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Zulaan
« L’œuvre au rouge »
Publié le 22/11/17 à 19:42
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Tout public
Voulant étoffer mon petit home studio avec un synthé destiné à la création facile et rapide de sons de qualité, petit à petit, mon choix s'est porté sur la couleur rouge de ce petit A1, qui me faisait du charme.
En dehors de mes nombreux VST, c'est mon premier VA hardware. Je ne suis donc pas en territoire totalement nouveau, mais le fait de pouvoir agir sur des commandes de manière physique est, comme je m'y attendais, une véritable aide à la création.
Étant allergique aux menus et aux sous-menus imbriqués sur mes workstations, et n’étant pas franchement patient, le sound design était jusqu'alors trop laborieux pour être exploité de manière sérieuse.
Quant aux VST, fussent-ils aussi agréablement programmés que les synthés d'Urs Heckmann ou de Rob Papen, la synthèse à la souris ne fait pas non plus partie de mes petits plaisirs solitaires.
Le Nord Lead A1 semblait donc réunir à mes yeux toutes les conditions pour faire pencher la balance de son côté : simplicité d’utilisation poussée à son paroxysme tout en conservant l’excellence sonore, le sérieux et la réputation d’une marque aussi renommée que Clavia. J'ai donc fini par le commander…
Et grand bien m’en a pris.
En déballant le clavier, ce qui saute aux yeux en premier, c'est l'incroyable qualité de construction. Le synthé est de petite taille et très léger, mais s'avère robuste et particulièrement bien fini. Tout semble solide et taillé pour durer dans le temps, ce qui est rassurant face à la tendance actuelle du marché qui vise le jetable. Bon, on n'en est pas encore là avec les synthés, mais quand je compare la qualité de finition du p’tit rouge face à ses collègues nippons qui s'accrochent à mes stands, comment dire, il n'y a pas photo...
La prise en main de l’instrument est immédiate. Jusqu'à ce jour je n'ai eu à regarder que deux fois la notice : une fois pour comprendre comment changer la protection d'écriture en mémoire sur off et la seconde pour vérifier que l'horloge pouvait bien se synchroniser sur une source externe. Du coup, quand je songe à mes soirées passées à l'époque à étudier laborieusement les notices de mes workstation, ça me laisse songeur...
L'ergonomie est facile à apprivoiser. Les commandes sont placées de manière logique et l'utilisation de la touche shift devient de manière rapide une habitude, puis s'oublie.
Le A1 ne possède pas de véritable écran. Il y a, en revanche, des petits afficheurs qui sont au nombre de trois. Le premier reflète les principales données relatives aux numéros de programmes ou de performances, il permet de suivre en temps réel les valeurs des commandes utilisées, ainsi que les quelques options système, midi, etc. Un autre concentre les infos sur la partie oscillateur et le dernier affiche les formes d’ondes utilisées.
Mais cette absence n'est pas un handicap. D'une part, on est en plein dans l'esprit vintage, propre aux anciennes machines, et le parti pris par Clavia est clair là-dessus: tout est immédiatement à portée de main, donc pas besoin d’affichage dédié. D'autres parts, le logiciel librarian permet un classement et une navigation aisée dans les sonorités, ce qui se montre à l’usage encore plus pratique qu’un petit écran intégré.
La seule utilité réelle d'un hypothétique écran aurait été l’affichage d'un comparatif des valeurs des commandes durant l’édition mais, du coup, ça aurait probablement incité le fabriquant à faire des sacrifices dans l'ergonomie générale en truffant le clavier de menus et de sous-menus, histoire de rentabiliser l’investissement. Donc, très peu pour moi, merci !
Si tout le reste respire la qualité et la solidité, le clavier, à contrario, ne m'inspire vraiment pas confiance. Je trouve le touché un peu mou et à des années lumières de mon vénérable M1, qui est ma référence pour ce genre de comparatif. De plus, j'ai vraiment l'impression qu'il est excessivement fragile. J'espère sincèrement qu'il ne s'agit là que d'une impression, autrement il y aurait une faute de parcours assez impardonnable pour Clavia, surtout dans cette moyenne de prix. Je verrai à l’usage.
L'absence d'aftertouch, en revanche, n'est en soi pas un réel problème. La molette et la pédale d'expression font tellement bien le job que cette absence est compensée et acceptable. Puis, vu l’impression de fragilité du clavier, ça me ferait peur d’exercer de la pression supplémentaire sur les touches.
Maintenant, compte tenu de la réputation des synthés de cette marque, je pense que je me suis lancé dans une paranoïa injustifiée.
L'utilisation du stick en bois est, pour celui qui n’a pas l’habitude de la marque rouge, quelque peu déconcertante. Je ne m'attendais pas à autant de résistance. Aujourd’hui, après du temps passé dessus, je le trouve particulièrement bien réglé et, finalement, taillé pour une utilisation créative, notamment pour les effets « manuels » de vibratos. Le stick est judicieusement positionné à proximité de la molette ainsi que des touches utilisées le plus fréquemment, qui se placent naturellement sous les doigts. Un excellent point pour l’étude ergonomique.
