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Sujet de la discussion Sociologie de la Loudness War: tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la guerre du volume!
Bonjour à tous !

J'ai fait mon mémoire de sociologie sur la guerre du volume dans le monde de la production musicale, et j'aimerais le partager avec les membres de ce forum, que cela devrait intéresser. C'est un travail qui m'a pris énormément de temps, et dont je suis assez content ; je pense que c'est de la qualité.

C'est un mix entre des analyses statistiques sur l'augmentation du volume à partir d'un échantillon d'albums de musique, et une enquête "de terrain" (comme on dit) dans des studios, par l'interview d'artistes, de producteurs, de directeurs artistiques, de programmateurs radio, d'attachés de presse, etc.

La première partie est technique à certains endroits, mais j'espère que ça ne vous arrêtera pas si vous êtes intéressés, parce que la partie la plus intéressante pour les membres du monde musical est la deuxième partie, qui se donne la tâche de comprendre quel sens a le phénomène de loudness war pour ses acteurs ainsi que de montrer le réseau de contraintes qui la rend presque inévitable.

Je pense avoir découvert certains éléments intéressants dont on ne se doutait pas forcément a priori. Mais je ne dévoile pas tout maintenant...

Donc, si vous avez envie de lire sur le sujet, voici le résultat :

fichier pdf: Joël Girès - Des transformations convergentes sans chef d'orchestre..pdf

En espérant avoir des retours !

[ Dernière édition du message le 29/12/2011 à 03:18:02 ]

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76

Perso je trouve pas que la compression augmente sur les masters de musique classique, c'est toujours autant impossible d'écouter les radios classiques en voiture par ex. Même en écoute "de salon"  c'est a mon gout pas assez compressé, le bruit de fond important lié a la radio passe souvent au dessus de la musique...

 

#ALAPLAJ L'été n'est pas fini partout!

77
Citation de laurend :
Que ce soit pour les radios, les artistes ou les ingés son, les motivations sont commerciales. Dans tous les cas, être fort, plus fort que le voisin, laisse espérer la conquête de parts de marché et les gains qui vont avec.


Petite remarque ironique : la constitution de cet idéal de "qualité", que l'on invoque sans cesse ici, et bien savez-vous qu'il a été constitué dans la concurrence qui opposait les firmes de phonographes, donc sur le marché, par et dans la volonté de profit de grosses entreprises capitalistes.

Il est aussi très intéressant de remarquer la toute relative consistance du contenu de cette "qualité" dont on parle. Par exemple, lorsqu'on a introduit les nouvelles techniques électriques (microphones - avant on enregistrait directement devant le pavillon du phonographe ; tourne disque électrique - avant on tournait le cylindre à la main ; etc.), les audiophiles n'ont pas vu ça comme un progrès, mais comme des éléments qui venaient "dénaturer" le son ! CA nous fait voir que la "qualité", c'est une construction sociale, il n'y a rien qui soit en soi plus beau qu'une autre chose, c'est juste une question de jugement, jugement qui varie, selon la conjoncture, les périodes, etc. Et quand l'esthétique change, on observe des résistances, parce qu'on s'était habitué à une configuration esthétique donnée.

Pour en savoir plus, je vous conseille cet excellent, mais vraiment excellent bouquin : https://www.decitre.fr/livres/L-invention-du-disque-1877-1949.aspx/9782914610537
78
Citation de JolX :
CA nous fait voir que la "qualité", c'est une construction sociale, il n'y a rien qui soit en soi plus beau qu'une autre chose, c'est juste une question de jugement, jugement qui varie, selon la conjoncture, les périodes, etc. Et quand l'esthétique change, on observe des résistances, parce qu'on s'était habitué à une configuration esthétique donnée.

http://img.over-blog.com/325x600/3/99/87/14/dossier-4/venus-de-willendorf-prehistoire.jpg
79
hé hé :)
Pourtant, ça marche souvent comme ça...
CD vs Vinyle, c'est la même chose : le vinyle serait plus chaleureux, plus fidèle à certains points de vue, puisque c'est de l'analogique, etc etc...
80
Et dans le domaine de la MAO, c'est la même chose !

