Cette semaine, nous allons terminer notre tour d’horizon du contrôle spectral de la réverbération en discutant de l’égalisation post-réverbe.
Après
Si l’égalisation avant réverbération ou le « Damping » sont d’une certaine façon plus ou moins optionnels, le contrôle fréquentiel post-traitement est pour sa part primordial à mon sens. La plupart des plug-ins de réverbération disposent d’une section basique d’égalisation en sortie. Toutefois, pour cette tâche de la plus haute importance, je vous conseille d’utiliser votre égaliseur de prédilection placé en insert du bus auxiliaire dédié à la réverbe, directement après cette dernière.
L’objectif ici est, somme toute, simple à comprendre. Il s’agit de sculpter le son réverbéré de façon à ce que celui-ci complète votre mix sans pour autant voler la vedette aux véritables « stars » du morceau, à savoir les divers instruments. Pour ce faire, je vous conseille d’aborder la chose comme si votre bus auxiliaire de réverbe était une piste instrumentale comme les autres. Ainsi, à l’instar de la campagne d’égalisation que nous avons menée en début de mix, il conviendra d’effectuer un dégraissage du bas du spectre, puis un nettoyage consciencieux du bas/médium suivi d’un léger ajustement dans les médiums et le haut du spectre, pour finir avec un combat systématique contre le phénomène de masquage fréquentiel. En procédant de la sorte, votre réverbe devrait se fondre au cœur du mix et ne plus trop se faire remarquer, mais son absence devrait cruellement se faire sentir si d’aventure vous veniez à « muter » son bus auxiliaire.
Attention, la méthode que je préconise ici a pour but d’obtenir une réverbération transparente, neutre et surtout discrète, comme il est de mise dans les productions actuelles. Cependant, si votre objectif est de vous rapprocher d’un son plus typé, par exemple l’exubérance des années 80, il faudra bien évidemment procéder autrement. Par exemple, vous pourriez envisager l’usage d’un filtre en plateau dans le grave afin d’accentuer la chaleur du rendu ainsi que la sensation d’espace gigantesque. Une amplification des aigus donnera, quant à elle, un effet surréaliste tapageur. Malgré tout, je vous invite tout de même à vous méfier de ces usages excessifs sous peine de noyer votre mix sous un monceau de réverbération dégoulinante. De plus, cela ne vous dispense en aucun cas de combattre le masquage fréquentiel, d’autant qu’alors, le phénomène risque fort d’être encore plus présent.
Pour finir, sachez qu’à ce stade, l’égalisation peut également vous servir à modeler la sensation de distance induite par la réverbération. En effet, via un filtre en plateau dans le registre aigu, vous pouvez facilement éloigner ou au contraire rapprocher un objet sonore en appliquant respectivement une atténuation ou une amplification. Nul besoin d’employer des modifications outrancières toutefois, des mouvements d’à peine un ou deux décibels représentent déjà de très gros changements en la matière.
La semaine prochaine, nous verrons comment utiliser des traitements de la dynamique en conjonction avec les réverbérations afin sculpter plus avant le rendu sonore.