Le niveau sonore en sortie est très correct et le son, en dehors de quelques exceptions, est équilibré sur la totalité des presets.
Les sonorités sont d'une finesse et d'une beauté comme j'en ai rarement entendu jusqu'à présent.
En parcourant rapidement les quelques 350 programmes et les 150 performances livrés d'usine, on est devant un panel impressionnant de couleurs sonores. Comme l'écrivait Synthwalker dans son test, on est face à un caméléon, à l'aise dans tous les genres musicaux et je le confirme haut et fort : la bestiole génère des sonorités si variées et si riches que l'on a du mal à croire qu'il n'y a qu'un seul LFO sous le capot ou que la partie oscillateurs est bridée.
Mais à ce niveau-là, le A1 cache encore bien son jeu. C'est en programmant soi-même ses sonorités que se dévoile tout le potentiel de cette machine.
Très sincèrement, je suis bluffé. Même si au départ je redoutais un peu de n'avoir pas fait le bon choix, notamment face à un Nord Lead 4, qui lui est totalement débridé, à l'usage, tous les doutes se sont dissipés et tous les petits points négatifs que je décris au fil de ces paragraphes s’envolent, balayés d’un revers de main.
La simplification des commandes opérée par Clavia n'entrave finalement que très peu les possibilités de création. Les préréglages couvrent déjà une grande partie des combinaisons qu'utilisent spontanément les musiciens et l'architecture de la machine offre une telle palette sonore que l'on oublie vite cette limitation, pour se concentrer sur le son lui-même.
Ce qui m'a véritablement impressionné dans le rendu du A1 c'est la chaleur et la diversité que l'on peut obtenir dans les timbres. Ils sont organiques, presque vivants et très musicaux. D’une finesse remarquable, ils tiennent la route, tête haute, face à n'importe quel VST au registre comparable, et supplantent haut la main les sons que j'ai réussi à tirer de mes autres bécanes hardware.
Attention toutefois, comme je disais plus haut, rebuté par les menus, je fais un piètre programmeur et il est fort à parier qu'un FA-06, entre des mains expertes, puisse donner dans l'absolu des sons d'un autre monde. Mais en tous cas, pas avec moi...
Je reste un peu dubitatif quant à la fonction qui permet de faire muter de manière aléatoire, intégralement ou partiellement un son. C’est amusant deux minutes exactement, mais on se rend vite compte que les mutations finissent toujours en une bouillie sonore inaudible, pas même exploitable en catégorie FX. Je me suis amusé à tester cette fonctionnalité sur plusieurs types de sons et sur une durée relativement importante. Je n’ai guère tiré plus de cinq-six sonorités intéressantes et surtout exploitables, et ça sur un bon nombre d’essais. Je trouve donc dommage de consacrer deux touches à cette fonction qui ne sera dans la pratique, de toute façon, que très rarement utilisée. A mon sens, il y a encore du pain sur la planche pour les codeurs, les algorithmes ne sont pas tout à fait au point. Il s’agit juste d’un gadget.
En revanche, l’idée de la mémoire « Like » qui permet de stocker en mémoire volatile cinquante variantes d’un son est très utile durant la phase de programmation et c’est là une belle trouvaille de Clavia. C’est probablement la fonction dont je me sers le plus pendant mes expérimentations sonores.
Je tire mon chapeau pour la qualité des filtres. Ils sont au nombre de six, assez remarquables dans l'ensemble et bien modélisés. J'apprécie particulièrement le rendu de l'émulation du Mini et le Lp12. Encore que, en pinaillant un peu j’aurais tendance à les trouver un poil trop « sages ». J’ai en mémoire les quelques fois où j’avais taquiné une vieille bécane analogique, et ce grain d’époque ainsi que cette subtile imperfection ne peut, à mon sens, être reproduite ou modélisée sur du numérique. C’est en quelque sorte de l’âme de ces machines que l’on parle, et une âme, par essence, relève du transcendantal. On parlerait donc d’électroésotérisme à propos d’un synthé numérique qui se comporterait comme un vrai analogique, non ? Mais je divague. (Edit du 28/09/2018 : En fait, je reviens sur cette affirmation. Après plusieurs mois d'utilisation, j'ai réussi à sortir des sons qui sonnaient "plus analogiques" qu'un vieux Prophet désaccordé. C'est surprenant d’ailleurs comme le A1 peut faire illusion dans ce domaine !)
Toutefois, dans un contexte d’une machine à 1400€, il est indéniable que chacun des filtres du A1 apporte à sa manière une nouvelle source d’inspiration et tous trouvent bien leur place dans l’esprit de ce synthé, résolument orienté « retour-aux-sources-vintage-analogue-style ».
