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coyote14
Publié le 24/03/08 à 11:52
Il s'agit du même moteur sonore que le G2 engine / G2 clavier, avec l'extension DSP incluse d'emblée, alors qu'elle n'est qu'en option sur les 2 premiers modèles.
Je vous invite donc à consulter l'avis que j'avais déposé sur le G2 engine ici:
avis G2 engine ( https://fr.audiofanzine.com/produits/avis/index%2Cidproduit%2C19210%2Cmao%2Cclavia_nord_modular_g2_engine.html )
Comme j'ai absolument adoré les sons qui sortent de cet engin, j'ai toujours eu dans l'idée de me choper un G2 ou un G2X le jour où une bonne occasion pointrait le bout de son nez et...C'est chose faite, avec un G2X.
Le G2X a donc un clavier 5 octaves. Comme toujours, c'est une affaire de goût: en ce qui me concerne, je trouve le toucher un peu trop léger (le clavier du G2X est présenté comme étant semi-lesté, j'ai pas trop compris ce qui était semi-lesté), et il est un chouillas bruyant, mais rien de grave. Il est muni d'un aftertouch qui répond bien et est progressif. J'ai acheté un G2X surtout parce que les 3 octaves du G2 me gênaient un peu. Ensuite parce le G2X contient l'extension DSP d'origine, à mon sens toujours aussi indispensable.
Pour le reste, ce modèle arbore le traditionnel pitch stick en bois (façon "pince à linge" ) et 3 molettes de modulation, alors que le G2 n'en a qu'une.
L'entrée micro XLR se trouve sur le dessus de l'instrument, ce qui est plus malin que sur le G2 où elle est à l'arrière. Le micro col de cygne est fourni avec le G2X et semble en option sur le G2. Sa qualité est bonne, mais on regrettera qu'il n'y ait pas d'alimentation phantom sur le clavier pour pouvoir utiliser un micro statique (après tout, pourquoi pas, un V-synth XT le permet bien!). J'ai relevé une idiotie (enfin, à mon avis): quand une paire de jacks est branchée dans les entrées 1 et 2 à l'arrière, la prise micro en façade est désactivée! Ce qui est idiot, ce n'est pas que ces entrées soient exclusives, ça, on peut le comprendre. Mais ce qui est idiot, c'est que ce ne soit pas la prise micro qui ait la priorité! On branche / débranche plus souvent et facilement un micro col de cygne qu'une paire de jacks à l'arrière d'un instrument! Enfin, comme il y a des entrées 3&4, on contourne le problème, mais je trouve cela illogique.
De façon générale, l'instrument se présente de façon robuste, dans un chassis en acier. Les molettes de modulation imitation "pierre" (une sorte de matériau fritté) sont munies d'une led verte qui en détermine le positionnement: c'est joli, mais c'est surtout très utile, car cela permet instantanément de relever dans quelle position se trouve quelle molette.
A noter que le G2X dispose, comme toute la fratrie, de fonctionnalités MIDI étendues. Cela en fait un excellent contrôleur MIDI pour d'autres instruments externes, et certains patches téléchargeables sur le net sont exlusivement destinés à contrôler tel ou tel synthé. Si on rajoute à cela la possibilité de splitter le clavier, d'afficher sur l'écran le nom du paramètre contrôlé et d'envoyer tout cela sur 4 canaux MIDI, vous voici avec un clavier qui fait bien plus que la plupart des contrôleurs MIDI d'entrée de gamme! Du coup, je revends mon X-board 61, plus d'utilité! Si le G2X avait proposé des sliders en plus, on aurait été comblés!
Côté informatique, notez que l'éditeur fonctionne sur Mac et PC, à l'exception de Vista: il n'y a pour le moment pas de pilote USB ni d'éditeur pour Vista. Mais Clavia a officiellement annoncé sur son site qu'un pilote et un éditeur était en chantier, nous voilà soulagés et rassurés sur la pérennité du concept.
UTILISATION
C'est un bonheur, ce synthétiseur est toujours une référence. L'ergonomie est réussie. Les 8 potentiomètres sans fin sont cerclés de diode électroluminescentes. La trouvaille, c'est que des diodes ne sont pas fixes: leur position reflète la valeur de ce qui est inscrit sur l'écran LCD situé juste au dessus. Par exemple, s'il s'agit d'un filtre et que la fréquence de ce filtre est modifiée depuis l'éditeur ou depuis tout autre commande, les diodes bougent en fonction de la commande. Mais Clavia a fait le choix, dans certains cas, de ne pas refléter les mouvements d'un paramètre: par exemple, si ce même filtre est actionné par un LFO, les diodes resteront immobiles, même si le son, lui, varie: Clavia explique dans le manuel que c'est fait volontairement, pour ne pas avoir un "arbre de noël" sur certains patches qui utilisent de nombreuses modulations: un bon compromis.
Juste en-dessous des potentiomètre se trouve une petit diode. Elle reflète les valeurs On/off (tels les pas d'un séquenceur). Quand une séquence est lancée, si les pas sont affectés à la façade, ces diodes défilent comme les pas d'une groovebox. Enfin, un bouton se situe encore au-dessous, lui aussi muni d'une diode. Il sert à sélectionner toutes les valeurs d'un champs non-continu, telles que les 5 formes d'onde d'un LFO, par exemple. Un appui sur ce bouton se traduit par un changement de forme d'onde, lui-même reflété par les diodes qui cerclent les potentiomètres et dont la position saute d'un pas à l'autre de façon cyclique.
