Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Sujet Catastrophe annoncée sur le vinyle

  • 376 réponses
  • 42 participants
  • 19 516 vues
  • 44 followers
Sujet de la discussion Catastrophe annoncée sur le vinyle
Il y a quelques temps, j'ai lu un article (dont le lien a probablement été posté par un AFien) annonçant une catastrophe en cours ou à venir pour le disque vinyle.

J'ai évoqué ça dans un autre sujet. Les gens m'ont demandé des détails, donc, j'ouvre ce sujet.

Désolé, je ne retrouve pas l'article d'où je tire ces infos, mais il semblait assez bien documenté. Je ne me rappelle même plus si c'était un article en français ou en anglais.

Ça disait en gros :
- le disque vinyle était, ces dernières années, un moyen pour les petits labels et les producteurs indépendants de sortir des nouveautés rapidement (sous une quinzaine de jours) et à coût raisonnable. Le marché était de niche (beaucoup de white labels) : quelques passionnés, certains DJ...

- avec le retour en mode du disque vinyle, les majors, industriels du disque, se jettent sur l'aubaine. Je l'ai moi-même constaté en passant à "l'espace culturel" Leclerc (:facepalm:) près de chez moi l'autre jour : il y a désormais un (petit) rayon vinyles avec... tout sauf des nouveautés (Sardou, Johnny, Pink Floyd...)

- après le remplacement du vinyle par le CD, les moyens de production ont massivement disparu. Il n'y a pas eu de renouvellement. Ceux qui restent sont donc des vieux machins.

- il y a surtout un gros problème de compétences : avec la quasi disparition du vinyle à une époque, on a évidemment arrêté de former des gens. Beaucoup sont partis à la retraite et n'ont pas été remplacés. Ça concerne la production des disques elle-même, mais plus particulièrement la maintenance et réparation des machines et la fabrication de pièces et composants.

- pour certaines pièces ou composants essentiels au fonctionnement des machines et à la réalisation de masters, il n'y a plus qu'une personne dans le monde qui ait les compétences. Certains trucs sont fournis par des boîtes d'une ou deux personnes qui ont un monopole de fait parce que tous les concurrents ont disparu.

tout ceci est inquiétant tant pour la maintenance des machines que pour leur pérennité, mais tant que le vinyle était un marché de niche, le système tenait. Avec le retour des majors sur la demande :
- la production est sous pression, tournant à bloc. Les machines aussi > fragilisation
- la production va au plus offrant. Les majors réserveraient carrément des semaines de production à l'avance. Les petits labels et indépendants peuvent aller se rhabiller. Les délais s'allongent considérablement.

Il risque donc d'arriver un moment où
- les moyens de production vont s'effondrer. Déjà, il me semble que l'article parlait de période de pannes de 15 jours sur certaines machines, le temps qu'un technicien compétent qui ne sont plus qu'une poignée dans le monde ne puisse venir. Quinze jour de panne, c'est énorme dans le domaine industriel. Encore plus lorsqu'on est dans un truc à forte demande.

- les indépendants qui faisaient l'essentiel du marché ces dernières années vont devoir totalement tourner le dos à ce support

Bref, l'industrie du disque serait en train de tuer une seconde fois le vinyle.

Si quelqu'un retrouve l'article que j'évoque, merci d'en poster le lien. :bravo:
Afficher le sujet de la discussion
111
pis s'il fallait faire du plastique que pour les disques, on n'aurait pas trop de souci de pollution

Non je ne mettrai pas de pull

112
Citation :
ce qui m'ennuie dans cette idée de catastrophe liée au vinyle, au label, c'est qu'on tente de donner un sens moral à une banale évolution de l'histoire (en gros, les méchantes maisons de disques vont tuer les labels qui vont tuer les disquaires qui vont tuer les vinyles),

Où as-tu vu ça dans mes propos ? :8O:


Dans le titre même du thread : le mot catastrophe est à lui seul un parti pris car il est synonyme de destruction, de mort.

Je te mets la définition du TLFi :
Événement aux conséquences particulièrement graves, voire irréparables; état qui en résulte, ruine, désastre.

