Cet épisode sera le dernier consacré à l’enregistrement des overheads. Oui, je sais, quatre articles rien que pour ça, c’est beaucoup. Mais je persiste et signe, le résultat final dépend en majeure partie de ces overheads, alors autant prendre toutes les précautions nécessaires, n’est-ce pas ? Voici donc les derniers conseils qui vous permettront de partir en quête du son de batterie de vos rêves.
Over Game
Pour commencer, un mot sur le choix de vos micros. La prise des overheads doit couvrir un spectre sonore très large, du bas de la grosse caisse à la brillance suraiguë des cymbales. Pour ce genre de tâche, les micros statiques sont tout particulièrement indiqués. Prenez garde cependant, certains micros du genre peuvent être agressifs dans le haut du spectre. Choisissez donc au sein de votre parc de micros ceux qui sont les plus doux dans cette zone spectrale, sous peine de perforer les tympans de vos auditeurs au moindre coup de cymbale.
Ensuite, sachez que parmi toutes les techniques de captation stéréo des overheads que nous avons abordées ces dernières semaines, il n’y en a pas une meilleure que l’autre. En réalité, tout dépend du contexte, comme toujours. Votre choix devra donc se porter sur telle ou telle méthode en fonction du but que vous cherchez à atteindre.
De plus, suivant l’ampleur du kit que vous aurez à enregistrer, vous n’aurez peut-être pas toute la liberté nécessaire au positionnement de vos micros. Cet aspect est donc à prendre sérieusement en considération au moment de faire votre choix.
D’autre part, un autre point important à prendre en compte lors du placement de vos micros se résume au jeu du batteur, et plus précisément à son jeu sur le morceau que vous êtes en train d’enregistrer. Si son jeu est agressif au niveau des cymbales, si sa frappe ne claque pas assez sur la caisse claire, ou bien encore si la ride joue un rôle prépondérant dans le morceau à enregistrer, vous devrez adapter le placement de vos micros en fonction de cela.
Enfin, le meilleur conseil que je puisse vous donner va peut-être vous paraître étrange, mais… N’écoutez pas vos yeux ! Je croise malheureusement trop souvent des gens qui positionnent leurs micros plus à l’œil qu’à l’oreille. On dirait qu’ils appliquent une formule, mais le résultat sonore n’est que rarement à la hauteur de leurs espérances. La vérité, c’est qu’il n’y a pas de formule. Chaque situation est différente et il faut donc agir en fonction de celle-ci. Le meilleur moyen de ne pas se tromper, c’est tout simplement d’écouter. Mais attention, il ne s’agit pas d’écouter dans la pièce d’enregistrement alors que le batteur cogne à tout-va ! Il vous faut impérativement écouter le son réellement enregistré. Si vous avez la chance d’avoir une « control room », c’est là que tout se passe. N’ayez pas peur de faire des allers-retours entre ce centre d’écoute et la pièce d’enregistrement afin de déplacer vos micros, ce n’est pas le moment d’économiser vos jambes !
À défaut d’une « control room » digne de ce nom, je vous invite à prendre le temps de faire de courts enregistrements en guise de test afin de réécouter le rendu réellement capté sans que vous ne soyez perturbé par le son réel de la batterie qui joue juste à côté de vous. Cela prendra certes plus de temps, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle, croyez-moi.
Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour un épisode consacré à la caisse claire.