L'ergonomie est réussie dans le sens où l'on peut contrôler jusqu'à 120 valeurs depuis la façade. En effet, les écrans LCD permettent de contrôler 8 valeurs (2 par écran), mais nous avons une matrice de 5 lignes et 3 colonnes qui nous permet d'afficher 5x3=15 pages de paramètres. Multiplié par les 8 valeurs, cela fait 3x5x8 = 120 valeurs contrôlables depuis la façade. Les 5 lignes et 3 colonnes sont sélectionnables depuis d'autres boutons en façade situés à droite du panneau.
Clavia a arbitrairement affecté chaque ligne à une famille de paramètres, sérigraphiés sur la façade, mais ce n'est qu'indicatif et on peut tout à fait assigner n'importe quel couple potentiomètre/écran LCD à n'importe quel champs. Cette affectation se fait depuis l'éditeur, via un glissé / déposé de la fenêtre "parameter page" (qui reproduit la matrice 3x5) sur le paramètre que l'on veut assigner (faire la manip en sens inverse aurait été plus logique...). On peut librement déplacer l'assignation ultérieurement où l'on veut par un simple glisser/déposer.
Les group morph sont toujours de la partie. Je trouve que leur appellation "groupe morph" est un peu galvaudée. En fait, il ne s'agit que d'une puissante matrice de modulation qui assigne des paramètres d'un patch à l'une des 8 commandes physiques disponibles. La vraie trouvaille, c'est qu'on peut appliquer un grand nombre de paramètres à une seule commande; on peut aussi assigner un paramètre à plusieurs commandes distinctes (ex: un filtre peut réagir à la vélocité, mais aussi à la molette de modulation).
Imaginons qu'on choisisse de faire varier 10 paramètres importants avec la molette de modulation. Quand on va bouger l'amie molette (désolé, j'ai pas pu m'empêcher), nos 10 paramètres vont bouger en même temps, le son étant instantanément modifié (si le paramètre modifié est affecté à un LCD en façade, les diodes des potentiomètres sans fin reflètent le changement). C'est cette modulation puissante sur 10 paramètres en même temps qui est assimilé à un morphing entre 2 sons, et c'est vrai que les changements sont radicaux dans certains cas. Ce qui est bien vu, c'est que l'on peut définir totalement un groupe Morph depuis la façade de l'instrument. On peut définir les 3 paramètres d'un group morph: choix de la commande physique et du paramètre modifié, valeur de départ de la modulation, amplitude de la modulation et même le sens de la modulation! Avec un peu d'entraînement, ça va très vite, au moins autant que depuis l'éditeur, car les modifs sont reflétées par les diodes des encodeurs rotatifs (pour matérialiser l'amplitude, 2 diodes s'allument sur la couronne: le mini et le maxi! Il suffisait d'y penser.). Une excellente chose également est que les réglages d'un group Morph font partie intégrante d'une variation: chaque variation pourra avoir ses propres réglages Morph.
Toujours au chapitre des bonnes choses, des fonctions de copie d'une variation à l'autre, d'un patch à l'autre, un menu system qui permet d'accéder aux réglages globaux (du classique), et un pavé de 4 boutons qui permet de faire défiler les patches de plusieurs façons: par banque, par catégorie, par ordre alphabétique...Tout cela depuis la façade, c'est pas mal vu. Les valeurs sont affichés en grandeur physique (c'est le côté pro qu'on retrouve sur tous les synthés haut de gamme).
Par rapport à son petit frère le G2, on a la possibilité de spliter le clavier sur 4 zones au lieu de 2. Le clavier propose par défaut des points de split fixes qui sont F3, C4, F4 et C5, et qui sont reflétés par 4 diodes au-dessus du clavier: les performances splitées sont immédiatement reconnaissable à la diode allumée qui matérialise la séparation. On peut heureusement choisir n'importe quel point de split (choix accessible depuis l'éditeur comme depuis le clavier lui même via le menu system en mode performance), et des superpositions plus complexes sont faisables. Dans le cas de configurations de split complexes (et notamment si les points de partage ne correspondent pas aux diodes au dessus du clavier), lesdites diodes ne seront pas allumées, mais le split est bien effectif.
Enfin, les 4 patches d'un G2 sont sélectionnables depuis la façade: on peut non seulement les sélectionner, mais les éteindre / allumer pour allouer plus de polyphonie aux autres. Tout ceci est bien sûr immédiatement reflété par l'éditeur.
Je décerne l'oscar du "meilleur truc en terme d'utilisation" au...Pitch Stick en bois! Explication: sur tous les synthés, nous avons droit à une molette de pitch bend, qui est muni d'un ressort pour effectuer un rappel central. Ce ressort est souvent un peu mou et surtout, la molette à une zone "morte" au centre qui fait que rien n'est modifié quand on bouge la molette autour d'une petite zone centrale: on a généralement une discontinuité dans l'action du pitch bend. Je pense que les fabricants de synthé font cela pour éviter qu'un relâchement involontaire produise des artéfacts sur le paramètre contrôlé.