D’ailleurs, pour nous conforter dans cet esprit, Clavia a sélectionné judicieusement un panel d’effets, eux-aussi orientés vintage. Ils sont de très bonne facture et se composent d’un premier processeur pilotant un chorus, un ensemble, un phaser, un flanger, un drive et un ring modulator. Un autre processeur est dédié au delay et encore un troisième à la réverbe. Les trois sont utilisables simultanément.
C’est le delay qui bénéficie des réglages les plus poussés, mais cela ne veut pas dire que les autres ne sonnent pas. Ils jouent bien leur rôle et sont optimisés pour s’intégrer convenablement dans la chaîne sonore du A1. C’est aussi pour la première fois qu’une réverbe intégrée m’emballe autant : bien dosée, elle sait colorer le son avantageusement, sans lui voler la vedette.
Bon point aussi pour Clavia en ce qui concerne les formes d’ondes disponibles dans la section des oscillateurs : le choix est assez large. Les quatre formes incontournables : triangle, sinus, dent de scie et carré, sont au rendez-vous. Elles sont suivies de formes analogiques étendues, puis par 3 PWM fixes, mais aussi des ondes numériques, pianos électriques, cloches, orgues et autres formants de voix.
On peut toujours rouspéter sur le : « ils ont mis trop de ci et pas assez de ça… » mais, au final, ce panel est suffisamment large pour contenter le plus grand nombre d’utilisateurs. Par ailleurs, ça permet aussi de sortir des sentiers battus d’un VA classique et de s’attaquer à des univers sonores plus larges, notamment, avec la présence de la FM et l’AM dans le panel des préréglages des oscillateurs. Stratégie marketing oblige pour positionner avantageusement le A1 face à la concurrence.
De manière générale, la section oscillateur propose des configurations à un seul oscillateur, un seul doublé par une sorte de clone virtuel, un plus du bruit et des combinaisons de deux oscillateurs, avec des variations préprogrammées pour le second, qui peut notamment se comporter comme un sub. Pour terminer, il y a aussi plusieurs variantes pour la FM et l'AM, ce qui complète à merveille les possibilités sonores.
Un potentiomètre permet de doser l’amplitude de l’interaction entre les deux oscillateurs ou entre l’oscillateur et son clone, s’adaptant à chaque fois à la configuration en cours. Ça paraît peu, ça semble limitatif et au départ j’étais méfiant.
Mais après quelques jours d’utilisation, j’ai radicalement changé d’avis. Tous ces réglages couvrent une grande majorité de combinaisons possibles et laissent entrevoir tant de possibilités de création que chacun y trouvera son compte. Puis, ça oblige finalement à sortir des sentiers battus et à se livrer à une expérimentation qui est des plus agréables et surprenantes.
Je regrette quand même un peu que Clavia ne sépare pas son générateur de bruit, pour libérer l'un des deux oscillateurs de cette tâche. Après tout, d'autres y arrivent en l'ajoutant dans la partie du mixer des oscillos, mais il me semble que le NL4 souffre lui aussi de cette restriction.
Changeons de fonction.
J’aime bien l’option Unisson. Elle a trois positions. Elle épaissit efficacement le son. C’est assez incroyable d’ailleurs, car en deux temps, trois mouvements, en choisissant une simple forme d’onde à dents de scie, un mode oscillateur Detune ou Shape, en ajoutant un chouïa d’unisson et une pincée d’effets, ce n’est même plus la peine de sculpter votre son à coup de filtres, LFO et d’enveloppes, le A1 sonne tout seul !
Tiens, en parlant de sculpter le son, lorsque j’utilise les enveloppes je suis encore un peu désorienté. Alors certes Clavia a fait un travail remarquable de simplification, dépouillant l’ADSR classique de son S-ustain. Enfin, pas exactement en dépouillant, disons plutôt en mixant le Decay avec le Sustain. Du coup, mon conditionnement de Pavlov me pousse à chercher parfois en vain le Sustain, alors qu’il suffit de tourner à fond le potentiomètre du Decay pour qu’il se transforme en Sustain, et de finir avec le Release. Mais bon, c’est un peu capilotracté quand même, hein…
Et en plus, les deux enveloppes disponibles sur le A1 suivent ce même principe. Bon, c’est un coup à prendre. Ça nous fait quand même perdre un léger potentiel de modélisation sonore, tant pis.
Autant l’oscillateur préconfiguré ne m’a pas gêné, autant là, ça coince très légèrement. On verra après quelques mois d’utilisation.
