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Intra peut en cacher un autre - In-Ear Monitoring : conseils et recommandations pour passer au monitoring intra-auriculaire

Un bon monitoring est essentiel pour une performance réussie, mais l’achat, le transport, l’installation et le réglage de retours de scène peut bien souvent être fastidieux et compliqué, voire inadapté. L'alternative consiste alors à passer aux retours intra-auriculaire, dit In-Ear Monitoring (IEM).

In-Ear Monitoring : conseils et recommandations pour passer au monitoring intra-auriculaire : Intra peut en cacher un autre

Dans cet article, nous détaille­rons les éléments essen­tiels que les musi­ciens et les groupes doivent prendre en consi­dé­ra­tion lorsqu’ils passent au moni­to­ring intra-auri­cu­laire, quels sont les avan­tages et les incon­vé­nients dans la pratique et les précau­tions à prendre en ce qui concerne les systèmes sans fil, les split­ters, la table de mixage et le mixage lui-même.

Vous en avez assez de lutter contre les aléas de la scène ? Alors vous êtes au bon endroit.

Tester l’In-Ear Moni­to­ring en répé­ti­tion : câblé ou sans fil ?

Lorsque l’on parle d’In-Ear, on pense souvent à une solu­tion sans fil, mais cela n’est pas toujours néces­saire. En termes de coûts, un système filaire est souvent une alter­na­tive inté­res­sante, et les membres du groupe qui restent à un endroit fixe sur scène (batteur, clavié­riste, backing vocaux, etc.) pour­ront géné­ra­le­ment s’ac­com­mo­der d’une cein­ture filaire ou d’un signal prove­nant de l’ampli casque. De plus, cela évite de devoir s’em­mê­ler les pinceaux avec la gestion des fréquences radio et la posi­tion des antennes.

Si vous êtes géné­ra­le­ment scep­tique quant à l’idée d’uti­li­ser du maté­riel In-Ear avec votre groupe, un essai en salle de répé­ti­tion avec des écou­teurs stan­dards (de préfé­rence fermés) et des amplis casque est un bon moyen de se fami­lia­ri­ser avec les diffé­rents avan­tages et incon­vé­nients. Une autre alter­na­tive au système sans fil intra-auri­cu­laire s’offre à ceux qui disposent d’une table de mixage numé­rique, car en effet, certains fabri­cants intègrent direc­te­ment à leur console ce qu’on appelle le « Perso­nal Moni­tor Mixing » (PMM).

Le PMM permet de créer, à l’aide d’une petite unité de mixage, un mixage de retour indi­vi­duel à partir de signaux prédé­fi­nis et de le trans­mettre à un casque. Des fabri­cants comme Behrin­ger, Roland ou Allen & Heath proposent des appa­reils adap­tés à ce système.

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Un système sans fil entrée de gamme, dépourvu d’ac­ces­soires et facile à instal­ler. Si l’en­semble groupe souhaite passer aux moni­teurs In-Ear, un inves­tis­se­ment supplé­men­taire est néces­saire.

Compa­rai­son : In-Ear Moni­to­ring ou retours clas­siques, que choi­sir ?

Le passage à un système intra-auri­cu­laire, qu’il soit filaire ou sans fil, présente plusieurs avan­tages et incon­vé­nients.

Avan­tages :

  • Les écou­teurs intra-auri­cu­laires profes­sion­nels offrent une bonne protec­tion contre les bruits exté­rieurs et permettent donc une bonne isola­tion sonore.
  • Cela permet égale­ment au musi­cien de contrô­ler faci­le­ment l’in­ten­sité du signal dans ses oreilles.
  • Comparé à des systèmes tradi­tion­nels avec des moni­teurs de sol, où les possi­bi­li­tés d’ajus­te­ment sont limi­tées, le système intra-auri­cu­laire offrira une plus grande flexi­bi­lité, surtout pour un groupe bruyant.
  • De plus, un mixage intra-auri­cu­laire restera toujours constant, quel que soit l’en­droit où l’on se déplace sur la scène.
  • Le son d’un mixage In-Ear est égale­ment plus trans­pa­rent et fidèle que celui d’un moni­to­ring clas­sique car il ne dépend ni du système audio ni de l’acous­tique de la salle.

