Je me souviendrais toujours d'une discussion entre amis au début des années 2000 lorsqu'on avait appris qu'il avait joué au théâtre dans Les Paravents de Jean Genet :
- Ah bon ? Et il joue quel rôle ?
- Un paravent.
Comme quoi un allumé, tout niçois soit-il, peut toujours s'éteindre.
Hervé Fornieri, dit "Dick Rivers" (du nom peu avantageux d'un personnage campé par Presley dans un film évidemment minable), repéré et promu par Camus dans sa prime jeunesse et surtout fidèle, lui et jusques aux derniers moments, à la fibre intime des premiers Rock'n'roll.
Enregistrant chez E.M.I., bien au contraire d'un Johnny (artiste-Philips) ou d'un Mitchell (chez Barclay), d'un Anthony ou d'un Gérard, il ne s'est pas adapté aux "modes". Ce qui lui valu, du reste, un exil presque permanent. Si je ne me trompe, c'est LE seul français a avoir eu sa photo aux côtés du King (universel) !.
"Exilé" pour autant, mais tout en étant et restant "là".
Comme quoi ne devient pas "Didier l'embrouille" qui veut.
J'ignore encore si "c'est dur de mourir au printemps, tu sais".
Mais ce que ça doit être indexant -là encore-, de pouvoir s'offrir le luxe de claquer le jour-même de son anniversaire !...
Comme quoi, aussi, on peut toujours débrancher un illuminé.
Et qu'il soit de St-Trop', de Montmartre ou de Toulouse où il avait pris ses dernières habitudes, ce cœur-artiste déguisé en Chat-Sauvage coiffé de sa banane pourra toujours prétendre dès ce soir aux huit vies qui lui restent à vivre désormais.
Et comme quoi on peut respecter ce qui est respectable.