Dans ce nouvel épisode consacré au traitement de la dynamique en situation de mixage, nous allons nous pencher concrètement sur le cas de l’utilisation d’un compresseur afin de donner de la consistance à vos prises.
Cet usage est, selon moi, le plus important qui soit tant il permet d’équilibrer les instruments les uns par rapport aux autres, ce qui est finalement l’un des buts premiers du mixage.
Cible
Tout d’abord, clarifions un peu l’objectif que nous cherchons à atteindre ici. Le but du jeu est en premier lieu de rendre le son de l’instrument traité plus consistant en termes de niveau tout au long du morceau. Au passage, ce type de compression gommera également plus ou moins les éventuelles erreurs de jeu du musicien ainsi que les problèmes dus aux mouvements intempestifs de l’instrumentiste face à son micro. Ainsi, nous obtiendrons une prise plus lissée et équilibrée qui s’insérera mieux dans le mix et risquera moins de disparaître lors des passages chargés du morceau. Attention, bien qu’un tel traitement puisse engendrer un gain en volume perçu, ce n’est absolument pas l’objectif principal à atteindre. De même, il n’est pour l’instant aucunement question de sculpter le son en soi ; bien au contraire, nous recherchons ici une compression musicale et naturelle qui respectera l’interprétation du musicien ainsi que le timbre de son instrument.
Pas à pas
Afin d’atteindre notre objectif du jour, il convient de procéder comme suit. Le niveau seuil doit être réglé de façon à ce que le compresseur « attrape » l’ensemble des mouvements dynamiques de l’instrument, c’est-à-dire que le moindre petit peak doit déclencher la compression.
Le réglage du ratio est, quant à lui, extrêmement délicat. En effet, un ratio trop élevé rendra l’action du compresseur audible et nuira à la sensation de vie du signal, alors qu’un ratio trop faible ne produira pas l’effet escompté. Il n’y a pas de recette miracle ici, essayez donc de trouver un juste milieu avec un ratio suffisamment élevé pour remplir son office sans pour autant dénaturer le signal.
En ce qui concerne les constantes temporelles, il faut distinguer deux cas. Premièrement, pour les instruments percussifs (batterie, percu, etc.) ou ceux dont la sensation rythmique est primordiale (basse, guitare rythmique, etc.), il faut privilégier des temps d’attaque longs afin de préserver le naturel des transitoires et des temps de relâchement en adéquation avec le rythme du morceau pour coller au groove. Pour les autres pistes, réglez l’attaque au plus court afin que le compresseur dompte systématiquement le moindre soubresaut. Attention toutefois à ne pas exagérer la chose, car une attaque trop courte peut générer de la distorsion dans les graves. Pour le relâchement, un réglage modéré est à privilégier de façon à ce que la fin de l’action du compresseur se fonde avec le déclin naturel du son.
Le secret pour un résultat transparent tient beaucoup à l’usage d’un knee tout en douceur. En effet, un knee à pente douce rendra l’action du compresseur plus progressive et donc quasi invisible.
Enfin, il est courant de filtrer les graves du signal traité afin que l’énergie excessive dans le bas du spectre ne déclenche pas la compression inutilement et de façon trop prononcée.