Incon­vé­nients :

  • Certains musi­ciens ont besoin d’une période d’adap­ta­tion pour se fami­lia­ri­ser avec ce système. D’autres en revanche ne parviennent jamais à faire la tran­si­tion.
  • C’est notam­ment le cas des musi­ciens vété­rans du rock et du métal qui ressentent géné­ra­le­ment un manque d’im­pact physique. Par exemple, les basses puis­santes qui secouent l’air avec des moni­teurs de sol (comme un wedge 2×12) sont diffi­ciles voire impos­sibles à ressen­tir avec un système intra-auri­cu­laire.
  • Et les chan­teurs, en parti­cu­lier, peuvent se sentir isolés acous­tique­ment du public. Cette situa­tion peut être atté­nuée par des micro­phones d’am­biance, nous y revien­drons plus tard.
  • En plus des parti­cu­la­ri­tés acous­tiques, il y a quelques contraintes tech­niques, que nous abor­de­rons ci-dessous.

Choi­sir la bonne confi­gu­ra­tion pour un système In-Ear perfor­mant

Il est tentant de croire que les choses sont simples : on achète un système intra-auri­cu­laire et on branche le câble, qui alimen­tait aupa­ra­vant l’am­pli­fi­ca­teur de puis­sance du retour de scène, à l’ar­rière de l’émet­teur et on a immé­dia­te­ment le même mixage dans les oreilles. Voilà pour la théo­rie.

Dans la pratique, des surprises peuvent surve­nir, par exemple quand toutes les sources ne sont pas dispo­nibles sur la console. Si on souhaite entendre l’en­semble du groupe dans ses écou­teurs tous les signaux doivent être routés vers la table de mixage ce qui n’est pas toujours le cas.

Par ailleurs, je décon­seille vive­ment la solu­tion à petit budget consis­tant à n’uti­li­ser qu’un seul écou­teur ! Le volume doit être telle­ment élevé, en parti­cu­lier dans les salles de répé­ti­tion et sur les petites scènes, que les dommages audi­tifs sont inévi­tables. Si vous utili­sez des écou­teurs intra-auri­cu­laires, utili­sez-les correc­te­ment et dans les deux oreilles !

L’ac­qui­si­tion d’écou­teurs intra-auri­cu­laires n’est pas suffi­sant. L’in­fra­struc­ture autour du système doit égale­ment être en place. N’ou­bliez pas que chaque système In-Ear occupe au moins une voie auxi­liaire sur la table de mixage. Un groupe de reprises clas­sique composé de cinq ou six musi­ciens a donc besoin d’au moins six voies auxi­liaires si tout le monde utilise des intra-auri­cu­laires. La plupart des petites tables de mixage atteignent alors rapi­de­ment leurs limites.

Dans les salles de répé­ti­tion ou en tour­née notam­ment on ne peut pas partir du prin­cipe que l’équipe tech­nique locale peut garan­tir suffi­sam­ment de voies auxi­liaires pour tous les in-ears. La seule solu­tion est de tout appor­ter soi-même. En plus des écou­teurs, vous devrez donc empor­ter une table de mixage adap­tée ainsi qu’un split­ter pour pouvoir envoyer tous les signaux à la fois dans votre propre console et dans la console de façade (FOH : Front Of House). Idéa­le­ment, empor­tez égale­ment tous vos micros. Bien que cette solu­tion soit coûteuse, elle vous garan­tit une auto­no­mie complète et vous permet de jouer serei­ne­ment, sans dépendre des instal­la­tions locales, et elle fera égale­ment le bonheur des régis­seurs car elle vous permet­tra d’être prêts à jouer en très peu de temps.

Un système In-Ear Moni­to­ring auto­nome : avan­tages et maté­riel recom­mandé

De plus en plus de groupes et d’ar­tistes optent pour des solu­tions complètes auto­nomes, une tendance que l’on peut obser­ver lors de festi­vals et de concerts au fil des années. Un tel système peut être utilisé dans toutes les situa­tions : dans une salle de répé­ti­tion, dans de petits clubs ou sur une grande scène en plein air.

