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Sujet de la discussion Aux ingés-mastering:qui demande de pousser le volume pour être compétitif ds la Loudness War ?

Salut tout le monde 

Voilà, la question est dans le titre ! Je me demande d'où vient la demande de réduire la dynamique et de pousser de plus en plus le "loudness" des morceaux.

Dans beaucoup articles, je lis que ça vient des artistes eux-mêmes, qui veulent avoir un son "compétitifs". Ca se voit de manière très claire sur ce forum, où beaucoup d'amateurs veulent faire du "loud" pour paraître pros.

Dans d'autres, je lis que ça provient d'une pression du producteur/directeur artistique/de la maison de disque.

Je me doute que ce ne sont pas les ingés sons qui impulsent ce phénomène, quoi que, peut-être que c'est rentré dans les moeurs des techniciens du son. Un ingé son qui a masterisé l'album à -13dB RMS se dira peut-être qu'il a pas mal de dynamique, alors que c'est bien peu par rapport aux albums des années 70 dont il n'est pas rare qu'ils affichent -20 dB RMS.

Alors je me demande, dans le fond, comment ça se passe. Comment est négocié le volume moyen de l'album, quelles personnes prennent part à cette négociation, qui avance quels arguments.

Est ce que vous avez des trucs à dire là dessus, est ce que vous avez des anecdotes à raconter ? Ca m'intéresse énormément.

Merci !



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641
Citation de mehdi.touzani :


A ce moment là, il ne faut pas chercher de producteur ou de label ni chercher à en faire "un métier"! C'est la regle d'un jeu, et si on ne la joue pas, on se fait jeter.


C'est faux. On peut encore réussir dans ce milieu (et en tant que musicien, compositeur, interprète, auteur, producteur, ingé son etc...) en faisant des choses qui ont du sens artistiquement ET parceque qu'on les fait ainsi.
Et quand on réussit on en vit, donc par la force des choses on devient artiste "de métier". MAis c'est pas le but au départ. Au départ on cherche juste à exister en tant qu'artiste, puis si ça marche, on en vit.


Citation :

Personnellement, je ne crache pas sur les masters forts, je trouve que ça fait ressortir des choses et que c'est aussi un talent que de savoir les faire bien, même si je trouve que ça peut avoir tendance à uniformiser les choses.

Quelle différence entre un master fort et le même master plus faible mais avec un bouton de volume un peu plus poussé lors de l'écoute, pour compenser?
Je veux dire, quel est le facteur limitant ? Tu trouves que les smartphones n'ont pas un ampli casque assez puissant ou que les casques in ear vendu avec n'ont pas assez de sensibilité ?

Et tu penses vraiment que ce serait un argument valable pour impacter la qualité des masters que tu vas produire ?

642

Citation de : fivesstringer

 
Je veux dire, quel est le facteur limitant ? Tu trouves que les smartphones n'ont pas un ampli casque assez puissant ou que les casques in ear vendu avec n'ont pas assez de sensibilité ?

Et tu penses vraiment que ce serait un argument valable pour impacter la qualité des masters que tu vas produire ?

 

--->  le facteur limitant c''est l'auditeur et ce qu'il est habitué à écouter et qui n'est pas un spécialiste :-)  Après moi je parlais de musique qui passe de main en main via les smartphones parceque les jeunes ils ont pas souvent grand chose d'autre pour éouter les trucs entre eux. 

Et oui franchement, les écouteurs in-ear, c'est quand même pas génial pour le son, la stéréo , à moins de taper dans des écouteurs spécialisés très couteux mais on ne parle bien évidement pas de ça.  (tu sais aussi qu'on entend par le ventre , la peau, les os, et que c'est ça une image sonore complète, et que les écouteurs sont franchement très limités puisqu'ils ne s'adresse qu'aux oreilles qui ne sont qu'une partie de l'audition) 

Sinon pour le reste, je pense qu'on est sur la même longueur d'onde, sauf que moi j'étais spécifiquement sur les trucs commerciaux qui passent à la radio, donc à prirori des grosses prod.

Mais le "vrai artiste" qui ne pense pas à ça, ne va même pas se prendre la tête sur la production, les labels et compagnie vu qu'il en rien à faire de tout ça  - et comme tu dis on va venir le chercher - et s'il veut bien , alors il va enregistrer son truc et il va laisser faire le label. Après, l'artiste capricieux qui veut pas faire comme tout le monde on doit  surement en trouver, il a intérêt à être sacrément doué ou remplir les salles à craquer.. et celui là c'est plutot un jazzman ou un pianiste de classique... mais ça sert à quoi en fait d'être aussi capricieux ? et des exemples, ça court pas les rues non plus. même les indés se doivent de respecter un son, un format, des niveau sonores, sinon le public passe à coté. 

