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De l'anglais au français : problématiques de langue dans l'audio

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Sujet de la discussion De l'anglais au français : problématiques de langue dans l'audio   fusion
Utiliser de l'informatique sans comprendre l'anglais c'est un peu comme plonger dans la mer sans savoir nager. L'anglais est une langue indispensable à maitriser et la majorité du monde l'accepte, seuls les français cherchent à faire de la résistance.

[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "Commentaires sur le test : Studio Killed the DAW stars" qui a été fusionnée dans ce sujet le 10/01/14 ]

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Je trouve que tous les produits ne proposant pas un français de qualité littéraire devraient être bloqués à la frontière; c'est très efficace (cf nuage de Tchernobyl) et permet de justifier les dépenses pour maintenir la qualité de la langue et du son nombre de pratiquants (académie française + francophonie), et permet aussi le recrutement au plus haut niveau de l'état de candidats sans maîtrise de la langue de Shakespeare. :bravo:
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+12 Los Teignos. La meilleure solution restant encore d'apprendre plusieurs langues parce qu'ainsi on s'ouvre des perspectives nouvelles. Un truc a la con que je constate depuis que je bosse et vis dans un environnement strictement anglophone c'est qu'il y a des choses qui me viennent spontanement en anglais et d'autres en francais selon quelle langue est la plus appropriee pour retranscrire ma pensee. Assez d'accord sur le mythe de l'anglais "cette langue simple". Nan l'anglais passe le niveau CP n'est pas simple notamment sur l'usage correct de la conjugaison, des prepositions et sans meme parler de la prononciation ou d'employer le bon champ lexical. Baragouiner de l'anglais international avec un espagnol, un indien et un allemand, ca pardonne beaucoup. Comprendre et se faire comprendre par un anglais pur souche, c'est nettement plus tendu, et quand c'est au telephone sans aucun repere contextuel pour t'appuyer, ca te force vraiment a remettre en cause ta pretendue competence a parler et comprendre cette langue.
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La réponse de Los Teignos est intéressante, en tout cas elle a le mérite de châtier justement le péremptoire message précédent.

La partie sur les nationalités des acteurs de l'audio est intestable, mais
Citation de Los :

Bref, ce n'est pas la production des produits qui explique l'hégémonie de la langue anglais mais plutôt leur usage, ce qui est très lié au fait que l'industrie audiovisuelle (et sa sous-partie l'industrie de l'audio et de la musique) se soit développées aux USA plus qu'ailleurs à partir des années 20-30. Le fait que les manuels soient en anglais s'explique donc d'abord par la taille des marchés : les USA sont le plus gros marché de l'audio au niveau mondial, suivi du Japon, de l'Allemagne, puis de la France.


Peut-être que ce qu'Erodium glanduleux voulait dire, c'est que les versions internationales de ces produits sont systématiquement en anglais ? Et ça je ne suis pas convaincu que ce soit un héritage du (euh...) pionnierisme des US dans l'audiovisuel. Ni forcément pour la cible anglophone de naissance, j'ai souvenir de produits européens disponibles uniquement en Europe dans un temps qui était décrits en anglais. Et ce n'est d'ailleurs pas que pour les produits intéressants (dommage, si certains produits chinois restaient dans la langue de leur lieu de fabrication on perdrait pas grand-chose), ou pour l'audio.

Citation :
Une seule langue sur la planète, de mon point de vue, c'est donc mettre aux chiottes l'essentiel de la culture mondiale vu que la traduction n'est pas possible.

C'est un peu extrémiste, on ne perd pas tout à la traduction, j'y reviens plus bas.

Par contre évidemment +1000 pour la promotion des langues, mais c'est parce que je les aime tant moi-même :aime2:. D'autant plus que dans ce monde qu'on nous répète étant plus connecté, plus mélangé etc., eh ben c'est le minimum de s'ouvrir aux autres cultures par les langues.