Ici, la molette est: ergonomique (fine avec une bonne prise en main, le doigt s'y loge pile-poil), et très résistante (très dure!!!). Ensuite, elle n'a pas cette zone morte qu'ont toutes les autres molettes habituelles. Du coup, on peut avoir une action très précise et fine en jouant avec! De légers vibratos, des accents subtils dans tous les sens, et une sensation physique très bonne!
Les 2 molettes supplémentaires du G2X sont les bienvenues, notamment pour une utilisation avec les groupes morph. Je regrette simplement que les programmes usine ayant été conçus manifestement pour le G2 qui n'a pas ces molettes, les patches où ces molettes sont programmées sont rares (en fait, je n'en ai pas vu). C'est bien sûr facile à corriger, mais c'est dommage que le travail de programmation n'ait pas été optimisé pour l'interface du G2X.
Un mot sur le manuel d'utilisation: celui-ci fait près de 300 pages, il est donc très complet. Il donne une idée (vertigineuse) des possibilités de l'appareil. Il est commun aux G2 engine / G2 et G2X, et traite de l'OS 1.2, les quelques modifications apportées par l'OS 1.4 n'y figurent donc pas. Il faut noter que le manuel est téléchargeable sur le site de Clavia, mais uniquement en anglais. Et là, les compléments de l'OS 1.4 sont téléchargeables. Mais pour ce qui est du manuel en Français livré avec la machine (très bien traduit), il n'est malheureusement pas téléchargeable et n'incluent pas le mises à jour. Quand j'ai vendu mon G2 Engine pour acheter un G2X sans manuel, j'ai bien pris soin de conserver la version papier française...
SONORITÉS
Comme je l'ai dit, c'est le même générateur sonore que G2 engine et G2 clavier, l'option DSP incluse d'origine. C'est un instrument toujours aussi enthousiasmant. Ce qu'on peut noter sur ce G2X, c'est que les encodeurs sont codés sur un nombre de bits suffisants pour ne pas avoir d'effet d'escalier. On notera aussi la bonne tenue de l'entrée micro qui est de bonne qualité (bonne dynamique, pas trop de bruit de fond), et dont le résultat dépendra bien sûr du micro qu'on y branche (et du câble, on ne le dira jamais assez!). Son niveau est ajustable en façade, et un petit vu-mètre à 3 led (fallait pas moins...) vient nous donner une indication sur le niveau d'entrée.
Je suis toujours stupéfait pas les qualités du moteur sonore. Les enveloppes sont rapides, les filtres sont tranchants (plutôt ciselés que fat), et la plage de fréquence est impressionnante: on peut vraiment explorer tout le spectre sonore et faire des allers et retours radicaux entre les abysses d'un sub bass et le son aérien et éthéré d'une nappe.
Le G2 a toujours ses 160 modules répartis en 16 catégories. Ce qui est fort avec un synthé modulaire, c'est que s'il n'existe pas de module pour faire ce qu'on veut, on y arrive toujours en les combinant entre eux. Quelques exemples: des formes d'onde LFO trop simples? 2 LFO différents, synchronisés en tempo qui commandent la même destination et le tour est joué. Pas de séquenceur de phrases? Placez autant de séquenceurs que souhaité dans un patch, voire plusieurs, et déclenchez celui que vous voulez avec la touche que vous lui aurez assigné, pour faire un remix en live depuis la façade. La pente du filtre ne va pas au delà de 24 dB par octave? Mettez deux filtres en série sur le même oscillateur. Le son n'est pas assez variable en fonction de la vélocité? Déclenchez un oscillateur différent selon la force de frappe. Etc, etc.
Bien sûr, il y a les modules faciles à utiliser et intuitifs (filtre, osc, LFO, entrées/sorties...) et il y a aussi les modules plus abstraits (bloc logiques, blocs switch, blocs level)...Mais c'est aussi ce qui fait le charme de l'instrument: la découverte de nouvelles possibilités, avec parfois des déceptions, mais rarement des limitations.
Là où je trouve l'instrument admirable, c'est le sentiment de totale liberté: il ne faut pas se sentir obligé de créer des choses très complexes! De très beaux sons, des basses qui bétonnent, des nappes aériennes...sont parfois le fait de patches archi-simples avec 6 ou 7 blocs!
Les filtres sont très réussis, certains reprennent la définition des Nord Lead, d'autres sont plus simples, mais on a aussi droit à de superbes filtres en peigne, des phasers redoutables, des filtres à formant qui balayent des voyelles de façon progressive (là, on peut vraiment parler de morphing!). Le vocodeur est bien réussi, mais je le mettrais un cran en-dessous de mon V-synth XT, une référence qui est plus colorée et vintage.
Le synthé est aussi très à l'aise sur tout ce qui est FM. Les groupes morph sont ici à la fête, car on peut vraiment rendre l'instrument expressif en modulant à peu près tout avec la vélocité, l'aftertouch...Expressivité totale! Dommage que le G2 ne puisse pas importer directement des fichiers sons DX/TX alors qu'il reproduit à la perfection leur architecture. Une banque entière traite d'ailleurs de ces sonorités. Un modèle de cordes pincés est intégré, il donne des résultats pas très réalistes, mais très vivants et surprenants. Par contre, pas d'autres modèles physiques à l'horizon (tubes, anches, plaques...). Ce type de sonorités est faisable, mais pas d'autres chemins plus classiques (FM, synthèse soustractive...). On arrive par exemple à faire de superbes cloches et des orgues magnifiques en synthèse additive. J'ai été supris par des sons Hammond, dont les tirettes sont activées par les encodeurs rotatifs et la leslie enclenchée par la molette de modulation progressivement. Ca vaut largement le mode KB3 d'un Kurzweil (sauf les effets KDFX qui sont magnifiques).
