Catastrophe annoncée sur le vinyle
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Will Zégal
75392
Will Zégal
Membre depuis 22 ans
Sujet de la discussion Posté le 27/08/2015 à 12:49:56Catastrophe annoncée sur le vinyle
Il y a quelques temps, j'ai lu un article (dont le lien a probablement été posté par un AFien) annonçant une catastrophe en cours ou à venir pour le disque vinyle.
J'ai évoqué ça dans un autre sujet. Les gens m'ont demandé des détails, donc, j'ouvre ce sujet.
Désolé, je ne retrouve pas l'article d'où je tire ces infos, mais il semblait assez bien documenté. Je ne me rappelle même plus si c'était un article en français ou en anglais.
Ça disait en gros :
- le disque vinyle était, ces dernières années, un moyen pour les petits labels et les producteurs indépendants de sortir des nouveautés rapidement (sous une quinzaine de jours) et à coût raisonnable. Le marché était de niche (beaucoup de white labels) : quelques passionnés, certains DJ...
- avec le retour en mode du disque vinyle, les majors, industriels du disque, se jettent sur l'aubaine. Je l'ai moi-même constaté en passant à "l'espace culturel" Leclerc () près de chez moi l'autre jour : il y a désormais un (petit) rayon vinyles avec... tout sauf des nouveautés (Sardou, Johnny, Pink Floyd...)
- après le remplacement du vinyle par le CD, les moyens de production ont massivement disparu. Il n'y a pas eu de renouvellement. Ceux qui restent sont donc des vieux machins.
- il y a surtout un gros problème de compétences : avec la quasi disparition du vinyle à une époque, on a évidemment arrêté de former des gens. Beaucoup sont partis à la retraite et n'ont pas été remplacés. Ça concerne la production des disques elle-même, mais plus particulièrement la maintenance et réparation des machines et la fabrication de pièces et composants.
- pour certaines pièces ou composants essentiels au fonctionnement des machines et à la réalisation de masters, il n'y a plus qu'une personne dans le monde qui ait les compétences. Certains trucs sont fournis par des boîtes d'une ou deux personnes qui ont un monopole de fait parce que tous les concurrents ont disparu.
tout ceci est inquiétant tant pour la maintenance des machines que pour leur pérennité, mais tant que le vinyle était un marché de niche, le système tenait. Avec le retour des majors sur la demande :
- la production est sous pression, tournant à bloc. Les machines aussi > fragilisation
- la production va au plus offrant. Les majors réserveraient carrément des semaines de production à l'avance. Les petits labels et indépendants peuvent aller se rhabiller. Les délais s'allongent considérablement.
Il risque donc d'arriver un moment où
- les moyens de production vont s'effondrer. Déjà, il me semble que l'article parlait de période de pannes de 15 jours sur certaines machines, le temps qu'un technicien compétent qui ne sont plus qu'une poignée dans le monde ne puisse venir. Quinze jour de panne, c'est énorme dans le domaine industriel. Encore plus lorsqu'on est dans un truc à forte demande.
- les indépendants qui faisaient l'essentiel du marché ces dernières années vont devoir totalement tourner le dos à ce support
Bref, l'industrie du disque serait en train de tuer une seconde fois le vinyle.
Si quelqu'un retrouve l'article que j'évoque, merci d'en poster le lien.
J'ai évoqué ça dans un autre sujet. Les gens m'ont demandé des détails, donc, j'ouvre ce sujet.
Désolé, je ne retrouve pas l'article d'où je tire ces infos, mais il semblait assez bien documenté. Je ne me rappelle même plus si c'était un article en français ou en anglais.
Ça disait en gros :
- le disque vinyle était, ces dernières années, un moyen pour les petits labels et les producteurs indépendants de sortir des nouveautés rapidement (sous une quinzaine de jours) et à coût raisonnable. Le marché était de niche (beaucoup de white labels) : quelques passionnés, certains DJ...
- avec le retour en mode du disque vinyle, les majors, industriels du disque, se jettent sur l'aubaine. Je l'ai moi-même constaté en passant à "l'espace culturel" Leclerc () près de chez moi l'autre jour : il y a désormais un (petit) rayon vinyles avec... tout sauf des nouveautés (Sardou, Johnny, Pink Floyd...)
- après le remplacement du vinyle par le CD, les moyens de production ont massivement disparu. Il n'y a pas eu de renouvellement. Ceux qui restent sont donc des vieux machins.
- il y a surtout un gros problème de compétences : avec la quasi disparition du vinyle à une époque, on a évidemment arrêté de former des gens. Beaucoup sont partis à la retraite et n'ont pas été remplacés. Ça concerne la production des disques elle-même, mais plus particulièrement la maintenance et réparation des machines et la fabrication de pièces et composants.
