Voir les autres avis sur ce produit :

« Celui-ci est franchement raté »
Publié le 08/08/25 à 19:42
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Heureux possesseur d'un Pro One, un ami m'a prêté pendant les vacances son Behringer Pro One, j'ai donc passé un bon moment à comparer les 2.
Avant de me prendre un procès en snobisme / sorcellerie, je voudrais vous inviter à lire mon avis sur le Behringer Kobol que j'ai trouvé absolument brillant (le synthé, pas l'avis
) très réussi et digne d'un vintage. Mieux: je vous invite vraiment à en choper un dès que possible! Car lui, c'est une perle!
Et donc, venons en au Pro1 extrêmement décevant de mon point de vue.
Premier constat: le niveau de sortie est très très éloigné du vintage (qui sort fort, ok). Alors à 189€, on me dira qu'il faut pas rêver et qu'il n'y a qu'à compenser sur la console (ce que j'ai fait, bien sûr). Mais alors: pourquoi le Kobol à 155€, lui, a un niveau de sortie de cheval? Bon, ce n'est pas le plus important.
Sur les oscillateurs: gros manque de bas sur le Behringer, de coffre. Tout est plus fin. Là encore, j'ai testé avec différents niveaux dans la section oscillateur Mix, rien n'y fait. Le reste du spectre est ok. Pour ce qui est de l'épaisseur, ça reste aussi assez droit. Sur le Sequential, même quand les oscillos sont alignés, il y a, c'est très net, un drift qui donne une épaisseur et un effet de phase au son. Ajouté au manque de bas, cela donne un son fin et voilé. Aie aie aie...
Le filtre: c'est à peu près ok, sauf...la résonance. Le sequential rugit et le filtre drive de façon très caractéristique. Le résonance a même du mal à rester bien fixe, ça bouge dans tous les sens, avec l'harmonique fondamentale à laquelle s'ajoute des harmoniques parasites un peu crades. Et quand on descend, on ne retrouve pas l'énorme sub qui prend aux tripes. C'est peut-être aussi le VCA qui est mal calibré. Je sais pas, mais une chose est sûre, ça ne le fait pas.
Passons aux enveloppes, car son LE point très caractéristique du Pro One: leur réponse est exponentielle, et leur plage d'action très vaste, du cliquetis à la lonnnngue enveloppe quasi dronesque. Sur l'original, ce sont des CEM3310. Sur le Behringer, non seulement leur réponse est très différente, mais leur calibration aussi. Pour avoir l'équivalent en terme de réponse, l'écart est de 3 à 4 unités. Et bien sûr, on n'arrive absolument jamais à la même chose dans les réglages extrêmes. C'est peut être ce qui est le plus raté sur le synthé en termes de clonage.
La dernière grande marque de fabrique, c'est le son de synchro du Pro One. L'un des meilleurs de l'histoire. Pourtant, il s'agit de CEM3340 présent sur plein de synthé, et pourtant: rien ne sonne comme la synchro d'un Pro One qui est saisissante. ça met en jeu les oscillos, la synchro en elle même, le filtre (éventuellement résonant) et bien sûr, les enveloppes. Bref, tout ce dont j'ai parlé depuis le début. Et donc le résultat? Eh bien...mauvais. Fin, sans vie, sans bas. Forcément vu tout ce qui s'est déjà passé avant.
Alors ok: oublions l'aspect clonage, et parlons d' "évocation" car, après tout, c'est pas parce que ça sonne différemment qu'on ne peut rien en faire, surtout à ce prix. En tant que synthé analogique, que vaut ce Pro One? Eh bien la seule vertu que je lui trouve, c'est qu'il est simple à utiliser, pédagogique, et qu'il pourra vous apprendre les bases de la synthèse analogique. Par contre, en tant que "synthé analogique" qui sonnerait mieux que n'importe quel VST et vous permettrait de faire du bon son en live, je n'achète pas cette solution.
Ce qui est vraiment décevant, c'est que Behringer qui clone un Kobol de façon absolument magistrale alors qu'il s'agit d'un synthé très particulier, et là, un Pro One à base de Curtis 3340, 3320 et 3310 (tous cloné depuis) ne s'en sort pas du tout, et de loin. C'est mystérieux.
Je suis navré pour ceux qui me liront et pensaient retrouver au moins un bon bout du son Sequential. Ne m'en veuillez pas, je ne peux pas faire semblant de lui trouver un air de famille. Ce n'est pas le cas. Mais que cela ne vous décourage pas dans votre quête, il y a chez Arturia, les Boutique de Roland, Korg et bien sûr chez Behringer des clones ou des inspirations de monophoniques vintage qui sauront bien mieux vous satisfaire.
Avant de me prendre un procès en snobisme / sorcellerie, je voudrais vous inviter à lire mon avis sur le Behringer Kobol que j'ai trouvé absolument brillant (le synthé, pas l'avis

Et donc, venons en au Pro1 extrêmement décevant de mon point de vue.
Premier constat: le niveau de sortie est très très éloigné du vintage (qui sort fort, ok). Alors à 189€, on me dira qu'il faut pas rêver et qu'il n'y a qu'à compenser sur la console (ce que j'ai fait, bien sûr). Mais alors: pourquoi le Kobol à 155€, lui, a un niveau de sortie de cheval? Bon, ce n'est pas le plus important.
Sur les oscillateurs: gros manque de bas sur le Behringer, de coffre. Tout est plus fin. Là encore, j'ai testé avec différents niveaux dans la section oscillateur Mix, rien n'y fait. Le reste du spectre est ok. Pour ce qui est de l'épaisseur, ça reste aussi assez droit. Sur le Sequential, même quand les oscillos sont alignés, il y a, c'est très net, un drift qui donne une épaisseur et un effet de phase au son. Ajouté au manque de bas, cela donne un son fin et voilé. Aie aie aie...
Le filtre: c'est à peu près ok, sauf...la résonance. Le sequential rugit et le filtre drive de façon très caractéristique. Le résonance a même du mal à rester bien fixe, ça bouge dans tous les sens, avec l'harmonique fondamentale à laquelle s'ajoute des harmoniques parasites un peu crades. Et quand on descend, on ne retrouve pas l'énorme sub qui prend aux tripes. C'est peut-être aussi le VCA qui est mal calibré. Je sais pas, mais une chose est sûre, ça ne le fait pas.
Passons aux enveloppes, car son LE point très caractéristique du Pro One: leur réponse est exponentielle, et leur plage d'action très vaste, du cliquetis à la lonnnngue enveloppe quasi dronesque. Sur l'original, ce sont des CEM3310. Sur le Behringer, non seulement leur réponse est très différente, mais leur calibration aussi. Pour avoir l'équivalent en terme de réponse, l'écart est de 3 à 4 unités. Et bien sûr, on n'arrive absolument jamais à la même chose dans les réglages extrêmes. C'est peut être ce qui est le plus raté sur le synthé en termes de clonage.
La dernière grande marque de fabrique, c'est le son de synchro du Pro One. L'un des meilleurs de l'histoire. Pourtant, il s'agit de CEM3340 présent sur plein de synthé, et pourtant: rien ne sonne comme la synchro d'un Pro One qui est saisissante. ça met en jeu les oscillos, la synchro en elle même, le filtre (éventuellement résonant) et bien sûr, les enveloppes. Bref, tout ce dont j'ai parlé depuis le début. Et donc le résultat? Eh bien...mauvais. Fin, sans vie, sans bas. Forcément vu tout ce qui s'est déjà passé avant.
Alors ok: oublions l'aspect clonage, et parlons d' "évocation" car, après tout, c'est pas parce que ça sonne différemment qu'on ne peut rien en faire, surtout à ce prix. En tant que synthé analogique, que vaut ce Pro One? Eh bien la seule vertu que je lui trouve, c'est qu'il est simple à utiliser, pédagogique, et qu'il pourra vous apprendre les bases de la synthèse analogique. Par contre, en tant que "synthé analogique" qui sonnerait mieux que n'importe quel VST et vous permettrait de faire du bon son en live, je n'achète pas cette solution.
Ce qui est vraiment décevant, c'est que Behringer qui clone un Kobol de façon absolument magistrale alors qu'il s'agit d'un synthé très particulier, et là, un Pro One à base de Curtis 3340, 3320 et 3310 (tous cloné depuis) ne s'en sort pas du tout, et de loin. C'est mystérieux.
Je suis navré pour ceux qui me liront et pensaient retrouver au moins un bon bout du son Sequential. Ne m'en veuillez pas, je ne peux pas faire semblant de lui trouver un air de famille. Ce n'est pas le cas. Mais que cela ne vous décourage pas dans votre quête, il y a chez Arturia, les Boutique de Roland, Korg et bien sûr chez Behringer des clones ou des inspirations de monophoniques vintage qui sauront bien mieux vous satisfaire.