On a aussi affaire à un redoutable processeur audio: toute entrée audio peut être insérée à n'importe quel endroit de la chaîne audio: le signal entrant sera traité (et parfois maltraité!) par tous les blocs disponibles, mais il peut aussi servir de modulation! Une boucle peut contrôler un volume, une fréquence de filtre, la vitesse d'un LFO...No limit!
L'instrument est gourmand en ressources. L'extension DSP est tout sauf un luxe. Si un G2 sans extension suffit à traiter un signal audio externe car monophonique, ça se gâte sérieusement quand on veut faire une jolie nappe avec 3 oscillos. La polyphonie est amputée, et rapidement. La gestion de cette polyphonie est assez compliquée à comprendre. En fait, cela dépend de 2 indicateurs: le nombre de cycles CPU et la quantité de mémoire utilisée, tous deux exprimés en %.
Pour connaître la polyphonie disponible, voici comment cela se passe sur un patche en prenant 2 exemples: on prend le plus gros de 2 chiffres (CPU et Mémoire), par exemple 24%. La polyphonie disponible sera, sur un G2X avec 8 DSP de:
100 : 24 = 4,16, qu'on arrondit à l'entier inférieur (car un DSP utilisé même partiellement n'est plus disponible pour quoique ce soit d'autre!), c'est à dire 4, que l'on multiplie par 8 (nombre de DSP), ce qui fait 32 voix de polyphonie (on aurait eu 16 sur un G2 sans extension avec 4 DSP).
Prenons maintenant le cas où le plus gros des 2 chiffres est 26% (et non plus 24).
100: 26 = 3,84, qu'on arrondit à l'entier inférieur, c'est à dire 3, que l'on multiplie par 8 (nombre de DSP), ce qui fait 24 voix de polyphonie. (on aurait eu 12 sur un G2 sans extension)
Conclusion: quand on confectionne ses patches, il y a des % clés qui sont 100, 50, 33.3 , 25, 20, etc... Passer d'un % inférieur à supérieur, et le nombre de voix de polyphonie se trouvera tout de suite amputé, et de beaucoup.
Si on utilise la zone effets (nommé FX), elle s'accapare un DSP à elle seule. Et si on a 4 patches activés en même temps, on divise encore les ressources! Voilà pourquoi il faudra veiller à ce tout instrument n'ayant pas strictement besoin d'être polyphonique ne le soit pas, veiller à ne pas utiliser des modules trop gourmands (les différents oscillateurs ont des consommations très variables!).
La conclusion, c'est que cette extension est indispensable dans le cadre d'une utilisation multitimbrale. Le nombre de voix maximale restera quoiqu'il arrive de 32 voix, qu'il n'est possible d'atteindre qu'avec des patches ultra-simples.
AVIS GLOBAL
J'aime toujours beaucoup:
- les sonorités magnifiques, à la fois inimitables et illimitées. Un G2 ne sait pas tout faire, mais il n'a pas vraiment de limites.
- L'étendue du spectre sonore, la qualité audio, tout simplement.
- L'impression de liberté totale dans la création: on peut rester simple si on le veut.
- le nombre de sons disponibles et gratuits sur le net (le forum Electro-music.com).
- Les filtres et tous les traitements audio.
- le côté processeur audio.
- les fonctionnalités MIDI qui en font un très bon contrôleur pour d'autres instruments ou VSTi.
- la qualité de fabrication, très bonne, les détails jolis et utiles (led sur les molettes, etc.), la haute définition des potentiomètres sans effet d'escalier perceptible.
- les astuces pour faire plein de choses sans l'éditeur (édition des groupes morph, etc.)
- Le pitch stick très expressif et facile à utiliser.
- La visualisation des paramètres (écrans LCD, encodeurs sans fin cerclés de diodes, principe hérité du NL3).
- La latence imperceptible, même quand on change de variation, la fluidité de l'éditeur qui peut éditer jusqu'à 4 G2 sur une seule fenêtre.
- Le côté pro du son et de l'interface (grandeurs physiques, etc.)
- Les contrôles physiques supplémentaires (2 molettes, clavier 5 octaves, points de split)
- La prise micro XLR avec préampli en façade.
- L'éditeur, relativement simple dans son interface.
- La qualité du manuel, un ouvrage massif et complet, très bien traduit.
- l'USB qui ne sert que pour éditer, gage de stabilité.
- L'engagement de Clavia de développer un Editeur et un pilote pour Vista, ce qui prolonge d'autant la durée de vie de l'appareil et éloigne la menace d'un PC dédié pour son édition.
J'aime un peu moins:
- Le clavier un peu mou
- Le fait que les entrées jacks 1&2 soient prioritaires sur l'entrée micro XLR.
- La complexité de certains modules plutôt informatiques que audio (les blocs logiques...)
- La nécessité absolue d'avoir un ordinateur pour exploiter à 100% la machine.
- Le temps de changement d'un patch, hyper court, mais quand même perceptible (petite coupure d'un 1/4 de seconde.)
- Toujours le même regret sur ces claviers haut de gamme: une petite sortie numérique n'aurait pas fait de mal. Rien de plus en connectivité que les modèles en-dessous.
