réactions au dossier [Bien débuter] Tout sur vos oreilles, ou presque.
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sleepless

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mamamia

Je reste quand même sur ma faim concernant l'écoute de "musique surcompressée" et les effets sur l'organisme. Par exemple à une intensité raisonnable, est ce que l'écoute d'un son compressé peut avoir des effets néfastes?
Si ta question est "Docteur, j'écoute de la musique archi-compressée du matin au soir, mais à un niveau raisonnable... est-ce dangereux pour la santé ?", la réponse est définitivement : "[début de citation] Non virgule vous me devez 100 euros [fin de citation]."
L'ennemi du système auditif, c'est bien l'exagération du volume sonore, de la pression acoustique (rapporté au temps d'exposition). Dans ce contexte, la sur-compression n'est pas dangereuse en soit, mais est un élément de la chaîne qui ne va pas dans le bon sens : elle augmente encore le niveau moyen, et elle gomme la dynamique ce qui fait qu'il n'y a plus de moments de repos pour les oreilles (revient à augmenter le temps d'exposition).

J-Luc

Très bon article. Pour info j'écoute de la musique plusieurs heures par jour (avec des écouteurs), pas fort pour entendre si on s'adresse à moi, je suis dans un bureau "open space". Et dans ce cadre, la compression de la musique me permet d'ailleurs de capter les morceaux même lorsque le niveau d'écoute est bas. l'ORL qui me suit m'a fait passer un audiogramme, il m'a dit "parfait, très bon pour votre âge".
Pourtant je me souviens de répétitions le dimanche avec mon groupe de quand j'avais 20 ans, les oreilles me sifflaient jusqu'au mardi...
Citation :
des tâches calcaires
Des taches, pas des tâches.
Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats.
Albert Schweitzer
[ Dernière édition du message le 07/06/2015 à 09:59:13 ]

qweroth

Maintenant j'ai jamais essayé de protection sur mesure donc je peux pas trop comparer.

Romano_



stratvinc

le top du top niveau écoute son très linéaire
confort jusqu'a 2h00 de concert sans problèmes
mais pour chanter avec ça ne le fait pas
difficile d'expliquer mais
pour comprendre bouchez vous les oreilles et chantez

Guitariste un jour ,Guitariste toujours
je confirme il avait bien une putain de strat avec un putain de son !

Los Teignos

Quid de "l'impact de ces pratiques en termes de santé publique"? Est ce réellement dangereux d'écouter de la musique "surcompressée"? Il n'y a pas de réponse claire à ce sujet. J'ai l'impression que c'est plus un pis-aller pour trouver un argument "sanitaire" car l'argument esthétique, subjectif par nature, ne pèse pas grand chose dans le débat...
Sous contrôle de Sleepless, je me permets un petit résumé :
On sait que le bruit est nocif lorsque lorsqu'on combine une intensité sonore sur une durée :
80 dB (A) > 8 h
83 dB (A) > 4 h
86 dB (A) > 2 h
89 dB (A) > 1 h
92 dB (A) > 30 mn
95 dB (A) > 15 mn
98 dB (A) > 7 mn 30 s
101 dB (A) > 225 s
104 dB (A) > 112,5 s
107 dB (A) > 56,2 s
110 dB (A) > 28,1 s
113 dB (A) > 14 s
116 dB (A) > 7 s
119 dB (A) > 3,5 s
122 dB (A) > 1,7 s
Lorsque tu compresses un morceau comme ci-dessous (le fameux Metallica), l'intensité sonore devient permanente : il n'y a plus de relâchement et on rentre dans le cadre du tableau ci-dessus.