Pour continuer à ronchonner un tout petit peu parlons du LFO. Déjà qu’il est unique sur cette machine, il a été livré là dans sa plus simple expression. Il y a cinq formes d’ondes disponibles. Que du basique ici : carré, triangulaire, dents de scie, dent de scie inversé et le S/H classique. Tout cela assaisonné par des options de modulation relativement simples du filtre et des oscillateurs. Après, à l’usage, il faut quand même rendre à Clavia ce qui lui appartient, il est efficace et fait bien le job. Mais quand même, ça aurait mérité un tout petit peu plus d’options disponibles ; « Ok, on a un seul LFO, mais regardez, il est survitaminé ». Bon, je m’égare de nouveau, après tout, à y regarder de plus près le marché des synthétiseurs, il y en a un paquet qui n'offrent qu'un seul LFO.
Poursuivons le tour du propriétaire.
Je ne parlerai de l’arpeggiateur que de manière très succincte, je ne m’y suis pas encore réellement penché dessus mais, en écoutant les sons en mode performance où il est souvent utilisé, je constate qu’il est possible de l’exploiter de manière très surprenante. Il faut souligner là le talent des sound designers qui ont travaillé sur les presets d’usine : ils ont accompli un travail fort remarquable où toutes les facettes du A1 ont été judicieusement exploitées pour nous en mettre plein les oreilles. Il me semble quand même que l’arpeggiateur est réduit, lui aussi, à sa plus simple expression. Une remarque cependant, en réaction à ce que j'ai pu lire sur le fait que l'A1 fait mieux que le Nord Lead 4, car pour ce dernier, l'utilisation de l'arpeggiateur monopolise l'un des deux LFO. En fait, heureusement qu'il ne s'appuie pas sur le LFO pour piloter les arpèges, sans quoi on n'aurait plus de LFO du tout...
A moins que... A moins que, le A1 possède effectivement un second LFO caché qui ne sert qu'à faire tourner son arpeggiateur. Rhôoo les vilains, ils ont fais ça ?! Ils ont bridés volontairement le A1 ? Mais oui, ils l'ont fait...
Je passerai aussi sur le côté multitimbral à quatre parties qui tire bien son épingle du jeu avec les 26 voies de polyphonie et je terminerai ce tour d’horizon par le Morphing.
Alors là, j’adore ! Si le Nord Lead 4 propose un mode similaire bien plus étoffé, le A1 tire bien son épingle du jeu. Le morphing permet de passer progressivement d’un ensemble de réglages qui constituent votre son, à un autre réglage qui peut soit enrichir subtilement, soit changer radicalement votre preset. Amusez-vous, en mode performance, à empiler quatre timbres différents, avec des morphings différents et vous obtiendrez un effet redoutable.
On peut utiliser à peu près tous les paramètres de synthèse, à l’exception des formes d’ondes et du réglage des oscillateurs ainsi que des paramètres qui s'activent par pression d'un bouton (je ne pense pas en oublier). On fait cela en les assignant à la molette de modulation/pédale d’expression et à la vélocité. Il suffit ensuite d’agir sur la molette, sur la pédale, ou sur la force de frappe sur le clavier pour modifier le rendu sonore de votre timbre. Le résultat est vraiment convainquant.
De plus, assigner les paramètres est un véritable jeu d’enfant. On clique sur le bouton correspondant à la destination (molette/pédale ou vélocité) et on tourne le ou les potentiomètres de votre choix. Comme à chaque fois il y a une petite lumière verte qui s’allume sous la commande utilisée (pour signifier qu’une mutation est dispo pour un son), suivant les presets, lorsqu'il y a beaucoup de mutations sur une sonorité, votre A1 ressemble plus à un sapin de noël qu’à un synthétiseur.
Voilà pour cette petite visite et mes impressions très subjectives concernant cette machine. J’ai laissé de côté un certain nombre d’autres paramètres comme le vibrato, le glide, etc, mais vous conviendrez que j’ai été déjà trop bavard. Il y a sans doute de la redite par rapport à ce qui a déjà été écrit sur ce clavier ici ou ailleurs, mais bon, je pense que ça peut toujours trouver son utilité auprès de quelqu’un qui hésite à acheter ce synthétiseur. Personnellement, ce sont les avis des internautes qui m’ont aiguillés et aidé à franchir le pas pour cet achat. Un achat que je ne regrette vraiment pas !
Alors oui, le A1 est un synthé simple mais diablement efficace. C'est une véritable alchimie sonore, à l'aise dans tous les registres. Il sera un compagnon idéal pour les paresseux comme moi, qui veulent obtenir vite un son splendide ou deviendra un mentor efficace pour ceux qui souhaitent approfondir leur initiation en synthèse. Et encore une fois : mais quelle claque sonore !
EDIT du 15 septembre 2018 :
Avec le recul je reviens un peu sur la partie oscillateurs. Finalement, le contrôle direct me manque. Après plusieurs mois d'utilisation quotidienne, les préréglages de cette section me semblent un chouïa limitatifs. Toutefois, je précise que je suis toujours aussi emballé par les sons, ils sont exceptionnels.
En ce qui concerne les enveloppes, j'étais quelque peu dubitatif dans mon test, mais à l'usage je m'y suis très bien fait.