- L'éloge de l'analogique VS le numérique, par exemple. Oh !, que c'est tellement mieux l'analogique, ces vieux enregistreurs à bande, ces lampes qui "réchauffent" le son et le rendent "vivant", "organique" comparé au son "froid" et "impersonnel" des transistors et des convertisseurs A/N.

- L'éloge du hardware VS le software. Quand même, y'a rien à dire, mais un compresseur hard, c'est tellement mieux qu'un plugin ! Même si le compresseur est numérique et que c'est, comme le plugin, de l’algorithmique pure, juste, c'est mieux, ça se discute même pas, c'est l'évidence !

Voilà un autre exemple de changement qui induit des résistance. Un peu comme nos ancêtres audiophiles qui s'offusquaient du passage à l'électricité :)
81
Citation :
Il est aussi très intéressant de remarquer la toute relative consistance du contenu de cette "qualité" dont on parle. Par exemple, lorsqu'on a introduit les nouvelles techniques électriques (microphones - avant on enregistrait directement devant le pavillon du phonographe ; tourne disque électrique - avant on tournait le cylindre à la main ; etc.), les audiophiles n'ont pas vu ça comme un progrès, mais comme des éléments qui venaient "dénaturer" le son ! CA nous fait voir que la "qualité", c'est une construction sociale, il n'y a rien qui soit en soi plus beau qu'une autre chose, c'est juste une question de jugement, jugement qui varie, selon la conjoncture, les périodes, etc. Et quand l'esthétique change, on observe des résistances, parce qu'on s'était habitué à une configuration esthétique donnée.


Mouais....là tu glisses un peu dans le sophisme...
Le terme hi-fi signifie "haute fidélité". Fidélité à quoi ??? au son d'origine évidemment. A la source.
Avec un bon équipement actuel (et un bon enregistrement), il est difficile de faire la différence entre un concert et un disque (sacd pour les plus exigeants).

Idem pour les jeux vidéos. Qui oserait dire que le jeu "pong" peut rivaliser en réalisme visuel avec les derniers jeux de tennis sur console ????
Les 2 possèdent une esthétique différente (qu'on aime ou pas) mais cependant leur niveau de réalisme est difficilement comparable.

Studio de Mastering en ligne http://www.lvmastering.com/

[ Dernière édition du message le 06/01/2012 à 03:30:51 ]

82
Citation de Lv :
Mouais....là tu glisses un peu dans le sophisme...
Le terme hi-fi signifie "haute fidélité". Fidélité à quoi ??? au son d'origine évidemment. A la source.


Justement, fidélité à quoi ?
A quoi est fidèle un album d'Amon Tobin, ou d'Aphex Twin ? A quoi est fidèle une piste éditée, avec automations, time stretch et autres joyeusetés ? A quoi est fidèle un enregistrement dans un studio à l'acoustique feutrée ? Au son que l'on aurait entendu si on avait été dans ce studio ? Je ne crois pas...

De manière très pragmatique, il faut bien se rendre compte que le son "original" auquel on fait référence n'existe, à proprement parler, pas. Il est un référent esthétique, une vue de l'esprit. En fait, cet original, il n'existe pas avant l'enregistrement, mais est produit par lui, au sens que c'est une catégorie d'appréciation créée par et dans la pratique de l'enregistrement.

Si ce sujet t'intéresse, ce texte est intéressant, et plus court que le bouquin que j'ai conseillé juste avant :
www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=MOUV_042_0043

[ Dernière édition du message le 06/01/2012 à 03:55:08 ]

83
Citation :
Justement, fidélité à quoi ?

A mon avis tu n'as pas souvent l'occasion d'entendre une chorale, un trio de jazz ou
un violon.
Le reste on est bien d'accord : c'est de la mode, du vent, ça tourne toutes les 5 minutes comme les girouettes....