Evidemment, écouter de la musique surcompressée à 50 dBA ne présente a priori aucun danger car c'est bien le volume sur la durée qui est dangereux, et le compresseur n'a pas de petits bras pour monter tout seul le volume de l'ampli, de l'autoradio ou du baladeur. Mais il a le pouvoir de rendre l'intensité sonore permanente.
Par ailleurs, on sait aussi que le seuil de douleur se situe bien au delà du seuil de dangerosité.
De fait, lorsque tu écoutes le morceau ultracompressé ci-dessus, à plus forte raison si tu couvres un bruit ambiant déjà fort comme celui qu'on trouve dans les transports en commun ou dans les villes, tu te retrouves à monter le volume sans ressentir aucune douleur (tu veux juste entendre ta musique et l'entendre bien) et rejoins le cas d'une exposition continuelle au bruit : en fonction du volume, le chrono tourne avant que tes oreilles ne s'abîment.
C'est plus flagrant encore sur les concerts. La loi impose une limite de 105 dB(A), avec des crêtes tolérées à 120 dB. A ce niveau, on dispose d'un centaine de secondes avant de s'abîmer les oreilles : ce ne serait pas un problème si seuls les crêtes atteignaient 105 dB et que le reste se situe bien en dessous. Or, ce n'est pas le cas l'énorme majorité du temps, comme tu peux t'amuser à le voir en regardant un dBmètre pendant un concert de rock. Le plus souvent, grâce notamment au compresseur, on s'assure que tout soit toujours au plus proche des 105 dB, continuellement, et pour peu que la salle soit équipée d'un limiteur, ce dernier va encore bien tasser tout ce qui dépasse pour s'assurer que le niveau max est bien continuel, comme le bruit dont on parle dans le tableau. Dès lors, il sera dangereux pour les oreilles de l'auditoire au bout d'un centaine de secondes et causera des dommages qui, je le rappelle, sont irréversibles et incurables (des cellules dont détruites et la médecine ne sait pas, pour l'heure, les remplacer).
C'est évidemment la même chose pour les boîtes de nuit qui diffusent pour la plupart de la musique ultra-compressée au niveau max. A priori, on ne devrait pas rester plus d'une centaine de secondes dans ce genre d'endroits.
Et là, je ne parle que de ceux qui respectent la législation sur le niveau sonore, quand bien des concerts ou des boîtes explosent royalement la limite des 105 dB(A) et sont incapables de garantir l'uniformité du niveau sonore dans les différents endroits de la salle.
Bref, pour résumer, c'est bien la conjonction du volume sur la durée qui est dangereuse. Le problème de la compression, c'est qu'elle maintient le volume sur la durée. En mettant les deux Metallica ci-dessus au même volume de 105 dB(A), tu seras exposé sur la durée à des niveaux beaucoup plus élevés avec le morceau surcompressé. Et tu t’abîmeras les oreilles bien avant la fin du morceau qui dure 8 minutes. Si tu veux écouter l'album entier sans risque, il faudra impérativement descendre le volume sous la barre des 90 dB, c'est à dire moins fort que l'aboiement d'un chien. Combien ont conscience de cela?
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 07/06/2015 à 14:17:03 ]

sleepless


Los Teignos


En écrivant mon truc sur le chien, je me suis dit qu'on devrait remplacer le Sonomètre par le Dogomètre. En gros, pour savoir si le niveau d'un sonore est correct à un concert, il faudrait juste s'assurer qu'on entend un chien aboyer en tout lieu dans le public. C'est simple, écologique et ça créerait de l'emploi.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

Anonyme

En gros, pour savoir si le niveau d'un sonore est correct à un concert, il faudrait juste s'assurer qu'on entend un chien aboyer en tout lieu dans le public. C'est simple, écologique et ça créerait de l'emploi.
Voilà qui est bien parlé : efficace et pas cher dutoutdutout. Si jamais tu postules comment veux-tu, comment veux-tu à la direction de cette hexaconne, j'crois que je ferai l'effort de ressortir ma carte des lecteurs mon cher Hannibal.