Bon, le A1 reste quand même un synthé exceptionnel et je reconfirme que c'est de loin la meilleure bécane que j'ai jamais eu !
En dehors de mes nombreux VST, c'est mon premier VA hardware. Je ne suis donc pas en territoire totalement nouveau, mais le fait de pouvoir agir sur des commandes de manière physique est, comme je m'y attendais, une véritable aide à la création.
Étant allergique aux menus et aux sous-menus imbriqués sur mes workstations, et n’étant pas franchement patient, le sound design était jusqu'alors trop laborieux pour être exploité de manière sérieuse.
Quant aux VST, fussent-ils aussi agréablement programmés que les synthés d'Urs Heckmann ou de Rob Papen, la synthèse à la souris ne fait pas non plus partie de mes petits plaisirs solitaires.
Le Nord Lead A1 semblait donc réunir à mes yeux toutes les conditions pour faire pencher la balance de son côté : simplicité d’utilisation poussée à son paroxysme tout en conservant l’excellence sonore, le sérieux et la réputation d’une marque aussi renommée que Clavia. J'ai donc fini par le commander…
Et grand bien m’en a pris.
En déballant le clavier, ce qui saute aux yeux en premier, c'est l'incroyable qualité de construction. Le synthé est de petite taille et très léger, mais s'avère robuste et particulièrement bien fini. Tout semble solide et taillé pour durer dans le temps, ce qui est rassurant face à la tendance actuelle du marché qui vise le jetable. Bon, on n'en est pas encore là avec les synthés, mais quand je compare la qualité de finition du p’tit rouge face à ses collègues nippons qui s'accrochent à mes stands, comment dire, il n'y a pas photo...
La prise en main de l’instrument est immédiate. Jusqu'à ce jour je n'ai eu à regarder que deux fois la notice : une fois pour comprendre comment changer la protection d'écriture en mémoire sur off et la seconde pour vérifier que l'horloge pouvait bien se synchroniser sur une source externe. Du coup, quand je songe à mes soirées passées à l'époque à étudier laborieusement les notices de mes workstation, ça me laisse songeur...
L'ergonomie est facile à apprivoiser. Les commandes sont placées de manière logique et l'utilisation de la touche shift devient de manière rapide une habitude, puis s'oublie.
Le A1 ne possède pas de véritable écran. Il y a, en revanche, des petits afficheurs qui sont au nombre de trois. Le premier reflète les principales données relatives aux numéros de programmes ou de performances, il permet de suivre en temps réel les valeurs des commandes utilisées, ainsi que les quelques options système, midi, etc. Un autre concentre les infos sur la partie oscillateur et le dernier affiche les formes d’ondes utilisées.
Mais cette absence n'est pas un handicap. D'une part, on est en plein dans l'esprit vintage, propre aux anciennes machines, et le parti pris par Clavia est clair là-dessus: tout est immédiatement à portée de main, donc pas besoin d’affichage dédié. D'autres parts, le logiciel librarian permet un classement et une navigation aisée dans les sonorités, ce qui se montre à l’usage encore plus pratique qu’un petit écran intégré.
La seule utilité réelle d'un hypothétique écran aurait été l’affichage d'un comparatif des valeurs des commandes durant l’édition mais, du coup, ça aurait probablement incité le fabriquant à faire des sacrifices dans l'ergonomie générale en truffant le clavier de menus et de sous-menus, histoire de rentabiliser l’investissement. Donc, très peu pour moi, merci !
Si tout le reste respire la qualité et la solidité, le clavier, à contrario, ne m'inspire vraiment pas confiance. Je trouve le touché un peu mou et à des années lumières de mon vénérable M1, qui est ma référence pour ce genre de comparatif. De plus, j'ai vraiment l'impression qu'il est excessivement fragile. J'espère sincèrement qu'il ne s'agit là que d'une impression, autrement il y aurait une faute de parcours assez impardonnable pour Clavia, surtout dans cette moyenne de prix. Je verrai à l’usage.
L'absence d'aftertouch, en revanche, n'est en soi pas un réel problème. La molette et la pédale d'expression font tellement bien le job que cette absence est compensée et acceptable. Puis, vu l’impression de fragilité du clavier, ça me ferait peur d’exercer de la pression supplémentaire sur les touches.
Maintenant, compte tenu de la réputation des synthés de cette marque, je pense que je me suis lancé dans une paranoïa injustifiée.
L'utilisation du stick en bois est, pour celui qui n’a pas l’habitude de la marque rouge, quelque peu déconcertante. Je ne m'attendais pas à autant de résistance. Aujourd’hui, après du temps passé dessus, je le trouve particulièrement bien réglé et, finalement, taillé pour une utilisation créative, notamment pour les effets « manuels » de vibratos. Le stick est judicieusement positionné à proximité de la molette ainsi que des touches utilisées le plus fréquemment, qui se placent naturellement sous les doigts. Un excellent point pour l’étude ergonomique.