 

--->  Après ce que je dis c'est que si le master fort détruit la musique et ne lui apporte pas quelque chose en plus, c'est que le master est mauvais, et il faut changer de studio de mastering :-)   Après c'est sur que sur toutes les radios ils compressent à la diffusion (et en plus la FM est toujours en 22Khz?)  donc bon, l'artiste qui fait un truc hors format, en fait il va tout simplement être compressé quoiqu'il veuille et sur youtube et compagnie idem. 

au fond on est parfaitement d'accord, tu as juste apporté un complément de réponse à ma propre réponse qui parlait d'autres circuits de distribution "officiels" ou les gens peuvent se payer des ingés sons et compagnie, ce qui n'est pas le cas de tout le monde dans ce domaine. Aller en studio, payer un ingé son, on est deja dans "la norme" officielle visant la distribution. Ceux qui apprennent à faire leurs master à la maison sont aussi dans ce type de démarche mais en auto-production, qui est un esprit très différent et je ne parlais pas de ça, mais il y a quand même la compréhension du fait qu'il faut se faire entendre et proposer quelque chose d'écoutable - pour le plaisir du public - le leur - Maintenant oui si on veut "reussir" dans les circuits alternatif punk anti-trucs et bidules, pourquoi pas, mais c'est pas non plus ces gars là qui vont chercher des prod et des labels et des ingés sons , dans le but de "reussir" et "d'en faire un métier" puisqu'à priori leur démarche montre qu'ils ne cherchent pas ça du tout en priorité. mais des exemples, là non plus ça court pas les rues, il faut quand même que leur public puissent les entendre lorsqu'ils mettent leur morceau favoris dans la playslist au milieu de ceux de tous les autres qu'ils écoutent aussi. Après, il y a des styles et des regles pour chacun d'entre eux (mêmes des regles non écrites, l'anti-conformisme suit aussi ses regles et ses codes)  , c'est comme ça, et souvent c'est pour le bien autant de la zic que du public. ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'abus ou de travail mal fait comme il était question plus haut à propos des dialogues sous-mixés ou des montées symphoniques encore plus assourdissantes que les explosions qu'elles sont censées accompagner. 

 

 

 

--> Playlist sur Youtube

--> http://mehdit.bandcamp.com/  (merci pour votre soutien)

[ Dernière édition du message le 31/01/2017 à 01:19:10 ]

643
Salut tout le monde,
Je me trompe peut-être mais il me semble que Nine Inch Nails avait proposé il y a quelques années un disque mixé de plusieurs façons différentes : une "commerciale traditionnelle" et une autre plus audiophile. Il me semble que c'est NIN mais je n'en suis pas sûr à 100 % (je ne retrouve plus l'info sur le net après une recherche peu approfondie).
Au delà de ça, Trent Reznor a mis en place tout un tas de solutions novatrices pour continuer à ce que sa musique soit commercialement viable (malgré une offre importante de morceaux gratuits) tout en étant totalement indépendant. En tout cas, à l'heure ou la musique est en grande partie dématérialisée, rien n'empèche un artiste de proposer un package avec plusieurs versions de son album, après, l'acheteur pourra faire son choix en fonction de ses besoins.
644
Citation mehdi.touzani
Citation :
Après c'est sur que sur toutes les radios ils compressent à la diffusion (et en plus la FM est toujours en 22Khz?)


Salut,
Quel rapport avec le sujet ? :?!: Je ne vois pas, ou plutôt si je crois voir venir l'amalgame habituel. Chers z'auditeurs restez z'à l'écoute.
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Je sors d'une session de mastering. Le client a préféré la version qui sonnait le plus fort. Je lui avais fait écouter en ajustant les volumes celles qui me semblait OK, et une un peu plus compressée (avec un limiteur plus souvent en action). Aucune des deux versions n'était peu compressée, le client m'ayant dit qu'il cherchait quand même du volume. Donc le choix était entré "très fort" et "trop fort".

Dans l'une, j'avais été aussi loin que possible en gardant un son acceptable. Dans l'autre j'avais été au-delà : on perdait en qualité ce que l'on gagnait en volume.

Quand il écoutait à niveau comparable (ce qui est essentiel selon moi), le choix était clair : la version la meilleure était celle qui était moins compressée. Mais au final le client a quand même choisi celle qui sonnait le moins bien, Parce qu'elle sonnait 2 dB RMS plus fort.
Le client est enchanté. Moi beaucoup moins :(((
646
icon_facepalm.gif
Aujourd'hui, c'est vraiment ridicule de faire ce choix...le mastering était destiné à un CD?
J'essaie de laisser de moins en moins le choix à mes clients concernant le volume final. C'est vraiment de notre responsabilité, je trouve, surtout lorsqu'on parle d'artiste autoproduits ou petits labels.

En plus je vois très bien le "tableau" quand tu parles de 2dB rms...ce sont vraiment ces 2 derniers petits dB dont on a besoin....