Avec l’avè­ne­ment des tables de mixage numé­riques en rack, ces solu­tions sont désor­mais acces­sibles à un large éven­tail de musi­ciens. Selon les besoins, un mixeur numé­rique au format stage box peut suffire, comme par exemple les modèles Sound­craft Ui16 ou Behrin­ger X-Air XR18. Si vous avez besoin de plus d’en­trées, des modèles comme la Behrin­ger X32 ou la Preso­nus RM32 avec 24 à 32 entrées sont des options adap­tées. Comme de nombreuses tables de mixage numé­riques, elles permettent à chaque musi­cien de contrô­ler lui-même son propre retour à l’aide d’une tablette ou d’un smart­phone, à condi­tion de dispo­ser d’un routeur WiFi.

Pour ache­mi­ner les signaux d’en­trée vers votre propre table de mixage et vers la console FOH, vous avez besoin d’un split­ter. Là encore, il existe une solu­tion pour tous les budgets. Des simples câbles en Y aux split­ters passifs 19 pouces entrée de gamme, en passant par les split­ters actifs plus onéreux, le choix est vaste. Un simple split­ter passif est géné­ra­le­ment suffi­sant et peut même être fabriqué soi-même avec un peu de savoir-faire.

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Il est égale­ment possible de construire soi-même un split­ter passif, en voici un avec 32 entrées.

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Sur la face arrière, deux câbles multi­con­duc­teurs avec 32 connec­teurs XLR chacun. Le premier est bran­ché au boîtier de scène FOH, le deuxième sur le mixeur In-Ear.

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Les mixeurs numé­riques en rack entrée de gamme, comme le X32 Rack, sont parfaits pour le mix In-Ear.

Bien régler son mixage pour un retour In-Ear opti­mal

Tout le monde sait aujour­d’hui que les écou­teurs profes­sion­nels, notam­ment ceux qui néces­sitent la prise d’une empreinte réali­sée par un audio­pro­thé­siste (otoplas­tie), sont un excellent inves­tis­se­ment. En plus d’un son de qualité supé­rieure d’un confort opti­mal, l’iso­la­tion des bruits envi­ron­nants est égale­ment nette­ment meilleure.

Mais bien qu’une bonne isola­tion acous­tique protège votre audi­tion et soit béné­fique pour le son de votre propre mixage, elle présente un incon­vé­nient. Si l’écou­teur est très isolant, les membres du groupe doivent commu­niquer entre eux par le biais de micros ou constam­ment enle­ver/remettre leurs écou­teurs. Des micro­phones d’am­biance supplé­men­taires peuvent faci­li­ter la commu­ni­ca­tion et permettent égale­ment de capter le son du public. Toute­fois, ils peuvent nuire à la clarté du mixage de retour. La seule solu­tion est donc d’ex­pé­ri­men­ter et d’ajou­ter si néces­saire un ducker, un expan­der ou un gate pour dimi­nuer la nuisance appor­tée par les micros d’am­biance.

Quelle est la première chose à faire avant d’uti­li­ser les écou­teurs ? Nous véri­fions si un limi­teur est activé. Presque tous les systèmes intra-auri­cu­laires haut de gamme possèdent un limi­teur qui, en cas d’ac­ci­dent de mixage ou de débran­che­ment invo­lon­taire d’un instru­ment, absorbe les pics de niveau et prévient ainsi tout dommage audi­tif. Dans le cas contraire, vous devez acti­ver un limi­teur dans le master auxi­liaire de la table de mixage. Mieux vaut préve­nir que guérir !

Une fois que le limi­teur est activé, bran­chez les deux écou­teurs et commen­cez à régler votre mix de retour. La plupart des écou­teurs intra-auri­cu­laires proposent géné­ra­le­ment trois modes : mono, stéréo et mix. Si votre table de mixage dispose de suffi­sam­ment de voies auxi­liaires, privi­lé­giez le mode stéréo ou mix. Cela permet un mixage nette­ment plus précis. En mode mix, qui est en réalité un double mono, vous pouvez envoyer le mix global du groupe sur un canal et votre propre retour sur l’autre, ce qui permet de régler plus fine­ment l’équi­libre entre les deux direc­te­ment depuis votre récep­teur.

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Un poste de moni­to­ring peut être aussi compact : mixeur en rack, éléments in-ear, split et subcores sur connec­teurs Harting

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Ce poste de moni­to­ring envoie des signaux In-Ear à six musi­ciens par radio et par câble

Comment bien gérer l’éga­li­sa­tion et la compres­sion en In-Ear Moni­to­ring ?