- pour certaines pièces ou composants essentiels au fonctionnement des machines et à la réalisation de masters, il n'y a plus qu'une personne dans le monde qui ait les compétences. Certains trucs sont fournis par des boîtes d'une ou deux personnes qui ont un monopole de fait parce que tous les concurrents ont disparu.
tout ceci est inquiétant tant pour la maintenance des machines que pour leur pérennité, mais tant que le vinyle était un marché de niche, le système tenait. Avec le retour des majors sur la demande :
- la production est sous pression, tournant à bloc. Les machines aussi > fragilisation
- la production va au plus offrant. Les majors réserveraient carrément des semaines de production à l'avance. Les petits labels et indépendants peuvent aller se rhabiller. Les délais s'allongent considérablement.
Il risque donc d'arriver un moment où
- les moyens de production vont s'effondrer. Déjà, il me semble que l'article parlait de période de pannes de 15 jours sur certaines machines, le temps qu'un technicien compétent qui ne sont plus qu'une poignée dans le monde ne puisse venir. Quinze jour de panne, c'est énorme dans le domaine industriel. Encore plus lorsqu'on est dans un truc à forte demande.
- les indépendants qui faisaient l'essentiel du marché ces dernières années vont devoir totalement tourner le dos à ce support
Bref, l'industrie du disque serait en train de tuer une seconde fois le vinyle.
Si quelqu'un retrouve l'article que j'évoque, merci d'en poster le lien.
Will Zégal
75392
Will Zégal
Membre depuis 22 ans
2 Posté le 27/08/2015 à 12:54:57
Je suis aussi tombé sur cet article :
https://www.challenges.fr/entreprise/20141127.CHA0856/ces-deux-bretons-veulent-faire-fortune-dans-le-disque-vinyle.html
Il annonce la création d'une usine de production près de Rennes. S'il est possible d'ouvrir de nouvelles usines, d'acquérir de nouvelles machines (où les ont-ils trouvées ?), ça remet fortement en question la catastrophe annoncée.
Qui en sait plus sur le sujet ?
https://www.challenges.fr/entreprise/20141127.CHA0856/ces-deux-bretons-veulent-faire-fortune-dans-le-disque-vinyle.html
Il annonce la création d'une usine de production près de Rennes. S'il est possible d'ouvrir de nouvelles usines, d'acquérir de nouvelles machines (où les ont-ils trouvées ?), ça remet fortement en question la catastrophe annoncée.
Qui en sait plus sur le sujet ?
Kvinsky
21
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 9 ans
3 Posté le 27/08/2015 à 12:55:55
Qu'il y ait des difficultés oui, je veux bien le croire mais bon... justement si ça revient à la mode y aussi plus de gens qui vont avoir d'envie de faire leur métier, de se former (moi par exemple, ça m'aurait bien plu)... Peut-être qu'il va y avoir un petit creu, mais je suis confiant, ça va redémarer
Je suis un Jedi, comme mon père l'a été avant moi.
alex.d.
5570
Je poste, donc je suis
Membre depuis 9 ans
4 Posté le 27/08/2015 à 13:05:22
Citation de Will :
Si quelqu'un retrouve l'article que j'évoque, merci d'en poster le lien.
Serait-ce celui-ci ?
http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2014/08/11/retour-grace-vinyle-si-vite-254122
Will Zégal
75392
Will Zégal
Membre depuis 22 ans
5 Posté le 27/08/2015 à 13:07:06
C'est possible. Pour ce qui est de se former, encore faut-il pouvoir le faire. A priori, la seule solution est un apprentissage auprès d'un professionnel compétent. Mais il faut en trouver qui accepte de passer du temps à former quelqu'un. Or, d'après le premier article, les derniers techniciens compétents en maintenance passent leur vie dans des avions, à courir d'une machine à l'autre dans le monde entier. Pas sur qu'ils aient le temps et l'envie de traîner derrière eux un nioub à former.
Pour avoir fait de la formation en interne, on perd d'abord énormément de temps à former quelqu'un avant qu'il ne commence à avoir suffisamment de compétences et d'autonomie pour rentabiliser le temps initialement passé.
Ce qu'il est possible de faire dans le cadre d'une unité de production ou d'un atelier de maintenance fixe me semble autrement plus difficile quand il s'agit de trucs en déplacement permanent d'un pays à l'autre.
Maintenant, mon premier post sur base sur UN article. UNE source. C'est évidemment à prendre avec toutes les pincettes habituelles.
Pour avoir fait de la formation en interne, on perd d'abord énormément de temps à former quelqu'un avant qu'il ne commence à avoir suffisamment de compétences et d'autonomie pour rentabiliser le temps initialement passé.
Ce qu'il est possible de faire dans le cadre d'une unité de production ou d'un atelier de maintenance fixe me semble autrement plus difficile quand il s'agit de trucs en déplacement permanent d'un pays à l'autre.
