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Le Pub
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opinion Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?

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Sujet de la discussion Qu'est ce qui vous navre automatiquement ?

Bon, celui-là il me manquait comme thread.

J'ai mis longtemps à le conceptualiser, mais là, je crois que c'est bon.

C'est parti...

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique !  :-( :-)

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48091
Si vous avez le courage, jetez un oeil sur ce film qui parle des "infanti-féminicides" en Inde:

18401646.jpg

J'ai vu ce film une fois à sa sortie, puis j'ai acheté le DVD à sa sortie mais n'ai pas eu
le courage de le regarder une seconde fois. Trop dur.

[ Dernière édition du message le 06/02/2021 à 21:38:28 ]

48092
N'oublions pas trop vite ce qu'il se passe en France, à trop parler du "pire ailleurs", on n'est pas en reste en terme de mépris, sévices et mutilations misogynes... (notamment médicales)
48093
L'un n'exclu pas l'autre. Les problématiques des femmes sont mondiales et diverses. Évoquer celui-ci ne relativise pas celui-là.
48094
Beaucoup le font (à dessein), et d'autres se focalisent sur le fait qu'il y a toujours pire ailleurs (de préférence en dehors de leur pays) pour se rassurer (pas forcément consciemment).
Quand tu navigue dans les milieux militants, c'est l'argument numéro 1 qu'on te balance à la tronche, toujours : "il y a plus important / il y a pire ailleurs / on n'est pas si mal ici / vous vous trompez de lutte".

[ Dernière édition du message le 07/02/2021 à 09:10:07 ]

48095
Citation de Will :
Oui, c'est un truc de dingue qui montre qu'il y a encore un sacré chemin à faire dans le respect humain.


Pendant longtemps, et même encore dans pas mal de pays/cultures, la femme n'était/n'est pas considérée comme un être humain. Donc pas de respect à lui donner, pas plus qu'aux animaux. C'est à vomir.

"La musique existe pour ceux qui ne savent pas s'exprimer avec des mots."

48096
En France on en est encore à l'infantilisation sous beaucoup de sujets, c'est à peine moins pire mais le chemin est encore long...
48097
Le problème présent ne me semble pas concerne que les femmes pour le coup.
Déjà, par rebond, elle concerne leurs conjoints ou futurs conjoints.
Mais c'est la démarche du capitalisme et de l'appât du gain primant sur le respect humain. Là ce sont les femmes qu'on mutile, mais le sort des journaliers mexicains (tous genre et tous âges confondus) dont la peau est dévorée par les produits chimiques épandus sur les champs dans lesquels ils travaillent me semble relever du même principe.
Et on parle des ouvriers de la banane dans les Antilles françaises ?
Ou des gamins qui récupèrent les métaux précieux dans les décharges de déchets informatiques.
Etc.

Dans le même ordre, toutes proportions gardées, je lisais hier soir après avoir vu une pièce où il brillait un article expliquant qu'un comédien avait attaqué son metteur en scène en justice.
En effet, il devait terminer la représentation d'une pièce sur le toit de l'immeuble. Pour y monter, 2 échelles de 5 m. Le comédien était sécurisé par harnais une fois sur le toit, mais pas sur les échelles qui le faisaient grave flipper parce qu'elles bougeaient. Mais le metteur en scène tenait fortement à tout ça.
Vous devinez la suite. En fait, le deuxième soir en redescendant rapidement selon les instructions du metteur en scène (il ne fallait pas faire attendre le public pour le salut), le comédien a posé le pied au bas de l'échelle sur un dôme en plexiglass caché dans la nuit par une bâche noire. Chute de 5 m se terminant sur une table en métal. Hôpital, séquelles sérieuses, traumatisme psychologique...

Combien de fois la sécurité des personnes passe t-elle bien après la rentabilité ou la volonté du puissant de faire à son idée ? L'année dernière, ça a coûté la vie à un ouvrier dans mon bled : il était monté sur un toit sans sécurité parce qu'on n'allait pas s'emmerder à installer tout le bordel de sécurité pour une petite réparation.

Une attitude qui a faillis coûter la vie à mon beauf l'année dernière aussi. Il bosse dans les éclairages publics et les circuits électriques afférents. Un chef d'équipe, pour gagner du temps, a remis en jus un circuit sur lequel mon beauf était encore en train de bosser. Mon beauf est resté accroché au fil plusieurs secondes, voire dizaines de secondes. Il a cru sa dernière heure arrivée.
Mais le pire, c'est qu'une fois le jus coupé et mon beauf à terre, brûlé et très très secoué (il a eu plusieurs mois d'arrêt), le chef a préféré "cleaner" les lieux pour tenter d'effacer son erreur AVANT d'appeler les secours.
Par la suite, il a tenté, avec la complicité de sa hiérarchie, de mettre l'accident sur le dos d'une erreur de mon beauf. Lequel ne s'est clairement pas laissé faire.
Finalement, la hiérarchie a tourné casque et le chef en question qui venait d'être embauché n'a pas été gardé.

