Pour celles et ceux qui se reconnaissent dans la bd "je ne jette rien", je vous recommande le livre "L’écologie d’intérieur" par Marie Quéru.

A première vue, ça a tout l'air du machin pourri horripilant. D'abord, la dame est influenceuse à x centaines de milliers d'abonné·e·s sur Instagram.
Ensuite, en feuilletant le bouquin, il n'y a que des photos d'intérieurs hyper dépouillés, avec tout dans les tons gris clair, beige, marron clair...
De plus, la madame fait bonne bourge (coiffure, attitudes, fringues, d'ailleurs dans les mêmes tons neutres que ses intérieurs) pour qui le rangement n'est pas un problème : il y a du personnel pour ça.
Enfin, le titre "l'écologie d'intérieur" qui semble exploiter la notion à la mode d'écologie pour parler de déco-bien-être-organisation domestique.

Bref, tout pour (m')agacer et (me) faire fuir.

Sauf que je l'ai découverte en conférence : ma douce l'avait fait venir dans le cadre d'une semaine de réduction des déchets. La dame est érudite et passionnante. Et le bouquin, malgré quelques lourdeurs/longueur (en tout cas pour quelqu'un déjà pas mal informé sur l'écologie), est à l'avenant.

On y apprend notamment pourquoi c'est si dur de jeter et qu'il est pratiquement atavique de garder (pour la faire courte, quand on courait la savane habillés de peaux de bête, la moindre possession est ce qui pouvait faire la différence entre la vie et la mort le lendemain).
On y apprend comment on en est venus à avoir l'injonction sociale de consommer comme des gorets (pour la faire courte et simpliste, alors qu'au Moyen-Age, la règle sociale était la sobriété, à la Renaissance, après les "grandes découvertes", les richesses et les bien importés ont littéralement envahi l'Europe et il fallait leur trouver des débouchés).

On y apprend aussi comment se débarrasser de la soupière de (feu) mamie qui nous emmerde, mais bon, c'était à mamie... (pour la faire courte, si mamie nous aimait vraiment, elle n'aurait pas voulu que sa soupière nous emmerdât et il y a d'autres façons plus positive de penser à elle qu'à travers un objet moche et encombrant).

Et puis il y a aussi cette réticence normale à jeter des trucs qui fonctionnent, voire sont en excellent état. Mais il y a là-dedans des trucs qui ne trouvent même pas preneurs pour les donner.

On apprend des techniques assez simples pour mesurer l'ampleur de ce qui nous encombre et remplit inutilement nos rangements et en virer déjà beaucoup.
Exemple tout con : à chaque changement de saison, ma douce et moi sortons l'ensemble de nos fringues et tout ce qui n'a pas été porté dans l'année dégage.
J'applique désormais ça à d'autres trucs, comme mon studio.

Bref, moi qui étais un gros accumulateur, même si je suis loin d'être totalement soigné, ça m'a appris à beaucoup dégager de trucs, même s'il faut les jeter.
En vrai, ça a été une véritable libération.

Enfin, le titre n'est finalement pas usurpé : en travaillant une écologie d'intérieur qui améliore notre environnement personnel et intime en le désencombrant, on a aussi une démarche écologique tout court en sortant de la logique consumériste et en évitant d'acheter des trucs dont on n'a franchement pas besoin et probablement pas forcément réellement envie ou dont on ne saura que foutre et qui vont nous encombrer plus que nous être bénéfiques.

Bon après elle est partie de la conférence avec un gros SUV bien polluant pour aller dans son autre maison, celle qu'elle ne met pas sur Insta, ça c'est une location ^^ En fait, le vrai geste, c'est de ne pas avoir acquis plutôt que de savoir s'en débarrasser ^^

Ne fait pas malheureux!!!! C'était une ruse des épouses pour que tu te débarrasses de ton matos. En vrai, il n'y a jamais assez de matériel de musique!!!

@Darinze

Tu sais sans pondre des lois, sache que la pub n'est pas un bulletin d'information. On en bouffe partout à tout moment et il n'y a aucune loi pour l'interdire.
L'emploi dépend de la consommation. Un truc qui ne se vend pas n'a pas besoin d'être fabriqué. Les entreprises qui ne vendent plus et qui n'ont pas su se réinventer doivent fermer des usines => donc chômage, donc versement d'allocations par l'état.
Donc oui, il y a une forme d'injonction à consommer et c'est clair que le gouvernement préfère voir le pognon circuler.

Et oui, le pognon est pour moi mieux sur mon livret d'épargne, car demain j'en aurais sûrement davantage besoin pour des choses essentielles. Mais çà ce n'est pas facile à faire, d'épargner. Le système est tellement bien fait qu'on nous reprend chaque euro gagné.