Tout d’abord, n’ajou­tez au mix que les signaux dont vous avez abso­lu­ment besoin. L’objec­tif est de rester aussi simple et silen­cieux que possible. Commen­cez par la grosse caisse, en l’aug­men­tant juste suffi­sam­ment pour la rendre raison­na­ble­ment audible. Cela suffira pour le moment, car d’autres signaux suivront. Une fois tous les signaux néces­saires ajou­tés, vous pouvez nettoyer le mix en appliquant une égali­sa­tion ciblée, par exemple, des hautes et basses fréquences.

Les chan­teurs en parti­cu­lier n’aiment pas se retrou­ver confron­tés à une forte réduc­tion de gain. Il est donc préfé­rable de ne pas trop limi­ter la dyna­mique de leur instru­ment ou de leur voix. En revanche, les signaux rebelles des autres membres du groupe peuvent être compres­sés sans problème, de cette manière, votre instru­ment reste toujours bien audible au-dessus du mix. Une fois le mix et le son de base établis, ajou­tez une légère touche de réver­bé­ra­tion pour lier les signaux entre eux, de sorte que tous les éléments forment un ensemble cohé­rent.

Conclu­sion

Si cet article vous a conforté dans votre souhait de passer au In-Ear moni­to­ring et que vous souhai­tez garder le contrôle total du son de vos retours, voici les éléments essen­tiels à vous procu­rer : une table de mixage numé­rique, des écou­teurs intra-auri­cu­laires (filaires et/ou sans fil) et un split­ter de taille adéquate. Tout cela peut être faci­le­ment trans­porté dans un grand rack roulant de 19 pouces qui peut être placé près de la scène. Et pour réduire le temps d’ins­tal­la­tion, vous pouvez précon­nec­ter les sorties de la console FOH à des sous-groupes appro­priés et étique­tés.

L’équipe de scène s’oc­cu­pera de raccor­der ces entrées à son boîtier de scène, tandis que le groupe se connecte au split­ter. L’uti­li­sa­tion de vos propres micros vous permet égale­ment d’ob­te­nir rapi­de­ment un son fami­lier sans avoir à jouer avec les égali­seurs et les poten­tio­mètres de gain. Inves­tir dans ses propres micro­phones n’est donc pas une mauvaise idée.

Enfin, pour un son de retour opti­mal, assu­rez-vous d’avoir une scène de mixage dédiée dans la console.

FAQ

1. Qu’est-ce que le In-Ear Moni­to­ring (IEM) ?
Le In-Ear Moni­to­ring (IEM) est un système de retour sonore intra-auri­cu­laire permet­tant aux musi­ciens d’en­tendre leur mix person­nel sur scène.

2. Quels sont les avan­tages du In-Ear Moni­to­ring ?
Le IEM offre une meilleure isola­tion sonore, un mixage plus précis et stable, ainsi qu’une réduc­tion des nuisances sonores sur scène.

3. Quels sont les incon­vé­nients du In-Ear Moni­to­ring ?
Certains musi­ciens trouvent le manque de ressenti physique pertur­bant, notam­ment pour les basses. Un temps d’adap­ta­tion est souvent néces­saire.

4. Peut-on utili­ser un système In-Ear filaire ?
Oui, un système filaire est une alter­na­tive plus écono­mique et adap­tée aux musi­ciens statiques comme les batteurs ou clavié­ristes.

5. Comment éviter l’iso­la­tion totale avec un In-Ear ?
L’ajout de micros d’am­biance permet de capter le son du public et de conser­ver un lien avec l’en­vi­ron­ne­ment sonore.

6. Quels équi­pe­ments sont néces­saires pour un système In-Ear auto­nome ?
Une table de mixage numé­rique, des écou­teurs intra-auri­cu­laires adap­tés et un split­ter pour envoyer le signal vers la console de façade.

7. Comment bien régler son mixage In-Ear ?
Il faut privi­lé­gier les fréquences utiles, acti­ver un limi­teur pour proté­ger l’au­di­tion et ajus­ter le mix entre stéréo et mono selon les besoins.

8. Quel budget prévoir pour un système In-Ear Moni­to­ring ?
Le budget varie selon le choix entre filaire ou sans fil, les écou­teurs (sur mesure ou stan­dard) et les équi­pe­ments annexes comme la console de mixage.

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