un éphèbe, est-ce plus répréhensible que culer un mouton ?
_Cobi_
6900
Je poste, donc je suis
Membre depuis 21 ans
63925 Posté le 17/12/2022 à 13:41:13
Et sinon vous ne voulez pas vous créer un thread spécifique sur vos réflexions et vis idees respectives car la on s egare depuis un bon bout de temps surtout que c est en train de se transformer en concours de celui qui a la plus longue...
Modo si tu es là car ça commence vraiment a manquer de photos contrairement aux propos
Modo si tu es là car ça commence vraiment a manquer de photos contrairement aux propos
xavierbzh
1641
AFicionado·a
Membre depuis 19 ans
63926 Posté le 17/12/2022 à 14:41:37
Citation de _Cobi_ :
Et sinon vous ne voulez pas vous créer un thread spécifique sur vos réflexions et vis idees respectives car la on s egare depuis un bon bout de temps
x
Hors sujet :Je te rappel pour mémoire que sur Audiofanzine, pour un post dans le sujet, il faut au minimum 20 post hors-sujet
Je te l'accord, c'est pénible
Analog_Keys
6959
Je poste, donc je suis
Membre depuis 3 ans
63927 Posté le 17/12/2022 à 14:56:24
Modération ?
"MC, t'es pas hip-hop parce que tu portes des strings à capuche."
LaGuibole
2997
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 19 ans
63928 Posté le 17/12/2022 à 16:59:05
Allez une photo de home studio ( ou presque) avant d’être purifié par le feu. argh … j’ai péché, j’expi …
Je viens d’arriver pour quelques jours en Lozère et je prépare d’emblée les soirées. Après avoir crapahuté 6h par jour sur des causses à 1000m d’altitude par des températures négatives … je me réchaufferai le soir venu avec les deux frangins Elektron … une guitare sèche, maracas, flute (scolaire) et tambourin pour sampler quelques trucs « réels » via le Zoom. En théorie ça devrait pouvoir le faire
Je viens d’arriver pour quelques jours en Lozère et je prépare d’emblée les soirées. Après avoir crapahuté 6h par jour sur des causses à 1000m d’altitude par des températures négatives … je me réchaufferai le soir venu avec les deux frangins Elektron … une guitare sèche, maracas, flute (scolaire) et tambourin pour sampler quelques trucs « réels » via le Zoom. En théorie ça devrait pouvoir le faire
_Cobi_
6900
Je poste, donc je suis
Membre depuis 21 ans
63929 Posté le 17/12/2022 à 22:28:31
Le synthakt me fait de l oeil mais j ai déjà tellement...
Amuses toi bien la guibole
Amuses toi bien la guibole
LaGuibole
2997
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 19 ans
63930 Posté le 18/12/2022 à 07:42:23
Très honnêtement, je suis un fan absolu du Digitakt, et je me disais qu’il lui manquait juste un petit synthé analo … quand le Syntakt est sortie, j’ai mis quelque deniers de coté pour l’acquerir… chose faite: eh bien, c’est incontestablement une chouette machine avec plein de possibilités mais ce n’est pas un si bon complément au Digitakt. Le Syntakt reste sur une vocation rythmique et vient faire doublon parfois. Un Analog Four MkI serait pas plus mal dans une optique d’ajouter des synthés et des textures harmoniques.
Je viens de faire la dernière mise à jour et les deux machines / synthé ajoutés changeront peut-être la donne.
Je viens de faire la dernière mise à jour et les deux machines / synthé ajoutés changeront peut-être la donne.
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