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Pédago
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Comment fonctionne un compresseur ? Le guide du mixage — 28e partie

Maintenant que nous avons énuméré les usages possibles de la compression, je vous propose de prendre un instant pour décortiquer le fonctionnement d’un compresseur. Pour ce faire, nous allons expliquer de façon purement théorique les principaux paramètres généralement présents sur un tel engin.

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C’est pas sorcier

Comme vous devez sûre­ment le savoir, le prin­cipe de base d’un compres­seur est de réduire le niveau du signal audio dès lors que celui-ci dépasse un certain niveau fixé par l’uti­li­sa­teur. Ce niveau char­nière est appelé niveau seuil — ou thre­shold en anglais — et s’ex­prime en déci­bels. C’est théo­rique­ment seule­ment lorsque le signal fran­chit et reste au-dessus de ce niveau que le compres­seur est actif. Dans les faits, il arrive que la compres­sion inter­vienne en dessous du seuil, comme nous le verrons par la suite.

La compression dans le mixage audio

Pour réduire le niveau du signal après le fran­chis­se­ment du seuil, le compres­seur suit une sorte de règle mathé­ma­tique impo­sée par le para­mètre de taux de compres­sion, plus connu sous le terme de ratio. Ce taux de compres­sion s’ex­prime sous la forme « X:1 » qu’il faut lire « X pour 1 ». Dans les faits, cela veut dire que pour un dépas­se­ment de X dB du niveau seuil en entrée, le compres­seur réduira ces X dB à un seul et unique petit déci­bel en sortie. Dit autre­ment, on peut consi­dé­rer que pour un ratio de X:1, le niveau de la portion du signal dépas­sant le seuil est divisé par X.

La notion vous échappe encore ? Prenons donc un exemple plus concret : suppo­sons que nous ayons fixé le seuil d’un compres­seur à −12 dB et que le ratio soit de 4:1, si un signal audio entre dans le compres­seur avec un niveau de −8 dB, soit 4 dB au-dessus du seuil, ces 4 dB de diffé­rence seront réduits à seule­ment 1 dB par le compres­seur, ce qui se traduira par un signal en sortie de −11 dB, soit bien 1 dB de diffé­rence avec le niveau seuil.

La compression dans le mixage audio

Avant de passer à la suite, sachez que le ratio d’un compres­seur peut monter jusqu’à un taux infini (inf:1 ou ∞:1) mais qu’au-delà de 10:1, ou 20:1 si vous êtes géné­reux, on ne parle plus vrai­ment de compres­sion et l’on pénètre sur les terres du limi­teur.

Passons main­te­nant aux constantes tempo­relles qui sont bien trop souvent mal comprises. Contrai­re­ment à la croyance popu­laire, le temps d’at­taque d’un compres­seur — ou Attack en anglais — n’est pas un laps de temps pendant lequel le compres­seur patiente avant de compres­ser une fois le seuil fran­chi par le signal. Le compres­seur commence bel et bien à compres­ser dès que le signal dépasse le niveau seuil fixé ! Cepen­dant, le taux de compres­sion exigé par le réglage du ratio n’est pas atteint instan­ta­né­ment. Le temps d’at­taque est donc le temps que met le compres­seur à réduire le niveau du signal afin de respec­ter le ratio demandé, ceci bien sûr seule­ment à partir du moment où le signal a dépassé le seuil.

En ce qui concerne le temps de relâ­che­ment — Release en anglais — c’est plus ou moins le même type de quiproquo. Lorsque le signal retombe en dessous du niveau seuil, l’ac­tion du compres­seur est censée cesser sans s’as­sé­cher. Cepen­dant, le réglage du temps de relâ­che­ment est là pour rendre la tran­si­tion moins abrupte. Et une nouvelle fois, il ne s’agit pas d’un laps de temps pendant lequel le compres­seur patiente avant d’ar­rê­ter net de compres­ser, mais bel et bien du temps que le compres­seur prend pour dimi­nuer progres­si­ve­ment son action afin de retour­ner au repos. Notez donc qu’en vertu de ce qui précède, le compres­seur compresse bel et bien le signal alors que celui-ci est en dessous du niveau seuil ! Mais ne vous faites pas de nœuds au cerveau pour ça, gardez juste cette idée bien au chaud dans un coin de votre tête, on ne sait jamais, cela pour­rait un jour vous aider à briller en société lors d’un apéro entre « audio geeks ».

La compression dans le mixage audio

Avant de conclure, juste un mot concer­nant le réglage du « knee » — litté­ra­le­ment « genou » en français. Ce para­mètre condi­tionne la tran­si­tion qui inter­vient au niveau seuil entre le taux de compres­sion unitaire (1:1, pas de compres­sion) et le taux de compres­sion réglé par le ratio. On parle de « hard knee » lorsque cette tran­si­tion est abrupte, et de « soft knee » lorsqu’elle est progres­sive. Notez qu’avec un « soft knee », nous avons encore une fois le compres­seur qui commence à travailler avant de dépas­ser à propre­ment parler le niveau seuil.

Bien, la théo­rie, c’est bien sympa, mais la pratique c’est tout de même plus fun ! Rendez-vous donc dans le prochain épisode pour une méthode de réglage d’un compres­seur qui devrait sensi­bi­li­ser vos oreilles à l’im­pact sonore de chacun des para­mètres.

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