Sujet de la discussionPosté le 24/05/2015 à 14:59:11Des instruments pas comme les autres
Tous les bruits sont dans la nature, alors quand certains décident de se servir des objets qui les entourent ou de laisser aller leur inspiration créatrice pour faire de la musique autrement, voici ce que cela donne...
Ce qui en somme est un peu plus que ce bruit-là..!
Est-ce qu'on ne peut pas, finalement, toujours analyser un "bruit" en ces termes ? N'est-ce pas ce qu'a fait Pierre Schaeffer en son temps dans le traité des objets musicaux et ses autres écrits ? Si.
[ Dernière édition du message le 06/06/2015 à 00:36:42 ]
patrick_g75
8702
Je poste, donc je suis
Membre depuis 17 ans
72Posté le 06/06/2015 à 12:03:59
Ah ! Schaeffer.... la référence ici. Je songeais à la faire. Mais voilà, c'est fait et bien fait.
(Rappel du principe acousmatique : détacher la perception du son de l'identication de l'origine du son)
Loin de moi l'idée de retirer tout mérite à Schaeffer,je voulais simplement dire que si lui a théorisé la chose,d'autres musiciens pensaient aussi le "bruit" en terme musical.
La main gauche,c'est ce que l'on a appris,la main droite ce que l'on est (Jorma Kaukonen)
N'ayez pas peur des fausses notes...elles n'existent pas (Miles Davis)
patrick_g75
8702
Je poste, donc je suis
Membre depuis 17 ans
76Posté le 09/06/2015 à 14:59:10
Que Varese et Schaeffer aient des statuts différents (de compositeur, de théoricien), c’est intéressant pour l’histoire de la musique, mais ce qui compte, ici, c’est qu'ils illustrent l'un et l'autre, chacun avec ses moyens propres, deux orientations distinctes :
pour le premier, l'intégration, dans un flux instrumental conventionnel, de sons hétérogènes reconnus comme "bruits" ;
pour le second, la recherche d'une homogénéisation de tous les sons possibles, de façon à en faire tous des "objets musicaux", c’est-à-dire hiérarchisés autant que peuvent l'être les sons produits par les instruments conventionnels.
Mais, à côté de Varese et de Schaeffer, ceux qui ont un goût pour la Trinité pourront nommer, comme l'un des Grands Anciens de cette recherche : John Cage.
Et je dois avouer que j'aurais comme une prédilection pour lui – parce qu'il a vraiment pensé (et pratiqué !) la relation à l'auditeur, et ceci dans le flux musical lui-même (je ne parle pas des aspects spectaculaires des performances) ; et (entres autres), parce qu'il a – avec d'autres bien sûr –, considérablement enrichi le répertoire des sons « musicalisables » à notre disposition sans passer par des machines, non seulement pour lui-même mais aussi en ouvrant la voie pour que nous continuions de l'enrichir par nous-mêmes.
Et, pour finir par une référence au sujet de cet échange : pour qu’un instrument soit musicalement viable, il peut bien apparaître de façon tout à fait inattendue, il faut qu'à la fin il ne nous semble plus « insolite »…