Evidemment, on ne peut pas comparer la mégalomanie d'un metteur en scène, un accident sous le coup du speed et un acte de mutilation volontaire, mais toutes ces choses relèvent de la même logique : une recherche d'efficacité à tous prix, fut-ce au celui de l'intégrité des personnes, voire de la vie humaine.
48098
Citation de Will :
Le problème présent ne me semble pas concerne que les femmes pour le coup.


Je ne sais pas de quel problème tu parle, mais s'il s'agit des mutilations génitales (notamment médicales, obstétriciennes ou gynécologiques), c'est ennuyeux comme affirmation. (je pense que ce n'est pas de ça qu'il s'agissait)

Sinon, oui le capitalisme exploite, use et tue (plus ou moins directement) tous les exploités. Ceci dit les dominations s'additionnent entre elles pour former des dominations spécifiques. (femme + noire = sexisme bien différent du sexisme envers les blanches. Et bien ça marche aussi avec la pauvreté, le handicap, etc...)
Bref...

[ Dernière édition du message le 09/02/2021 à 09:28:21 ]

48099
Je parlais bien des mutilations génitales et je mesure bien tout le côté ennuyeux de mon affirmation.

Clairement, il ne s'agit absolument pas de minimiser l'abomination que sont ces mutilations, ni le fait que ce sont des femmes qui en sont les victimes directes et immédiates.

Ce que je voulais souligner, c'est que ces mutilations s'inscrivent dans des logiques globales de domination (encore plus marquées pour les femmes) et de négation de l'humain dès qu'il s'agit de profit.

On peut combattre spécifiquement ces mutilations, mais le combat de fond est de lutter contre les modèles de pensées qui font que des gens peuvent avoir de telles idées et se dire qu'ils peuvent les appliquer OKLM.

Il me semble essentiel de lutter contre le sexisme et le racisme. Au delà, lutter pour faire considérer tout humain sur un pied d'égalité est de fait lutter contre le sexisme et le racisme.
Certains vont plus loin en luttant pour faire considérer tout animal sur un pied d'égalité et autant leur combat m'a longtemps semblé étrange, autant j'en mesure de plus en plus la portée, sans pour autant encore y adhérer.
48100
Ok je comprends mieux l'angle avec lequel tu as écris le post d'avant.
Et concernant les luttes animalistes abolitionnistes, si ça peut t'aider à avoir une clef de compréhension (juste ça), c'est la relativement récente approche intersectionnelle qui considère toute la domination faite sur les animaux (au sens large, mais surtout l'élevage) comme étant fondamentalement sexiste et misogyne. (en plus du rapport marchand comme tu l'évoque)
Et pour aller plus loin :
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite


Et je te rejoins sur le coté "négation de l'humain", en poussant même à la négation de "l'individu".
Ici j'aurais 50 exemples et études sur les rapports réifiant entre humains et animaux à apporter (j'avais commencé à rédiger un long spoil, mais finalement je préfère effacer), en particulier dans les filières marchandes, et surtout celles qui font se croiser des humains (exploités à l’excès) chargés d'exploiter encore plus violemment des animaux...
(avec comme exemple archétypal, dont l'indignation qu'il provoque fait quasi consensus, l'employé d’abattoir -déjà en souffrance- qui tabasse (ou projette, voire juste torture gratuitement) l'animal qui refuse d'avancer vers sa mort)

Tiens d'ailleurs un truc qui me navre : c'est de lire, de la part souvent des même personnes qui disent des véganes qu'ils s'en foutent des humains, que les employés d’abattoirs qui tabassent les animaux il faudrait les massacrer tout pareil... (plus facile de faire porter le chapeau à "l'exception monstrueuse" -en tout cas présenté comme exception ET monstrueuse- et nier l'origine du problème pour commencer le début d'une réponse intelligente)

La figure du monstre médiatique, tellement pratique pour cacher tout vice systémique. Je me dis d'ailleurs que c'est l'autre face de la même pièce du développement personnel d'ailleurs : le système est ainsi, c'est l'individu qui est mal adapté.

[ Dernière édition du message le 22/02/2021 à 01:31:20 ]