mamamia

En gros, pour savoir si le niveau d'un sonore est correct à un concert, il faudrait juste s'assurer qu'on entend un chien aboyer en tout lieu dans le public. C'est simple, écologique et ça créerait de l'emploi.![]()
ouais... un chien de moins qui pointe chez pôle-emploi


Cortoni

C'est plus flagrant encore sur les concerts. La loi impose une limite de 105 dB. A ce niveau, on dispose d'un centaine de secondes avant de s'abîmer les oreilles : ce n'est donc pas un problème si seuls des pics atteignent ce niveau et que le reste se situe bien en dessous.
En mettant les deux Metallica ci-dessus au même volume de sorte que les crêtes atteignent 105 dB(A), tu seras exposé sur la durée à des niveaux beaucoup plus élevés avec le morceau surcompressé.
La limite en concert est de 105dB(A), il s'agit d'une valeur intégrée sur une durée (1s de mémoire), en gros une valeur moyenne. La législation impose une valeur moyenne limite de 105dB(A), mais la valeur crête autorisée est de 120dB SPL.
Or ton argument part du principe que les crêtes du morceau ne peuvent pas dépasser 105 dB SPL et que par conséquent le niveau moyen du morceau dynamique sera inférieur à celui du morceau compressé, ce qui n'est pas le cas.
En toute logique, à 105dB(A), le morceau très dynamique présentera même beaucoup plus de crêtes avoisinant les 120 dB SPL que le morceau compressé.
J'ai l'impression que c'est plus un pis-aller pour trouver un argument "sanitaire" car l'argument esthétique, subjectif par nature, ne pèse pas grand chose dans le débat...
J'ai aussi cette impression.
[ Dernière édition du message le 07/06/2015 à 13:09:58 ]

microwAves


sleepless

(pardon Los Teignos, je n'avais pas relevé cette petite imprécision dans ton post, je t'ai lu en écoutant les vidéos démo de Rapture Pro, un petit manque de concentration...)
[ Dernière édition du message le 07/06/2015 à 13:43:52 ]

Los Teignos

Dans un gros concert, dans ton exemple tu parles d'un festival/stade, c'est faux : Quand on prépare un système , on s'arrange pour que le niveau soit uniforme partout. Certes, y'a des cas ou c'est compliqué,mais en général, on s'en sort pas trop mal. Déja en accrochant le système en hauteur et en l'inclinant, et en jouant avec la directivité des boites, (pour les systèmes ponctuels), ou pour les systèmes line-source où, pour schématiser à l'extreme, on "entend" moins de boite quand on est proche, c'est pas du tout un problème d'avoir un niveau quasi identique de partout.
En l'absence de preuve concrètes, j'ai retiré ce passage de mon post, sachant qu'on va essayer de convaincre Psycom d'investir dans un ou deux sonomètres et de nous envoyer faire des mesures pour vérifier sur des événements le respect de la législation d'une part, et l'uniformité des niveaux de l'autre. Je pense d'ailleurs qu'au delà de cette série sur la Loudness War, d'autres articles sur les niveaux de diffusion seraient intéressants car même si les problématique sont contiguës à cause de l'aspect sanitaire, elles sont malgré tout distinctes.
Après, je ne sais pas quoi te dire : dans les gradins à gauche de la scène pour Radiohead à Bercy, je ne sais pas si j'avais le même son que le mec dans la fosse au fond de la salle. Mais c'était bien au delà des 105 dB(A) vu que sans bouchons, c'était pour moi bien dur de tenir. La seule justification qui me soit venue, béotien que je suis, était la proximité des enceintes, mais peut-être que le son était aussi élevé dans toute la salle, ce qui serait encore bien plus grave...
Dans les concerts plus petit, le niveau sonore plus élevé quand on est devant vient surtout du son de plateau, et là, c'est les musiciens les responsables...
De toutes façons, soyons clair : si le son est trop fort à un endroit de la salle, quelle qu'en soit la raison, les musiciens sont responsables car c'est leur nom qui figure sur l'affiche.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 07/06/2015 à 14:51:27 ]

