C'est à la mode dans le management depuis quelques années.
C'est présenté comme un truc formidable qui permet d'aligner les objectifs personnels des cadres et employés sur ceux du patron, un vecteur d'harmonie au travail.
En réalité, ça permet surtout au dirigeant de construire et d'imposer peu à peu une narration à son avantage.
Un truc m'avait échappé au début de la narration autour de la startup nation.
Dans une entreprise, on accepte une perte de démocratie notamment parceque nous ne passons qu'un temps déterminé, fixé contractuellement, au travail.
Nous acceptons le pouvoir que la hiérarchie exerce sur nous, souvent discrétionnaire avec un fort potentiel à devenir arbitraire, parceque nous quittons l'entreprise chaque soir et que la loi nous garantit que ce pouvoir ne s'exerce que pendant les heures de travail.
La propriété des moyens de production justifie la répartition des profits, pas l'absence de démocratie.
C'est la limitation du domaine de l'entreprise sur notre vie qui permet de justifier, du point de vue des droits humains, le fait qu'elle n'est pas une démocratie.
Et c'est précisément la raison pour laquelle on ne peut pas gérer un état comme une entreprise.
Une société gérée comme une entreprise ne peut que tendre vers une société fasciste ou à minima proto-fasciste.
Dans le meilleur des cas, on finit par obtenir le modèle du dictateur bienveillant.