Le niveau sonore en sortie est très correct et le son, en dehors de quelques exceptions, est équilibré sur la totalité des presets.
Les sonorités sont d'une finesse et d'une beauté comme j'en ai rarement entendu jusqu'à présent.
En parcourant rapidement les quelques 350 programmes et les 150 performances livrés d'usine, on est devant un panel impressionnant de couleurs sonores. Comme l'écrivait Synthwalker dans son test, on est face à un caméléon, à l'aise dans tous les genres musicaux et je le confirme haut et fort : la bestiole génère des sonorités si variées et si riches que l'on a du mal à croire qu'il n'y a qu'un seul LFO sous le capot ou que la partie oscillateurs est bridée.
Mais à ce niveau-là, le A1 cache encore bien son jeu. C'est en programmant soi-même ses sonorités que se dévoile tout le potentiel de cette machine.
Très sincèrement, je suis bluffé. Même si au départ je redoutais un peu de n'avoir pas fait le bon choix, notamment face à un Nord Lead 4, qui lui est totalement débridé, à l'usage, tous les doutes se sont dissipés et tous les petits points négatifs que je décris au fil de ces paragraphes s’envolent, balayés d’un revers de main.
La simplification des commandes opérée par Clavia n'entrave finalement que très peu les possibilités de création. Les préréglages couvrent déjà une grande partie des combinaisons qu'utilisent spontanément les musiciens et l'architecture de la machine offre une telle palette sonore que l'on oublie vite cette limitation, pour se concentrer sur le son lui-même.
Ce qui m'a véritablement impressionné dans le rendu du A1 c'est la chaleur et la diversité que l'on peut obtenir dans les timbres. Ils sont organiques, presque vivants et très musicaux. D’une finesse remarquable, ils tiennent la route, tête haute, face à n'importe quel VST au registre comparable, et supplantent haut la main les sons que j'ai réussi à tirer de mes autres bécanes hardware.
Attention toutefois, comme je disais plus haut, rebuté par les menus, je fais un piètre programmeur et il est fort à parier qu'un FA-06, entre des mains expertes, puisse donner dans l'absolu des sons d'un autre monde. Mais en tous cas, pas avec moi...
Je reste un peu dubitatif quant à la fonction qui permet de faire muter de manière aléatoire, intégralement ou partiellement un son. C’est amusant deux minutes exactement, mais on se rend vite compte que les mutations finissent toujours en une bouillie sonore inaudible, pas même exploitable en catégorie FX. Je me suis amusé à tester cette fonctionnalité sur plusieurs types de sons et sur une durée relativement importante. Je n’ai guère tiré plus de cinq-six sonorités intéressantes et surtout exploitables, et ça sur un bon nombre d’essais. Je trouve donc dommage de consacrer deux touches à cette fonction qui ne sera dans la pratique, de toute façon, que très rarement utilisée. A mon sens, il y a encore du pain sur la planche pour les codeurs, les algorithmes ne sont pas tout à fait au point. Il s’agit juste d’un gadget.
En revanche, l’idée de la mémoire « Like » qui permet de stocker en mémoire volatile cinquante variantes d’un son est très utile durant la phase de programmation et c’est là une belle trouvaille de Clavia. C’est probablement la fonction dont je me sers le plus pendant mes expérimentations sonores.
Je tire mon chapeau pour la qualité des filtres. Ils sont au nombre de six, assez remarquables dans l'ensemble et bien modélisés. J'apprécie particulièrement le rendu de l'émulation du Mini et le Lp12. Encore que, en pinaillant un peu j’aurais tendance à les trouver un poil trop « sages ». J’ai en mémoire les quelques fois où j’avais taquiné une vieille bécane analogique, et ce grain d’époque ainsi que cette subtile imperfection ne peut, à mon sens, être reproduite ou modélisée sur du numérique. C’est en quelque sorte de l’âme de ces machines que l’on parle, et une âme, par essence, relève du transcendantal. On parlerait donc d’électroésotérisme à propos d’un synthé numérique qui se comporterait comme un vrai analogique, non ? Mais je divague. (Edit du 28/09/2018 : En fait, je reviens sur cette affirmation. Après plusieurs mois d'utilisation, j'ai réussi à sortir des sons qui sonnaient "plus analogiques" qu'un vieux Prophet désaccordé. C'est surprenant d’ailleurs comme le A1 peut faire illusion dans ce domaine !)
Toutefois, dans un contexte d’une machine à 1400€, il est indéniable que chacun des filtres du A1 apporte à sa manière une nouvelle source d’inspiration et tous trouvent bien leur place dans l’esprit de ce synthé, résolument orienté « retour-aux-sources-vintage-analogue-style ».