microwAves

Je ne sais pas quoi te dire : dans les gradins à gauche de la scène pour Radiohead à Bercy, je ne sais pas si j'avais le même son que le mec dans la fosse au fond de la salle. Mais c'était bien au delà des 105 dB : sans bouchons, impossible de tenir. La seule justification qui me soit venue était la proximité des enceintes, mais peut-être que le son était aussi élevé dans toute la salle, ce qui serait encore bien plus grave...
Ouais, ça c'est un vrai problème, sur les grosse tournées de ce type, ils arrivent avec TOUT le matos(sono, lumière, etc...) et leur équipe technique, en gros la salle fournie uniquement l'électricité et éventuellement la scène, donc si les gars veulent mettre à fond, y'a pas grand monde pour les en empêcher... Je bosse souvent à la hall tony garnier à lyon, et j'ai jamais vu un mec de la salle se promener avec un sonometre...
Citation :Dans les concerts plus petit, le niveau sonore plus élevé quand on est devant vient surtout du son de plateau, et là, c'est les musiciens les responsables...
De toutes façons, soyons clair : si le son est trop fort à un endroit de la salle, quelle qu'en soit la raison, les musiciens sont responsables car c'est leur nom qui figure sur l'affiche.
Non, c'est la prod qui est responsable, les musiciens ne sont que salarié de la boite qui organise le concert.

Mousin

Citation de Los :C'est plus flagrant encore sur les concerts. La loi impose une limite de 105 dB. A ce niveau, on dispose d'un centaine de secondes avant de s'abîmer les oreilles : ce n'est donc pas un problème si seuls des pics atteignent ce niveau et que le reste se situe bien en dessous.
Citation de Los :En mettant les deux Metallica ci-dessus au même volume de sorte que les crêtes atteignent 105 dB(A), tu seras exposé sur la durée à des niveaux beaucoup plus élevés avec le morceau surcompressé.
La limite en concert est de 105dB(A), il s'agit d'une valeur intégrée sur une durée (1s de mémoire), en gros une valeur moyenne. La législation impose une valeur moyenne limite de 105dB(A), mais la valeur crête autorisée est de 120dB SPL.
Or ton argument part du principe que les crêtes du morceau ne peuvent pas dépasser 105 dB SPL et que par conséquent le niveau moyen du morceau dynamique sera inférieur à celui du morceau compressé, ce qui n'est pas le cas.
En toute logique, à 105dB(A), le morceau très dynamique présentera même beaucoup plus de crêtes avoisinant les 120 dB SPL que le morceau compressé.
Citation de Crumar :
J'ai l'impression que c'est plus un pis-aller pour trouver un argument "sanitaire" car l'argument esthétique, subjectif par nature, ne pèse pas grand chose dans le débat...
J'ai aussi cette impression.
Idem. L'interview me semble d'ailleurs beaucoup plus modérée que Sleepless sur ce point et met à mon sens le doigt sur les vrai soucis de santé publique: la puissance sonore envoyée dans les concerts, clubs et baladeurs (qui ne respectent souvent pas les normes) et la durée d'exposition.
Et concernant l'argument qui consiste à dire que la surcompression (pas des crètes, sur le fait que le volume moyen ne descend jamais) est le problème parce qu'elle augmente la durée d'exposition (comme le montre la courbe de Metallica), je répondrais ceci:
Partons du principe d'une personne qui dispose d'un baladeur capable d'envoyer une très grande puissance et qui désire s'en "mettre plein la tête", et pendant longtemps de surcroit (le profil type de "cette génération" qui va devenir sourde). Mettons lui la version de Metallica non compressée. La première chose qu'elle va faire, comme lui conseille de manière très judicieuse Sleepless, c'est augmenter le volume afin d'avoir la puissance qu'elle recherche, gagnant la dynamique en bonus. Argument artistique que je rejoins absolument mais pas forcément d'un point de vue santé publique: elle va aller au delà de ce qu'elle ferait avec la version sur-compressée et va se manger les crêtes en plus. "Oui mais elle va être exposé moins longtemps puisqu'à un moment donné, le volume pendant le pont va baisser", me répondrez vous... ça, c'est si elle est raisonnable je dirais, car le profil-type d'inconscient que je décris va s'agacer de cette baisse de volume intempestive et va encore monter le volume. Pire, il ne le baissera probablement pas lors de la reprise et entrera dans un cercle vicieux jusqu'à ce que son baladeur ne suive plus...
Moi le seul lien que je retrouve entre le problème de santé publique et la surcompression, il relève d'une analyse finalement inverse. Pour se protéger les oreilles, il faut absolument limiter et faire respecter les volumes d'écoutes, que ce soit au niveau de la puissance max des baladeurs que des normes en concerts et clubs. Mais ne pouvant rien changer au fait que beaucoup ont plaisir à écouter fort, il faudra proposer des enregistrements qui tirent parti au maximum de chaque dB disponible avec cette puissance limitée, donc sur-compresser, sauf à imposer en plus des passages à niveau plus faibles dans chaque production et interdire aux diffuseurs de corriger ça...
Je tiens à préciser que Je suis à l'écoute de tous les contre-arguments et surtout que malgré mes réserves et mon plaisir à argumenter, je salue le travail de Sleepless qui a abordé ici et permit de débattre sur deux sujets essentiels: Les dégâts artistiques de la surcompression qui nous est clairement imposée, et ce problème de santé publique qui au delà du fait que je ne peux plus rester dans un club mal sonorisé toute une nuit sans bouchons alors que j'adore aller y écouter les tendances, me rend totalement paranoïaque à chaque fois que mes enfants mettent un écouteur sur les oreilles ou que je veuille les amener écouter de la musique en live.
[ Dernière édition du message le 07/06/2015 à 19:33:39 ]

