Sujet Des photos de vos home-studios et les discussions qui vont avec

Citation :

Le probleme c'est pas la possibilité, c'est la volonté.

Clairement.

Et nous sommes tous influencés par des modèles et le modèle du home-studio classe, c'est celui bourré de matos. C'est ça qui fait baver les home-studistes. Pas la musique qui en sort qu'ils ne connaissent souvent pas et dont les auditeurs s'en foutent à 98% de comment et avec quoi elle a été faite pour peu qu'elle soit bonne.

Pour ma part, ma démarche écologique forte de sobriété dans tous les aspects de ma vie a pesé là-dedans. Une démarche économique aussi : ne pas dépenser plus que nécessaire. Cela me rend assez libre en terme de revenus : moins de pression sur l'argent qu'il faut rentrer.
Enfin, une démarche pratique : avoir le même setup très transportable pour la composition, le live, les jams...

J'ai cessé de penser envie pour penser besoin.

L'amusant, c'est que le résultat de ma démarche de frugalité (toute relative quand même ) n'est pas une frustration, mais un épanouissement.
La frustration existe toujours un peu : quand je vois sortir de beaux synthés, des effets qui sonnent leur race, etc, ça fait toujours envie.
Mais une fois ramené aux questions du besoin et de l'aspect pratique (plus une petite pensée pour la planète), cette envie est ramenée à sa juste valeur. Comme je peux avoir envie d'une pâtisserie en passant devant une boulangerie et me dire que c'est con que prendre un cm de tour de taille alors que je vais faire prochainement un bon repas.

L'aspect pratique, c'est la légèreté notamment. On a souligné plus haut comment la profusion du matos implique plus de câbles, plus de pistes, de plus grosses consoles, des plus grosses cartes son, des patchbays, etc.
Moi, mon setup s'installe ou se range en 10 mn et il me faut deux entrées stéréo.

Enfin, l'épanouissement vient de l'approfondissement. Au lieu d'avoir plein de trucs que je ne connais que partiellement, je connais presque intimement mon matos (j'ai encore du chemin avec l'Octatrack quand même ). J'ai pas besoin de réfléchir pour faire ceci ou cela. Je sais tout de suite quel chemin prendre pour concrétiser une idée.

Non seulement ça, mais je connais en grande partie les sweet-spot de chaque élément : là où ils sonnent le mieux dans le contexte où je les utilise.
Du coup, il n'y a presque plus d'obstacles entre mes idées musicales et leur concrétisation. Mon setup devient quasiment une extension de moi.
Et ça c'est top. L'énergie et les ressources cérébrales sont directement consacrées à la musique sans le filtre de comment je fais avec ce machin.
Bon, comme je l'ai dit, c'est pas encore tout à fait vrai pour l'Octa qui est d'une grande profondeur, mais on y vient. Disons que je sais parfaitement l'utiliser telle que j'en ai eu besoin jusqu'à présent, mais que j'ai encore beaucoup de possibilités très intéressantes à explorer.

Finalement, je suis bien plus heureux avec peu de matos judicieusement choisi et maîtrisé qu'avec beaucoup.
C'est d'ailleurs un chemin assez fréquent chez les musiciens : énormément de musiciens que je connais, quels qu'ils soient, on commencé par acquérir beaucoup de matos avant de se recentrer sur un setup limité et efficace.

Evidemment, je ne pose pas ça comme une règle universelle. Pour certains, leur plaisir est d'être cerné de matos. Je ne juge pas.
Certains pros ont énormément de matos parce qu'ils ont besoin de tout. Certains témoignent que c'est le fait d'explorer de nouveaux matos qui excite leur créativité. Je n'ai pas à juger si ce sont des "excuses" comme tu évoquais ou si ça correspond à une vraie réalité, s'ils seraient en berne d'inspiration s'ils n'achetaient plus de matos. Et comme souvent on ne connaît pas la musique qu'ils font, ça rend encore plus compliqué d'en juger.

Quant à la question écologique, chacun s'en arrange comme il peut. Je ne suis pas toujours vertueux en tous non plus.