- Le manuel en français n'est pas téléchargeable sur le site de Clavia.
Je vous invite donc à consulter l'avis que j'avais déposé sur le G2 engine ici:
avis G2 engine ( https://fr.audiofanzine.com/produits/avis/index%2Cidproduit%2C19210%2Cmao%2Cclavia_nord_modular_g2_engine.html )
Comme j'ai absolument adoré les sons qui sortent de cet engin, j'ai toujours eu dans l'idée de me choper un G2 ou un G2X le jour où une bonne occasion pointrait le bout de son nez et...C'est chose faite, avec un G2X.
Le G2X a donc un clavier 5 octaves. Comme toujours, c'est une affaire de goût: en ce qui me concerne, je trouve le toucher un peu trop léger (le clavier du G2X est présenté comme étant semi-lesté, j'ai pas trop compris ce qui était semi-lesté), et il est un chouillas bruyant, mais rien de grave. Il est muni d'un aftertouch qui répond bien et est progressif. J'ai acheté un G2X surtout parce que les 3 octaves du G2 me gênaient un peu. Ensuite parce le G2X contient l'extension DSP d'origine, à mon sens toujours aussi indispensable.
Pour le reste, ce modèle arbore le traditionnel pitch stick en bois (façon "pince à linge" ) et 3 molettes de modulation, alors que le G2 n'en a qu'une.
L'entrée micro XLR se trouve sur le dessus de l'instrument, ce qui est plus malin que sur le G2 où elle est à l'arrière. Le micro col de cygne est fourni avec le G2X et semble en option sur le G2. Sa qualité est bonne, mais on regrettera qu'il n'y ait pas d'alimentation phantom sur le clavier pour pouvoir utiliser un micro statique (après tout, pourquoi pas, un V-synth XT le permet bien!). J'ai relevé une idiotie (enfin, à mon avis): quand une paire de jacks est branchée dans les entrées 1 et 2 à l'arrière, la prise micro en façade est désactivée! Ce qui est idiot, ce n'est pas que ces entrées soient exclusives, ça, on peut le comprendre. Mais ce qui est idiot, c'est que ce ne soit pas la prise micro qui ait la priorité! On branche / débranche plus souvent et facilement un micro col de cygne qu'une paire de jacks à l'arrière d'un instrument! Enfin, comme il y a des entrées 3&4, on contourne le problème, mais je trouve cela illogique.
De façon générale, l'instrument se présente de façon robuste, dans un chassis en acier. Les molettes de modulation imitation "pierre" (une sorte de matériau fritté) sont munies d'une led verte qui en détermine le positionnement: c'est joli, mais c'est surtout très utile, car cela permet instantanément de relever dans quelle position se trouve quelle molette.
A noter que le G2X dispose, comme toute la fratrie, de fonctionnalités MIDI étendues. Cela en fait un excellent contrôleur MIDI pour d'autres instruments externes, et certains patches téléchargeables sur le net sont exlusivement destinés à contrôler tel ou tel synthé. Si on rajoute à cela la possibilité de splitter le clavier, d'afficher sur l'écran le nom du paramètre contrôlé et d'envoyer tout cela sur 4 canaux MIDI, vous voici avec un clavier qui fait bien plus que la plupart des contrôleurs MIDI d'entrée de gamme! Du coup, je revends mon X-board 61, plus d'utilité! Si le G2X avait proposé des sliders en plus, on aurait été comblés!
Côté informatique, notez que l'éditeur fonctionne sur Mac et PC, à l'exception de Vista: il n'y a pour le moment pas de pilote USB ni d'éditeur pour Vista. Mais Clavia a officiellement annoncé sur son site qu'un pilote et un éditeur était en chantier, nous voilà soulagés et rassurés sur la pérennité du concept.
UTILISATION
C'est un bonheur, ce synthétiseur est toujours une référence. L'ergonomie est réussie. Les 8 potentiomètres sans fin sont cerclés de diode électroluminescentes. La trouvaille, c'est que des diodes ne sont pas fixes: leur position reflète la valeur de ce qui est inscrit sur l'écran LCD situé juste au dessus. Par exemple, s'il s'agit d'un filtre et que la fréquence de ce filtre est modifiée depuis l'éditeur ou depuis tout autre commande, les diodes bougent en fonction de la commande. Mais Clavia a fait le choix, dans certains cas, de ne pas refléter les mouvements d'un paramètre: par exemple, si ce même filtre est actionné par un LFO, les diodes resteront immobiles, même si le son, lui, varie: Clavia explique dans le manuel que c'est fait volontairement, pour ne pas avoir un "arbre de noël" sur certains patches qui utilisent de nombreuses modulations: un bon compromis.
Juste en-dessous des potentiomètre se trouve une petit diode. Elle reflète les valeurs On/off (tels les pas d'un séquenceur). Quand une séquence est lancée, si les pas sont affectés à la façade, ces diodes défilent comme les pas d'une groovebox. Enfin, un bouton se situe encore au-dessous, lui aussi muni d'une diode. Il sert à sélectionner toutes les valeurs d'un champs non-continu, telles que les 5 formes d'onde d'un LFO, par exemple. Un appui sur ce bouton se traduit par un changement de forme d'onde, lui-même reflété par les diodes qui cerclent les potentiomètres et dont la position saute d'un pas à l'autre de façon cyclique.