Crumar

ça, c'est si elle est raisonnable je dirais, car le profil-type d'inconscient que je décris va s'agacer de cette baisse de volume intempestive et va encore monter le volume. Pire, il ne le baissera probablement pas lors de la reprise et entrera dans un cercle vicieux jusqu'à ce que son baladeur ne suive plus...
Je suis tout à fait d'accord. Autre exemple: en situation d'écoute dans les transports publiques, la version de metallica non compressée va etre très difficile à "entendre" sans pousser le son du baladeur bien au delà du raisonnable. La version compressé a au moins le mérite de rendre tout plus audibles à un volume d'écoute plus modéré.

Rickton

Perso, je constate surtout qu'une version compressée doit être mise forte pour envoyer la patate et/ou faire danser. Quand ma nana mets les balck eyed peas (arg) c'est immédiatement assourdissant... Alors qu'avec du vieux rock pas de souci... La seule piste que j'aurais pour aller dans ce sens c'est le manque de "niveau des instrus qui groovent" dans les versions compressées... Peut être?
Pour Radiohead à Bercy je confirme, un copain (fan) a passé le concert avec des bouchons....

Los Teignos

Je suis tout à fait d'accord. Autre exemple: en situation d'écoute dans les transports publiques, la version de metallica non compressée va etre très difficile à "entendre" sans pousser le son du baladeur bien au delà du raisonnable. La version compressé a au moins le mérite de rendre tout plus audibles à un volume d'écoute plus modéré.
En fait, je comprends le point de vue, mais avec un peu de recul, il me semble qu'on marche sur la tête. A supposer que la musique doive pouvoir s'écouter partout et tout le temps (rien que ça peut vraiment se discuter sur le plan artistique comme social, en plus du côté sanitaire), le problème de la musique dans les transports en commun, c'est le bruit des transports en commun.
Ce que je veux dire, c'est qu'il est aberrant de solutionner un problème de pollution sonore avec du volume et de la dynamique pour chercher à la recouvrir. C'est comme jeter 2 mètres de terre au-dessus d'une décharge à ciel ouvert. C'est répondre au bruit par le bruit, à la violence par la violence. En gros, c'est parfaitement archaïque et simpliste.
A supposer toutefois qu'il faille trouver une solution pour permettre aux gens d'écouter de la musique dans des milieux qui ne sont pas favorables à cette écoute, il me semble d'une part que les systèmes de réduction de bruit sont une manière plus intelligente de procéder (on essaye de neutraliser la pollution et non de la recouvrir), et quand bien même la compression permettrait d'être une solution dans ce contexte, rien ne justifie qu'elle se fasse au niveau de l'oeuvre plutôt qu'à celui du dispositif d'écoute (les iPhones intègrent déjà un ajusteur de niveau, je crois). Car dans le cas où la musique est compressée à la source, cela veut dire qu'elle est compressé même lorsqu'on l'écoute dans un silence religieux, soit un contexte où la compression n'est absolument pas justifiée.
