humour Les images qui tordent (ou pas)

Citation de darinze :

C'est normal c'est parce que tu as un parti pris.
L'idée de fond dénonce lorsque quelqu'un tient un discours qui va à contre-courant de la bien-pensance dominante de son temps.

L'homéopathie ne s'oppose pas à la « bien-pensance », et d'autre part assimiler l'Inquisition à une « bien-pensance » est parfaitement simpliste : la doctrine chrétienne de « l'inerrance », quoique critiquable évidemment (et déjà critiquée à l'époque, et bientôt abandonnée), était sérieuse et défendable. Et le philosophe Paul Feyerabend a même pu soutenir que les adversaires théologiens de Galilée étaient encore plus rationnels que lui !) Être à contre-courant ne prouve rien (ni pour, ni contre) et n'a aucun rapport avec le fait d'être sans parti pris. (Soit dit en passant, Galilée était bon catholique).
Mais surtout, Galilée est un représentant éminent de ce qu'on appelle « la mathématisation du monde », et n'importe quel historien des sciences ou épistémologiste te démontrera facilement qu'il fut l'une des sources principales de la puissance à venir de la technoscience. Il est donc tout à fait soluble dans Sanofi, et incompatible avec l'hypothèse homéopathique, qui est une fantaisie de l'esprit, alors que lui s'opposait à l'Inquisition non par rébellion personnelle et romantique mais par souci précisément de réduire de telles fantaisies.

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Et franchement, la rébellion par l'homéopathie... c'est du même niveau que l'écologie par la géobiologie.

En plus, je ne sais pas où l'inquisition a été évoqué (DaRinze a modifié son post), mais faut revoir un petit peu la vision de l'Inquisition.
Aussi étonnant que celà puisse paraître aux yeux d'un contemporain biberonné à la laïcité, voire à l'anticléricalisme et surtout aux légendes mal apprises dans l'histoire telle que si mal enseignée à l'école,et enfin aux n'importe nawak du cinéam, celle-ci a constitué un progrès.

Avant l'inquisition, les jugements étaient basés sur l'ordalie, c'est-à-dire le jugement de Dieu. En gros, si on t'accusait d'être mauvais chrétien ou de faire des choses avec le diable, il fallait passer à travers un mur de flamme, marcher sur des braises ou résister à la noyade pour prouver qu'en fait, Dieu était avec toi et que ta foi était sans tache. Autant dire que c'était pas gagné. Et que tous les abus étaient possibles qui n'avaient rien à envier aux lynchages si à la mode plus tard dans le sud des USA.

L'inquisitio, c'est au contraire l'enquête. Les accusations doivent être étayées. On collecte les faits, on recoupe les témoignages, etc. C'est les prémices du procès moderne. On commence même à voir que l'accusé(e) ne doit plus forcément prouver son innocence, mais ses accusateurs sa culpabilité. Ou au moins apporter de vrais faisceaux de présomption.

Si l'inquisition souffre d'une image aussi désastreuse, c'est surtout à cause des ravages qu'elle a faits en Espagne où elle a été absolument terrible. Elle a été poussée et utilisée par les rois (et reines) d'Espagne pour mener une répression féroce contre tout ce qui n'était pas catholique. Là, elle a vraiment condamné, torturé et brûlé à tours de bras.

En France et dans d'autres parties de l'Europe, au Moyen-Âge, elle a été plutôt moins sanguinaire que ce qui se passait normalement dans une époque plutôt violente. D'autant que ce n'était pas l'inquisition qui condamnait : elle jugeait de l'orthodoxie du prévenu qui était ensuite confié à la justice séculaire.
Par ailleurs, ça s'est plus emballé à l'époque moderne (oui, oui, lors de la si prestigieuse Renaissance) avec la chasse aux sorcières. Mais là, c'est un phénomène de société qu'il est assez abusé de mettre sur le dos de l'inquisition qui avait plutôt tendance à freiner les ardeurs et à considérer qu'un grand nombre d'accusations de sorcellerie relevaient du fantasme et des règlements de compte de villages. L'inquisition, par exemple, tout comme la papauté, ont rejeté "le Marteau des sorcière", l'ouvrage qui faisait référence pour désigner les soi-disant pratiques de sorcellerie. Il me semble même que le livre a été mis à l'index. En vain.

Dieu sait que je ne suis pas un défenseur d'aucune église et de la catholique en particulier. Mais elle a assez de choses à se reprocher sans en rajouter dans la légende noire... et en grande partie fausse.

Un exemple pour étayer ce que dit Will : dans le film Le Nom de la Rose, le personnage de Bernardo Guy est décrit comme fanatique absolu qui envoie au bûcher avec la satisfaction du (saint) devoir accompli. En réalité le personnage historique auquel il se réfère, Bernard Gui (originaire du Limousin, il descendra exercer dans la région de Toulouse), n'a que très peu condamné au bûcher, il était en réalité très modéré. Une première condamnation n'était généralement pas suivie de châtiment, l'accusé avait une deuxième chance et pouvait se racheter.

Je me souviens de l'avoir lu alors que j'étais à l'armée ... c'est à dire à une époque où mes cours de latin était trop, bien trop loin pour me permettre de vraiment apprécier ce bouquin dont je devais passer des pages entières écrites dans cette langue que je n'étais plus en mesure de déchiffrer