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réactions au dossier Qu’est-ce que le Gear Acquisition Syndrome ? D'où vient-il ? Comment lutter contre ?

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Sujet de la discussion Qu’est-ce que le Gear Acquisition Syndrome ? D'où vient-il ? Comment lutter contre ?
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Cette nouvelle pédale d’effet originale ou ce nouveau plug-in trop cool, il vous les faut absolument ! Et pourtant, votre compte est dans le rouge à cause de la vingtaine d’achats que vous avez faits lors du dernier Black Friday… Regardons les choses en face : vous avez tout l’air d’être en pleine crise de GAS, un phénomène qui n’est pas forcément bon ni pour vos finances, ni pour vous, ni pour l’environnement.


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191
Pour ma part j'avoue avoir été moi aussi victime du GAS. Mais peu concernant le hardware. Ca concernait surtout le software. Probablement parce que la grande différence est la place, le volume que ça prend, volume quasi-inexistant dans le cas du software puisqu'un simple disque dur de quelques centimètres permet d'accumuler des centaines de softwares.

Il y a eu une époque où j'ai acheté de façon abusive des synthés software en me disant "Wouah ! L'émulation quasi-excellente d'un des synthés dont j'ai toujours rêvé !" ou bien "Wouah ! Ce synthé permet tellement de choses avec ses n oscillateurs, ses n filtres multimodes, ses n LFO, ses n enveloppes, ses n types de modulations, et tout ça.. que je vais revendre tout ceux qui peuvent être remplacés par celui-là !". Et le problème... c'est que je ne revendais jamais ces autres synthés censés être remplaçables par le nouveau ! Parce que je leur trouvais toujours finalement la petite chose en plus (même parfois simplement la couleur d'un filtre ou des oscillateurs) qui faisait que je n'arrivais pas faire ce remplacement de façon transparente dans mes anciens projets. Résultat, plus les années passaient plus j'entassais. J'utilisais bien tous ces plugins, oui... mais de façon trop diversifiée ! Et puis j'ai fini par me dire récemment : "La diversité c'est bien, c'est même super bien... mais trop de diversité ça finit par être un mal". Parce que trop de diversité ce n'est plus de la diversité, c'est du bordel. Le résultat c'est qu'aujourd'hui je ne revends toujours pas ces anciens plugins qui m'ont servi dans les projets (parce que je conserve précieusement mes projets)... mais je n'en achète plus des nouveaux de façon compulsive. Je préfère réutiliser. Après tout, un synthé ne se limite pas à UN son ! Un synthé peut resservir des dizaines de fois avec des sons différents pour des projets différents. Surtout s'il est bien choisi avec raison au moment de l'achat.

J'ai vécu le même problème avec les plugins freeware. J'ai au fil des années installé des dizaines de synthés ou d'effets freeware, et je les ai tous utilisés au moins une fois dans un vrai projet (je considère à part l'activité de tests de plugins, c'est autre chose). Mais le problème c'est que pour bon nombre d'entre eux cette expression "au moins" est en trop. Car il y en a pas mal qui ne m'ont pas servi "au moins" une fois mais qui ne m'ont servi qu'une fois. Alors désormais si un freeware ne m'a pas servi depuis 24 mois je le désinstalle... et je l'oublie. Il ne me resservira que s'il est vraiment irremplaçable dans un futur projet. Et je le garde pour le cas où je dois revenir sur un ancien projet qui l'utilisais. C'est tout. Il a donc intérêt à être très original pour garder sa place installée dans mon setup ! J'en ferai bien sûr l'éloge dans les forums si vraiment il m'a beaucoup plu... mais je n'ai aucun intérêt à le garder installé activé dans mon DAW s'il ne me sert plus depuis 24 mois.

Mais pour arriver à cette étape il a d'abord fallu que je fasse le ménage pour en garder le moins possible et repartir sur un terrain drastiquement nettoyé. Et rien que cette décision a eu un impact aussi sur mes nouveaux téléchargement de freewares. Depuis deux ans si un nouveau freeware sort sur le marché il a intérêt à être sacrément original pour que je le télécharge (et sacrément fiable, donc j'attends au moins trois mois après sa sortie et pendant de temps j'observe ce qu'en disent les autres utilisateurs), ce qui fait que d'une moyenne de trente freewares téléchargés par mois il y a trois ou quatre ans (quasiment un par jour), j'en suis maintenant retombé à un maximum de trois ou quatre freewares téléchargés par mois, ce quatre étant un grand maximum. Si un développeur que j'adore (Full Bucket pour prendre un exemple) sort un nouveau freeware il est évident que je n'attends pas, je le télécharge et je l'installe immédiatement car je sais déjà que je vais l'utiliser dans les mois à venir et prendre mon pied avec dans un projet... mais pour tous les autres freewares il faut que ce soit vraiment du hors norme (Vital, Surge XT, Odin, pour prendre quelques exemples) pour que je le télécharge et l'installe. Même quand il s'agit d'un ancien payware devenu freeware (Novation V-Station, etc.) je ne saute pas dessus comme je faisais il y a quelques années. Parce que s'il est devenu freeware c'est que le développeur le considère comme dépassé par la concurrence et qu'il a rejoint la qualité moyenne des freewares... or on trouve désormais dans le marché freeware des plugins qui sont d'un niveau si élevé qu'ils mériteraient d'être payants (Vital, Surge XT, Odin, pour prendre les mêmes exemples), donc probablement encore plus intéressants que cet ancien payware devenu freeware (à noter que Surge est lui-même un ancien payware devenu freeware, mais Surge lui continue à évoluer de façon très active). Donc un ancien payware devenu freeware n'est pas nécessairement plus intéressant qu'un plugin qui est freeware depuis toujours, car l'ancien payware est généralement figé en l'état pour l'éternité dans un niveau de qualité devenu moyen aujourd'hui même parmi le marché freeware). Pour garder les mêmes exemples, Novation V-Station ne tient même pas un début de comparaison avec Vital, Surge ou Odin.

