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« Un chef-d'œuvre d'ingénierie »

Publié le 01/05/23 à 16:37
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Tout public
Oui, pour moi, le VOX Valvetronix ToneLab est un chef-d'œuvre d'ingénierie. Et contrairement à certaines critiques du produit sur ce fil, je recommande clairement la lecture du mode d'emploi, et ce pour deux raisons :

- D'abord, parce que même si l'ergonomie du ToneLab est bonne voire presque intuitive, je ne vois pas l'intérêt de se contenter de "un" ou "deux" quand la machine offre "dix". Et y accéder est assez simple. Il suffit de lire pour comprendre le concept général et certains réglages conventionnels. Cela permet une bien meilleure utilisation et bien plus de plaisir à l'usage.

- Ensuite, parce que le mode d'emploi est écrit par de vrais passionnés de la guitare, du son, des chaînes d'amplification et des composants techniques qui ont créé le son classique. Si, comme moi, vous avez un peu le "GAS" (Gear Addiction - ou Acquisition - Syndrome), vous trouverez là de quoi consolider vos connaissances et votre approche de l'amplification. Et si, en outre, vous avez un peu de doigté, vous pourrez vous approcher encore plus de vos guitaristes favoris.

De base, il s'agit d'un appareil qui permet de modéliser 16+ amplificateurs de guitare avec ou sans Haut-parleur (Cabinet). Pourquoi 16+? Simplement parce que certaines configurations AMP & CABINET vous rapprochent d'autres amplificateurs que ceux listés. Le plus bel exemple c'est le Black 2x12 (Fender Twin Reverb) qui, associé à un Cabinet 2x10, se rapproche du Fender Vibrolux. Et il y en a d'autres. Pourquoi sans Haut-parleur? Simplement parce que vous pouvez vous connecter à un système d'amplification qui aurait son propre Cabinet et donc sa propre expression. J'imagine que les meilleures simulations seront obtenues sur consoles et moniteurs ou Power Cabinet. On peut jouer en "live" via le PA (line output). Cela aura du sens. Si on veut utiliser un ampli bien réel, on peut bypasser son préampli et jouer sans modéliser le Cabinet.

J'ai toujours joué sur Jazz Chorus. Quand on est jeune, on achète ce qui se présente dans le magasin de seconde main que l'on fréquente. J'aime bien cet ampli. Et avec des pédales je n'ai jamais été vraiment limité. Mais après avoir touché au son plus rond des lampes, on a envie d'y avoir accès. Or tous les amplis classiques simulés sont des monstres historiques et sont donc très onéreux. Pouvoir s'en approcher pour 150€ (le prix de mon ToneLab sur Reverb.com) + 40€ transport, c'est un cadeau.

Pour tirer le meilleur du ToneLab, il faut bien comprendre le fonctionnement des trois potentiomètres de puissance (Gain, VR Gain, et CH Volume). Pour faire simple, Gain c'est le préampli, VR (Valve Reactor) c'est l'ampli de puissance (le Master), et CH (Channel) c'est en fait le volume général résultant de la simulation d'un atténuateur de puissance placé entre l'ampli et les HP. Si l'ampli d'origine (vintage) n'a pas de Master (Vox ACs, Marshal (UK blues or 68P), Fender Twin (Black 2x12 or Tweeds), alors Gain fonctionne comme le volume de l'ampli et VR est idéalement placé au Max. L'intelligence du ToneLab est de nous donner accès à deux formes de saturation : celle du préampli et celle de l'ampli de puissance libéré. Le CH permet alors d'en profiter à bas volume.

Les ingénieurs ont également voulu faire correspondre l'égalisation (Bass, Middle, Treble) à ce qui existe sur les amplis d'origine. Néanmoins, si le potard n'existe pas, ils lui donnent la valeur neutre à midi sur le ToneLab et en permettent l'usage (un petit plus). Pour Presence, la valeur neutre est à OFF. Mais attention, c'est là qu'il faut lire les conventions de réglage car pour certains amplis (AC15, AC15TB, AC30, AC30TB, Tweed 1x12) les égalisations sont vraiment très spécifiques et Presence est utilisé pour simuler ces réglages spécifiques (ex: Top Cut).

