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Citation : 2. Théorie du “tapis roulant”



Dans les années 1990 plusieurs climatologues (Leroux, 1993; Gachon, 1994; Litynski, 1994) ont publié des travaux qui indiquent clairement que l’évolution réelle du climat n’est confirme pas les résultats obtenus par les modèles basés sur la théorie de l’effet de serre. J. Litynski a suggéré que l’évolution de la température de l’Atlantique Nord Arctique peut être un signal du future refroidissement de l’hémisphère nord.



Il y a quelques ans, Wallace Broecker (Broecker, ...) a lancé la théorie du “tapis roulant” (changement des courants marins, surtout la diminution du Golf Sream) qui postule un refroidissement futur. Plusieurs d’autres océanologues et climatologues ont appuyé cette théorie.



Le Gulf Stream emmène une quantité énorme d’eau chaude (env. 50 millions m3/sec) de la zone équatoriale vers l’Europe du Nord, ce qui provoque un réchauffement du climat de cette région de 15°C environ par rapport au Nord du Canada placé à la même latitude (T moy. annuelle à Bodo en Norvège est de +4,5°C, à Coral Harbour au Canada est de -11,7°C). Il n’est pas difficile de s’imaginer que l’arrêt du Gulf Sream provoquerait une catastrophe climatique - le refroidissement de l’Europe de 10°C ou même plus. Le glacier couvrirait graduellement l’Europe du Nord et l’albédo d’une vaste région va augmenter considérablement, ce qui donnerait le refroidissement généralisé de l’hémisphère nord. C’est ce scénario qui prévoit la théorie du “tapis roulant”. Pour que le Gulf Sream puisse continuer à couler normalement, il faut que la masse d’eau qui s’accumule dans la couche superficielle de l’Atlantique Nord Arctique soit évacuée par un courant descendant qui se transforme ensuite à un contre-courant profond vers le sud. Le courant descendant fonctionne, quand la salinité des eaux superficielles est suffisamment élevée. Quand la salinité de la couche supérieure diminue, le courant descendant ralentit et peut même s’arrêter. Ce phénomène arrive, quand il y a trop d’eau douce qui se jette dans le bassin nordique - ça se produit avec l’augmentation des précipitations dans les bassins drainés par les fleuves nordiques et quand les glaciers fondent.



La conclusion de cette théorie est évidente: un réchauffement initiale met en marche le mécanisme qui provoque la diminution du Golf Stream et ensuite donne le refroidissement. C’est un système classique qui donne les oscillations; pour le moment nous ne connaissons pas la période propre de ces oscillations. Il est possible qu’il y en a plusieurs périodes qui se superposent. Ce que nous savons présentement, c’est le fait que l’Atlantique Nord Arctique s’est d’abord réchauffé, avec le maximum de température dans les années 1930, ensuite s’est refroidi avec l’amplitude de 2°C environ (Rogers, 1989; voir fig. 1). Il est possible que nous sommes présentement dans la phase de la diminution du Gulf Stream.



Pour le moment, nous ne savons pas quel des deux processus est prépondérant: l’effet de serre ou la diminution du Golf Stream. Ce sont les observations qui donneront la réponse.



3. Étude des changements de la température des continents terrestres entre deux périodes climatologiques de base: 1931-1960 et 1961-1990.



Dans ce travail nous présentons l’analyse complète des changements de la température entre deux périodes climatiques: 1931-1960 et 1961-1990 sur tous les continents du globe. Nous n’analysons pas les températures marines, car les systèmes de mesures de ces températures sont complètement différents par rapport aux mesures de la température dans les stations terrestres (il n’y a pas des points fixes) et la précision est beaucoup moins bonne.



La question qui se pose est la suivante: est-ce que la température des continents est-elle représentative pour la température globale? La réponse à cette question est positive. Les changements de la température des océans se reflètent rapidement dans la température mesurée par les stations terrestres. Le meilleur exemple de cette relation est El Nino et La Nina. En analysant la température sur les continents pendant les périodes suffisaient longues (min. 10 ans), nous avons une excellente idée des changements globaux.



Il y a encore une autre aspect de ce problème. L’homme vie sur la terre, donc c’est le climat des continents qui l’intéresse particulièrement. Nous pouvons traiter les change-ments de la température océanique comme une des causes de changement du climat des continents. Dans cette optique, il y a une raison évidente pour faire l’analyse séparée de la température des continents et celle des océans.



3.1. Choix des stations pour l’analyse



Notre analyse se termine en 1990, parce que les données pour la décennie 1991-2000 de la majeure partie des pays ne sont pas encore accessibles. La comparaison entre la période 1941-1970 et 1971-2000 sera faite après la publication de ces données. Ici, nous présentons à titre d’exemple, les changements de la température jusqu’à l’année 2000 de quelques stations au Canada: Montréal-McGill (station au centre ville), Montréal-Dorval (station de l’aéroport, 12 km du centre-ville dans la direction ouest) et trois stations nordiques: Inukjuak (ancien Port Harrison), Kujjuuak (ancien Fort Chimo), Iqualuit (ancien Frobisher Bay) et Eureka.



Pour construire les cartes des changements de la température entre deux périodes climatiques, 1931-1960 et 1961-1990, nous avons analysé 1281 stations terrestres réparties sur tous les continents. La première sélection a retenu les stations qui n’ont pas été déplacées pendant les deux périodes étudiées; elles constituent 63% de stations utilisées dans l’étude. Ensuite, dans les régions avec la densité insuffisante de stations, nous avons pris en considération les stations qui furent déplacées à une distance inférieure à 10 km et maximum 20 m en altitude; ces limites sont basées sur le gradient horizontal et vertical de température pour que le déplacement ne provoque pas un changement de température qui dépasse 0,1°C, ce qui est acceptable. Dans les régions où le gradient de température est grand (par exemple montagnes), nous prenons seulement les stations non déplacées (Litynski, 1999).

Citation : 5. Conclusion



L’analyse de la température des continents dans deux périodes climatologiques consécutives, 1931-1960 et 1961-1990, nous montre qu’il n’y a pas de réchauffement généralisé. Au contraire, tous les continents se sont légèrement refroidis sauf l’Australie, qui accuse un réchauffement de 0,1°C. La moyenne globale pondérée est de -0,05°C.



L’analyse des six stations canadiennes jusqu’à l’an 2000 ne change pas la conclusion générale. Dans la décennie 1990 nous avons eu un maximum local de la température en 1998, surtout marqué à Montréal, mais la température a baissé dans 2 dernières années. Surtout l’année 2000 apporte une diminution considérable de température. Aux États-Unis les mois novembre et décembre étaient les plus froids depuis 100 ans. Le mois de janvier 2001 s’annonce froid et très enneigé dans toute la partie est de l’Amérique du Nord.



La question qui se pose est la suivante: est-ce que le léger refroidissement des continents de 0,05°C/30 ans observé dans la deuxième moitié du XX-e siècle signale un processus qui va continuer ? Il est trop tôt pour répondre à cette question, mais le changement de la température globale de -0,05°C/30 ans (-0,17°C/100 ans) pouvait être le signal que la fin de l’époque interglaciaire s’approche. La paléoclimatologie nous enseigne qu’au passage entre l’époque interglaciaire et une nouvelle glaciation, le gradient de température était d’ordre 2°C/1000 ans en moyenne. Ces passages sont toujours accompagné par des fluctuations de la température avec le gradient qui peut être beaucoup plus élevé. La présente période climatologique (1991-2020) nous donnera probablement la réponse, si nous sommes à la porte d’une nouvelle époque glaciaire.