Bref, dans les discussions qui ont suivi le dossier d'Arnaud dans ce présent fil de discussion on a peu parlé du "Freeware GAS", et pourtant je vous jure que c'est un sérieux problème comportemental (et psychologique) à prendre lui aussi au sérieux, parce que révélateur d'un vrai problème de fond dans la personne qui en est victime. Comme on l'a vu ci-dessus j'en parle en connaissance de cause. Cette littérale "invasion" de freewares commençait à prendre chez moi l'aspect d'une sorte de syndrome de Diogène virtuel. J'en étais véritablement "paumé" tellement ma machine était submergée de freewares qui m'avaient servi une seule fois et que je n'utilisais plus. Du "garbage" comme disent les anglais. C'est à dire des choses qui ont effectivement servi... mais qui ne servent plus. Autrement dit des épluchures de ce qu'on a consommé. Mais des épluchures dont on n'arrive pas à se décider à se débarrasser. Et pourtant ce n'était pas de la "malbouffe", c'était de la nourriture acoustique de qualité, des freewares de qualité... mais qui ne servaient plus.

Ca m'a fait prendre conscience d'une chose importante : le GAS appelle le GAS. C'est à dire que tant qu'on ne se décide pas à se débarrasser de ce qu'on a déjà mais qu'on n'utilise plus (ou qu'on n'a jamais vraiment utilisé)... on reste tenté de continuer à accumuler encore et encore. C'est le jour où on se décide à faire le grand ménage de ce qu'on a en trop qu'il se passe alors, au même moment ou dans les quelques jours qui suivent, un déclic extraordinaire qui fait qu'on constate avec effarement que ce qu'on avait accumulé à outrance rendait résolument impossible le sentiment de "satisfaction de ce qu'on a" et donc stimulait le maintien de ce comportement d'acquisition compulsive et même encourageait le maintien de ce comportement. Diabolique ! Et ce, que ce soit des produits gratuits comme des produits payants.

Voilà. C'est mon témoignage.

[ Dernière édition du message le 18/02/2023 à 00:36:46 ]

192
Très intéressant BlackWinny, sachant qu'effectivement, je me suis retrouvé aussi à entasser des paquets de freeware à un moment sans trop bien comprendre même ce que certains faisaient et ce à quoi ils pourraient bien me servir... On finit par collectionner ça comme des vignettes Panini jusqu'à s'apercevoir qu'on a une centaine de soft sur sa bécane dont une bonne moitié est redondante ou pas à la hauteur des stocks plug-ins qu'on a dans sa STAN...

Le pire quand on démultiplie les plugs, gratuits ou payants, c'est qu'on se retrouve à les avoir parfois utilisés dans un seul et unique projet. Et qu'il faut ensuite les réinstaller quand on rouvre ensuite le projet, sachant que le plug n'est plus forcément suivi ou dispo, qu'on a des problème de compatibilité. Du coup, rien que pour ça, ça vaut le coup de se limiter, en gratuits comme en payants...

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

193
Oui, très intéressant BlackWinny , j'en ai parlé au début, sans développer aussi bien que toi .
Et on peut dire que j'ai ce syndrome ( même si je me suis calmé comme toi ) je trouve même que l'engouement du Friday's Freeware d'AF à sérieusement baissé.
En tout cas dans le forum qui suit, peut-être du aux années ou l'on en a accumulé, et ceux qui le télécharge mais ne s'expriment pas...
( étant sur W7 et ma daw en 32 bits, j'en accumule pour la postérité j'avais dit, mais je voulais dire " archivage " , pour des old - versions que l'on ne trouve plus, ou des sites qui ferment etc ...).
Avec cette différence (si il y a lieu) des ; unboxing, d'avoir et de voir l'objet devant soit , et l'éventuelle revente ... en hard .

