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Pédago
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Quelle sono prendre ? Faire ses premiers concerts : la sono (IV)

Si vous optez pour la solution sono, je vous conseille fortement de la louer au lieu de l'acheter. La location vous reviendra bien moins cher et vous aurez la chance d'avoir du matériel de qualité. Si vous achetez du premier prix, il y a fort à parier que vous serez déçu tant par la qualité sonore que par la puissance.

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De plus, vous ne savez pas encore si vous allez faire beau­coup de concerts. J’ai vu beau­coup de gens revendre des sonos qu’ils avaient ache­tées pour tour­ner avec un groupe qui n’a pas tenu. Atten­dez donc de voir si « ça marche ». Le maté­riel de loca­tion vous permet­tra de vous faire la main et de mieux savoir qu’ache­ter quand le moment sera venu.

De plus, le loueur pourra vous conseiller sur ce qui vous est néces­saire. En effet, il ne sert pas à grand-chose de donner des indi­ca­tions de puis­sances en fonc­tion d’une taille de lieu, de public et de groupe. La puis­sance néces­saire dépend de beau­coup de facteurs (que nous allons voir plus loin) et surtout, elle n’est pas une indi­ca­tion fiable de la puis­sance sonore déli­vrée. Celle-ci dépend en effet du rende­ment des amplis et des enceintes. J’ai eu l’oc­ca­sion d’en­tendre (ou plutôt de subir) une démons­tra­tion d’un vendeur ravi de me propo­ser des enceintes Boost de 500 Watts. Mon Sher­wood de 50 Watts était plus puis­sant et surtout bien plus audible !

 

La ques­tion de puis­sance et les sources à diffu­ser

Au-delà du rende­ment du système (ampli­fi­ca­teur et enceintes), la puis­sance néces­saire dépend surtout de ce que l’on va diffu­ser. Il faut savoir que plus vous diffu­sez de sources dans un même système, plus il devra être puis­sant, chaque source « consom­mant » une partie de la puis­sance dispo­nible (pour les spécia­listes, je sais que ceci est une approxi­ma­tion, mais vous détaille­rez dans le forum). Surtout, les basses fréquences néces­sitent beau­coup plus de puis­sance que les aigus (raison pour laquelle les cais­sons de basse sont beau­coup plus puis­sants que les satel­lites).

Ainsi, je vous recom­mande, quel que soit le nombre d’en­trées que comporte votre console, d’y faire passer le mini­mum de choses. Il peut être tentant de faire passer tous les instru­ments par la sono histoire d’avoir un beau mix stéréo en faça­de… ouais… Le meilleur moyen de vous plan­ter !

On a vu qu’il n’était pas néces­saire de sono­ri­ser la batte­rie.

Si le bassiste dispose d’un ampli suffi­sam­ment puis­sant, il vaut mieux qu’il l’uti­lise et ne pas le diffu­ser dans la sono. D’au­tant que les basses se répandent faci­le­ment dans toutes les direc­tions. Ainsi, elles seront bien audibles, pratique­ment quelle que soit l’orien­ta­tion de l’am­pli par rapport aux musi­ciens et au public. En ne diffu­sant pas les basses, vous allez préser­ver énor­mé­ment de puis­sance.

S’il y a dans le groupe un clavier et/ou des machines ou des séquences enre­gis­trées, il serait dommage de ne pas les diffu­ser dans la sono. De même que la guitare élec­tro-acous­tique qu’on pourra bran­cher sur la console par l’in­ter­mé­diaire d’une DI.

POD

Pour les guitares élec­triques, il est large­ment préfé­rable que les guita­ristes utilisent leurs amplis si ceux-ci sont suffi­sam­ment puis­sants. D’une part, le son de l’am­pli est ce qu’il y a de mieux. D’autre part, ne pas avoir les guitares élec­triques dans votre mix de façade va vous simpli­fier la balance, même si le son des amplis va évidem­ment se mélan­ger avec la façade. Et reprendre (sono­ri­ser) un ampli n’est pas si simple quand on n’a ni le maté­riel, ni l’ex­pé­rience.

Les simu­la­teurs d’am­plis

Aujour­d’hui, beau­coup de guita­ristes et bassistes travaillent avec ces appa­reils, que ce soit des Line 6 POD, Behrin­ger V-amps, Korg, Roland/Boss, Zoom… Ceux-ci coûtent géné­ra­le­ment moins cher qu’un ampli correct et offrent des simu­la­tions de dizaines de modèles, sans comp­ter de nombreux effets. Hélas, ils n’ont pas de diffu­sion et devront donc être bran­chés sur la console. Si c’est le cas dans votre groupe, prévoyez la puis­sance néces­saire.

 

Les retours

In ears moni­tors ?

Comme c’est la grande mode, c’est tentant de s’y mettre. D’au­tant qu’on commence à en trou­ver à pas très cher. Je vous le décon­seille, surtout pour le chan­teur. En effet, les in-ears vous coupent du public. Or, sur une petite scène, le contact avec celui-ci est très impor­tant. Les autres musi­ciens peuvent éven­tuel­le­ment se mettre aux in-ears, mais ce n’est pas forcé­ment la meilleure solu­tion que de se compliquer les choses (un bon mix dans les in-ears demande du travail et du temps).

Sur petites scènes et dans les bars, essayez de vous en passer :

  • ils vont compliquer la balance (risques de larsen)
  • ça fait du maté­riel en plus à louer, trans­por­ter, bran­cher…
  • ils prennent de la place (ça n’a l’air de rien, mais..
La plupart du temps, en plaçant judi­cieu­se­ment les enceintes de façade, celles-ci vont pouvoir servir de retour à tout le groupe. Pour cela, elles devront être sur pied, en hauteur, légè­re­ment en arrière du groupe ou au moins sur le côté et légè­re­ment tour­nées vers le groupe (leurs direc­tions doivent se croi­ser un peu en avant de la scène). Dans cette confi­gu­ra­tion, le groupe s’en­tend géné­ra­le­ment suffi­sam­ment bien sans qu’il y ait de problème de larsen si vous jouez à un volume raison­nable.

