Continuons notre exploration du contrôle spectral en territoire réverbérant avec l’étude du « Damping ». Normalement, si vous avez finement choisi vos présets de départ, vous ne devriez pas avoir besoin de manipuler ces réglages, mais enfin, sait-on jamais…
Pendant
Tout d’abord, sachez que le terme « Damping » peut se traduire en français par amortissement. Pour comprendre de quoi il retourne, il convient de s’intéresser à ce qu’il se passe dans la réalité. Lorsqu’une onde sonore percute un obstacle, quel qu’il soit, une partie du son rebondit alors qu’une autre est absorbée. Les réflexions successives constituant le phénomène de la réverbération tendent donc peu à peu à engloutir certaines fréquences au fil du temps. Bien que la nature même de l’obstacle conditionne directement quelles fréquences rebondissent ou non, donnant ainsi une bonne indication quant à l’environnement de la pièce, il se trouve que la plupart des matériaux absorbent essentiellement les hautes fréquences. De plus, ces mêmes fréquences sont également celles qui voyagent le moins bien au sein de l’air qui nous entoure.
Afin de reproduire ce comportement naturel, une égalisation classique du haut du spectre en amont ou en aval d’une réverbération ne serait qu’un pis-aller, car la diminution des aigus serait alors statique et non pas dépendante du temps. C’est pourquoi les plug-ins de réverbération intègrent au cœur de leurs algorithmes des options de « Damping » qui permettent d’amortir les fréquences en fonction du temps. En général, les paramètres de « Damping » s’expriment sous forme de ratios. Par exemple, un « Damping » des hautes fréquences de 1/2 sur une réverbe de 2 secondes signifie que les aigus disparaitront au bout de seulement une seule seconde alors que le reste du spectre tiendra une seconde de plus.
Tout ça c’est bien joli, mais à quoi cela peut-il bien nous servir concrètement parlant ? Outre le respect du comportement du son réverbéré dans la réalité, il peut être judicieux d’avoir recours au « Damping » afin de juguler certains « bruits parasites » qui auraient sinon une fâcheuse tendance à se faire trop présents dans le champ diffus de la réverbération. Pourquoi ne pas les supprimer directement à la source ou juste avant la réverbe ? Tout simplement parce que tout parasites qu’ils soient, ces bruits sont nécessaires à une interprétation correcte et réaliste du son par notre cerveau. Mais quels sont donc ces affreux bruits qui nous compliquent tant la vie ? Il y en a une multitude en vérité, mais les plus communs sont les sifflantes des voix, le souffle des instruments à vent, les bruits mécaniques des touches, etc. Les évènements sonores de ce type ne sont pas des plus agréables à l’oreille, mais nous ne pouvons cependant pas nous en passer totalement sous peine de ne plus rien comprendre à ce qu’il se passe. En revanche, nul besoin de leur présence dans nos queues de réverbes, et le « Damping » peut alors nous venir en aide. Inutile d’y aller à la hache cependant, une fois de plus ici la subtilité sera de mise.
Pour finir, notez que les sections de « Damping » offrent parfois un réglage relatif à la fréquence de « crossover » afin de vous laisser la main sur la portion du spectre affectée par le phénomène. D’autre part, sachez que les plug-ins les mieux lotis proposent également un « Damping » du bas du spectre, ce qui peut être utile pour rendre la réverbe moins envahissante.
Dans le prochain épisode, nous aborderons le cas de l’égalisation post-réverbération.