L'ergonomie est réussie dans le sens où l'on peut contrôler jusqu'à 120 valeurs depuis la façade. En effet, les écrans LCD permettent de contrôler 8 valeurs (2 par écran), mais nous avons une matrice de 5 lignes et 3 colonnes qui nous permet d'afficher 5x3=15 pages de paramètres. Multiplié par les 8 valeurs, cela fait 3x5x8 = 120 valeurs contrôlables depuis la façade. Les 5 lignes et 3 colonnes sont sélectionnables depuis d'autres boutons en façade situés à droite du panneau.
Clavia a arbitrairement affecté chaque ligne à une famille de paramètres, sérigraphiés sur la façade, mais ce n'est qu'indicatif et on peut tout à fait assigner n'importe quel couple potentiomètre/écran LCD à n'importe quel champs. Cette affectation se fait depuis l'éditeur, via un glissé / déposé de la fenêtre "parameter page" (qui reproduit la matrice 3x5) sur le paramètre que l'on veut assigner (faire la manip en sens inverse aurait été plus logique...). On peut librement déplacer l'assignation ultérieurement où l'on veut par un simple glisser/déposer.
Les group morph sont toujours de la partie. Je trouve que leur appellation "groupe morph" est un peu galvaudée. En fait, il ne s'agit que d'une puissante matrice de modulation qui assigne des paramètres d'un patch à l'une des 8 commandes physiques disponibles. La vraie trouvaille, c'est qu'on peut appliquer un grand nombre de paramètres à une seule commande; on peut aussi assigner un paramètre à plusieurs commandes distinctes (ex: un filtre peut réagir à la vélocité, mais aussi à la molette de modulation).
Imaginons qu'on choisisse de faire varier 10 paramètres importants avec la molette de modulation. Quand on va bouger l'amie molette (désolé, j'ai pas pu m'empêcher), nos 10 paramètres vont bouger en même temps, le son étant instantanément modifié (si le paramètre modifié est affecté à un LCD en façade, les diodes des potentiomètres sans fin reflètent le changement). C'est cette modulation puissante sur 10 paramètres en même temps qui est assimilé à un morphing entre 2 sons, et c'est vrai que les changements sont radicaux dans certains cas. Ce qui est bien vu, c'est que l'on peut définir totalement un groupe Morph depuis la façade de l'instrument. On peut définir les 3 paramètres d'un group morph: choix de la commande physique et du paramètre modifié, valeur de départ de la modulation, amplitude de la modulation et même le sens de la modulation! Avec un peu d'entraînement, ça va très vite, au moins autant que depuis l'éditeur, car les modifs sont reflétées par les diodes des encodeurs rotatifs (pour matérialiser l'amplitude, 2 diodes s'allument sur la couronne: le mini et le maxi! Il suffisait d'y penser.). Une excellente chose également est que les réglages d'un group Morph font partie intégrante d'une variation: chaque variation pourra avoir ses propres réglages Morph.
Toujours au chapitre des bonnes choses, des fonctions de copie d'une variation à l'autre, d'un patch à l'autre, un menu system qui permet d'accéder aux réglages globaux (du classique), et un pavé de 4 boutons qui permet de faire défiler les patches de plusieurs façons: par banque, par catégorie, par ordre alphabétique...Tout cela depuis la façade, c'est pas mal vu. Les valeurs sont affichés en grandeur physique (c'est le côté pro qu'on retrouve sur tous les synthés haut de gamme).
Par rapport à son petit frère le G2, on a la possibilité de spliter le clavier sur 4 zones au lieu de 2. Le clavier propose par défaut des points de split fixes qui sont F3, C4, F4 et C5, et qui sont reflétés par 4 diodes au-dessus du clavier: les performances splitées sont immédiatement reconnaissable à la diode allumée qui matérialise la séparation. On peut heureusement choisir n'importe quel point de split (choix accessible depuis l'éditeur comme depuis le clavier lui même via le menu system en mode performance), et des superpositions plus complexes sont faisables. Dans le cas de configurations de split complexes (et notamment si les points de partage ne correspondent pas aux diodes au dessus du clavier), lesdites diodes ne seront pas allumées, mais le split est bien effectif.
Enfin, les 4 patches d'un G2 sont sélectionnables depuis la façade: on peut non seulement les sélectionner, mais les éteindre / allumer pour allouer plus de polyphonie aux autres. Tout ceci est bien sûr immédiatement reflété par l'éditeur.
Je décerne l'oscar du "meilleur truc en terme d'utilisation" au...Pitch Stick en bois! Explication: sur tous les synthés, nous avons droit à une molette de pitch bend, qui est muni d'un ressort pour effectuer un rappel central. Ce ressort est souvent un peu mou et surtout, la molette à une zone "morte" au centre qui fait que rien n'est modifié quand on bouge la molette autour d'une petite zone centrale: on a généralement une discontinuité dans l'action du pitch bend. Je pense que les fabricants de synthé font cela pour éviter qu'un relâchement involontaire produise des artéfacts sur le paramètre contrôlé.
Ici, la molette est: ergonomique (fine avec une bonne prise en main, le doigt s'y loge pile-poil), et très résistante (très dure!!!). Ensuite, elle n'a pas cette zone morte qu'ont toutes les autres molettes habituelles. Du coup, on peut avoir une action très précise et fine en jouant avec! De légers vibratos, des accents subtils dans tous les sens, et une sensation physique très bonne!