Après, je suis d'accord avec vous et avec Thierry Briche sur le fait que c'est aussi un problème d'éducation. Mais comme dit plus haut, je ne limiterai pas ça à la simple prévention. L'industrialisation de l'Art l'a dégradé en bien de consommation vulgaire : on veut lire des livres partout, écouter de la musique partout, voir des films ou des photos partout et n'importe quand, dès qu'on a 5 minutes. Et parce qu'il est de l'intérêt de l'industrie de nous rendre boulimique d'art, de nous le faire surconsommer, elle nous fourgue des solutions pour que cela soit possible (nos téléphones notamment contiennent désormais des discothèques, des filmothèques et des bibliothèques entières, parce qu'on induit chez nous le fait d'amasser et de se gaver en permanence de ces nourritures terrestres). Et l'on s'inventerait des problèmes lorsque cette surconsommation n'est pas possible (écouter de la musique dans un endroit bruyant comme un métro, une bagnole ou un avion)? Pourquoi? L'éducation, elle commence sans doute par ce questionnement bien avant la question des niveaux sonores et leur impact sur la santé.
Notez que j'ai bien conscience que cette position va à rebours de ce que beaucoup considère comme un progrès. Mais j'aime trop la musique pour ne pas défendre le silence.
Désolé pour le propos limite HS.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 07/06/2015 à 21:57:55 ]

Crumar

Sans porter de jugement de valeur sur le coté esthétique, je tente simplement de démystifier ce que j'entends depuis quelques années ici et là: "la sur-compression est dangereuse pour nos esgourdes"; Voilà par exemple un article trouvé sur le sujet:
https://www.frequences-langues.fr/LE%20MONDE%20-%20l'abus%20de%20baladeur%20rend%20sourd2.pdf
"Les risques auditifs ne sont pas liés seulement à la combinaison du volume et de la durée de l’exposition sonore, mais aussi à la «compression de la musique», affirme Christian Hugonnet, acousticien et président de la Semaine du son, qui
réunit une fois par an musiciens, ingénieurs du son, facteurs d’instruments, sociologues, phoniatres
ou spécialistes de l’audition. «La compression consiste à remonter le niveau faible au niveau fort, comme le font les publicitaires à la télévision, pendant les pauses promotionnelles –, ce qui donne l’impression que l’on a augmenté le volume. L’industrie du disque compresse la musique pour que l’utilisateur de MP3 puisse l’entendre, malgré le bruit
ambiant de la ville, du métro ou de la voiture, sans avoir à tourner le bouton du volume», explique ce
spécialiste. «Cela donne une musique sans nuances, comme le Bolero de Ravel sans son long crescendo»,
indique-t-il. «Ce type de musique, sans pianos ni forte, prive l’oreille de toute gymnastique. Celle-ci
devient paresseuse, elle aura beaucoup de mal à entendre à nouveau les sons faibles. D’ailleurs, après avoir
écouté de la musique compressée pendant une heure ou deux, les jeunes se mettent à
leur tour à parler très fort»"
Ou cet article du nouvelobs:
https://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20100114.OBS3642/le-son-compresse-un-phenomene-inquietant.html
Je redis ce que j'ai dit: j'ai l'impression que certains agitent l'épouvantail sanitaire pour justifier leur degout (que je partage pleinement) de la musique sur-compressée.