Alors que nous n'assistons qu'à une mutation parfaitement naturelle où des choses cèdent la place à d'autres et ce n'est pas bien grave. Rien ne se perd, rien ne se gagne : tout se transforme. Si les presseurs sont engorgés, personne ne va mourir, pas même les oeuvres qui trouveront un autre support. Il n'y a pas de catastrophe. Un label va déposer le bilan ? S'il ne veut pas le faire, il pressera des CD ou encodera des MP3. Son job, comme tu le rappelles, c'est d'aider à la diffusion d'une oeuvre, pas à la réifier au point de la rendre prisonnière de son support. La catastrophe, ce serait encore de ne plus pouvoir acheter des vinyles underground alors qu'on veut en acheter ? Parce que la suppression d'une offre quand il y a encore de la demande est une catastrophe ? Prenons un peu de recul : ça n'a rien d'une catastrophe.

Perso : J'aurais adoré acheter un coffret de CD chez Nova. Il n'est plus édité. Et ne le sera probablement plus jamais. Catastrophe ? C'est pas un peu fort dans la mélodrame? J'adorerais acheter les disques de Manset : à part le dernier, plus rien n'est édité. Catastrophe ? Non plus. J'irais choper les MP3 de mon pote qui les a tous grâce aux vinyles de son père. Ce qui m'intéresse, d'ailleurs, ce n'est pas le CD ou le Vinyle ou le MP3 ou l'abonnement Spotify, c'est d'écouter les chansons. Je me contrefous totalement du support. L'Art n'est pas question de support. Un poème de Mallarmé griffonné sur un carnet, en version Pléïade ou en version livre de poche, ça reste le même poème.

Alors je sais qu'on est sur Audiofanzine, et qu'on aime bien se tripoter sur le bas médium, mais le plus important dans un disque, ce n'est pas le mastering mais quelle note est jouée à quel moment et dans quel contexte de quels autres instruments. L'art est là. Pas ailleurs. Le reste, c'est du velours et un porte gobelet sur le siège du cinéma. Vinyle, CD, MP3 : autant choisir ce que l'on préfère, mais ne pas se fixer là-dessus non plus car il n'y a pas matière là-dedans à trouver des catastrophes.

Citation :
Objectivement, quelles raisons y a t-il de garder des chevaux, ce moyen de transport obsolète ? Pourtant, je connais des gens qui montent dès qu'ils ont un jour de libre.


Je te re-copie ce que j'ai expliqué plus haut à ce sujet. Je n'ai aucun problème avec les amoureux de l'équitation, mais les chevaux sont devenus des animaux de compagnie, de sport ou d'agrément (et c'est très bien) et aucune personne que tu connais ne les utilise comme moyen de transport :

"bien sûr des gens font du cheval, pour peu qu'ils en aient les moyens (ça coute cher) mais il ne le font certainement pas pour remplacer leur voiture. Je ne connais personne qui aille au boulot en cheval ou en vacances en diligence, pour la bonne et simple raison qu'on ne dispose même plus des équipements qui permettraient de nourrir et abreuver les animaux sur le chemin. Le cheval est donc devenu, non pas un moyen de transport, mais un loisir, et un loisir très élitiste qui ne concerne pas plus d'1 % de la population française : on ne se va plus à cheval, on en a un ou on en fait ; rien que les verbes éclairent le rapport à ce qui fut autrefois l'essor du transport moderne."

Citation :
De toi qui est plutôt un poète, j'avoue que je trouve assez étonnante cette vision uniquement utilitariste.


Rien de bien étonnant non plus vu qu'en dépit de mon éducation matérialiste, je m'efforce de ne pas avoir la passion des objets. Du coup, je me méfie grandement de la nostalgie qu'on essaye de nous inculquer autour des vieux objets dont le seul mérite, c'est précisément d'être vieux. C'est le business de Jean-Pierre Pernaud qui, j'en suis sûr, à déjà dû consacrer un reportage à un collectionneur de vinyles ou de jukebox.

Je crois que je tiens ça de mes parents qui m'ont fait visiter des centaines de châteaux, d'églises et de villages fleuris avec des maisons à colombages. Je m'émerveillais par mimétisme jusqu'au jour où je me suis aperçu que ces objets colossaux ou anciens n'avaient souvent rien d'autre à dire que leur âge et que c'est la seule raison pour laquelle on les vénérait. Du coup, je me suis fait un devoir de ne plus respecter les vieilles pierres par conformisme mais lorsqu'elles le méritaient de mon point de vue, par leur histoire ou leur facture.

Là dedans, le vinyle, les presseurs et l'industrie de la musique telle qu'elle a fonctionné depuis 60 ans (et il faut bien comprendre que pour moi, en dépit des bonnes choses qui en sont sorties, ces 60 années ont été globalement mauvaises pour l'art comme pour les artistes), je n'en suis pas nostalgique : Motown, Stax ou Blue Note ne me font pas plus rêver que les maisons closes, les orphelinats ou les gaziers. Ca a existé à un instant T, et ça a disparu à un autre, remplacé par autre chose ni pire ni meilleur. Et s'il s'agit de garder trace de tout cela, le fait que ça n'existe plus ne doit en rien être vécu comme une catastrophe.

