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Pédago
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Pourquoi compresser ? Le guide du mixage — 27e partie

Dans ce nouvel épisode consacré au traitement de la dynamique en situation de mixage, je vous propose de nous intéresser au pourquoi avant de passer au comment…

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Why you wanna trip on me ?

Afin d’em­ployer à bon escient cet outil surpuis­sant qu’est le compres­seur, il est essen­tiel de s’in­ter­ro­ger sur ses multiples possi­bi­li­tés d’uti­li­sa­tion. Si l’on deman­dait à un néophyte semi-éclairé « À quoi sert un compres­seur ? », il y a de fortes chances pour que cette réponse fuse sans autre forme de procès : « Eh bien à sonner plus fort évidem­ment ! ». Bien que pas tout à fait inexacte, cette asser­tion est pour le moins réduc­trice. En effet, la liste des appli­ca­tions possibles dépasse de loin la seule consi­dé­ra­tion du « gros son qui tâche ».

Commençons par abor­der la chose d’un point de vue macro­dy­na­mique. Un compres­seur permet de rendre le son d’un instru­ment plus dense et consis­tant tout au long du morceau, ce qui évitera qu’il ne dispa­raisse lors des passages les plus char­gés ou qu’il ne sorte trop du rang lors des passages calmes.

La compression en mixage sur MAO en home studio

La compres­sion peut égale­ment aider à mini­mi­ser les « fautes » ou « défauts » de jeu d’un musi­cien lors de l’en­re­gis­tre­ment, par exemple les sauts de niveaux erra­tiques d’une note à l’autre sur une ligne de basse mal maîtri­sée, ou bien encore les mouve­ments intem­pes­tifs de l’ins­tru­men­tiste face à son micro indui­sant des varia­tions percep­tibles dans la prise.

L’ac­cen­tua­tion des détails du jeu d’un musi­cien est aussi un domaine dans lequel les compres­seurs excellent. Pensez par exemple à ce petit soupir qui donne des fris­sons sur l’in­tro d’Halle­lujah de Jeff Buck­ley. Ou bien encore au jeu de guitare élec­trique dans le refrain du morceau Nude de Radio­head, on a litté­ra­le­ment l’im­pres­sion de sentir physique­ment le racle­ment aride du média­tor sur les cordes.

Paral­lè­le­ment à cela, vous pouvez adou­cir ou accen­tuer la dyna­mique d’une prise afin de respec­ti­ve­ment recu­ler ou mettre en avant un instru­ment dans le mix. De même, il est possible de renfor­cer l’as­pect vivant d’une perfor­mance ou, au contraire, la rendre méca­nique au possible.

 

La compression en mixage sur MAO en home studio

Passons main­te­nant au plan de la micro­dy­na­mique. Un compres­seur est capable de restruc­tu­rer l’en­ve­loppe dyna­mique d’un son de manière radi­cale, à tel point que le timbre même de l’ins­tru­ment peut s’en retrou­ver modi­fié. Cela peut servir entre autres choses à rajou­ter du punch, recons­truire un mouve­ment dyna­mique mollas­son, accen­tuer ou dimi­nuer le sustain, ou bien encore rendre un instru­ment virtuel programmé plus humain.

Enfin, sachez qu’un compres­seur peut égale­ment être employé de façon créa­tive. Par exemple, il n’est pas rare d’ex­ploi­ter de façon esthé­tique les « effets secon­daires » de la compres­sion comme la distor­sion ou le pompage. D’autre part, l’usage de la fonc­tion de « side­chain » externe propo­sée par certains appa­reils (ou plug-ins) offre une myriade de possi­bi­li­tés, tant sur le plan tech­nique que créa­tif.

Mani­fes­te­ment, l’usage d’un compres­seur permet d’avoir un contrôle sur le son tout à fait remarquable. Bien entendu, nous évoque­rons un par un chacun des cas précé­dem­ment cités afin de vous permettre de les maîtri­ser. Ceci étant, nous commen­ce­rons par vous sensi­bi­li­ser à l’usage des prin­ci­paux para­mètres des compres­seurs.

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