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Pédago
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La compression après la réverbe - Le guide du mixage — 75e partie

Continuons notre exploration du mariage réverbe/compresseur en nous penchant aujourd'hui sur le cas de la compression post-réverbération.

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Placer un compres­seur juste après un plug-in de réver­bé­ra­tion sur le bus auxi­liaire lui étant dédié permet d’ob­te­nir diffé­rents résul­tats diamé­tra­le­ment oppo­sés. Commençons par le moins discret d’entre eux qui ravira les fans du son de batte­rie carac­té­ris­tique de Led Zeppe­lin…

Si John Bonham était un batteur hors-normes à la frappe profonde, il n’en demeure pas moins que les tech­niques de produc­tion jouent tout de même énor­mé­ment dans l’ob­ten­tion de sa patte sonore. Or, il se trouve qu’il n’y a rien de vrai­ment sorcier pour repro­duire la chose, un simple compres­seur réglé à bloc et placé juste après une réverbe de type « Room » fera la blague. Niveau réglage, essayez un ratio aux envi­rons de 8:1 avec une attaque ultra rapide (1 à 2 ms), un relâ­che­ment moyen en accord avec le groove grosse caisse / caisse claire ou ultra court pour un effet de pompage plus marqué, et un niveau seuil bas afin de faire travailler le compres­seur au maxi­mum. Remon­tez alors le « make-up gain » jusqu’à obte­nir un joli sourire sur votre visage et voilà ! Certes, cette astuce ne convien­dra pas à tous les styles musi­caux mais l’ef­fet est tout de même inté­res­sant. D’ailleurs, le gigan­tisme gran­di­lo­quent produit par cette tech­nique peut égale­ment être inté­res­sant sur d’autres instru­ments alors n’hé­si­tez pas à expé­ri­men­ter !

Informatique musicale

Le deuxième usage que j’ai­me­rais évoquer avec vous joue plutôt du côté subtil de la force. Il arrive parfois que l’on soit content du son d’une réverbe mais que cette dernière nuise tout de même à la préci­sion / défi­ni­tion d’un instru­ment malgré l’em­ploi d’une égali­sa­tion pour lutter contre les effets de masquage fréquen­tiel. Que faire alors ? Dans ce cas précis, un compres­seur dispo­sant d’un circuit de side­chain externe peut vous sauver la mise.

Prenons l’exemple d’une voix chan­tée. Si la réver­bé­ra­tion qui lui est dédiée nuit à son intel­li­gi­bi­lité, placez donc un compres­seur post-réverbe sur le bus auxi­liaire adéquat, nour­ris­sez le circuit side­chain du compres­seur avec le signal du chant « sec » et réglez le compres­seur comme suit : ratio modéré (2:1 à 4:1), seuil suffi­sam­ment bas pour que la compres­sion ait lieu dès que le chan­teur entre en piste, temps d’at­taque rapide pour la même raison (mais pas trop non plus pour un effet discret), et surtout « make-up gain » nul. Pourquoi ne pas utili­ser le « make-up gain » ? Eh bien tout simple­ment parce que le but ici est de bais­ser le niveau sonore de la réverbe lors du chant. Quant au temps de relâ­che­ment, tout repose sur lui. En effet, il faut régler ce dernier de façon à ce que le niveau de la réver­bé­ra­tion remonte natu­rel­le­ment en fin de phrasé. Ainsi, lorsque le chan­teur donne de la voix, le niveau de réver­bé­ra­tion bais­sera auto­ma­tique­ment et ne compro­met­tra donc plus l’in­tel­li­gi­bi­lité, puis, lorsque le chant cesse, la réverbe réap­pa­rai­tra comme par magie et complé­tera agréa­ble­ment la ligne mélo­dique.

Bien entendu, cette astuce fonc­tion­nera pour tous les types de sources et fera parti­cu­liè­re­ment merveille sur les instru­ments solistes. En effet, non content d’as­su­rer une belle défi­ni­tion à l’élé­ment concerné, cette méthode a aussi pour avan­tage d’ac­cen­tuer la sensa­tion de relief au sein de notre puzzle sonore. Atten­tion cepen­dant, n’al­lez pas appliquer cette recette à toutes les pistes du mix sous peine de vous retrou­ver avec un espace 3D foutraque qui n’aura vrai­ment rien d’at­trayant pour l’au­di­teur.

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