Un stradivarius ça a 300 ans et ça sonne toujours à peu prés pareil.

Studio de Mastering en ligne http://www.lvmastering.com/

84
Mais là tu parles d'un style de musique marginale, la musique classique.
La grande majorité de la musique n'est pas enregistrée avec un couple stéréo dans une église.

Et encore, je dis ça mais j'y crois pas moi même : la musique classique est souvent enregistrée avec plus qu'un couple de micro, parfois on travaille l'acoustique du lieu (on met un panneau derrière un instrument pour réfléchir le son) pour rendre le son "plus naturel" (ça veut dire quoi "rendre naturel" ?) POUR l'enregistrement, etc etc.

J'en reviens à ce que je disais, cet "original" est mythique, il n'existe pas, il est un jugement esthétique plus qu'une chose réelle, qu'on pourrait saisir.
85
c'est ça que j'appelle un sophisme.
Tu pars du fait qu'il est impossible d'obtenir un enregistrement (et rediffusion) identique à 100% à l'original pour en déduire que tout se vaut, du phonographe au systèmes audiophiles actuels et que seule l'esthétique diffère.

En plus, tu noteras que que je n'ai pas parlé de musique classique mais de violon (classique, Klezmer, tsigane etc ???), chorale (gospel ? classique? variété (flying pickets,pow wow etc) et de trio de jazz.

Studio de Mastering en ligne http://www.lvmastering.com/

[ Dernière édition du message le 06/01/2012 à 04:32:20 ]

86
Citation :
J'en reviens à ce que je disais, cet "original" est mythique, il n'existe pas, il est un jugement esthétique plus qu'une chose réelle, qu'on pourrait saisir.

La musique actuelle n'est pas qu’électronique. Un batterie, une guitare acoustique, une voix humaine et bien d'autres instruments que l'on retrouve systématiquement dans la musique populaire ont bien une réalité acoustique.

Electronique ou pas, 2 éléments essentiels caractérisent toute la musique lorsqu'elle est enregistrée. La bande passante (le timbre) et le niveau (la pression). En comprimant à outrance on prive l'artiste de la moitié de son art. C'est comme si on interdisait la couleur aux peintres.

Le mastering, aujourd'hui, n'est rien d'autre qu'une opération technique semblable à un délavage à la javel de l'ensemble des toiles d'une expo ou d'un artiste pour les rendre plus claire et homogènes aux yeux du public. Un massacre...

Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. [Igor Stravinsky]

[ Dernière édition du message le 06/01/2012 à 09:49:01 ]

87
Ce que je veux dire, c'est ça :

www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=MOUV_042_0043
Citation :
Tout débat sur la soi-disant fidélité d’un enregistrement par rapport à sa source est en fin de compte un débat sur l’esthétique des sons : comment devraient sonner les enregistrements?


Par exemple, dans ce que vous me dites, vous maniez les catégories de "source", d' "original", pour critiquer une esthétique que vous n'aimez pas. La réalité de la source originale, elle est bien celle-ci : une catégorie d'appréciation.

Elle est un peu l'équivalent de la "nature humaine" que l'on invoque pour apprécier plein de phénomènes : elle serait hétérosexuelle lorsqu'on veut critiquer l'homosexualité, elle serait égoïste lorsque l'on veut justifier le capitalisme, etc etc. Ce qu'on voit, c'est que "la nature humaine" est une catégorie produite par et dans ce genre de jugement, mais elle n'existe pas avant lui.

L' "original", c'est pareil. Un jour on l'utilise pour critiquer la guitare électrique, parce que son son n'est vraiment pas "fidèle" à la "vraie" guitare (acoustique), alors qu'aujourd'hui cet argument paraîtrait ridicule. L'introduction des microphones a pu créé une indignation car ils "dénaturaient" le son. L'argument parait aujourd'hui insensé. Etc etc. Et on peut pas dire qu'ils avaient tort. C'était simplement le jugement de l'époque, comme on a le notre maintenant.