Citation :
Là aussi, je trouve que tu as une vision très tranchée : ça serait ou l'un, ou l'autre. Pourtant, bien que le web ne cesse de se développer, il me semble que le nombre de disquaire est resté stable, voire aurait ré-augmenté.
Alors quoi ? Les gens qui les fréquentent sont des passéistes qui n'ont pas internet ? :-D


Comprends moi bien : je ne suis pas pour la mort des disquaires pas plus que pour celle des librairies et si c'était possible, j'adorerais que les choses cohabitent. Mais je suis juste convaincu qu'ils vont mourir pour la plupart, sans m'en réjouir ni m'en attrister car il n'y a rien à faire pour empêcher cela.

Et je serais bien curieux d'avoir des chiffres sur l'essor des disquaires : les deux qu'on trouvait dans mon quartier ont fermé au cours des 5 dernières années, Virgin a déposé le bilan, Extrapole aussi et personne ne veut acheter la FNAC tant le bateau coule. Et toujours dans mon quartier, aucun magasin de disque ne s'est ouvert. En revanche, un musée dédié au premiers enregistreurs audio (cylindres) et aux gramophones s'est ouvert.

C'est ça l'avenir du vinyle : être dans un musée ou demeurer un loisir pour une toute petite portion de gens avec une poignée de boutiques spécialisées en France, qui à la fin, ne seront que des antiquaires spécialisés. Mais je suis convaincu que ça n'a aucun avenir en tant que support, pour plein de raisons.

Citation :
Certes, seul l'artiste crée (encore qu'un bon label peut beaucoup aider l'artiste aussi dans la création).


Ca dépend de ce que tu appelles aider : dans bien des cas l'aide pervertit la création. Je trouve notamment aberrante la notion de direction artistique; comme si l'oeuvre devait être le fruit d'un consensus... Et sans rêver à l'artiste maudit, je me méfie de tout ce qui installe l'art et l'artiste dans le confort, car l'art est tout sauf une démarche confortable.

Et pour ce qui est des galleries, pour en avoir un certain nombre près de chez moi et pour avoir déjà traversé les tentes de la FIAC, je peux te dire sans problème qu'un paquet sont, de mon point de vue, des marchands du temple dont le but premier n'est pas de diffuser mais de monétiser. Arrêtons de défiscaliser l'achat d'oeuvres d'art et je n'en doute pas, les quelques galeries qui resteront seront celles qui ont à coeur de diffuser l'art. Et il y aura aussi beaucoup moins de mec pour se faire des cartes de visite avec 'artiste' marqué dessus. On parlera de catastrophe alors. Et moi j'appellerai ça faire le ménage.

Citation :
Et si les éditeurs et leurs avatars sont une création récente dans l'histoire de l'art, on peut se rappeler qu'avant eux, les artistes étaient dépendants d'un mécène. Était-ce mieux tant pour les artistes que pour le public ?


Pour moi, ce n'était clairement pas idéal, mais c'était 1000 fois mieux, oui. Preuve que j'aime aussi des choses d'autrefois.

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 29/08/2015 à 21:30:38 ]

113
Citation :
En face de ça, il y a la musique dématérialisée, donc hébergée dans des serveurs qui ont la taille d'une mégalopole, et qui ont besoin d'une montagne d'énergie pour tourner. Est-ce mieux que ce putain de plastique, la question demeure?


C'est compliqué en effet d'établir ce qui est le plus préjudiciable à l'environnement entre le plastique et les métaux lourds, entre l'électricité et le fuel utilisé pour acheminer les vinyles. En revanche, en terme de place, il n'y a pas photo : une Fnac entière pourrait tenir sur quelques serveurs. Quand on devra vivre deux fois plus nombreux sur la même surface, on s'en souviendra...

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

114

Citation de Will

Objectivement, quelles raisons y a t-il de garder des chevaux, ce moyen de transport obsolète ? Pourtant, je connais des gens qui montent dès qu'ils ont un jour de libre.

Ca t'échappe vraiment que de moyen de transport le cheval soit devenu un moyen de loisir, un sport et une viande que des gens consomment ou bien t'es juste le mec du pub capable de la plus grande mauvaise foi ? icon_facepalm.gif

 

Sinon je retoruve tout à fait mon point de vue dans celui de Teignos.

Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier

115
Le vinyle, ouais c’est la fin. La seul raison d'aimer le vinyle aujourd'hui c'est le son, et encore je pense qu'on peut avoir le même son avec un support numérique, aussi le Dj a déjà le touché du vinyle avec d'autres technologies... L'objet, non plus, pour exemple j'ai faillit acheter l'album de Jeff mills sous cette forme : Jeff-Mills.jpg , une clef usb dans un coffret avec possibilité d'acheter en plus l'album photo, uniquement disponible à la vente dans quelques concerts, tirage très limité, remit en main et dédicacé par l'artiste (peut ête 200 ou 300 exemplaires...) , en gros je crois qu'on ne peut pas faire d'objet plus intime, bien mieux qu'un vinyle à x exemplaire, pas besoin de vinyle pour ça...
Pour l'anecdote, un pote m'a offert l'album vinyle de Daft Punk , 2 vinyle dans une belle pochette, dépliant genre poster, etc... le pote pensait me faire plaisir car je mixais beaucoup sur vinyle à une bonne époque... lui était en Allemagne à proximité d'un des meilleur disquaire qui existe encore aujourd'hui et s'est senti obligé de m'acheter quelques choses, un peu boutique souvenir...
La seul consolation c'est d'avoir quelque chose qui n'a pas trop souffert de la loudness war, pour le reste la pochette, poster, etc... existe sur le net avant même la sortie du disque, le son est moins bon que ce qu'on peut faire en numérique, et finalement je ne suis pas très fan des Daft Punck d'aujourd'hui...
116
Sinon Los Teignos tu me donnes l'impression d'avoir beaucoup trop la tête dans les internet, toussa... il manque le côté IRL de la chose, enfin moi je ne collectionne pas les serveurs...

[ Dernière édition du message le 29/08/2015 à 22:13:36 ]

117

Citation de : O0

Le vinyle, ouais c’est la fin. La seul raison d'aimer le vinyle aujourd'hui c'est le son

La fin n'est pas encore là, à mon avis. Le son n'est qu'un critère parmi d'autres, par exemple dans certains styles les sorties ne se font que sur vinyle, comme il a été dit...

Citation de O0

  le Dj a déjà le touché du vinyle avec d'autres technologies

Pour le scratch, un vrai disque fait encore la différence, amha.

[ Dernière édition du message le 29/08/2015 à 23:19:13 ]

118
Citation :
La fin n'est pas encore là, à mon avis. Le son n'est qu'un critère parmi d'autres, par exemple dans certains styles les sorties ne se font que sur vinyle, comme il a été dit...


La fin ne date pas d'aujourd'hui, rien de neuf, elle est annoncé depuis plusieurs années et ressort de temps à autre..., par contre les quelques qui perdurent ont de moins en moins de force, effectivement ça s'affaibli... mon entourage actuel a oublié le vinyle, avant tout le monde l'utilisait.

Citation :
Pour le scratch, un vrai disque fait encore la différence, amha.


Les différences existent, je ne peux pas dire le contraire pour avoir mixé avec des vinyles pendant plusieurs années, et pas que pour le scratch.... Par exemple j'aime particulièrement l'effet de rumble que tu peux contrôler comme la résonance d'une peau de percu...C'est plus un problème d'éducation, d’apprentissage, d'utilisation par la nouvelle génération qui fait que le support est délaissé, un peu comme la perte d'un dialecte.... Tout le monde parle un autre langage au profit d'un autre...
Après on peut quand même avouer que c'est possible de très bien scratcher ou caler avec la technologie actuel, même si c'est pas exactement pareille, encore plus quand un mec qui n'a pas connu le vinyle te fout la pâté....

[ Dernière édition du message le 29/08/2015 à 23:37:31 ]

119

Citation de : O0

ça s'affaibli... mon entourage actuel a oublié le vinyle, avant tout le monde l'utilisait.

Peut-être parce qu'on ne joue pas les mêmes sons. De mon côté j'observe au contraire un regain d'intérêt et la naissance de petits labels autoproduits, les sorties se multiplient. En ce qui concerne le scratch freestyle, personne n'utilise de DVS lors de battles ou de sessions, à part pour beat juggler, sans même parler de contrôleurs (la blague)...

120
Je ne suis peut être plus assez dedans, mais je ne vois plus cette mode des battles telle que je l'ai connu dans les années 2000... En gros y'avé pas une soirée sans show vinyl... différent style confondu. A mes yeux c'est vraiment devenu une toute petite niche aujourd'hui. :noidea: