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rick49
Publié le 12/04/06 à 08:32
Rapport qualité/prix :
Excellent
Bon, petite mise à jour de mon avis déjà publié ...
Une "grosse bête" de 20 kg, avec un classique clavier 5 octaves avec vélocité et aftertouch monophonique, et le joystick cher à Korg (assez pratique quand on a l'habitude) commandant le pitch bend et/ou la cutoff du filtre en X et les LFO des DCO et du VCF en Y. Au passage, soulignons que même si le clavier est très bruyant et assez dur, l'aftertouch est extrêmement bien calibré et permet beaucoup de nuances, ce qui n'est pas le cas de toutes les machines.
Il échantillonne en mono en 12 bits jusqu'à 48 kHz, mais avec une mémoire très limitée (256 Kmots). Il possède 8 voix de polyphonie avec 2 oscillateurs par voix, et il est malheureusement "monotimbral" (il ne répond que sur un seul canal MIDI, et le traitement analogique est le même pour l'ensemble des échantillons répartis sur le clavier). La mémoire interne peut stocker 32 patches, et une disquette 4 "systèmes" de 32 patches chacun.
Il permet, en plus de l'échantillonnage, la synthèse additive sur 128 harmoniques et même le dessin de formes d'onde (d'une façon peu pratique, j'en conviens). Et surtout, il possède une partie synthèse soustractive de grande qualité :
- 2 DCO (reprenant les formes d'onde échantillonnées, synthétisées ou dessinées) synchronisables et detunables (le PWM est accessible par l'intermédiaire de la synchro); leur résolution peut être abaissée de 12 jusqu'à 6 bits (rare !!!)
- 1 VCF (analogique) 12/24 dB résonnant
- 2 LFO (un pour les DCO et un pour le VCF)
- 2 enveloppes à 6 paramètres (ADBSSR), une pour le VCF et l'autre pour le VCA; le decay du générateur d'enveloppe du VCA a son propre "keyboard tracking"
- 1 générateur de rampe pour les DCO
- la vélocité peut moduler l'auto-bend, la cutoff du VCF, le VCA, les temps des 2 enveloppes, ou même commuter entre les 2 DCO
- l'aftertouch peut commander l'intensité des LFO, la cutoff du VCF ou le VCA.
- il existe un mode mono dans lequel on peut régler le nombre d'oscillateurs empilés et leur detune
- 1 égaliseur graves/aiguës
- 2 délais numériques (DDL) pouvant aller jusqu'à 500 ms, configurables en série ou en parallèle, avec feedback et 2 LFO indépendants (avec inversion de phase commutable) modulant les durées. Tout le nécessaire pour faire de merveilleux chorus/flangers "avé lé mains" ... c'est une signature du son DSS-1.
Les paramètres sont éditables via un système de menus sérigraphiés, deux curseurs Data Entry et un LCD rétroéclairé de 2 lignes de 16 caractères.
Pour les transferts, j'utilisais à l'époque Sound Designer sur Atari, mais Sample Vision doit fonctionner sur PC.
Si je note 5/10 la partie échantillonnage et 9/10 le reste, ma note ne vous surprendra pas ...
UTILISATION
Il faut je pense distinguer la partie échantillonnage (et synthèse additive) et la partie synthèse soustractive ...
L'échantillonnage n'est pas particulièrement convivial : il faut obligatoirement sauvegarder sur disquette tous les échantillons un par un avant de les recharger pour les répartir sur le clavier en un "multi-son", d'où besoin de plusieurs disquettes et perte de temps ... Si vous voulez faire de la synthèse additive, il faut éditer chaque harmonique manuellement sur le petit écran LCD, et si vous voulez dessiner une forme d'onde, vous vous débrouillez pour bouger le data-entry par rapport à un vumètre qui vous indique la progression dans l'axe des temps de la forme d'onde ... Tâtonnements garantis, mais résultats intéressants !!!
Par contre la synthèse soustractive est un régal, même si on aimerait disposer de "vrais boutons" quand même ! Tous les paramètres sont sérigraphiés et on se retrouve en terrain parfaitement connu ! En revanche, comme l'a souligné amnesie1, la commande par système exclusif est souvent décevante.
SONORITÉS
La partie échantillonnage ? Heu ... Il aurait fallu dire à Korg que les filtres de reconstruction, ça existe ! Donc beaucoup d'aliasing, un son "sale" (et pire encore en diminuant manuellement la résolution du convertisseur N/A) qui peut être très intéressant pour certains styles. Rien à voir par exemple avec son contemporain le S-50, nous sommes plus dans le registre Prophet 2000.
Par contre, l'association des synthèses additive et soustractive est une tuerie ... A vous les sonorités style PPG (il ne manque que les tables d'ondes). Beaucoup de formes d'onde fournies d'origine pour la synthèse sont reprises du DW-8000, mais attaquent un filtre encore plus performant.
Le filtre, justement : entièrement analogique, il est à mon avis le meilleur que Korg ait jamais inclus dans un synthé. 12/24 dB, une résonance très sympa, et un son énorme. C'est certes le même (un obscur NJM 2069 made by Korg) que sur les Poly-800 (1 et 2), DW (6000 et 8000) et DSM-1, mais sur le DSS-1, ils ont au moins pris la peine d'en câbler toutes les broches ! Sur les Poly et DW, ils ont laissé la sortie 12 dB en l'air, et sur le DSM-1 (version rack), ils ont tout simplement relié l'entrée de commande de la résonance à la masse (sans commentaire ...).
Les délais numériques sont très utilisables et permettent aussi d'obtenir des chorus épais et vivants. Le PWM est "émulable" par la synchro des oscillateurs (astuce disponible sur l'excellent site http://glenstegner.com/dss1/home.html). Cela permet de se faire plaisir pour les sons lead. Mettez la bête en mono, empilez les 16 oscillateurs, réglez le detune entre les voix, et planquez vos enceintes ...
Je connais par exemple très peu de machines post-1980 capables de reproduire à peu près correctement en synthèse pure le fameux son de cordes du VP-330 (immortalisé par Vangelis), et le DSS-1 est de ceux-là (merci aux DDL !). Et là, vous n'avez pas le problème de l'enveloppe unique du VP ... Encore mieux, le son de cuivres du CS80 du sus-nommé est également reproductible avec un magnifique grain (pas si loin de l'original que je connais pour avoir joué dessus).
En clair, si vous cherchez un échantillonneur de haute qualité, passez votre chemin (surtout avec 256 Kmots de RAM !). Si au contraire la synthèse vous passionne et que de plus vous avez l'intention de traiter des échantillons avec un rendu original et très "vintage", foncez tête baissée ...
AVIS GLOBAL
Je possède cette machine depuis sa sortie (fin 1986), et je dois dire qu'elle trouve encore une place de choix dans mon home-studio (y compris physiquement, malheureusement !). Je l'utilise presque uniquement pour sa partie synthèse, qui me procure de très belles nappes, des sons lead très fins ou puissants, et des pianos électriques "à la DW-8000" chaleureux. Quant à l'échantillonnage, son côté "vintage" est intéressant pour des sons à la Mellotron, entre autres les flûtes.
Les moins ? Une mémoire très limitée, un manque de boutons, et une convivialité très approximative pour la partie échantillonneur.
En résumé, si vous recherchez une machine bon marché (pour encore combien de temps ?) qui vous permette de vous éclater sur la synthèse et en plus d'échantillonner, allez-y ! Pour moi, c'est sans doute parmi ce qui se fait de mieux en synthèse analogique en dehors des "valeurs sûres" que tout le monde connaît à juste titre. En tout cas, je ne revendrai pas le mien ...
P.S. Le DSM-1 est assez différent. Il possède 16 voies de polyphonie avec un seul oscillateur par voie (donc pas de synchro des oscillateurs au passage) et une vraie multitimbralité sur 4 canaux, mais le filtre n'est pas résonnant, et surtout il n'y a pas de DDL, ce qui en fait une toute autre machine, alors ne confondez pas si vous êtes surtout intéressé par le côté synthèse ...
Une "grosse bête" de 20 kg, avec un classique clavier 5 octaves avec vélocité et aftertouch monophonique, et le joystick cher à Korg (assez pratique quand on a l'habitude) commandant le pitch bend et/ou la cutoff du filtre en X et les LFO des DCO et du VCF en Y. Au passage, soulignons que même si le clavier est très bruyant et assez dur, l'aftertouch est extrêmement bien calibré et permet beaucoup de nuances, ce qui n'est pas le cas de toutes les machines.
Il échantillonne en mono en 12 bits jusqu'à 48 kHz, mais avec une mémoire très limitée (256 Kmots). Il possède 8 voix de polyphonie avec 2 oscillateurs par voix, et il est malheureusement "monotimbral" (il ne répond que sur un seul canal MIDI, et le traitement analogique est le même pour l'ensemble des échantillons répartis sur le clavier). La mémoire interne peut stocker 32 patches, et une disquette 4 "systèmes" de 32 patches chacun.
Il permet, en plus de l'échantillonnage, la synthèse additive sur 128 harmoniques et même le dessin de formes d'onde (d'une façon peu pratique, j'en conviens). Et surtout, il possède une partie synthèse soustractive de grande qualité :
- 2 DCO (reprenant les formes d'onde échantillonnées, synthétisées ou dessinées) synchronisables et detunables (le PWM est accessible par l'intermédiaire de la synchro); leur résolution peut être abaissée de 12 jusqu'à 6 bits (rare !!!)
- 1 VCF (analogique) 12/24 dB résonnant
- 2 LFO (un pour les DCO et un pour le VCF)
- 2 enveloppes à 6 paramètres (ADBSSR), une pour le VCF et l'autre pour le VCA; le decay du générateur d'enveloppe du VCA a son propre "keyboard tracking"
- 1 générateur de rampe pour les DCO
- la vélocité peut moduler l'auto-bend, la cutoff du VCF, le VCA, les temps des 2 enveloppes, ou même commuter entre les 2 DCO
- l'aftertouch peut commander l'intensité des LFO, la cutoff du VCF ou le VCA.
- il existe un mode mono dans lequel on peut régler le nombre d'oscillateurs empilés et leur detune
- 1 égaliseur graves/aiguës
- 2 délais numériques (DDL) pouvant aller jusqu'à 500 ms, configurables en série ou en parallèle, avec feedback et 2 LFO indépendants (avec inversion de phase commutable) modulant les durées. Tout le nécessaire pour faire de merveilleux chorus/flangers "avé lé mains" ... c'est une signature du son DSS-1.
Les paramètres sont éditables via un système de menus sérigraphiés, deux curseurs Data Entry et un LCD rétroéclairé de 2 lignes de 16 caractères.
Pour les transferts, j'utilisais à l'époque Sound Designer sur Atari, mais Sample Vision doit fonctionner sur PC.
Si je note 5/10 la partie échantillonnage et 9/10 le reste, ma note ne vous surprendra pas ...
UTILISATION
Il faut je pense distinguer la partie échantillonnage (et synthèse additive) et la partie synthèse soustractive ...
L'échantillonnage n'est pas particulièrement convivial : il faut obligatoirement sauvegarder sur disquette tous les échantillons un par un avant de les recharger pour les répartir sur le clavier en un "multi-son", d'où besoin de plusieurs disquettes et perte de temps ... Si vous voulez faire de la synthèse additive, il faut éditer chaque harmonique manuellement sur le petit écran LCD, et si vous voulez dessiner une forme d'onde, vous vous débrouillez pour bouger le data-entry par rapport à un vumètre qui vous indique la progression dans l'axe des temps de la forme d'onde ... Tâtonnements garantis, mais résultats intéressants !!!
Par contre la synthèse soustractive est un régal, même si on aimerait disposer de "vrais boutons" quand même ! Tous les paramètres sont sérigraphiés et on se retrouve en terrain parfaitement connu ! En revanche, comme l'a souligné amnesie1, la commande par système exclusif est souvent décevante.
SONORITÉS
La partie échantillonnage ? Heu ... Il aurait fallu dire à Korg que les filtres de reconstruction, ça existe ! Donc beaucoup d'aliasing, un son "sale" (et pire encore en diminuant manuellement la résolution du convertisseur N/A) qui peut être très intéressant pour certains styles. Rien à voir par exemple avec son contemporain le S-50, nous sommes plus dans le registre Prophet 2000.
Par contre, l'association des synthèses additive et soustractive est une tuerie ... A vous les sonorités style PPG (il ne manque que les tables d'ondes). Beaucoup de formes d'onde fournies d'origine pour la synthèse sont reprises du DW-8000, mais attaquent un filtre encore plus performant.
Le filtre, justement : entièrement analogique, il est à mon avis le meilleur que Korg ait jamais inclus dans un synthé. 12/24 dB, une résonance très sympa, et un son énorme. C'est certes le même (un obscur NJM 2069 made by Korg) que sur les Poly-800 (1 et 2), DW (6000 et 8000) et DSM-1, mais sur le DSS-1, ils ont au moins pris la peine d'en câbler toutes les broches ! Sur les Poly et DW, ils ont laissé la sortie 12 dB en l'air, et sur le DSM-1 (version rack), ils ont tout simplement relié l'entrée de commande de la résonance à la masse (sans commentaire ...).
Les délais numériques sont très utilisables et permettent aussi d'obtenir des chorus épais et vivants. Le PWM est "émulable" par la synchro des oscillateurs (astuce disponible sur l'excellent site http://glenstegner.com/dss1/home.html). Cela permet de se faire plaisir pour les sons lead. Mettez la bête en mono, empilez les 16 oscillateurs, réglez le detune entre les voix, et planquez vos enceintes ...
Je connais par exemple très peu de machines post-1980 capables de reproduire à peu près correctement en synthèse pure le fameux son de cordes du VP-330 (immortalisé par Vangelis), et le DSS-1 est de ceux-là (merci aux DDL !). Et là, vous n'avez pas le problème de l'enveloppe unique du VP ... Encore mieux, le son de cuivres du CS80 du sus-nommé est également reproductible avec un magnifique grain (pas si loin de l'original que je connais pour avoir joué dessus).
En clair, si vous cherchez un échantillonneur de haute qualité, passez votre chemin (surtout avec 256 Kmots de RAM !). Si au contraire la synthèse vous passionne et que de plus vous avez l'intention de traiter des échantillons avec un rendu original et très "vintage", foncez tête baissée ...
AVIS GLOBAL
Je possède cette machine depuis sa sortie (fin 1986), et je dois dire qu'elle trouve encore une place de choix dans mon home-studio (y compris physiquement, malheureusement !). Je l'utilise presque uniquement pour sa partie synthèse, qui me procure de très belles nappes, des sons lead très fins ou puissants, et des pianos électriques "à la DW-8000" chaleureux. Quant à l'échantillonnage, son côté "vintage" est intéressant pour des sons à la Mellotron, entre autres les flûtes.
Les moins ? Une mémoire très limitée, un manque de boutons, et une convivialité très approximative pour la partie échantillonneur.
En résumé, si vous recherchez une machine bon marché (pour encore combien de temps ?) qui vous permette de vous éclater sur la synthèse et en plus d'échantillonner, allez-y ! Pour moi, c'est sans doute parmi ce qui se fait de mieux en synthèse analogique en dehors des "valeurs sûres" que tout le monde connaît à juste titre. En tout cas, je ne revendrai pas le mien ...
P.S. Le DSM-1 est assez différent. Il possède 16 voies de polyphonie avec un seul oscillateur par voie (donc pas de synchro des oscillateurs au passage) et une vraie multitimbralité sur 4 canaux, mais le filtre n'est pas résonnant, et surtout il n'y a pas de DDL, ce qui en fait une toute autre machine, alors ne confondez pas si vous êtes surtout intéressé par le côté synthèse ...