Dans la bataille qui fait rage dans le milieu des studios virtuels, Synapse audio propose sa vision du tout en un avec le fleuron de sa gamme, la version platinum : un logiciel ouvert et évolutif qui pourrait bien faire de l'ombre à Reason...
Dans la bataille qui fait rage dans le milieu des studios virtuels, Synapse audio propose sa vision du tout en un avec le fleuron de sa gamme, la version platinum : un logiciel ouvert et évolutif qui pourrait bien faire de l’ombre à Reason…
Séquenceurs, sampleurs, boite à rythmes, synthétiseurs et effets : le studio virtuel est le couteau suisse du compositeur de musique électronique. Orion ne déroge pas à la règle. Outsider dans la mesure où il bénéficie d’une couverture médiatique moins importante que ses concurrents, « l’usine à gaz » de Synapse a pourtant de sérieux atouts qui pourrait rallier à sa cause de nombreux « électromusiciens ».
Durant l’installation, qui prend une poignée de minutes, la banque de 600 Mo de samples, presets et drumkits fournie, est copié sur le disque dur et après une dernière mise à jour (préalablement téléchargé sur le site de l’éditeur) il suffit de rentrer le numéro de série inscrit sur le boîtier du cd, de paramétrer votre carte son (driver ASIO recommandé pour un jeu en temps réel) et votre interface midi pour qu’Orion soit prêt à concrétiser le tube électro ou drum and bass qui sommeille en vous.
Environnement et séquence
Au premier contact, une interface presque vide : la barre de transport, un vumètre, l’indicateur de tempo et de position dans le morceau. C’est lorsque l’on insère un des instruments fournis (ou tout autre module compatible VSTi, DXi ou Rewire2) depuis le menu Insert que les tranches de la console apparaissent. En effet l’interface d’Orion est centrée sur son puissant Mixeur équipé d’un équaliseur qui peut s’utiliser en Pre/Post effet, de deux inserts (une limite contournée par le module Mutli FX), quatre envois d’effets par tranche et un système de routing vers des sous groupes. On trouve aussi un second mixeur, fixe celui-ci, qui est en fait la section Master équipée de quatre retours d’effet et des sous-groupes cité plus haut.
On est loin de l’interface « photo-réaliste » de Reason : Synapse fait dans la sobriété et le fonctionnel, sans chichi aucun… (Cette interface est d’ailleurs complètement modifiable grâce à un système de SKIN).
Au niveau composition, chaque instrument est doté de son propre séquenceur de pattern (64 en tout par module). Les patterns sont ensuite assemblés en morceau complet dans la playlist en quelques clicks. Tout les générateurs disposent d’un mode d’édition « piano roll » classique qui n’est pas sans rappeler le Matrix Editor de Logic Audio, et les modules rythmiques peuvent en plus, être programmés à « l’ancienne » en mode Step, comme sur les légendaires TR808/909. L’entrée des notes se fait aussi bien à la souris qu’avec un clavier midi en temps réel, Orion étant doté depuis la version 5, d’un métronome avec un décompte paramétrable. Un mode d’auto-quantization à la volée fera d’ailleurs le bonheur des claviéristes les moins aguerris.
Malgré les limitations de ce mode d’édition, Orion n’est pas qu’un simple « Tracker » car chaque pattern peut avoir une longueur et une signature rythmique différentes, autorisant les styles musicaux les plus divers. Chaque paramètre peut être automatisé et piloté en midi ce qui en fait un séquenceur très complet répondant au besoin les plus exigeants, et de nombreux outils d’automations (dessins de courbes avec LFO etc.) sont disponibles aussi bien en mode pattern que song.
Générateurs de sons et effets
Avec une dizaine d’instruments fournis, Orion couvre la majorité des besoins en synthèse et échantillonnage: l’ excellent sampleur compatible avec, entre autres, le Soundfont et l’Akai S5000/6000– est doté d’un éditeur pour créer vos propres patchs à base de multi-échantillons, ainsi que du génial Grooveslicer reprenant la technique de découpage de boucle en « slice » popularisé par le recycle de Propellerheads ( leur format REX2 est supporté en import depuis le version5.2).Ce sampleur est disponible en plusieurs versions avec de 4 à 16 sorties séparées(idéal pour traité un slice indépendant).