Allez, patience, c'est bientôt fini les disques :D:

[ Dernière édition du message le 31/01/2017 à 10:22:14 ]

647
2 dB rms ce n'est pas rien quand il s'agit du niveau final ou de la perte de dynamique. Et ces 2 dB peuvent faire toute la différence une fois le titre normalisé par les plateformes de streaming.

[ Dernière édition du message le 31/01/2017 à 14:16:02 ]

648
Citation :
le mastering était destiné à un CD?

Oui, avec un label derrière et sans doute des passages radio (où le son sera encore compressé).

Il y a des jours où j'en ai marre de faire de la pédagogie auprès de ceux qui ne veulent rien entendre. Parfois, de temps à autre, on a une bonne surprise : quelqu'un qui écoute et comprend, ou qui a déjà l'oreille éduquée.

Souvent, hélas...

En fait, on ne devrait pas laisser le choix du volume :mdr: : uniquement faire écouter à niveau comparable, et basta (dans ce cas, c'est soit : "j'entends la différence et je choisis le meilleur", soit c'est "j'entends pas la différence"- et c'est moi qui choisis ce qui sonne le moins fort :mdr:).

[ Dernière édition du message le 31/01/2017 à 14:45:33 ]

649
Citation :
Il y a des jours où j'en ai marre de faire de la pédagogie auprès de ceux qui ne veulent rien entendre. Parfois, de temps à autre, on a une bonne surprise : quelqu'un qui écoute et comprend, ou qui a déjà l'oreille éduquée.


Le pire c'est quand on explique tout ça à un artiste ou un directeur artistique, exemples concrêts à l'appui, et qu'après 2 h de d'explications, le type nous sort : ok, mais on peut pas mettre plus fort quand même ? rhââââââââ
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Je me demande s'il n'y a pas un problème de temps. Le temps de la réflexion et de l'écoute.

Je n'ai pas l'expérience des grosses prod, mais sur les petites et les autoprod, je constate que la plupart du temps, on se retrouve charrette.

L'enregistrement, l'éditing, la production, le mixage de l'album ont nécessité beaucoup de temps et d'engagement. Un temps qui n'est généralement pas prévu / planifié dans la "carrière" du musicien et qui vient donc soit s'ajouter à tout le travail qu'il doit déjà fournir habituellement (dates, contrats, répétitions, concerts, etc) soit bouffer sur ce travail là, soit bouffer sur la vie personnelle, et souvent un peu de tout ça.
On arrive en bout de processus à la fois un peu vidé et impatient de la sortie de l'album, quand on n'est pas carrément à la bourre par rapport au pressage et à une date de sortie déjà annoncée.

A quoi peuvent s'ajouter une lassitude et l'impatience de sortir l'album pour le diffuser, avoir des retours, etc.

De fait, ça implique de prendre très vite la décision. Parfois, comme la raconte Roger, dans le studio de mastering.

Je ne suis pas sur que ça soit les meilleures conditions pour prendre des décisions.

C'est un peu comme lorsqu'on a consacré un week-end à refaire la déco d'une pièce, que la fin du dimanche approche, que c'est pas terminé, qu'on sait qu'il restera encore à ranger et nettoyer le chantier alors qu'il y a encore à faire manger les enfants, leur faire préparer leurs affaires pour demain et qu'on en a plein les bottes. Il arrive alors qu'on bâcle les finitions pour ne pas deoir tout laisser en plan et finir le week-end d'après. Et c'est généralement là qu'on fait de la merde, alors que les finitions sont presque le plus important puisque c'est ce qui se voit le plus ou qui fait la différence entre du bof et du classe.

Je pense que c'est un peu dur pour les artistes de prendre la bonne décision dans de tels moments. Encore plus quand ils ne sont pas familiers avec ces questions de son et n'ont pas l'oreille formée. Encore plus s'il en ont plein la tronche après une séance de mastering. Encore plus quand l'ingé mastering qui est aussi légitimement fatigué de sa séance et pour qui les choses sont évidentes attend de vous que vous preniez en quelques minutes une décision aussi importante.
Derrière ça, il y a aussi surement l'impatience des autres membres du groupe et de l'entourage qui ne sont pas impliqués dans la prod et qui attendent avec impatience que tout soit terminé pour pouvoir le faire découvrir.

Je comprends que dans le doute, sous la fatigue et la pression, ils prennent la décision qui leur semble la plus mainstream que celle de l'exigence sonore, même si ça s'avère une erreur.

Dans l'idéal, il faudrait qu'ils aient le temps d'écouter les différents mastering à oreilles reposées et de les faire écouter à quelques personnes avant de prendre leur décision.

Il faut peut-être que les ingés mastering communiquent un peu plus là-dessus auprès des groupes et des labels ? C'est peut-être la première pédagogie à faire ?

[ Dernière édition du message le 31/01/2017 à 15:37:09 ]