Les 2 molettes supplémentaires du G2X sont les bienvenues, notamment pour une utilisation avec les groupes morph. Je regrette simplement que les programmes usine ayant été conçus manifestement pour le G2 qui n'a pas ces molettes, les patches où ces molettes sont programmées sont rares (en fait, je n'en ai pas vu). C'est bien sûr facile à corriger, mais c'est dommage que le travail de programmation n'ait pas été optimisé pour l'interface du G2X.
Un mot sur le manuel d'utilisation: celui-ci fait près de 300 pages, il est donc très complet. Il donne une idée (vertigineuse) des possibilités de l'appareil. Il est commun aux G2 engine / G2 et G2X, et traite de l'OS 1.2, les quelques modifications apportées par l'OS 1.4 n'y figurent donc pas. Il faut noter que le manuel est téléchargeable sur le site de Clavia, mais uniquement en anglais. Et là, les compléments de l'OS 1.4 sont téléchargeables. Mais pour ce qui est du manuel en Français livré avec la machine (très bien traduit), il n'est malheureusement pas téléchargeable et n'incluent pas le mises à jour. Quand j'ai vendu mon G2 Engine pour acheter un G2X sans manuel, j'ai bien pris soin de conserver la version papier française...
SONORITÉS
Comme je l'ai dit, c'est le même générateur sonore que G2 engine et G2 clavier, l'option DSP incluse d'origine. C'est un instrument toujours aussi enthousiasmant. Ce qu'on peut noter sur ce G2X, c'est que les encodeurs sont codés sur un nombre de bits suffisants pour ne pas avoir d'effet d'escalier. On notera aussi la bonne tenue de l'entrée micro qui est de bonne qualité (bonne dynamique, pas trop de bruit de fond), et dont le résultat dépendra bien sûr du micro qu'on y branche (et du câble, on ne le dira jamais assez!). Son niveau est ajustable en façade, et un petit vu-mètre à 3 led (fallait pas moins...) vient nous donner une indication sur le niveau d'entrée.
Je suis toujours stupéfait pas les qualités du moteur sonore. Les enveloppes sont rapides, les filtres sont tranchants (plutôt ciselés que fat), et la plage de fréquence est impressionnante: on peut vraiment explorer tout le spectre sonore et faire des allers et retours radicaux entre les abysses d'un sub bass et le son aérien et éthéré d'une nappe.
Le G2 a toujours ses 160 modules répartis en 16 catégories. Ce qui est fort avec un synthé modulaire, c'est que s'il n'existe pas de module pour faire ce qu'on veut, on y arrive toujours en les combinant entre eux. Quelques exemples: des formes d'onde LFO trop simples? 2 LFO différents, synchronisés en tempo qui commandent la même destination et le tour est joué. Pas de séquenceur de phrases? Placez autant de séquenceurs que souhaité dans un patch, voire plusieurs, et déclenchez celui que vous voulez avec la touche que vous lui aurez assigné, pour faire un remix en live depuis la façade. La pente du filtre ne va pas au delà de 24 dB par octave? Mettez deux filtres en série sur le même oscillateur. Le son n'est pas assez variable en fonction de la vélocité? Déclenchez un oscillateur différent selon la force de frappe. Etc, etc.
Bien sûr, il y a les modules faciles à utiliser et intuitifs (filtre, osc, LFO, entrées/sorties...) et il y a aussi les modules plus abstraits (bloc logiques, blocs switch, blocs level)...Mais c'est aussi ce qui fait le charme de l'instrument: la découverte de nouvelles possibilités, avec parfois des déceptions, mais rarement des limitations.
Là où je trouve l'instrument admirable, c'est le sentiment de totale liberté: il ne faut pas se sentir obligé de créer des choses très complexes! De très beaux sons, des basses qui bétonnent, des nappes aériennes...sont parfois le fait de patches archi-simples avec 6 ou 7 blocs!
Les filtres sont très réussis, certains reprennent la définition des Nord Lead, d'autres sont plus simples, mais on a aussi droit à de superbes filtres en peigne, des phasers redoutables, des filtres à formant qui balayent des voyelles de façon progressive (là, on peut vraiment parler de morphing!). Le vocodeur est bien réussi, mais je le mettrais un cran en-dessous de mon V-synth XT, une référence qui est plus colorée et vintage.
Le synthé est aussi très à l'aise sur tout ce qui est FM. Les groupes morph sont ici à la fête, car on peut vraiment rendre l'instrument expressif en modulant à peu près tout avec la vélocité, l'aftertouch...Expressivité totale! Dommage que le G2 ne puisse pas importer directement des fichiers sons DX/TX alors qu'il reproduit à la perfection leur architecture. Une banque entière traite d'ailleurs de ces sonorités. Un modèle de cordes pincés est intégré, il donne des résultats pas très réalistes, mais très vivants et surprenants. Par contre, pas d'autres modèles physiques à l'horizon (tubes, anches, plaques...). Ce type de sonorités est faisable, mais pas d'autres chemins plus classiques (FM, synthèse soustractive...). On arrive par exemple à faire de superbes cloches et des orgues magnifiques en synthèse additive. J'ai été supris par des sons Hammond, dont les tirettes sont activées par les encodeurs rotatifs et la leslie enclenchée par la molette de modulation progressivement. Ca vaut largement le mode KB3 d'un Kurzweil (sauf les effets KDFX qui sont magnifiques).