Maintenant, mon premier post sur base sur UN article. UNE source. C'est évidemment à prendre avec toutes les pincettes habituelles.
le reverend
33445
Vie après AF ?
Membre depuis 21 ans
6 Posté le 27/08/2015 à 13:32:49
A l'heure de la distribution de musique sous forme dématérialisée par le net, qui permet beaucoup de légèreté qu'une impression de support et beaucoup d'indépendance pour la distribution, c'est pas un peu un combat d'arrière garde, le vynile ?
Et un combat un peu teinté de snobisme en plus, tant ce support est inféreur qualitativement à ce qui se fait depuis des lustres ?
Je trolle pas, c'est des vraies questions hein...
Et un combat un peu teinté de snobisme en plus, tant ce support est inféreur qualitativement à ce qui se fait depuis des lustres ?
Je trolle pas, c'est des vraies questions hein...
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
[ Dernière édition du message le 27/08/2015 à 13:33:36 ]
Denfert
18223
Membre d’honneur
Membre depuis 22 ans
7 Posté le 27/08/2015 à 13:37:09
assez d'accord avec toi. Pour moi le seul intérêt du vynile, c'est l'objet en lui même qui avouons le est plus sexy qu'un CD ou un fichier AAC.
songurubadin
84
Posteur·euse AFfranchi·e
Membre depuis 15 ans
8 Posté le 27/08/2015 à 14:27:14
De la pure collectionnite, ya pas à chercher une quelconque logique dans une superstition.
Will Zégal
75392
Will Zégal
Membre depuis 22 ans
9 Posté le 27/08/2015 à 14:58:04
Le vinyle a un intérêt pour les petits labels et les indépendants : contrairement au mp3, ça ne se copie pas facilement. Et l'acquisition d'un objet manufacturé permet de faire passer auprès de l'acheteur un prix qu'il ne serait pas forcément prêt à mettre dans un produit dématérialisé.
Pour le reste, rien à ajouter à vos commentaires sur la nostalgie du vinyle. Sauf que le retour actuel en vogue du vinyle représente un peu tout ce qui me fait gerber dans notre société. Voir M. Michu racheter très cher des albums de sa jeunesse sur un support qu'il a balancé à la poubelle ou vendu à vil prix dans des vide-grenier quand il les a remplacés par des CD eux aussi achetés très cher...
Pour le reste, rien à ajouter à vos commentaires sur la nostalgie du vinyle. Sauf que le retour actuel en vogue du vinyle représente un peu tout ce qui me fait gerber dans notre société. Voir M. Michu racheter très cher des albums de sa jeunesse sur un support qu'il a balancé à la poubelle ou vendu à vil prix dans des vide-grenier quand il les a remplacés par des CD eux aussi achetés très cher...
Catradora
623
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 9 ans
10 Posté le 27/08/2015 à 15:23:09
Citation :
- avec le retour en mode du disque vinyle, les majors, industriels du disque, se jettent sur l'aubaine. Je l'ai moi-même constaté en passant à "l'espace culturel" Leclerc ( ) près de chez moi l'autre jour : il y a désormais un (petit) rayon vinyles avec... tout sauf des nouveautés (Sardou, Johnny, Pink Floyd...)
Moi j'ai justement vu à l'espace culturel de chez moi des nouveaux disques (comme Drones de Muse). Mais sinon c'est vrai qu'il y a surtout des rééditions de vieux albums. Et quand on y réfléchit c'est logique (de mon point de vue en tout cas) : je préfère acheter un nouvel album en CD alors qu'une réédition je la préfère en vinyle.
Citation :
Voir M. Michu racheter très cher des albums de sa jeunesse sur un support qu'il a balancé à la poubelle ou vendu à vil prix dans des vide-grenier quand il les a remplacés par des CD eux aussi achetés très cher...
Comment ça "très cher" ? Si il rachète le vinyle original, là oui ce sera cher (et c'est normal vu qu'ils sont rares) mais un CD 6,99 € c'est le même prix qu'en téléchargement.
Citation :
A l'heure de la distribution de musique sous forme dématérialisée par le net, qui permet beaucoup de légèreté qu'une impression de support et beaucoup d'indépendance pour la distribution, c'est pas un peu un combat d'arrière garde, le vynile ?
Et un combat un peu teinté de snobisme en plus, tant ce support est inféreur qualitativement à ce qui se fait depuis des lustres ?
Le vinyle, c'est plutôt une passion. Évidemment qu'aujourd'hui les formats numériques sont bien plus précis, plus pratiques et plus performants que les vinyles. Mais c'est juste le plaisir de l'écouter. Ce serait dommage si ça disparaissait, moi j'aime bien les galettes !
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