Atten­tion cepen­dant : si votre musique comporte des séquences, une boîte à rythmes ou toute autre musique en prove­nance de machines ou d’en­re­gis­tre­ments, prévoyez un retour, même si ce n’est que pour diffu­ser ces séquences. Il n’y a rien de pire que de devoir se caler sur des séquences qu’on n’en­tend pas ou mal. Si vous cumu­lez séquences et batteur, placez le retour pour le batteur. Il se calera sur les séquences et vous sur lui.

retour
Vous pouvez aussi éviter la présence d’un retour si le batteur accepte de jouer avec un casque. C’est celui-ci qui fera office de retour. Atten­tion toute­fois : contrai­re­ment à ce qu’on utilise géné­ra­le­ment en studio, il lui faut un casque ouvert et non fermé pour lui permettre de bien entendre sa batte­rie et le reste du groupe.

Pour le chan­teur, il est large­ment préfé­rable qu’il dispose d’un retour dans la mesure du possible. Certes, j’ai fait de nombreux concerts en utili­sant la façade comme retour, mais c’était en petites forma­tions. Si le groupe comporte de nombreux instru­ments, il faut que le chan­teur ait son propre retour. L’au­di­tion de la voix est essen­tielle pour bien chan­ter et chan­ter juste. Plus que tout autre instru­ment, il est néces­saire d’avoir la voix par-dessus le mix (et non dedans comme ça doit être le cas en façade) pour être à l’aise. Prévoyez donc un retour pour le chan­teur lead. La plupart du temps, il ne faudra rien envoyer d’autre dans ce retour que sa voix. Norma­le­ment, il doit suffi­sam­ment entendre le reste entre la façade et ce qui se passe sur scène pour être bien calé dessus.

Les mini-sonos portables et consoles ampli­fiées

Très utili­sées pendant de nombreuses années (comme les consoles ampli­fiées), elles ont été en partie supplan­tées par l’ar­ri­vée de « vraies » consoles peu chères (Behrin­ger, Phonic, Samson…), proba­ble­ment parce que ces dernières donnent l’im­pres­sion d’of­frir plus de fonc­tions et surtout, font plus « ingé son ». C’est un tort.
Console amplifiée

Dans une boîte pas trop encom­brante ni trop lourde, vous avez une petite console avec au moins une réverbe (et souvent d’autres effets), un égali­seur graphique et l’am­pli­fi­ca­tion. Il suffira de relier ceci à une ou deux enceintes passives et vous voilà parés ! C’est aussi une bonne solu­tion pour peu que vous n’ayez pas trop de sources à diffu­ser. L’avan­tage par rapport à la console sépa­rée et les enceintes ampli­fiées est que les enceintes passives sont beau­coup plus légères. Quant à une confi­gu­ra­tion avec console, ampli et effets sépa­rés, ils néces­sitent de mettre tout ça en rack. Un élément de plus à ache­ter et encom­bre­ment garanti. Avec les mini-sonos portables, vous gagnez en place, en poids, etc. Leur prin­ci­pal défaut est souvent leur absence d’auxi­liaire (ou leur faible nombre) pour les retours. Une bonne raison pour laquelle les consoles indé­pen­dantes peuvent leur être préfé­rées. Mais si vous n’avez pas besoin de retour (ou de peu)… Pensez-y.

Une sono complète

Que vous l’ayez ache­tée, que vous l’ayez emprun­tée ou que vous la louiez, soyez certain de partir en concert avec une sono complète. Il ne s’agit pas de prendre les enceintes, les éven­tuels amplis, la conso­le… et de vous retrou­ver sans pied, sans câbles, en manque d’alim… Faites une check-list et n’hé­si­tez pas à emme­ner un peu plus que le néces­saire. Un câble qui lâche, ça arrive (souvent).

Pensez aussi aux rallonges élec­triques. C’est tout bête, mais des enceintes actives (ampli­fiées) ont besoin de leur propre alimen­ta­tion élec­trique. Or, elles sont situées bien loin l’une de l’autre et souvent loin de la console. Trop loin pour parta­ger d’éven­tuelles multi-prises. D’au­tant que les câbles élec­triques four­nis avec les enceintes ne sont plus très longs une fois que ces dernières sont montées sur pieds ! Alors, pensez aux multi-prises, aux rallonges néces­saires, etc. Si on ajoute que dans la plupart des lieux où vous serez amenés à débu­ter, le nombre de sources élec­triques dispo­nibles dépas­sera rare­ment une prise !

Conclu­sion

Je vous recom­mande de rete­nir ces quelques points impor­tants. Si vous vous y tenez, tout devrait aller comme sur des roulettes :
  • faites simple, si possible le plus proche possible de ce que vous utili­sez en répé­ti­tion
  • utili­sez au maxi­mum les amplis (guitare, basse)
  • préfé­rez la qualité à la puis­sance
  • soignez vos sources : quelle que soit la sono que vous utili­se­rez, n’ou­bliez pas que caca in = caca out. Plus le son de votre groupe et le son de chacun des membres sera propre et bien fait, plus il sera facile et simple à diffu­ser. N’ou­bliez jamais que la sono est là pour diffu­ser votre son, pas le corri­ger.

Dans les prochains articles, nous évoque­rons la ques­tion des éclai­rages et le maté­riel person­nel de chaque musi­cien.

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