Après les techniques ORTF, XY et M/S, penchons-nous sur deux dernières méthodes pour enregistrer les overheads d’une batterie.
Le couple A/B
Il s’agit sans doute là de la technique d’enregistrement des overheads la plus répandue. Bien que reposant sur un concept simple, c’est malheureusement la méthode la plus difficile à mettre en œuvre selon moi…
À la base, le couple A/B se résume tout simplement à positionner deux micros appairés à droite et à gauche de votre kit de batterie. Ces micros peuvent être de directivité cardioïde pour un son plus précis, ou bidirectionnel, voire omnidirectionnel pour capter plus de son d’ambiance. Notez que l’orientation des capsules (vers l’intérieur/l’extérieur du kit, ou pointant directement vers le bas) ainsi que le réglage de la hauteur des micros permettent également de jouer sur ce paramètre. Reste à savoir comment placer ces micros concrètement par rapport au kit… Et là, il y a plusieurs écoles. Le cœur du problème réside dans le choix d’un axe de symétrie à partir duquel les micros seront logiquement placés de façon équidistante. Certains choisissent comme axe la grosse caisse, d’autres la caisse claire, ou bien encore le point de jonction grosse caisse/caisse claire. Un schéma valant mieux qu’un long discours, je vous invite à jeter un œil aux trois photos suivantes pour saisir de quoi il retourne. Au passage, remarquez que le couple peut se balader le long de l’axe : le couple rouge captera plus le son des cymbales, le vert ciblera plus les fûts.
Après observation des illustrations, je suppose que vous saisissez les inconvénients de chacun de ces axes. Dans le premier cas, la caisse claire sera bien excentrée ; dans le deuxième, c’est la grosse caisse qui partira sur un côté ; et enfin, dans le troisième, ce sera un compromis entre les deux. Bien entendu, l’ensemble de ces placements entraînera inévitablement des problèmes de compatibilité mono assez conséquents. Mais alors, quel est donc l’intérêt de cette technique ? Eh bien il se trouve que l’enregistrement en configuration A/B est celui qui permet d’obtenir l’image stéréo la plus large. De fait, en jouant sur l’écartement entre les micros, toujours par rapport à l’axe de symétrie, il est possible de capter un son « larger than life » comme disent nos amis anglo-saxons. Du coup, le couple A/B s’avère un choix judicieux lorsque vous êtes à la recherche d’une largeur sonore outrancière, il faut juste accepter d’en payer le prix tant les inconvénients ne sont pas anodins.
Le meilleur des mondes
La dernière façon de faire que nous allons voir est un dérivé du couple A/B. D’ailleurs, je ne sais même pas si cette méthode a un nom… Le principe est le même que précédemment, à une exception près : le fameux choix de l’axe de symétrie. Cette fois-ci, il convient de prendre pour axe la droite d’alignement grosse caisse/caisse claire, comme illustré par le schéma ci-contre.
Cette façon de procéder peut paraître peu naturelle de prime abord, mais le résultat sonore est diablement efficace ! Les deux éléments principaux du kit campent solidement au centre de l’image stéréo, et le jeu avec l’espacement des micros par rapport à l’axe permet de travailler facilement la sensation de largeur du rendu. Quant au déplacement de ce couple le long de l’axe, il offre la possibilité de cibler la captation à l’envi sur la caisse claire et la charley, ou l’ensemble kick, toms, cymbales. Notez que la compatibilité mono de ce couple est plus qu’honorable. Bref, cette technique conviendra à merveille aux productions en quête d’efficacité et de modernité, qu’il s’agisse de rock, de pop, de métal, de reggae, etc.
La semaine prochaine, vous aurez droit à une petite liste de conseils disparates qui vous permettront de peaufiner vos captations overhead.