La partie synthèse est assurée par le Wasp, le Scorpion et la Monobass (qui émule la célèbre bassline TB303) pour le registre « analogique virtuel ».Viennent en renfort le Wavefusion (un modèle à table d’ondes dans l’esprit du PPG Wave, capable de sonorités numériques surprenantes et de superbes nappe évolutives), l’Ultran (un hybride synthé/sampler qui pratique le morphing de samples à base de soundfonts) et l’anecdotique Plucked strings.
Côté rythmique, vous disposez de la XR909 qui comme son nom l’indique, imite la classique TR909 Roland, de l’excellent DrumRack (il utilisent des sons .wav ou des kits au format LM4 comme matière sonore et gère quatre sorties séparées), ainsi que du fabuleux Tomcat, petit synthé percussif monotimbral qui officie dans le même registre que le Waldorf Attack,-excellent pour créer des kicks bien gras ou les « bleeps » les plus ésotériques.
Les deux derniers « générateurs » sont en fait le midi out qui permet de piloter tout appareil midi externe, et, grande nouveauté de la version 5, l’Audiotrack qui permet désormais d’enregistrer (et d’éditer de façon basique) de l’audio en multipiste depuis les entrées d’une carte ASIO : une fonction que beaucoup d’utilisateurs d’un logiciel concurrent attendent désespérément…
Les 35 effets fournis couvrent la plupart des besoin avec les incontournables reverb, compresseur, delay etc. ou des traitements plus exotiques comme le Lofi/ noise. Synapse offre en bonus un excellent vocoder au format DX pouvant être utilisé en temps réel.
Malgré leur bonne qualité, ces effets seront avantageusement complétés par leur confrères DX et VST (Nouveauté de la version 5.2, le support des plugs VST générant du MIDI comme le step sequencer Stepchild par exemple). Le mode Rewire2 (maître et esclave)vous permettra les combinaisons les plus ambitieuses avec pourquoi pas Reason ou Ableton Live en synchro totale avec Orion, ou Orion utilisé en simple instrument dans Cubase, Sonar etc. -attention configuration musclée requise!
L’essentiel
Le grand avantage d’Orion sur la concurrence (et particulièrement Reason) c’est son énorme ouverture sur le monde extérieur : VST, DXi, Rewire, il intègre tout les standards du marché ce qui lui permet de combler facilement ses lacunes par simple ajout d’un des nombreux instruments ou plug-ins disponibles dans ces formats. (On trouve d’ailleurs d’excellent freeware). Imaginez par exemple la puissance de synthèse d’un Reaktor marié à la simplicité du séquenceur d’Orion…
Toutefois, les modules fournis permettent déjà d’aller assez loin dans la création sonore et le rapport possibilités/qualité/prix est idéal pour le musicien désargenté, mais exigeant. Une fois la philosophie « pattern » adoptée, Orion s’avère un outil très puissant, intuitif, facile à utiliser et il se positionne comme l’un des meilleurs de sa catégorie.
Depuis la version 5 et l’apparition de l’enregistrement audio, il prend encore de l’envergure et rejoint FL studio dans le peloton de tête. Son évolution étant assez rapide, on ne peut qu’attendre le meilleur pour les prochaines versions, d’autant que son développeur Richard Hoffmann est très à l’écoute de ses utilisateurs…
[+]Le prix
[+]La facilité d’emploi
[+]La qualité et la quantité des instruments et effets fournis
[+]La compatibilité VST/DXI/Rewire
[+]L’enregistrement audio
[+]Les possibilités de mixage très puissantes
[+]L’interface complètement skinable
[-]La playlist/mode Song perfectible
[-]Un manque de fonctions d’édition pour les pistes audio
[-]Pas de scrolling dans la playlist
[-]Des lacunes dans l’automation en mode song