D’ailleurs, pour nous conforter dans cet esprit, Clavia a sélectionné judicieusement un panel d’effets, eux-aussi orientés vintage. Ils sont de très bonne facture et se composent d’un premier processeur pilotant un chorus, un ensemble, un phaser, un flanger, un drive et un ring modulator. Un autre processeur est dédié au delay et encore un troisième à la réverbe. Les trois sont utilisables simultanément.
C’est le delay qui bénéficie des réglages les plus poussés, mais cela ne veut pas dire que les autres ne sonnent pas. Ils jouent bien leur rôle et sont optimisés pour s’intégrer convenablement dans la chaîne sonore du A1. C’est aussi pour la première fois qu’une réverbe intégrée m’emballe autant : bien dosée, elle sait colorer le son avantageusement, sans lui voler la vedette.
Bon point aussi pour Clavia en ce qui concerne les formes d’ondes disponibles dans la section des oscillateurs : le choix est assez large. Les quatre formes incontournables : triangle, sinus, dent de scie et carré, sont au rendez-vous. Elles sont suivies de formes analogiques étendues, puis par 3 PWM fixes, mais aussi des ondes numériques, pianos électriques, cloches, orgues et autres formants de voix.
On peut toujours rouspéter sur le : « ils ont mis trop de ci et pas assez de ça… » mais, au final, ce panel est suffisamment large pour contenter le plus grand nombre d’utilisateurs. Par ailleurs, ça permet aussi de sortir des sentiers battus d’un VA classique et de s’attaquer à des univers sonores plus larges, notamment, avec la présence de la FM et l’AM dans le panel des préréglages des oscillateurs. Stratégie marketing oblige pour positionner avantageusement le A1 face à la concurrence.
De manière générale, la section oscillateur propose des configurations à un seul oscillateur, un seul doublé par une sorte de clone virtuel, un plus du bruit et des combinaisons de deux oscillateurs, avec des variations préprogrammées pour le second, qui peut notamment se comporter comme un sub. Pour terminer, il y a aussi plusieurs variantes pour la FM et l'AM, ce qui complète à merveille les possibilités sonores.
Un potentiomètre permet de doser l’amplitude de l’interaction entre les deux oscillateurs ou entre l’oscillateur et son clone, s’adaptant à chaque fois à la configuration en cours. Ça paraît peu, ça semble limitatif et au départ j’étais méfiant.
Mais après quelques jours d’utilisation, j’ai radicalement changé d’avis. Tous ces réglages couvrent une grande majorité de combinaisons possibles et laissent entrevoir tant de possibilités de création que chacun y trouvera son compte. Puis, ça oblige finalement à sortir des sentiers battus et à se livrer à une expérimentation qui est des plus agréables et surprenantes.
Je regrette quand même un peu que Clavia ne sépare pas son générateur de bruit, pour libérer l'un des deux oscillateurs de cette tâche. Après tout, d'autres y arrivent en l'ajoutant dans la partie du mixer des oscillos, mais il me semble que le NL4 souffre lui aussi de cette restriction.
Changeons de fonction.
J’aime bien l’option Unisson. Elle a trois positions. Elle épaissit efficacement le son. C’est assez incroyable d’ailleurs, car en deux temps, trois mouvements, en choisissant une simple forme d’onde à dents de scie, un mode oscillateur Detune ou Shape, en ajoutant un chouïa d’unisson et une pincée d’effets, ce n’est même plus la peine de sculpter votre son à coup de filtres, LFO et d’enveloppes, le A1 sonne tout seul !
Tiens, en parlant de sculpter le son, lorsque j’utilise les enveloppes je suis encore un peu désorienté. Alors certes Clavia a fait un travail remarquable de simplification, dépouillant l’ADSR classique de son S-ustain. Enfin, pas exactement en dépouillant, disons plutôt en mixant le Decay avec le Sustain. Du coup, mon conditionnement de Pavlov me pousse à chercher parfois en vain le Sustain, alors qu’il suffit de tourner à fond le potentiomètre du Decay pour qu’il se transforme en Sustain, et de finir avec le Release. Mais bon, c’est un peu capilotracté quand même, hein…
Et en plus, les deux enveloppes disponibles sur le A1 suivent ce même principe. Bon, c’est un coup à prendre. Ça nous fait quand même perdre un léger potentiel de modélisation sonore, tant pis.
Autant l’oscillateur préconfiguré ne m’a pas gêné, autant là, ça coince très légèrement. On verra après quelques mois d’utilisation.
Pour continuer à ronchonner un tout petit peu parlons du LFO. Déjà qu’il est unique sur cette machine, il a été livré là dans sa plus simple expression. Il y a cinq formes d’ondes disponibles. Que du basique ici : carré, triangulaire, dents de scie, dent de scie inversé et le S/H classique. Tout cela assaisonné par des options de modulation relativement simples du filtre et des oscillateurs. Après, à l’usage, il faut quand même rendre à Clavia ce qui lui appartient, il est efficace et fait bien le job. Mais quand même, ça aurait mérité un tout petit peu plus d’options disponibles ; « Ok, on a un seul LFO, mais regardez, il est survitaminé ». Bon, je m’égare de nouveau, après tout, à y regarder de plus près le marché des synthétiseurs, il y en a un paquet qui n'offrent qu'un seul LFO.
