Après deux premiers articles traitant des pré-requis incontournables à toute captation d'une basse digne de ce nom, je vous propose aujourd'hui d'entrer enfin dans le vif du sujet avec l'enregistrement direct de votre quatre cordes…
Direct Assurance
L’enregistrement direct d’une basse consiste à capturer le signal électrique provenant uniquement de l’instrument, et non pas la résultante sonore produite au travers d’un ampli basse. Afin de réaliser correctement une telle prise, il convient de prendre en compte un détail technique propre à votre basse : est-elle active ou passive ?
Si votre basse est active, c’est-à-dire qu’elle est équipée de micros à basse impédance et embarque donc une électronique pourvue d’un préamplificateur intégré, vous pouvez brancher directement l’instrument à une entrée ligne de votre interface audio pour effectuer un enregistrement direct. En revanche, si votre basse est passive, il vous faudra faire transiter le signal par ce que l’on nomme un boîtier de direct, plus communément appelé DI, avant de pouvoir attaquer un préampli micro, puis votre carte son. Notez que certaines interfaces audionumériques disposent de base d’une entrée instrument, ce qui permet d’y brancher directement une basse passive sans nécessiter plus d’attirail. De plus, certains amplis basse proposent une sortie DI, ce qui évite également d’avoir recours à un boîtier externe supplémentaire.
Mais quel est l’intérêt de ce type d’enregistrement en direct ? Eh bien, il a principalement deux avantages. Tout d’abord, le signal ainsi capté sonnera plus « propre », « sec », ou disons mieux défini, plus précis que le son provenant uniquement de l’enregistrement d’un ampli basse. Ensuite, une telle prise vous permettra de réaliser facilement du reamping à l’envi ! En effet, sous certaines conditions, ce signal peut être renvoyé après enregistrement vers un ampli. Ainsi, vous avez la possibilité de modifier après coup les réglages de l’ampli ou de sa prise de son (type de micro, positionnement de ce dernier, type de préampli micro, utilisation de pédales et / ou de traitements hardware, etc.) en fonction du rendu sonore souhaité. Elle n’est pas belle la vie ? Si vous souhaitez en savoir plus sur le reamping, je vous invite à lire cet excellent article que notre ami Red Led a réalisé sur la question.
En piste
Pour finir l’épisode du jour, voici les enregistrements directs des mêmes extraits sonores que la semaine dernière :
- 01 Bass Finger Ghost 00:23
- 02 Bass Finger GhostLess 00:23
- 03 Bass Pick 00:23
- 04 Bass Pick AD 00:23
- 05 Bass Pick Bridge N Tone Off 00:23
Pour mémoire, sachez que les différences entre ces captations proviennent des changements suivants :
- La ligne de basse est jouée aux doigts ;
- La mélodie est toujours effectuée au doigt, mais cette fois-ci sans « ghost notes » ;
- La basse est jouée au médiator ;
- Ici, nous sommes toujours au médiator, mais au lieu d’être joué sur les cordes de Mi et de La, le riff est réalisé sur les cordes La et Ré ;
- Retour aux cordes Mi et La avec médiator, mais avec le micro chevalet coupé et le potentiomètre de tonalité au minimum.
Comme vous pouvez le constater, ces enregistrements peuvent, dans une certaine mesure, être utilisés tels quels au sein d’une production. Cependant, ils sont relativement « neutres », à défaut d’autre terme. Pour obtenir un rendu sonore avec plus de caractère, plus de mordant, plus de « corps », il faudra passer par la captation d’un ampli basse. Heureusement, il est tout à fait possible de garder le meilleur des deux mondes : la définition de la prise directe et le regain de densité apporté par l’ampli basse. Mais nous verrons cela lors d’un prochain épisode…
Téléchargez les extraits sonores (format FLAC)