Catastrophe annoncée sur le vinyle
- 376 réponses
- 42 participants
- 20 498 vues
- 44 followers

Will Zégal

J'ai évoqué ça dans un autre sujet. Les gens m'ont demandé des détails, donc, j'ouvre ce sujet.
Désolé, je ne retrouve pas l'article d'où je tire ces infos, mais il semblait assez bien documenté. Je ne me rappelle même plus si c'était un article en français ou en anglais.
Ça disait en gros :
- le disque vinyle était, ces dernières années, un moyen pour les petits labels et les producteurs indépendants de sortir des nouveautés rapidement (sous une quinzaine de jours) et à coût raisonnable. Le marché était de niche (beaucoup de white labels) : quelques passionnés, certains DJ...
- avec le retour en mode du disque vinyle, les majors, industriels du disque, se jettent sur l'aubaine. Je l'ai moi-même constaté en passant à "l'espace culturel" Leclerc (

- après le remplacement du vinyle par le CD, les moyens de production ont massivement disparu. Il n'y a pas eu de renouvellement. Ceux qui restent sont donc des vieux machins.
- il y a surtout un gros problème de compétences : avec la quasi disparition du vinyle à une époque, on a évidemment arrêté de former des gens. Beaucoup sont partis à la retraite et n'ont pas été remplacés. Ça concerne la production des disques elle-même, mais plus particulièrement la maintenance et réparation des machines et la fabrication de pièces et composants.
- pour certaines pièces ou composants essentiels au fonctionnement des machines et à la réalisation de masters, il n'y a plus qu'une personne dans le monde qui ait les compétences. Certains trucs sont fournis par des boîtes d'une ou deux personnes qui ont un monopole de fait parce que tous les concurrents ont disparu.
tout ceci est inquiétant tant pour la maintenance des machines que pour leur pérennité, mais tant que le vinyle était un marché de niche, le système tenait. Avec le retour des majors sur la demande :
- la production est sous pression, tournant à bloc. Les machines aussi > fragilisation
- la production va au plus offrant. Les majors réserveraient carrément des semaines de production à l'avance. Les petits labels et indépendants peuvent aller se rhabiller. Les délais s'allongent considérablement.
Il risque donc d'arriver un moment où
- les moyens de production vont s'effondrer. Déjà, il me semble que l'article parlait de période de pannes de 15 jours sur certaines machines, le temps qu'un technicien compétent qui ne sont plus qu'une poignée dans le monde ne puisse venir. Quinze jour de panne, c'est énorme dans le domaine industriel. Encore plus lorsqu'on est dans un truc à forte demande.
- les indépendants qui faisaient l'essentiel du marché ces dernières années vont devoir totalement tourner le dos à ce support
Bref, l'industrie du disque serait en train de tuer une seconde fois le vinyle.
Si quelqu'un retrouve l'article que j'évoque, merci d'en poster le lien.

* * * * ===========
* * * ===========
* * * * =========== Le Festival Interceltique de Lorient
================ en tout confort avec un Home-Studio
================

Will Zégal

https://www.challenges.fr/entreprise/20141127.CHA0856/ces-deux-bretons-veulent-faire-fortune-dans-le-disque-vinyle.html
Il annonce la création d'une usine de production près de Rennes. S'il est possible d'ouvrir de nouvelles usines, d'acquérir de nouvelles machines (où les ont-ils trouvées ?), ça remet fortement en question la catastrophe annoncée.
Qui en sait plus sur le sujet ?
* * * * ===========
* * * ===========
* * * * =========== Le Festival Interceltique de Lorient
================ en tout confort avec un Home-Studio
================

Kvinsky

Je suis un Jedi, comme mon père l'a été avant moi.

alex.d.

Si quelqu'un retrouve l'article que j'évoque, merci d'en poster le lien.
Serait-ce celui-ci ?
http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2014/08/11/retour-grace-vinyle-si-vite-254122

Will Zégal

Pour avoir fait de la formation en interne, on perd d'abord énormément de temps à former quelqu'un avant qu'il ne commence à avoir suffisamment de compétences et d'autonomie pour rentabiliser le temps initialement passé.
Ce qu'il est possible de faire dans le cadre d'une unité de production ou d'un atelier de maintenance fixe me semble autrement plus difficile quand il s'agit de trucs en déplacement permanent d'un pays à l'autre.
Maintenant, mon premier post sur base sur UN article. UNE source. C'est évidemment à prendre avec toutes les pincettes habituelles.
* * * * ===========
* * * ===========
* * * * =========== Le Festival Interceltique de Lorient
================ en tout confort avec un Home-Studio
================

le reverend

Et un combat un peu teinté de snobisme en plus, tant ce support est inféreur qualitativement à ce qui se fait depuis des lustres ?
Je trolle pas, c'est des vraies questions hein...
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
[ Dernière édition du message le 27/08/2015 à 13:33:36 ]

Denfert


songurubadin


Will Zégal

Pour le reste, rien à ajouter à vos commentaires sur la nostalgie du vinyle. Sauf que le retour actuel en vogue du vinyle représente un peu tout ce qui me fait gerber dans notre société. Voir M. Michu racheter très cher des albums de sa jeunesse sur un support qu'il a balancé à la poubelle ou vendu à vil prix dans des vide-grenier quand il les a remplacés par des CD eux aussi achetés très cher...

* * * * ===========
* * * ===========
* * * * =========== Le Festival Interceltique de Lorient
================ en tout confort avec un Home-Studio
================

Catradora

- avec le retour en mode du disque vinyle, les majors, industriels du disque, se jettent sur l'aubaine. Je l'ai moi-même constaté en passant à "l'espace culturel" Leclerc () près de chez moi l'autre jour : il y a désormais un (petit) rayon vinyles avec... tout sauf des nouveautés (Sardou, Johnny, Pink Floyd...)
Moi j'ai justement vu à l'espace culturel de chez moi des nouveaux disques (comme Drones de Muse). Mais sinon c'est vrai qu'il y a surtout des rééditions de vieux albums. Et quand on y réfléchit c'est logique (de mon point de vue en tout cas) : je préfère acheter un nouvel album en CD alors qu'une réédition je la préfère en vinyle.
Voir M. Michu racheter très cher des albums de sa jeunesse sur un support qu'il a balancé à la poubelle ou vendu à vil prix dans des vide-grenier quand il les a remplacés par des CD eux aussi achetés très cher...
Comment ça "très cher" ? Si il rachète le vinyle original, là oui ce sera cher (et c'est normal vu qu'ils sont rares) mais un CD 6,99 € c'est le même prix qu'en téléchargement.
A l'heure de la distribution de musique sous forme dématérialisée par le net, qui permet beaucoup de légèreté qu'une impression de support et beaucoup d'indépendance pour la distribution, c'est pas un peu un combat d'arrière garde, le vynile ?
Et un combat un peu teinté de snobisme en plus, tant ce support est inféreur qualitativement à ce qui se fait depuis des lustres ?
Le vinyle, c'est plutôt une passion. Évidemment qu'aujourd'hui les formats numériques sont bien plus précis, plus pratiques et plus performants que les vinyles. Mais c'est juste le plaisir de l'écouter. Ce serait dommage si ça disparaissait, moi j'aime bien les galettes !
- < Liste des sujets
- Charte