Petite reine, pédales et boyaux, c'est le pub du vélo

Ce matin, j'ai vu l'humilité venir chatouiller l'orgueil. L'air de rien. Tranquillement. J'étais là, sur ma bicyclette dernier cri du top de la techno haut de gamme, le cul sur du carbone FACT 11r, le dérailleur wifi au vent, pédalant à 50km/h, la langue pendante. On peut dire que j'en chiais. A ma décharge (j'ai encore un peu d'amour propre), je venais de boucher un trou. Voilà que je relève la tête. Je vois une roue. Juste devant moi. Le gars se retourne. Sans doute pour voir les dégâts provoqués par l'accélération du petit groupe. Et je découvre le regard amusé d'un gamin d'à peine plus de 20 ans. Il souriait. Le bougre. Il roulait à la même vitesse que moi. Il souriait. Lui. Le cul sur son bicloune en acier rouillé de 1972. Avec son pignon fixe l'obligeant à tourner les jambes à 120 tours minute pour ne pas se péter les tibias. Il souriait. Sa machine devait faire 8kg de plus que la mienne. Il n'avait qu'une seule vitesse. Son cadre devait appartenir à son arrière grand-père. Et le mec souriait à 50km/h ! C'était beau. C'est à ce moment très précis que l'humilité est venu mettre une petite claque à mon orgueil. Et j'ai souri. Enfin, j'ai surtout souri parce que sa chaine a légèrement sauté, l'obligeant à réduire son allure sous peine de la claquer. Jeune con.

Pute vierge, que j'aime avoir une activité physique me permettant de croiser des gens qui sourient !

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Note : En vérité, ce jeune s'entraine sur un vieux vélo tout pourri l'hiver histoire de préparer la saison. Et quand on voit comment il fait mal à la gueule avec son tas de ferraille, je vous épargne l'explication sur son niveau l'été.

je venais de boucher un trou.