Que peut-on dire de la qualité des simulations? Pour vraiment le savoir, il faudrait faire des comparaisons avec les vrais amplis à haut volume. En effet, tout le monde s'accorde sur le fait que les amplis à lampe qui ont fait l'histoire du Blues et du Rock étaient poussés fort sinon à fond. On connaît l'histoire de "Shine on..." de Pink Floyd où la guitare était enregistrée dans un studio à part tant le volume était élevé. On connaît aussi le maximum overdrive d'AC/DC (Marshall Plexi poussé très fort sinon à fond). Il faudrait avoir accès à tous ces amplis et mettre en place un vrai protocole expérimental (idéalement à l'aveugle). Moi, je me suis contenté de deux critères : 1/ comment mon son s'intègre dans un enregistrement et 2/ comment mon son se compare à une simulation plus moderne.

N'oublions pas que la Guitare s'intègre dans un ensemble (le mix). Peut-être qu'être trop pointilleux ne sert pas la cause. C'est même peut-être vain. Pour évaluer ma capacité à m'intégrer dans un enregistrement, je recherche des infos sur l'enregistrement puis je tente. Franchement, que du bonheur. Par exemple :

- Dire Straits, Communiqué, "Once upon a time...", single coil, neck, Black Face 2x12, Gain 40%+, fingers.
- AC/DC, Power Age, "Sin City", Humbucker, bridge, UK 68P (Marshall Plexi) ou peut-être UK Blues, Gain Max, Hard pick.
- Queen, "Queen II, all album, Single coil (debatable), bridge, Vox AC30, Gain 65%, Treble booster du ToneLab, 0.01€ coin.

Pour comparer à une simulation plus moderne, j'ai utilisé le Quad Cortex de Neural DSP. Au premier abord, le ToneLab semblait plus "filtré" que le Quad Cortex qui donne une impression plus ouverte en fréquences. Je me suis alors demandé ce qui pouvait expliquer cela. Je me suis rendu compte que le réglage de la "Présence" joue un rôle non négligeable. Mais sur la base d'autres analyses, il semblerait que ce soit surtout la modélisation des Cabinets par les réponses impulsionnelles (IR) qui ait beaucoup progressé depuis la conception du ToneLab. Mais le puriste pourra aussi choisir de bypasser la simulation de Cabinet (position Off) et de placer un hôte matériel d'IR en fin de chaîne (type Mooer Rada, Torpedo, Cab Box...).

Pour ce qui est des effets ajoutés, attention à les utiliser comme recommandé et à lire l'usage des réglages pour chaque effet. Ce qui est écrit sur le boitier est une simplification. Par exemple, la simulation de guitare acoustique sera plus efficace à partir d'un micro manche Single Coil. Après, chacun ses goûts. Moi je n'ai pas de déception. C'est pareil, on simule des pédales historiques comme la Tube Screamer (Tube OD), la RAT (Fat OD) ou la Big Muff (Fuzz). Je suis content de les avoir. Je trouve que les effets de modulation, de delay, et les reverb sont sympas. Attention tout de même au fait que quand on utilise le ToneLab en manuel, il revient aux dernières positions enregistrées en manuel. Si les potards ont été tournés entre-temps, il est possible que vous ne sonniez pas comme ce que vous voyez. Un petit contrôle et tout rentre dans l'ordre.

Une critique précédente regrette que les effets dits "PEDAL" ne puissent pas se combiner. C'est vrai que l'on ne peut pas mettre un compresseur (COMP) et un Treble Booster en même temps par exemple. Il y a peut-être une raison technique à cela. Mais vu le prix du ToneLab qui est moins cher qu'un ampli, rien n'empêche d'utiliser des autres pédales en amont. Moi j'utilise le ToneLab dans la boucle Send/Return de mon Roland GP-8. Cela me permet d'utiliser une Boss CS2 en amont d'un Treble Booster, ou bien une DS1 en amont d'un Twin Reverb ou d'un Mesa (RECTO), façon Cobain... Le ToneLab gère le Midi. ainsi, le ToneLab peut lancer les changement de Patch du GP-8 (Program Change) et même lancer un message "Contrôle Change" sur le CC16 pour utiliser le paramètre d'expression du GP-8 avec une pédale du pédalier du ToneLab (VC-12 par exemple). Comme le GP-8 dispose aussi de contrôles ON/OFF externes, un changement de patch du ToneLab peut conduire à un changement de Patch du GP-8 et en conséquence à l'allumage d'une fonction externe comme par exemple l'effet de Chorus sur mon ampli Jazz Chorus. Je trouve cela très complet.

