Aujourd’hui, je vais vous décrire une façon de régler un compresseur afin de comprendre l’impact de chacun des paramètres.
Cette méthode n’a rien d’universelle mais elle devrait vous permettre de mieux appréhender les principaux paramètres d’un compresseur afin que vous puissiez tracer votre propre voie, ce qui nous sera très utile pour la suite.
Deep impact
Tout d’abord, pour appliquer cette technique, vous aurez besoin d’un compresseur disposant au minimum des réglages suivants : seuil, ratio, temps d’attaque et temps de relâchement. Oui, je sais bien que votre émulation de compresseur vintage préféré ne donne pas forcément accès à l’ensemble de ces paramètres. Cependant, mettez un instant ce beau joujou de côté et choisissez à la place un plug-in peut-être un poil moins « sexy » mais remplissant le cahier des charges pour l’exercice du jour. La méthode que nous allons voir n’a pas pour vocation de devenir votre façon de faire par défaut. Nous cherchons juste à ressentir l’influence sonore des principaux réglages. Une fois cela acquis, libre à vous de retourner succomber aux chants des sirènes de l’ère analogique virtuelle. Et je sais de quoi je parle, je me laisse moi-même bien souvent appâter par leur charme !
Bref, comme je vous le disais, le but ici est de se concentrer sur l’effet produit par chacun des paramètres les uns après les autres. Pour ce faire, l’ordre dans lequel vous allez effectuer les réglages est d’une importance capitale…
Pour commencer, il convient de partir des réglages suivants : temps d’attaque n’importe où, temps de relâchement au minimum, ratio au maximum, et seuil suffisamment bas pour que le signal traité déclenche de façon outrancière l’action du compresseur. Le son obtenu n’aura rien de musical a priori, mais il a pour avantage de mettre en avant l’action du temps d’attaque. En effet, maintenant, lorsque vous jouez avec le potentiomètre idoine, vous devriez clairement entendre l’impact du temps d’attaque sur les transitoires de votre signal. Par exemple sur un élément percussif comme une grosse caisse, vous devriez remarquer que plus ce temps est rapide et plus la taille subjective de la batte semble petite. À l’inverse, un temps d’attaque plus lent rendra la batte plus « épaisse ». Le même petit jeu sur une guitare montrera qu’une attaque courte fait ressortir le son du médiator alors qu’une attaque longue laissera entièrement passer les transitoires. Bref, concentrez-vous sur les changements « d’épaisseur » de vos transitoires en fonction du temps d’attaque de votre compresseur et fixez-vous sur le réglage correspondant le mieux au son que vous souhaitez obtenir.
Maintenant, intéressons-nous au temps de relâchement. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une constante temporelle et qu’il entraîne directement des variations de volume du signal qui sont clairement perçues, j’en veux pour preuve le « joli » effet de pompage que vous pouvez entendre avec les réglages actuels. Par conséquent, autant considérer l’impact de ce temps de relâchement comme une véritable composante du groove du morceau. Essayer de le régler de façon musicale afin que l’action du compresseur renforce ce groove. Il faut que le compresseur respire ! Pour ce faire, il convient de chercher le réglage le plus lent possible. En termes musicaux, on pourrait dire que le relâchement joue dans le fond du temps, ce qui est bien souvent synonyme de groove. Lorsque vous aurez trouvé ce réglage, vous devriez alors remarquer que l’indicateur de réduction de gain semble « danser » sur votre musique.
La semaine prochaine, nous nous pencherons sur les cas du ratio et du seuil. D’ici là, je compte sur vous pour faire mumuse avec les temps d’attaque et de relâchement de façon à bien intégrer leur influence sonore.