S'il fallait être fidèle, pourquoi on compresse une voix ? Pourquoi on l'égalise, pourquoi on la déesse ? Si on devait être fidèle à une batterie, pourquoi on met un micro à 2cm de la grosse caisse ? Que je sache, je ne mets pas mon oreille aussi près. Pourquoi enregistrerait-on une guitare acoustique en stéréo ? Que je sache, quand j'écoute une guitare, je sais parfaitement la localiser spatialement, pas comme certains enregistrements, très jolis, c'est pas la question, où il y a un énorme effet stéréo sur la guitare. C'est quoi le naturel dans tout ça ?

Et puis, vous n'avez jamais entendu que des groupes veulent avoir un son live "comme tel CD" ? Qui est fidèle a qui à ce moment là ? L'esthétique du son enregistré est devenu aujourd'hui le référent esthétique musical principal, contrairement à la situation de la fin XIXe / du début XXe, et influence le son du concert. La question n'est pas, pour moi, de savoir si c'est bien ou mal, ce qui reste une question ouverte, mais de savoir que c'est comme ça que ça se passe dans la réalité du monde musical.

La fidélité, c'est un jugement esthétique, et pas une adéquation à un quelconque original, je persiste.
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Il n'y a pas de fidélité possible, et si j'avais un peu de temps je vous en ferais la démonstration imparable (de lapin).

Le terme Haute Fidélité se conçoit comme fidélité à ce qui est couché sur le support, on entend ce que l'ingé son a voulu mettre sur le disque.

Et même ça, ça ne tient pas la route, car ce que l'ingé son a entendu l'a été dans des conditions techniques que ne retrouve pas chez soi, et dans des conditions émotionnelles différentes.

On a même pas la fidélité d'une écoute à l'autre dans les mêmes conditions matérielles car la musique véhicule des émotions (c'est à ça que ça sert il parait) et on est jamais deux fois dans le même état émotionnel.

Et puis, pas besoin de thèse pour conclure que cette loudness war est le résultat de la concomitance de l'apparition du numérique et de ses contraintes (limite en crête) et des moyens de traitement du même tonneau, de l'apparition des radio FM commerciales, et la présences d'acteurs à courtes vues et au faible sens artistique, et enfin au renforcement de tout ça grâce à la diffusion internet.

JM

89
Citation de Jan :
Il n'y a pas de fidélité possible, et si j'avais un peu de temps je vous en ferais la démonstration imparable (de lapin).
Le terme Haute Fidélité se conçoit comme fidélité à ce qui est couché sur le support, on entend ce que l'ingé son a voulu mettre sur le disque.
Et même ça, ça ne tient pas la route, car ce que l'ingé son a entendu l'a été dans des conditions techniques que ne retrouve pas chez soi, et dans des conditions émotionnelles différentes.
On a même pas la fidélité d'une écoute à l'autre dans les mêmes conditions matérielles car la musique véhicule des émotions (c'est à ça que ça sert il parait) et on est jamais deux fois dans le même état émotionnel.


Merci pour ces arguments, je me sentais seul sur ce coup ! :)
90
Citation :
La fidélité, c'est un jugement esthétique, et pas une adéquation à un quelconque original, je persiste.


Non, la fidélité en audio, c'est seulement l'idée qu'entre l'artiste et l'auditeur, le message (la musique) soit respectée, par les matériels et les techniciens. Ce n'est pas de l’esthétisme mais une éthique. Le problème actuelle n'est pas le numérique dont la capacité de respecter le signal est absolue, mais bien les producteurs, les radios, les ingés son qui lorsqu'ils se prennent pour des artistes, interviennent et massacrent l'oeuvre initiale.

Et c'est rejoint finalement, par une partie de ton travail sociologique sur la question. La loudness War n'a été possible que parce que l'ensemble des acteurs (producteurs, programmateurs, ingé son et parfois même musiciens), par incompétence ou sous la pression économique, ont perdu tout éthique, tout respect pour la musique.

Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. [Igor Stravinsky]

[ Dernière édition du message le 06/01/2012 à 12:57:38 ]

91

mais vous réécrivez adorno la les gars bave

ça fait un bail que la musique n'est plus qu'un produit de consommation comme les autres!

#ALAPLAJ L'été n'est pas fini partout!

92
Nope, c'est pas la même chose.

Mon message, ce n'est pas que l'art est perverti par le marché, l'argent, le capitalisme, à la Adorno, et qu'il faudrait extirper ce bien supérieur, "la musique", des forces du marchés, pour qu'il ne soit pas un produit de consommation "comme les autres".

C'est, au contraire, que la musique se produit dans des relations de comparaison, de concurrence, et que les aspects artistiques et concurrentiels sont intrinsèquement liés. Le monde musical peut être conceptualisé comme un "champ", au sens de Bourdieu, c'est-à-dire comme espace de lutte relativement autonome (par rapport au champ économique, par exemple).

Ça veut aussi dire que la musique peut rester un champ, c'est à dire un espace de lutte, ou il y a des rapports de force, des hiérarchies, même s'il est complètement autonome par rapport au monde économique. Ou, autrement dit, que le monde musical, même s'il n'y a plus d'intérêts directement économique, au sens restreint, peut être traversé par des enjeux de prestige, de pouvoir, de crédit, de notoriété.

Bon, là ça renvoie à des trucs sociologiques très abstraits...

[ Dernière édition du message le 06/01/2012 à 13:34:27 ]

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Pour comprendre une analyse à la Bourdieu en terme de champ :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1977_num_13_1_3493

Bon, c'est long et Bourdieu est pas évident à lire...
94
x
Hors sujet :
Des liens persee avec des articles de Bourdieu, le dernier truc que je m'attendais à voir sur AF :bravo:
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Citation de Samplehunter :

Non, la fidélité en audio, c'est seulement l'idée qu'entre l'artiste et l'auditeur, le message (la musique) soit respectée, par les matériels et les techniciens.

Ben non, ça c'est pas possible. Ou alors le musicien signe un bon-à-tirer en entendant le master final et prend toutes les responsabilités.

 

Citation de Samplehunter :

Le problème actuelle n'est pas le numérique dont la capacité de respecter le signal est absolue, mais bien les producteurs, les radios, les ingés son qui lorsqu'ils se prennent pour des artistes, interviennent et massacrent l'oeuvre initiale.

On ne peut absolument pas affirmer que la capacité du numérique à respecter le signal est absolue. Et quand bien même, on serait encore loin du compte.


Citation de Samplehunter :

La loudness War n'a été possible que parce que l'ensemble des acteurs (producteurs, programmateurs, ingé son et parfois même musiciens), par incompétence ou sous la pression économique, ont perdu tout éthique, tout respect pour la musique.

Ce n'est pas dans l'esprit de défendre ma chapelle, mais c'est bien de la part des musiciens, encore plus que des prods, que je reçois le plus de pression pour "jouer fort". L'ordre dans lequel tu mets les "acteurs" me parait franchement biaisé.

Mon expérience personnelle montre que dans ce domaine comme dans d'autres, entre les techniciens et les musiciens, lorsque nous parlons de respect de la musique nous ne parlons pas toujours de la même chose. J'ai souvent l'impression que les musiciens ont beaucoup de mal à se mettre à la place de l'auditeur, et sont bien perméables aux modes et rumeurs en tous genre sur les manières de gérer un mix. C'est encore plus vrai lorsqu'il s'agit d'un groupe. Une sénce de mix avec tous les membres d'un groupe ressemble à une psychanalyse. Pour chaque membre du groupe, c'est souvent l'occasion de constater qu'ils ne rêvent pas tous du même CD (parfois, ça se termine mal).

Je remarque que les seules à avoir officiellement lancé une pétition et des alarmes sur la "loudness War" sont les ingés sons. On a peu vu les musiciens au front dans ce domaine.

