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Sujet Les images qui tordent (ou pas)

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Sujet de la discussion Les images qui tordent (ou pas)

Tout est dans le titre :lol:


Edit modo: Lien retiré car plus valable.



trop loin :ptdr:

 

 

 

 

 

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hyde-and-seek-street-art-bowden-australia_7.jpg

hyde-and-seek-street-art-bowden-australia_4.jpg
Dans une banlieue en Australie...
Sinon bien senti, patachew....
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Hors sujet :
Mon cher Patachew,

J'ai monté une salle de concert en banlieue. J'y ai bossé bénévolement 500h par an (un tiers de temps plein) pendant une dizaine d'année. Les vendredis, je bossais 8h au boulot. A 17h, je me tapais 1h30 de trajet jusqu'à la salle pour enchaîner avec les balances puis le concert, et un peu de service au bar ou la plonge. A minuit/1h, on fermait. Je me suis tapé des journées de 16-17h tous les vendredis pendant des années.
J'ai dépensé de ma poche plus de 50.000 euros (oui!) pour équiper cette salle. J'étais ingénieur à l'époque, je pouvais me le permettre. J'étais en lien avec l'équipe de programmation, je voyais comment elle bossait, les discours des institutionnels, la ville, la région, la Sacem ou l'Adami. La salle faisait partie d'un réseau de salles d'île de France. On se parlait, on savait comment ça se passait ailleurs, les difficultés rencontrées, etc.

Je connais donc très bien ce milieu. Les gens qui bossent là dedans sont totalement conscients que la culture ne se résume pas à Victor Hugo et Balzac. Ils savent que les cités ont leur propre culture. Ils aiment le rap, le hip-hop, la musique électro autant qu'un concert de Beethoven. Ca fait belle lurette qu'on a pris nos distances avec le "colonialisme culturel", qui consisterait à apporter aux sauvages outre-périphérique une sorte de tronc commun qui se voudrait LA culture de référence. La culture an banlieue, c'est un joyeux mix entre des initiatives personnelles, des institutions dépendant des collectivités plus ou moins locales, et l'héritage de la ceinture Rouge, quand le communisme très présent et chargé d'utopie œuvrait pour une culture populaire. C'est la fête de l'Huma, le théâtre des Amandiers, ou celui de la Commune. C'est aussi plein de petites structures un peu partout.

Ce qu'on peut reprocher, éventuellement, c'est que pour décrire tout ça, on utilise une novlangue digne des départements marketing. "Publics empêchés", "médiation", "action culturelle" et autre "développement social". C'est ballot de coller des termes froids sur des concepts très humanistes.

Si tu avais un minimum d'expérience, si tu savais de quoi tu parlais, tu saurais tout ça. Tu aurais un peu plus de respect pour les gens qui bossent dans la culture, y compris les institutionnels. Tu saurais également que malheureusement, organiser un concert de hip-hop en banlieue présente les mêmes difficultés qu'un concert de classique. Faut pas croire qu'en proposant de la culture "locale", tu as plus de public et moins de résistance des voisins. Tu saurais que malheureusement, il y a un recoupement entre l'origine de la famille, la richesse, l'éducation, la réussite scolaire... Tu ne te croirais pas "de gôche" en niant implicitement les facteurs déterministes qui font que la misère culturelle tend à se reproduire d'une génération à l'autre. Tu te serais déjà pris en pleine gueule cette désillusion de te démener pour organiser un concert de rap, et de n'avoir pas de public, resté chez lui à regarder BFM. Tu aurais déjà constaté que tel artiste venant de banlieue, et talentueux, marche mieux dans les salles intra-muros que dans sa ville.

Ca me casse franchement les [biiip] d'avoir œuvré pendant des années pour la culture populaire et qu'un pseudo-révolutionnaires de ton genre vienne me faire la morale bien au chaud derrière son écran, en inventant ce que je suis censé dire pour mieux taper dessus.

Mais peut-être que je me trompe. Peut être que tu es animateur dans un centre socio-culturel en banlieue, que tu organisais des concerts de rap toutes les semaines, et qu'ils étaient pleins à craquer à chaque fois. Là, tu aurais une certaine légitimité.

J'ai présenté mon expérience (une petite partie en fait), je serais curieux de connaître la tienne.

Edit:
Des messages ont été postés pendant que j'écrivais. Will, franchement, mon message vaut aussi pour toi. Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point considérer que les gens qui s'occupent de culture en banlieue en sont encore à l'ère de la culture centralisée est méprisant pour le boulot qu'ils font. La culture populaire développée par les cocos, ça date des années 60-70. Purée! Ca fait déjà plus de 50 ans!

[ Dernière édition du message le 16/02/2021 à 14:18:48 ]

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... dans un sujet dédié svp !
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Hors sujet :
> Le problème est plus fondamental. Prends les concours de grandes écoles: c'est anonyme. Le correcteur ne peut pas savoir quelle est l'origine sociale du candidat, ni si son papa à déjà fait L’École Centrale. Et pourtant, statistiquement, les meilleurs sont issus de bonnes familles. Ces meilleurs ont été éduqués très tôt et ont les connaissances qui vont bien. Toute leur scolarité, ils ont eu de bonnes notes, qui leur ont ouvert les portes des bonnes prépas, des bonnes écoles.


Ça c’est quand même très vrai. Oui le népotisme joue pour percer dans la culture. Mais globalement, le contexte socio-culturel pour les enfants touche beaucoup plus de gens. C’est aussi ce qui ressort des statistiques de l’INSEE.
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Hors sujet :
Nick : d'accord que mon propos était très résumé. Je n'ai cependant rien à y changer, sauf à préciser que tous les acteurs de la culture ne fonctionnent heureusement pas comme ça.
Une petite précision au passage : si tu veux organiser un concert de Rap d'un groupe local, t'as des chances d'avoir zéro subvention. Si tu veux faire venir une ancienne star du top 50 (même d'il y a 20 ans), t'es à peu près sur de tirer du pognon. :facepalm:

ça n'aide pas.
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L'esprit c'est comme un parachute: Il marche mieux quand il est ouvert.

J'ai enregistré un peu de tout et n'importe quoi

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L'esprit c'est comme un parachute: Il marche mieux quand il est ouvert.

J'ai enregistré un peu de tout et n'importe quoi

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Hors sujet :
Citation :
si tu veux organiser un concert de Rap d'un groupe local, t'as des chances d'avoir zéro subvention. Si tu veux faire venir une ancienne star du top 50 (même d'il y a 20 ans), t'es à peu près sur de tirer du pognon


Pour l'avoir vécu, je ne peux que reconnaître une part de vérité là dedans. Mais je complète :
- tu parviens quand même à organiser le concert de rap, et y'a personne qui vient.
- avec ton ancienne gloire du top50, tu blindes ta salle avec un public aux cheveux gris.
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Hors sujet :
Et le maire peut avoir une belle couverture presse disant qu'il favorise l'action culturelle. :bravo:


Sinon, non, il n'y a pas personne aux concerts de rap. Pas chez moi en tous cas.
Mais il y en a peu contrairement aux concerts de rock alors que le rap est 1000 fois plus écouté.