Synthétiseurs: Les prototypes, exemplaires uniques, commandes spéciales (hors DIY amateurs)
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oryjen
Le topic "LES RARETES" analogiques m'a permis plusieurs fois, au cours de mes recherches, de tomber sur des fabrications uniques souvent étonnantes, parfois célèbres car utilisées par des musiciens en vue, mais n'entrant pas à proprement parler parmi "LES RARETES", consacré aux fabrications de série (même à peu d'exemplaires).
J'ai donc eu l'idée d'ouvrir ce sujet, qui, ça en amusera plus d'un, est aussi ouvert aux prototypes numériques .
Il n'est pas ici question de limite d'époque: Tout est admis.
Je commence avec le Telharmonium, construit en 1897 par l'américain Thaddeus Cahill.
Construit sur le principe de la "roue phonique", qu'il inaugure: une roue métallique crantée tourne devant une bobine, générant un courant électrique dont la fréquence est déterminée par la largeur et la profondeur des crans, à la manière d'une dynamo.
Il sera construit en trois exemplaires, trois versions de plus en plus énormes (le premier exemplaire sur la photo du haut), le second exemplaire pesant 200 tonnes et ayant nécessité un train de 30 wagons pour être acheminé vers son lieu d'installation définitif.
L'idée commerciale de Cahill était, à l'aide de sa machine, de monnayer la diffusion de musique par le tout nouveau réseau téléphonique américain. Il créa donc à cet effet une société, dont les activités se prolongèrent malgré de grandes difficultés financières jusqu'en 1914.
Jusqu'en 1910 ce fut un succès, jusqu'à ce que les usagers du téléphone ne commencent à se plaindre des interférences propagées sur le réseau par cette machine surpuissante (le son en sortie, injecté directement dans le réseau téléphonique, avait une puissance électrique de plus d'1A).
La troisième version, terminée en 1911 et encore plus démesurée que la seconde, ne retrouvera pas le succès, et la société couverte de dettes périclita à l'aube de la première guerre mondiale.
Cet improbable engin étant le premier artefact à générer du son destiné à produire de la musique, on peut considérer qu'il s'agit là du tout premier synthétiseur.
Le principe de la roue phonique, miniaturisé, sera repris quelques années plus tard pour donner l'orgue Hammond.
Lien vers la page Wiki où j'ai trouvé toutes ces infos:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Telharmonium
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 05/02/2022 à 13:01:31 ]
oryjen
Le RCA Mark II Sound Synthesizer (surnommé Victor ) était le premier synthétiseur électronique programmable et l'équipement phare du Columbia Princeton Electronic Music Center. Conçu par Herbert Belar et Harry Olson de RCA, il a été installé à l'Université Columbia en 1957. Constitué d'un ensemble de composants de synthèse sonore interconnectés, Vladimir Ussachevsky et Peter Mauzey (en) ont en grande partie contribué à la conception de l'appareil. Le Mark II offrait plus de flexibilité à l'utilisateur et disposait de deux fois plus d'oscillateurs sonores que son prédécesseur, le Mark I1. Le synthétiseur a été financé par une importante subvention de la Fondation Rockefeller.
De nombreux compositeurs de "musique savante" l'ont utilisé pour composer des pièces.
Citons entre autres Karlheinz Stockhausen et John Cage...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
oryjen
Il passa sa vie à construire différents appareils sonores, prototypes uniques, pour le compte de divers labos et studios de par le monde, et pour alimenter sa propre démarche musicale expérimentale.
Il tentera sur le tard sans succès de définir une forme commerciale pour son principal et plus ancien projet, la "Sacqueboute Electronique", un synthétiseur monophonique à l'aspect déroutant dans sa forme prototypique. Cette tentative, arrivée trop tard sur le marché, fut un échec.
La sacqueboute électronique, prototype, 1954.
La sacqueboute électronique, prototype de la version commerciale, 1971.
L'orgue à touches sensibles, 1954.
Contrôle de volume indépendant pour chaque touche, 5 contacteurs sous chaque touche du clavier, correspondant à 5 niveaux de volume. 99 générateurs sonores.
Le Magnétophone à applications spéciales. Polyphonie 6 voix, avec contrôle indépendant de la vitesse de lecture pour chaque voix (bande).
Une préfiguration du Mellotron.
Le prototype de 1955.
Le prototype de 1957.
Le prototype de 1961.
Le prototype de 1967, et son mécanisme principal.
La banque d'oscillateurs: 108 oscillateurs sinusoïdaux contrôlés par un ou plusieurs claviers "sensibles", ou un "spectrogramme", sorte de séquenceur électromécanique lisant des "partitions" sur papier en bobines. 1959.
Préfiguration de la synthèse additive ou FM.
Le "Spectrogramme", et un exemple de partition.
Le Générateur de Structure Sonore Sérielle, 1967.
Le panneau de droite contrôle des séries de durées et de hauteurs (séquenceur), tandis que le panneau de gauche contrôle les timbres (filtres) et divers effets sonores appliqués aux sons séquencés.
L'intérieur du "séquenceur" multipistes.
Le prototype, simplifié et étendu, destiné à l'Expo67 de 1967 à Montréal, ici mis en démonstration par Hugh Le Caine lui-même.
La Sonde. 200 générateurs sinusoïdaux. Synthèse additive. 1968.
Prototype du Polyphone, synthétiseur polyphonique, 1970.
Un générateur par touche (37 voix de polyphonie), avec contrôle indépendant du volume, du timbre, de la hauteur et de la forme d'onde PAR TOUCHE (les 4 rangées de sliders au-dessus du clavier), plus des contrôles globaux sur le panneau supérieur.
Un pédalier inférieur donne l'accès à certains contrôles globaux au pied.
Image parcellaire de son dernier projet, le "Paramus", synthé polyphonique hybride analo-numérique...
Malgré des recherches prolongées, je n'ai hélas pas trouvé d'autre image de l'instrument...
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 12/02/2022 à 03:23:00 ]
Carmin
oryjen
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
kosmix
Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?
chapolin
oryjen
Michel Geiss:
- Le Matriséquenceur, 1978:
-Le Digiséquenceur, 1992:
(C'te bricole qui tient avec du scotch!... )
LAG:
-Le grand clavier midi circulaire et lumineux:
-L'Insecte, clavier midi nomade (surtout dans sa deuxième version HF, la première trimballait 4 fils), 1988:
-"Mad Max", clavier midi portable (1988). Le manche articulé sert de contrôleur de modulations:
-Bernard Szajner: La Harpe Laser (1980):
C'est ce modèle qui fut emmené en Chine en 1981. Il contrôlait un rack RSF.
Plus tard sur RDV il contrôle un Synthex.
Ensuite Jarre en fait construire une autre par Oraison Electronique, et en achète une troisième à Philippe Guerre, un autre modèle Szajner.
D'autres modèles suivront, construits presque pour chaque nouveau concert.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 17/02/2022 à 11:43:49 ]
kosmix
Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?
oryjen
(Mais je suis ok avec toi).
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
kosmix
Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?
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