Sujet de la discussionPosté le 12/11/2005 à 07:16:53Musique de film - Un droit à la provocation ?
La place réservée au compositeur est, pour les films, réduite à la portion congrue. (Une porte ouverte et enfoncée, une!)
Cela fait des siècles, à présent, que les producteurs daignent à peine citer le nom du compositeur, entre deux habilleuses et un électricien.
La dernière roue du carrosse (Deux!).
Et nous nous acharnons à écrire des musiques de plus en plus convenues, stéréotypées, passe-partout (notre seule chance d’être retenus pour de petites prod) que les grands éditeurs de software, Microsoft en tête, alliés à des compositeurs-experts (qui ne sont pas les premiers venus) et s’appuyant sur les techniques évoluées de la programmation objet et de l’intelligence artificielle, nous pondent des applications à générer des musiques automatiques (comme s'il en pleuvait, trois!).
Pour l’instant, des boucles quasi infinies, générées à partir de 5 à 10 notes jetées presque au hasard, et qui vont aller de variations en variations couvrir une vingtaine de minutes ne comportant aucune répétition réelle .
C’est la paradis pour l’auditeur : aucun éffort ne lui est demandé et il remplit bien le rôle qu’on lui a assigné puisqu’il ne se rend même plus compte qu’on lui passe de la zic pour susciter ou calmer ses émotions – des kleenex, quoi ! (quatre!)
Et pour le compositeur ?
Un enfer annoncé où, dans très peu d’années, il sera, au mieux, le technicien utile pour : ma foi, je ne sais pas trop quoi ! (Cinq...) Demandez aux créateurs graphistes ce qu’est devenu leur métier.
"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait" Mark Twain