Poursuivons le tour du propriétaire.
Je ne parlerai de l’arpeggiateur que de manière très succincte, je ne m’y suis pas encore réellement penché dessus mais, en écoutant les sons en mode performance où il est souvent utilisé, je constate qu’il est possible de l’exploiter de manière très surprenante. Il faut souligner là le talent des sound designers qui ont travaillé sur les presets d’usine : ils ont accompli un travail fort remarquable où toutes les facettes du A1 ont été judicieusement exploitées pour nous en mettre plein les oreilles. Il me semble quand même que l’arpeggiateur est réduit, lui aussi, à sa plus simple expression. Une remarque cependant, en réaction à ce que j'ai pu lire sur le fait que l'A1 fait mieux que le Nord Lead 4, car pour ce dernier, l'utilisation de l'arpeggiateur monopolise l'un des deux LFO. En fait, heureusement qu'il ne s'appuie pas sur le LFO pour piloter les arpèges, sans quoi on n'aurait plus de LFO du tout...
A moins que... A moins que, le A1 possède effectivement un second LFO caché qui ne sert qu'à faire tourner son arpeggiateur. Rhôoo les vilains, ils ont fais ça ?! Ils ont bridés volontairement le A1 ? Mais oui, ils l'ont fait...
Je passerai aussi sur le côté multitimbral à quatre parties qui tire bien son épingle du jeu avec les 26 voies de polyphonie et je terminerai ce tour d’horizon par le Morphing.
Alors là, j’adore ! Si le Nord Lead 4 propose un mode similaire bien plus étoffé, le A1 tire bien son épingle du jeu. Le morphing permet de passer progressivement d’un ensemble de réglages qui constituent votre son, à un autre réglage qui peut soit enrichir subtilement, soit changer radicalement votre preset. Amusez-vous, en mode performance, à empiler quatre timbres différents, avec des morphings différents et vous obtiendrez un effet redoutable.
On peut utiliser à peu près tous les paramètres de synthèse, à l’exception des formes d’ondes et du réglage des oscillateurs ainsi que des paramètres qui s'activent par pression d'un bouton (je ne pense pas en oublier). On fait cela en les assignant à la molette de modulation/pédale d’expression et à la vélocité. Il suffit ensuite d’agir sur la molette, sur la pédale, ou sur la force de frappe sur le clavier pour modifier le rendu sonore de votre timbre. Le résultat est vraiment convainquant.
De plus, assigner les paramètres est un véritable jeu d’enfant. On clique sur le bouton correspondant à la destination (molette/pédale ou vélocité) et on tourne le ou les potentiomètres de votre choix. Comme à chaque fois il y a une petite lumière verte qui s’allume sous la commande utilisée (pour signifier qu’une mutation est dispo pour un son), suivant les presets, lorsqu'il y a beaucoup de mutations sur une sonorité, votre A1 ressemble plus à un sapin de noël qu’à un synthétiseur.
Voilà pour cette petite visite et mes impressions très subjectives concernant cette machine. J’ai laissé de côté un certain nombre d’autres paramètres comme le vibrato, le glide, etc, mais vous conviendrez que j’ai été déjà trop bavard. Il y a sans doute de la redite par rapport à ce qui a déjà été écrit sur ce clavier ici ou ailleurs, mais bon, je pense que ça peut toujours trouver son utilité auprès de quelqu’un qui hésite à acheter ce synthétiseur. Personnellement, ce sont les avis des internautes qui m’ont aiguillés et aidé à franchir le pas pour cet achat. Un achat que je ne regrette vraiment pas !
Alors oui, le A1 est un synthé simple mais diablement efficace. C'est une véritable alchimie sonore, à l'aise dans tous les registres. Il sera un compagnon idéal pour les paresseux comme moi, qui veulent obtenir vite un son splendide ou deviendra un mentor efficace pour ceux qui souhaitent approfondir leur initiation en synthèse. Et encore une fois : mais quelle claque sonore !
EDIT du 15 septembre 2018 :
Avec le recul je reviens un peu sur la partie oscillateurs. Finalement, le contrôle direct me manque. Après plusieurs mois d'utilisation quotidienne, les préréglages de cette section me semblent un chouïa limitatifs. Toutefois, je précise que je suis toujours aussi emballé par les sons, ils sont exceptionnels.
En ce qui concerne les enveloppes, j'étais quelque peu dubitatif dans mon test, mais à l'usage je m'y suis très bien fait.
Bon, le A1 reste quand même un synthé exceptionnel et je reconfirme que c'est de loin la meilleure bécane que j'ai jamais eu !