Cette semaine, suite et fin de notre méthode consacrée à l’apprentissage de l’impact sonore des principaux réglages d’un compresseur. Après les temps d’attaque et de relâchement, c’est au tour du ratio et du seuil de passer à la moulinette.
Ratio gaga
Penchons-nous tout d’abord sur le cas du ratio. Régler le ratio est bien souvent une histoire de compromis entre contrôle du signal et considération « esthétique ». Plus il est élevé et plus votre signal sonnera « ferme », sous contrôle, mais « petit ». Inversement, un ratio faible privilégie le « gros son » au détriment de la maîtrise de la dynamique et donc de la sensation de « fermeté ». Moralité, il convient d’effectuer ce réglage en réfléchissant en termes de « grosseur » contre « fermeté ».
Pour l’instant, comme le ratio est à son maximum, votre son est hypercompressé. Essayez donc de le réduire sans pour autant diminuer l’impact et le groove que vous avez savamment mis en place avec les temps d’attaque et de relâchement. Lorsque vous atteignez le point où l’effet précédemment conçu disparaît, remontez légèrement le ratio et vous devriez alors arriver au meilleur des compromis.
Passons enfin au réglage du seuil. Actuellement, votre réglage est bien entendu exagéré. Étant donné le travail effectué précédemment, en remontant petit à petit le seuil, vous devriez très facilement arriver au résultat sonore que vous souhaitiez obtenir.
Une remarque cependant, afin d’obtenir un son plus « organique », il est conseillé de fixer un niveau de seuil de façon à ce que le compresseur n’agisse pas en permanence. En effet, cela préservera une certaine notion de contraste dynamique dans votre signal, ce qui est gage d’un son perçu comme « vivant ». Notez également que si le compresseur affiche en permanence un certain nombre de décibels de réduction de gain, mettons qu’il ne remonte jamais au-dessus de −4 dB par exemple, et bien il s’agit là de ce que l’on nomme une « compression statique », c’est-à-dire que cela ne compresse pas tout à fait réellement. De fait, cela revient peu ou prou à atténuer votre signal de 4 dB dans son intégralité, avouez que cela ne présente pas un grand intérêt. Je simplifie ici la chose volontairement, car la réalité est beaucoup plus compliquée que ça, mais j’espère que vous saisissez l’idée. Ceci étant, si le résultat sonne et correspond exactement à vos attentes malgré cette compression statique, alors au diable ce que je viens d’écrire ! L’important, c’est de concrétiser ce fameux son que vous avez en tête.
Pour finir, juste un mot en ce qui concerne le « make-up gain », c’est-à-dire le réglage permettant de compenser la perte de gain en sortie du compresseur. Je vous conseille de ne pas y aller comme une brute avec ce potard. N’appliquez pas aveuglément le principe suivant lequel l’afficheur de réduction de gain indique au maximum une valeur de -X dB donc on remonte le signal de +X dB. Dans la vraie vie, ça ne marche tout simplement pas. Faites plutôt confiance à vos oreilles et remontez le signal de façon à ce que le volume perçu avec compression soit sensiblement le même que celui sans compression. De cette façon, l’action de votre compresseur respectera au mieux tout le travail que vous avez déjà effectué en amont lors des étapes de la mise à plat et de l’égalisation.