On a aussi affaire à un redoutable processeur audio: toute entrée audio peut être insérée à n'importe quel endroit de la chaîne audio: le signal entrant sera traité (et parfois maltraité!) par tous les blocs disponibles, mais il peut aussi servir de modulation! Une boucle peut contrôler un volume, une fréquence de filtre, la vitesse d'un LFO...No limit!
L'instrument est gourmand en ressources. L'extension DSP est tout sauf un luxe. Si un G2 sans extension suffit à traiter un signal audio externe car monophonique, ça se gâte sérieusement quand on veut faire une jolie nappe avec 3 oscillos. La polyphonie est amputée, et rapidement. La gestion de cette polyphonie est assez compliquée à comprendre. En fait, cela dépend de 2 indicateurs: le nombre de cycles CPU et la quantité de mémoire utilisée, tous deux exprimés en %.
Pour connaître la polyphonie disponible, voici comment cela se passe sur un patche en prenant 2 exemples: on prend le plus gros de 2 chiffres (CPU et Mémoire), par exemple 24%. La polyphonie disponible sera, sur un G2X avec 8 DSP de:
100 : 24 = 4,16, qu'on arrondit à l'entier inférieur (car un DSP utilisé même partiellement n'est plus disponible pour quoique ce soit d'autre!), c'est à dire 4, que l'on multiplie par 8 (nombre de DSP), ce qui fait 32 voix de polyphonie (on aurait eu 16 sur un G2 sans extension avec 4 DSP).
Prenons maintenant le cas où le plus gros des 2 chiffres est 26% (et non plus 24).
100: 26 = 3,84, qu'on arrondit à l'entier inférieur, c'est à dire 3, que l'on multiplie par 8 (nombre de DSP), ce qui fait 24 voix de polyphonie. (on aurait eu 12 sur un G2 sans extension)
Conclusion: quand on confectionne ses patches, il y a des % clés qui sont 100, 50, 33.3 , 25, 20, etc... Passer d'un % inférieur à supérieur, et le nombre de voix de polyphonie se trouvera tout de suite amputé, et de beaucoup.
Si on utilise la zone effets (nommé FX), elle s'accapare un DSP à elle seule. Et si on a 4 patches activés en même temps, on divise encore les ressources! Voilà pourquoi il faudra veiller à ce tout instrument n'ayant pas strictement besoin d'être polyphonique ne le soit pas, veiller à ne pas utiliser des modules trop gourmands (les différents oscillateurs ont des consommations très variables!).
La conclusion, c'est que cette extension est indispensable dans le cadre d'une utilisation multitimbrale. Le nombre de voix maximale restera quoiqu'il arrive de 32 voix, qu'il n'est possible d'atteindre qu'avec des patches ultra-simples.
AVIS GLOBAL
J'aime toujours beaucoup:
- les sonorités magnifiques, à la fois inimitables et illimitées. Un G2 ne sait pas tout faire, mais il n'a pas vraiment de limites.
- L'étendue du spectre sonore, la qualité audio, tout simplement.
- L'impression de liberté totale dans la création: on peut rester simple si on le veut.
- le nombre de sons disponibles et gratuits sur le net (le forum Electro-music.com).
- Les filtres et tous les traitements audio.
- le côté processeur audio.
- les fonctionnalités MIDI qui en font un très bon contrôleur pour d'autres instruments ou VSTi.
- la qualité de fabrication, très bonne, les détails jolis et utiles (led sur les molettes, etc.), la haute définition des potentiomètres sans effet d'escalier perceptible.
- les astuces pour faire plein de choses sans l'éditeur (édition des groupes morph, etc.)
- Le pitch stick très expressif et facile à utiliser.
- La visualisation des paramètres (écrans LCD, encodeurs sans fin cerclés de diodes, principe hérité du NL3).
- La latence imperceptible, même quand on change de variation, la fluidité de l'éditeur qui peut éditer jusqu'à 4 G2 sur une seule fenêtre.
- Le côté pro du son et de l'interface (grandeurs physiques, etc.)
- Les contrôles physiques supplémentaires (2 molettes, clavier 5 octaves, points de split)
- La prise micro XLR avec préampli en façade.
- L'éditeur, relativement simple dans son interface.
- La qualité du manuel, un ouvrage massif et complet, très bien traduit.
- l'USB qui ne sert que pour éditer, gage de stabilité.
- L'engagement de Clavia de développer un Editeur et un pilote pour Vista, ce qui prolonge d'autant la durée de vie de l'appareil et éloigne la menace d'un PC dédié pour son édition.
J'aime un peu moins:
- Le clavier un peu mou
- Le fait que les entrées jacks 1&2 soient prioritaires sur l'entrée micro XLR.
- La complexité de certains modules plutôt informatiques que audio (les blocs logiques...)
- La nécessité absolue d'avoir un ordinateur pour exploiter à 100% la machine.
- Le temps de changement d'un patch, hyper court, mais quand même perceptible (petite coupure d'un 1/4 de seconde.)
- Toujours le même regret sur ces claviers haut de gamme: une petite sortie numérique n'aurait pas fait de mal. Rien de plus en connectivité que les modèles en-dessous.
- Le manuel en français n'est pas téléchargeable sur le site de Clavia.