JM

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Ah ouais, je confirme, les "pire" c'est les artistes. C'est de vrais petits entrepreneurs qui travaillent sans cesse au succès de leur production. Et pour ce succès, ils pensent que pousser le volume est un argument de taille, vis à vis des DA, radios, attachés de presse, et critiques dans la presse. Les autoproduits comme les pros, chez les indépendants comme les majors :)
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Une intervention également dans le sens de Jolx.

La "fidélité" dans les domaines liés à l'enregistrement n'est pas une notion objective. Il s'agit en général d'une fidélité à une "idée", et même à un "idéal", et non pas à une "réalité.

Comme Jolx le dit, à quoi est fidèle un morceau d'Aphex Twin? Et même dans le domaine de la musique dite "classique": un enregistrement d'un grand orchestre post-romantique peut-il être "fidèle"? C'est-à-dire, peut-on raisonnablement espérer et même souhaiter avoir un orchestre post-romantique dans son salon? Une telle "fidélité" n'aurait pas de sens, à moins d'accepter une intervention des pompiers à chaque écoute, pour peu qu'on habite en ville :oo:

Je comprend ceci dit le souhaite de SampleHunter de disposer d'enregistrements qui paraissent fidèles. Mais dans ce cas, la fidélité n'est pas un fait avéré, mais plutôt un "idéal esthétique" en soi, qui se traduit non pas par une "fidélité" au sens strict au concert original, mais plutôt par le respect de critères tels que la transparence, la définition, et l'aspect "naturel" de l'image sonore. Non pas que cette image sonore soit vraiment naturelle, l'important c'est qu'il faut dans ce cas qu'elle le *paraisse*.

Un bel enregistrement qui paraît "réaliste" sera plutôt travaillé dans le sens de l' "illusion de réalité" que dans le sens d'un reflet exact de la réalité en question, c'est à dire d'une "littéralité". C'est une problématique qui n'est pas tellement éloignée d'un problème classique de sound design: pour une ambience de ruisseau ou cascade, on n'enregistre pas un ruisseau ou une cascade, parce que même si c'est "littéral", ça ne "fait pas vrai" (ça sonne plat...). On fait plutôt des simulations dans une salle de bain, ce qui est moins littéral mais beaucoup plus "réel".

En résumé, "fidèlité" = illusion réussie de la réalité ≠ littéralité.

Emmanuel
98
Bonjour et félicitations à JolX pour son travail. Je viens de commencer à mon plonger dans son PDF et je le trouve vraiment très intéressant, même si je n'en ai lu que 5 ou 6 pages pour l'instant, et parcouru en diagonale quelques chapitres qui m'intéressaient plus particulièrement.

Une question : tu dis que ce mémoire est accompagné d'un CD auquel tu fais référence dans le texte pour donner des exemples sonores. Il n'est évidemment pas inclus dans le PDF mais est-ce que tu as la possibilité de mettre les pistes du CD en partage quelque part ? Ce serait intéressant d'avoir accès à ces extraits sonores...

Si ça t'est possible, merci d'avance, et sinon... va pourrir en enfer !
(je plaisante :-p)
99
> emmanuel.d

Merci, très intéressant !

> Grebz

Pas de soucis, je poste les fichiers ! Ce n'est pas nécessaire, surtout pour des gens qui font du son, mais je poste ça tout de même quand je peux :)
100
Merci !

Autre question. Je suis en train de lire le chapitre 8, les artistes.
Je me trompe ou ce ne sont que des artistes de la mouvance Rap / Hip hop ? Akro, Flexa Lyndo, Sharko, Code Rouge, Owen Replay, etc.
(je n'en connais aucun, désolé)

Parce que si c'est ça, n'est-ce pas un peu biaisé ? Est-ce que les réactions seraient les mêmes avec des artistes Rock, Pop, Electro, Chanson Française...

Bon, cela dit, j'aurai peut-être mes réponses plus loin dans le document...