Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
< Tous les avis Pioneer Toraiz SP-16
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Pioneer Toraiz SP-16
Photos
1/810
Pioneer Toraiz SP-16

Séquenceur Sampleur de la marque Pioneer

Prix public : 1 599 € TTC
8/10
revega revega

« Sampleur et sans reproche. »

Publié le 03/08/25 à 17:21
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Tout public
Suite à de multiples tests sur mon SP16 j'ai décidé de ré-écrire mon avis et de rendre justice à cet appareil car ma première approche ne c'était pas avérée très judicieuse (erreur d'appréciation du filtre par une mauvaise gestion des sorties séparées).

Dans l’histoire de la musique le sampleur a eu une place un peu à part et, il faut le reconnaitre, en dent de scie. Il faut simplement remonter à 1979, voir début 80, pour trouver le premier échantillonneur ‘grand publique’ (c’est relatif) au travers de CMI Fairlight. Véritable machine de guerre qui engendra une véritable révolution chez tous les artistes l’ayant approché (Kates Bush, Peter Gabriel, Jean Michel Jarre comme d’hab, Vince Clark qui en avait plusieurs, Giorgio Moroder voir les doux frappadingues anglais de Coil sur leurs premiers disques). L’appareil coutait une fortune (entre 12000 et 20000£ selon les versions) mais donna naissance à toute une flopée d’enfants inspirés et inspirants (E-mu Emulator, Ensoniq EPS/ASR10) et toute la gamme de Akai MPC (merci Roger Linn) inspiré du SP1200 de EMU. Courant 90 ce sont des ribambelles de produits dérivés et intégrés aux 'workstation' qui embarquaient la fonction 'sample' dans des machines complexes et taillées pour la prod.
Pas la peine de faire la liste de tout ce que cet instrument incroyable à engendré comme tube ou aidé certains genres musicaux (Rap, Breakbeat, Musique concrète, Electro, Techno etc etc) depuis plus de 40 ans, sans parler de sa mutation naturelles sur tous les DAW’s d’aujourd’hui. Avec l’apparition des ordinateurs le sampling n’est plus une exception et son utilisation a aussi beaucoup changé sur bien des points.
Alors oui dans mon histoire j'en ai croisé des sampleurs et j'avoue que peu on retenu mon attention. Du Akai S3000, à l'Ensoniq ASR10 en passant par le Roland W30 puis par le Korg Microsampler (machien à échantillon pour le live) puis en retournant par le Prophet 2000 (dont j'adorai les filtres) j'ai fini par le SP16 qui, j'avoue remporte la palme.
La question qui demeure c’est: Quel intérêt a t’on de vouloir aujourd’hui un sampleur hardware?
La réponse est simple. Avoir un outil autre que l’ordinateur , donc nomade, pour générer des idées, piquer des trucs de ci de là, assembler, casser, refaire, effacer, scotcher, adapter.. et puis surtout doper le son de base d’un élément, le transformer et lui donner une teinte plus agréable (ou non). Faut reconnaitre, ça change tout!
Alors sur ce point Pioneer, pas en reste des équipements DJ, sortait le Toraiz sp16, un sampleur à la 'MPC' mais plus restreint et surtout plus facile d’accès ('DJ style' quoi).
Très belle machine en métal et très bien finie tant au niveau de l’écran, des potards (eux aussi métalliques) que des pads de qualité. Bel éclairage pas fatiguant et un écran de très bonne facture. Les dimensions sont cohérentes, on est devant un appareil bien dessiné. Là dessus rien à dire c’est très bien fait on est sur du 5 étoiles. Le prix en sorti piquait les yeux, dans les 1300€ mais encore une fois, la qualité se paie et quand on l'a devant soi on comprend vite.
La prise en main ne requière pas un doctorat en physique quantique mais demande un peu d’exercice pour s’y retrouver. Une fois que l’on tient la méthode tout va assez vite. On enregistre, on assigne, on filtre (de différentes manières) on compresse, on déforme le son ou on le bourre d’effets. Ce qui m’a déstabilisé c’est l’édition du sample en tant que tel. Si l'on veut le découper il faut passer par une enveloppe pas forcément intuitive mais ça marche assez bien tout de même. Ensuite on mémorise et on sauvegarde sans problème avec une mémoire interne de 8G0, certes un peu courte mais la connexion USB est super simple pour un back-up ou la gestion des samples. Le reproche d'ailleurs tient au fait que l'on ne peut effacer les 'échantillons' que de cette façon, pour ma part ce n'est pas gênant mais c'est une contrainte à signaler.
Question limitation sur un projet on a aussi 64 pas maximum, 16 instruments (en même temps ça sert à rien d'en mettre des caisses) et des effets comme la reverb, la compression, le delay,… limitée à 2 par sample. Mais j’avoue que ça me convient assez donc rien à reprocher.
Le filtre embarqué du Prophet 6 est un argument assez marketing mais, ça match très fort et c'est ce qui distingue le SP16 d’un quelconque sampler actuel. Un échantillon lambda ressort gonflé à bloc et l'engin bonifie le son de manière assez spectaculaire. Sur les percussions c'est assez parlant et sur des ‘phrases’ plus complexes aussi. Certains parlent d'un rejeton de l'ASR10 de Ensoniq ce qui est possible tant au niveau de la chaleur que de l'expressivité, pour le reste je ne saurai dire, mon ASR10 a été revendu il y a une paye. Comparaison n’étant pas raison on retrouve néanmoins cette sensation de ‘punch’ souvent bien absente dans des appareils concurrents.
Les 8 sorties séparées vous permettront d'aérer les 16 lignes de samples et ça le fait plutôt pas mal car en sortie unique (LR) vous allez assez vite saturer l'ensemble si vous bourrez les tracks comme un dingue (ce qui peut paraitre normal mais je me suis fait avoir bêtement).
Et puis pour finir le séquenceur permet de donner une hauteur différente à chaque ‘note’ (64 max) donc, donner une lecture de motifs variés et variables à vos patterns et ça ça le fait bien.
En bref (je résumes sinon y'en a pour la journée) le SP16 est une engin unique, très attachant, très bien construit, (dont le Verselab de Roland c’est carrément bien/trop inspiré) élégant et au rendu énorme. Certains aficionados du sample le trouveront limité ce qui n’est pas faux, donc l’alternative aux dernières MPC sera bienvenue.
En un mot ENJOY!