sleepless


Hugonnet fait un travail remarquable depuis des années ; depuis des années, lui et d'autres (Hugonnet, acousticien et président de la Semaine du son, qui réunit une fois par an musiciens, ingénieurs du son, facteurs d’instruments, sociologues, phoniatres ou spécialistes de l’audition) alertent, et tu penses que tu as besoin de démystifier ce qu'ils disent ?
Tiens, j'ai une autre cible pour toi, les fabricants de clopes. Paraît que fumer donne le cancer... Ce s'rait un peu bien de démystifier le truc, nan ?

[ Dernière édition du message le 07/06/2015 à 23:45:07 ]

Mousin

Je redis ce que j'ai dit: j'ai l'impression que certains agitent l'épouvantail sanitaire pour justifier leur degout (que je partage pleinement) de la musique sur-compressée.
Tu as résumé ce que je pense. Je pense que tout le monde pourrait tomber d'accord et comprendre le problème artistique que pose le fait d'imposer une sur-compression à toutes les musiques, quelles que soient les conditions d'écoute. En cela, une bonne partie du dossier a été très didactique et a dû convaincre beaucoup de lecteurs de l'importance de se pencher sur le sujet et peut être demain, d'agir. Par contre, utiliser l'argument sanitaire comme central ou pire, déclarer que le son de la musique non compressée de l'époque, c'est forcément mieux quoiqu'il arrive que le son de la musique compressée d'aujourd'hui (avant recompression par les diffuseurs), même lorsqu'il s'agit de choix artistiques assumés et appréciés par beaucoup d'auditeurs (Kavinsky, Daft Punk, MGMT...), me semble contre-productif et ne peut que crisper les positions et mettre le doute sur la pertinence de mener cette "guerre".

globutu

Quand je suis dans le metro (environnement tres bruyant) et que j'entend a 3 banquette plus loin la music des petit écouteurs compresser ou pas c'est la personne qui a mit a fond son volume et qui s'abime les oreilles.
Tant qu'ils comprendront qu'ils sont pas dans un environnement qui permet de profiter de leur music il continueront a pousser le volume.
Maintenant les seul fois ou j’écoute de la music dans les transport c'est dans le bus a 6h du mat pour pas m'endormir afin de pas louper l’arrêt mais volume du baladeur qui dépasse jamais la moitier. Sinon je mes des écouteur intra juste pour couper le son du RER mais je ne met pas de music.
Pour les bouchons d'oreille music il y a pianosimo, acoufun qui font également des moulés, thomann et d'autres
après bouchon de protection il y a howard leight énormément de modèle beaucoup utilisé dans les industrie avec le modele qui correspond au besoin.
https://www.howardleight.com/images/pdf/0000/0210/Howard_Leight_Product_Guide-FR.pdf
Ca me rappelle pendant une coute période ou je mixais j'avais pris un casque antibruit puissant -30db (pas -30 sur toute les fréquence bien lire les caractéristiques) et dessous j’avais des écouteur clip oreille koss KC 75 bonne qualité son donc quand je préparais pas de morceau je coupais mon retour et hop oreille protégé.
Il y a aussi des casque comme le koss QZ99 que j’utilisais lors d'essaie tres bruyant dans l'industrie mais le poid est handicapant, et sinon j'ai vu que t bone et d'autres avait des casque de ce style anti bruit plus ecouteur
[ Dernière édition du message le 08/06/2015 à 09:29:41 ]