En bref, je suis assez séduit par le ToneLab. Le gros avantage est de pouvoir jouer un peu de tout, sur tous les amplis, avec une configuration unique, et à bas volume. C'est le Top à la maison. Pour la qualité du son, n'oublions pas de tenir compte de l'amont (Guitare et micros) et de l'aval (amplification). Tout joue et les différences sont remarquables. Alors c'est du vintage... mais moi aussi...

2023/05/12 : Pour la puissance, j'ai testé le Tonelab en stéréo sur mes deux Jazz Chorus 50. Pas de souci. Cela sonne!

2025/08/03 : Ma redécouverte du Vox ToneLab (et pourquoi je le garde). En réfléchissant à une transition vers une solution full simulateur moderne (Helix Rack + Power Cabs FRFR), j’ai pris le temps de reconsidérer mes rigs. Mon pédalboard, clairement, garde tout son sens dans une approche organique avec mes Jazz Chorus — inutile de le "numériser". Mais alors, quelle place pour mon rack avec le GP8 et le Vox ToneLab (ma Black Box), entre vintage et modernité ?

En réalité, cette Black Box, je l’aime. Et au-delà de l’attachement affectif, elle mérite un vrai respect pour son ingéniosité. Le ToneLab en particulier incarne un moment-clé de l’histoire des simulateurs, à mi-chemin entre l’analogique pur et la modélisation actuelle.

Après l’ère analogique (avant 1995) et les premiers modélisateurs digitaux (Line 6 AxSys, POD 1.0), Vox lance entre 2001 et 2003 son innovation hybride : le Valve Reactor. L’idée ? Intégrer une vraie lampe 12AX7 dans un circuit basse tension, ajouter une charge fictive et simuler le comportement d’un étage de puissance. Résultat : du sag, de la compression naturelle, de la chaleur à bas volume, et une dynamique réaliste qu’aucune IR ne savait reproduire à l’époque.

Entre 2008 et aujourd’hui, les simulateurs pro (Fractal, Kemper, Helix…) ont pris le relais avec une précision redoutable, notamment grâce aux IRs. Mais en termes de feeling et de jouabilité, le ToneLab reste un bijou à bas volume. Ce n’est donc pas un hasard si l’on observe, depuis 2020, une résurgence des approches hybrides et un regain de respect pour ces solutions intermédiaires. Ce qui rend le ToneLab unique:

- Innovation hybride : un vrai tube là où ça compte (ressenti, réponse) + modélisation pour la variété sonore.

- Réponse d’ampli crédible : push-pull, compression, dynamique — une sensation naturelle que beaucoup cherchent encore.

- Design malin : basse tension, fiable, abordable, sans transformateur lourd ni lampes de puissance brûlantes.

- Flexibilité : sortie casque, ligne, ou vers ampli — toujours avec la sensation d’un vrai étage de puissance.

Aujourd’hui encore, on entend :

« Il sonne juste sous les doigts. »
« Je joue mieux avec. »
« Sa chaleur est réelle — pas juste un bon EQ. »

Le ToneLab n’est peut-être pas le plus puissant ni le plus complexe aujourd’hui, mais il reste l’un des plus musicaux à jouer. Et tant que mon GP8 et mon ToneLab fonctionnent, ma Black Box a toute sa place — pour explorer, composer, ou simplement me faire plaisir.

2025/08/04 : La neutralité des Jazz Chorus me rassurait quant à l’idée d’y faire entrer des sons d’ampli simulés (DSP) avec leur Cab Sim (IRs). Pourtant, en théorie, ce n’est pas recommandé. En effet, une IR reproduit la réponse d’un ensemble composé d’un haut-parleur, d’un baffle et d’un ou plusieurs micros placés devant — autrement dit, un son déjà filtré. L’injecter ensuite dans un combo revient à superposer deux filtrages successifs, ce qui éloigne du rendu “dans la face” et du ressenti naturel que l’on recherche en jouant sur un véritable ampli. J’ai donc renoncé à utiliser la simulation de cab du ToneLab lorsque je joue sur mes Jazz Chorus (JC22 ou JC50). Ce choix n’est pas lié à une limitation des amplis qui acceptent tout, mais vise à préserver leur dynamique — et cela vaut pour tous les combos.

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