(-;  Be Funky  ;-)

Soundcloud

194
Citation de Kibouille :
Je suis au stade où je possède tout ce que j'ai rêvé d'avoir et même plus... et je suis toujours malheureux comme une pierre et pourtant j'ai tout pour être heureux. La dépression sévère c'est horrible et le gas n'y change rien du tout, pas même 5 minutes!
Donc si vous êtes en crise de gas pensez à vos emmerdes et à votre importance dans le monde h24 7/7, ça va vous aider à faire passer la crise.

Pas sûr pour la solution proposée, mais on peut toujours y avoir recours pour “relativiser “ comme on dit :clin:
Josebasse
195
Merci pour cet article vraiment, vraiment très bien écrit, complet, rigoureux et sourcé, non moralisateur, avec de l’humour complice… c’est juste parfait ! Et merci/bravo AudioFanzine d’oser publier ouvertement cette analyse dans toute sa longueur !
196
Hier j'ai pris un MPX 16 CHEZ Cash juste parce que à 80 Euros !! :facepalm: c'est grave docteur ? :mdr:
Mais j'ai pas le PSR 950 a 700 balles :bravo: :mdr:

[ Dernière édition du message le 18/02/2023 à 11:37:40 ]

197
Merci pour ce superbe article intelligent, documenté, qui a le mérite de nous faire réfléchir à un phénomène qui nous concerne tous (à moins de n'être que chanteur ?)...

Qui n'a pas passé des journées entières à recâbler un pédalier ou recomposer un système modulaire, pour se rendre compte que tout ce temps surpasse celui passé à composer et jouer ? J'ai composé tout un album en jouant live, avec l'idée de le transposer sur scène sans trop de taf supplémentaire. Mais pour arriver à ça, j'ai composé un setup avec 16 canaux de synthé pour couvrir tous les canaux midi et en réalité ce set est tellement énorme qu'il va falloir me programmer un Olympia pour le jouer, sinon trimbaler tout ça manque de sens. Alors oui ça sonne, c'est ultra flexible, c'est un plaisir de ouf à chaque fois que j'allume tout ça, mais c'est aussi intimidant et finalement ça reste dans mon studio.

C'est vraiment un truc aussi de vouloir tel machin qui vient de sortir, cette réédition Behringer de tel synthé vintage, mais en fait il me faut le Prophet 6, voire le Prophet 5, et je passe mon temps à revendre pour acheter, réinstaller etc etc... Il n'en serait rien si l'accès était plus limité et qu'à chaque fois que je vais sur Youtube on ne me proposait pas tant de tests à écouter, de démos de trucs qui sonnent...

En vrai un Take 5 et Logic pourraient me suffire, mais je ne supporte pas les ordis... donc je me retrouve avec du matos.

La règle que je me suis fixé : pour un truc qui rentre, il y a au moins un truc qui sort. Avoir de la place dans mon studio et tout bien posé ergonomiquement parlant aide vraiment à faire de la musique, pas crouler sous plein de matos même pas branché.

Et oui j'ai une Les Paul Gibson super belle, qui sonne super, mais que je ne joue quasiment jamais. Comme si l'avoir, la contempler, faisait de moi un meilleur musicien. J'ai une copie japonaise qui m'a coûté 300 balles et qui objectivement sonne mieux, mais la GIbson, même quand j'ai des problèmes de fric, j'ai du mal à la vendre, parce qu'elle me rappelle le moment où j'ai enfin pu me l'acheter.

>Tout ça est complexe, donc merci d'avoir pris le temps de développer vraiment brillamment le sujet !

[ Dernière édition du message le 18/02/2023 à 11:57:41 ]

198
Citation de Brice@ :
Je comprends, pour le coup j'ai une approche hyper rationnelle : si le prix n'est pas au moins 30 % moins cher d'occasion (c'est le seuil que je me suis fixé), je passe mon chemin...


C'est bien de se fixer ce genre de barrière, mais c'est très variable selon l'objet et son côté plus ou moins recherché. Une guitare de marque mythique en bon état, 30% de rabattement, cela fait encore un bon prix. Un ampli un peu ancien pas trop hypé, il faut plutôt mettre la limite à 70%...

[ Dernière édition du message le 18/02/2023 à 13:42:14 ]

199
Bon ...Ben moi je vais me faire une tasse de the...
200
J’ai dévoré cet article sur le GAS même si pour certains paragraphes j’ai dû les relire deux fois
Finalement ce que je puis dire c’est que ces comportements compulsifs sont le lot de tout le monde eh oui malheureusement
Mais aujourd’hui je trouve un réel plaisir à jouer sur ma bonne vielle guitare achetée en 1986 (chère pour l’époque) dont le son produit de merveilleuses sensations. Ma satisfaction c’est faire de la musique trouver des nouveaux accords créer des morceaux qui tiennent la route tout ça dans la stricte simplicité ça c’est le pied et ça ne coûte pas chère.