Citation :
J'envie à ce titre les gens issus de double culture qui ont, par le fait de connaître intimement deux langues, une double perception du monde.


Alors là c'est quelque chose dont je ne suis absolument pas convaincu. Ça revient à l'hypothèse de Sapir-Whorf que je résume en citant ce site par ailleurs tout à fait génial :
Citation :
things might be very different, in content as well as in form. Even things that look the same may be deeply different
Ce qui n'est absolument pas prouvé (il est pas prouvvé que c'est prouvable d'ailleurs), et la tndance moderne c'est plutôt
Citation :
all people and all languages are basically the same. Even things that look deeply different must turn out to be the same, if you analyze them the right way. At least, anything important about language (and language use) must be that way.

En notant particulièrement la dernière phrase, soulignant que l'essentiel d'un propos est toujours transmissible d'une langue à une autre car nous sommes tous humains, le reste c'est les références culturelles, l'habillage, des choses à appréhender mais pas incompréhensibles.
Évidemment là je défends ce qui me plaît, mais comme référencé dans mon lien il existe toujours des discussions et des exemples alimentant les deux théories, à voir si vous préférez le sexe ou la course d'orientation.


Bon le post est dans son ensemble riche et juste, c'est simplement que ces points sont affirmés alors qu'à mon avis ils ne sont pas si évidents. :-)
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En fait, c'est simple : traduire un manuel ne pose aucun problème de compréhension et la perte de sens est minime car dans le cas d'un manuel, seul le sens des mots est signifiant, pas leur forme. Dès que le discours se complique en revanche, et qu'il faut notamment traiter de l'abstraction, c'est beaucoup plus compliqué. Je le redis pour avoir bossé sur différents passages de la Critique de la Raison Pratique de Kant par exemple, et m'être arraché les cheveux sur des traductions françaises, alors qu'en allemand, c'est beaucoup plus simple à aborder.

Et dès qu'on saute dans la littérature, là, c'est carrément le bordel car le passage d'une langue à une autre se traduit par un goulot d'étranglement. Si je ne me trompe, en hébreux biblique, les premières lettres de l'alphabet sont aussi des chiffres, ce qui est à l'origine des délires Kabbalistes. Et le même mot désigne Adam et 'glaise'. Est-ce que ces ambiguïtés fondamentales du texte d'origine sont traduisibles en anglais ? Non. En français ? Non plus. Pas plus que dans n'importe quelle autre langue. Traduire la Bible est donc quelque chose d'utile sans doute, et c'est mieux que rien, mais c'est comme de se faire raconter un film plutôt que de la voir, c'est subir une incroyable réduction de l'information en même temps que la subjectivité de celui qui traduit. Et de fait, les versions françaises ou anglaises de la Genèse sont incroyablement simplistes en regard du texte originale, si prestigieux et cultivés soient les traducteurs qui aient bossé dessus.

Si je devais résumer la problématique du traducteur, je dirais que dans un manuel, dire que le chat mange la souris ou que la souris est mangée par le chat, c'est la même chose. Alors qu'en littérature, ce sont deux choses qui n'ont rien à voir. Alors quand en plus, il faut rendre compte de cette différence dans des langues qui ne marquent pas la différence entre voix active et voix passive, ou pas de temporalité comme nous le faisons.

On prête, sans doute à tort, à Theolonious Monk cette phrase : "parler de musique, c'est comme danser l'architecture". Pour ma part, d'un point de vue littéraire, je ressens la même impossibilité quand il s'agit de passer d'une langue à une autre. Peut-être aussi parce que la littérature, ce ne sont pas des idées, mais ce sont des mots ainsi que le notait Mallarmé. Et c'est toute la différence avec les manuels...

Et c'est pour ça qu'une langue unique serait dramatique pour la culture, au-delà des manuels de séquenceurs.

By the way, merci pour le lien : effectivement très intéressant ce site. ;)

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 10/01/2014 à 17:57:31 ]