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Sujet de la discussion Sociologie de la Loudness War: tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la guerre du volume!
Bonjour à tous !

J'ai fait mon mémoire de sociologie sur la guerre du volume dans le monde de la production musicale, et j'aimerais le partager avec les membres de ce forum, que cela devrait intéresser. C'est un travail qui m'a pris énormément de temps, et dont je suis assez content ; je pense que c'est de la qualité.

C'est un mix entre des analyses statistiques sur l'augmentation du volume à partir d'un échantillon d'albums de musique, et une enquête "de terrain" (comme on dit) dans des studios, par l'interview d'artistes, de producteurs, de directeurs artistiques, de programmateurs radio, d'attachés de presse, etc.

La première partie est technique à certains endroits, mais j'espère que ça ne vous arrêtera pas si vous êtes intéressés, parce que la partie la plus intéressante pour les membres du monde musical est la deuxième partie, qui se donne la tâche de comprendre quel sens a le phénomène de loudness war pour ses acteurs ainsi que de montrer le réseau de contraintes qui la rend presque inévitable.

Je pense avoir découvert certains éléments intéressants dont on ne se doutait pas forcément a priori. Mais je ne dévoile pas tout maintenant...

Donc, si vous avez envie de lire sur le sujet, voici le résultat :

fichier pdf: Joël Girès - Des transformations convergentes sans chef d'orchestre..pdf

En espérant avoir des retours !

[ Dernière édition du message le 29/12/2011 à 03:18:02 ]

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Oui, c'est très juste pour les plateformes internet ! On m'a parlé de cette comparaison instantanée, mais j'avais pas assez d'éléments pour en dire beaucoup. Mais j'aurais du glisser un mot là dessus.

Et merci pour le document ! C'est absolument génial, d'où est ce que ça vient !?
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Ça a l'air bien sympa comme travail, et attaquer le sujet sous l'angle de la sociologie permet d'éclairer certain mécanismes. Je lirai ça de manière plus approfondie quand j'aurai plus de temps !
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Hors sujet :
Par contre Pierre Lannoy il est pas plutôt orienté sociologie de la mobilité / sociologie urbaine normalement ?
D'ailleurs c'est un mémoire de quelle année d'étude ?
Pour une fois qu'on voit passer de la sociologie ;)

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Citation de JolX :
Harrison White
que je découvre à ma grande honte, semble nier toute ligitimité aux marketing et autres études de marché. Mais même s'il est impossible de connaitre exactement ce client final, c'est bien en l'imaginant que les productions "commerciales" font leurs choix artisques.

[ Dernière édition du message le 29/12/2011 à 22:24:31 ]

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j'ai trouvé ce document sur "gearslutz" dans un sujet similaire et la plupart (tous) des membres semblaient d'accord sur son authenticité.

Studio de Mastering en ligne http://www.lvmastering.com/

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Citation :
Il manque à ta liste l'ingénieur du son de mastering qui est présent dans ton mémoire. Il est de sa responsabilité de s'assurer que le produit final sera correctement retranscrit sur la majorité des systèmes audio. Là, une réduction de la dynamique et une augmentation du niveau moyen, si elles sont correctement faites, amélioreront la perception sur un système audio aux capacités limitées. Mais comme en médecine, c'est la dose qui fait le poison.


Sauf que tous les ingés de mastering que j'ai été voir ne travaillent pas comme ça. Pour eux, trop compresser, c'est foutre en l'air l'écoute par la suite, puisque la radio va recompresser un truc déjà compressé et bien distordu. Si on leur laissait les manettes, ils compresseraient volontier une bonne poignée de db en moins. Sauf qu'ils se calent sur ce que veut le client, ou ce qu'ils croient qu'il veut (du "loudness" pour être compétitif !), et pas tellement sur les conditions d'écoute. Et c'est ça qui joue, beaucoup plus que la "diffusabilité" du produit. Il me semble.
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Actuellement, personne ne contrôle les doses délivrées par les FM...
La R-128 de l'EBU doit y mettre bon ordre.
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Citation de laurend :
Citation de JolX :
Harrison White
que je découvre à ma grande honte, semble nier toute ligitimité aux marketing et autres études de marché. Mais même s'il est impossible de connaitre exactement ce client final, c'est bien en l'imaginant que les productions "commerciales" font leurs choix artisques.


C'est effectivement une critique que l'on fait à cet auteur :)

Mais dans le cas de la loudness war, il me semble que ça marche très bien : tu dis qu'on imagine ce que veut le client final. Et bien, c'est justement ce que je dis ! Imaginer ce que veut le client, c'est tout autre chose qu'une pression directe de ce client, car dans le premier cas il n'intervient jamais ! Et vu qu'on est pas vraiment sur de ce qu'il veut, et pour éviter de prendre un risque par rapport aux concurrent (point central), on fout à balle, comme ces concurrents. L'imitation des producteurs entre eux est le moteur de cette augmentation infinie, et pas la pression directe du "client final".

Et s'il y a pression d'un client, c'est bien des programmateurs radio, attachés de presse, pi DA. Mais pas de l' "auditeur moyen", qui en a rien à kicker du volume : il sait même pas que cette guerre existe, il achète pas en fonction du volume, etc etc.
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A l'écoute d'un CD dans un usage privé, toucher le bouton de volume n'est pas un problème surtout équipé d'une télécommande. Personnellement je n'écoute qu'un CD à la fois.

Les problèmes de variation de volume ne surgissent qu'à l'écoute d'un programme composé de sources diverses (web, radio, TV). C'est là que la tyranie du marketing opère à plein sur la chaine de production. Le marché n'a pas d'idée artistique, mais il sait compter. Pour lui plus c'est mieux.

[ Dernière édition du message le 29/12/2011 à 23:23:25 ]

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Ben oui. C'est parce que les producteurs pensent qu'ils auront plus de facilité à vendre leur truc qu'ils foutent à balle. Mais là on se situe du côté des producteurs, et pas des consommateurs finaux...
40
Au mastering on peut répondre à cette demande de niveau tout en améliorant le son. Comme le vinyl, le numérique a ses limites technologiques. L'art du mastering est de s'en approcher sans jamais les dépasser. On peut faire plaisir au DA sans trahir ni l'artiste ni le mixeur. Si le CD sonne mal, c'est que cette étape est ratée.

Mais le problème actuellement totalement ingérable est celui des traitements d'antenne éffectués par les diffuseurs et particulièrement les FM commerciales. Ce traitement censé permettre l'écoute de la radio dans une 2CV lancée à 120 km/h, n'a rien d'artistique. Il sert aussi à optimiser la converture géographique à puissance d'émetteur égale. Et là c'est de budget publicitaire et donc de gros sous dont on parle. Il suffit d'écouter NRJ pour s'en convaincre.

[ Dernière édition du message le 30/12/2011 à 09:40:41 ]