fivesstringer

J'étais Vendredi dernier au concert de Mc Cartney au Velodrome de Marseille.
1) Acoustique du lieu: Vraiment à l'opposé de ce qu'il convient pour un concert. Le stade semi couvert a été conçu pour faire caisse de résonance, facteur d'ambiance lors des manifestations sportives (Rugby ou Foot). Mission accomplie.
Pour un concert c'est pourave. Complétement con de faire un concert la dedans mais bon ya la capacité, l'infrastructure etc....Très dommage. très dommage d'en arriver à privilégier les bronca des supporters plutot qu'une acoustique saine et reposante.
2) Mais il y a bien plus grave: Même le champ direct était d'une mauvaise qualité dramatique. Mauvais mixage, voix inintelligible dès que l'arrangement est chargé, trop de compression (voix nettement plus forte, mais devenant intelligible sur les morceaux acoustiques moins chargés).
Bref, une gestion de façade désastreuse.
Je veux bien que l'acoustique hyper complexe soit un vrai souci (et comment !!!!) mais le travail proposé était vraiment indigne de la qualité (prévisible: on parle de Macartney, pas de l'amicale des boulistes de Nevers) du matos en présence et des musiciens qui eux semblaient s'éclater. Surement, Le seul endroit où il faisait bon écouter de la musique était sur scène.
Alors moi je me dis que quand je lis les compte rendus de concerts dans telle ou telle revue, dans lesquelles on détaille le matos mis en oeuvre avec la bave au coin de la bouche et on se gargarise à décrire l'ingéniosité des solutions techniques mises en jeu, merde tout ça pour ce genre de merde quoi ....
Et ce n'est pas un coup d'essai. Tous les autres concerts (au dome Marseille, à Nimes aux arenes etc...) ou je suis allé récemment c'est le même constat: Le son de façade n'est plus au service de la musique.C'est merdique, que ce soit pour un audiophile, un mélomane, un musicien ou pour n'importe quel ingé de studio digne de ce nom (un pro quoi)
Je sais pas au service de quoi un tel mixage est sensé être d'ailleurs mais bon c'est de la merde à l'échelle mégawatt, pour rester poli.
Ma fille de 12 ans a été choquée par le niveau de pression d'un concert de Maca, et fatiguée à la longue, Maca qui soit dit en passant n'est pas sensé déchirer trop grave. J'ose même pas imaginer si elle aimait le Hard Rock/ métal.
S'il faut aller aux concerts avec des bouchons atténuateurs , j'ai une solution plus économe à proposer aux sondiers, à base de curseur rouge, s'il veulent bien reconnecter leur neurones.
Pour finir mon coup de gueule, je suis navré, en tant qu'artiste, et musicien de voir que finalement à part les baufs qui comprennent rien à la musique, ni au son, personne n'apprécie plus un concert comme ça pour ce qu'il est vraiment.
Wouah super t'as vu le feu d'artifice ? Affligeant.
Pourtant c'était Maca. Si c'était à refaire je le referai parceque c'est exceptionnel Maca en live.
Mais sauf evennement exceptionnel je ne vais plus aux concerts. Trop mauvais son.
Les baufs ont gagné.
A plus et merci pour le reportage, très instructif.

Crumar

et tu penses que tu as besoin de démystifier ce qu'ils disent ?
Tiens, j'ai une autre cible pour toi, les fabricants de clopes. Paraît que fumer donne le cancer... Ce s'rait un peu bien de démystifier le truc, nan ?
Il y a des centaines d'études scientifiques concordantes sur le sujet que tu évoques (par étude, j'entends "qui à été publié et validé par la communauté scientifique). Par contre aucune sur la prétendu dangerosité de la musique compressée (à ma connaissance)... Lorsque l'on affirme, il faut le démontrer objectivement sinon, on appelle cela une croyance... Enfin, ce n'est pas parce que je doute sur cette affirmation précise que je remets en cause tout leur travail; ne caricature pas mes propos s'il te plait!

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