La folie des caissons de basse / le permis à point pour les ingé Live
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Spacionot (ex Cola Verde)
Il y avait des musiciens et à 50 mètre je n'entendais que les basses...arrivé à 20 mètres j'ai du faire un petit effort pour reconnaitre la chanson "la maison bleue" certes en version Reggae mais globalement étouffé dans ce tapis de basse écoeurant....
Je ne parle même pas des nuits sonores (festival Lyonnais) il y a quelques semaines où, là, je n'ai entendu QUE des basses.....
Alors bientôt la fête de la musique et je me demande si les vendeurs de caissons de basse se seront bien goinfrés avant cet événement.....
Bon....tant que ça ne fais pas trop mal aux oreilles comme parfois où des inconscients et incompétents estampillés ingé-son se retrouvent aux commandes d'un système de 10000 watts et se donne pour mission de rendre sourd le public tout en gardant bien leurs bouchons d'oreille -40db......
D'où mon idée de créer un permis à point pour les ingé-sons responsable d'un spectacle....
Qu'en pensez vous de cette folie des caissons et du permis à point ????
Nick Zefish
Le problème des basses omniprésentes est à la fois une histoire de choix et de règlementation.
La courbe de pondération A réduit sensiblement le poids des graves et des aigus dans le calcul du niveau. On peut mettre des tonnes de basses sans outrepasser le limiteur. Le hic, c'est qu'avec de tels niveaux cette courbe A n'est plus du tout représentative de l'audition. Il faudrait prendre la courbe C, nettement plus linéaire. C'est connu depuis longtemps mais la norme reste figée sur la courbe A, probablement pour des raisons historiques.
Même si on prenait une pondération C, rien n'empêche le sondier d'avoir bien plus de basses que de médiums, à un niveau globalement plus faible. Il est impossible de règlementer ça, car le spectre d'une musique à l'autre est totalement différent et c'est normal: on ne sonorise pas un groupe de jazz comme on diffuse du drum'n'bass. Un sondier n'est pas un artiste, c'est un technicien, au service de l'art certes. Les groupes cités dans ce fil ont leur propre sondier façade. Le son en façade est un choix qui correspond aussi à l'envie du groupe. Ça vous emmerde de n'avoir que le kick ? C'est un choix de la production (= l'ingé son, le groupe, le DA s'il y'a, etc.). Et posez la question aux autres gens autour de vous: pour la plupart, plus c'est fort, mieux c'est. Ça vous fait peut-être chier, mais c'est comme ça. C'est comme les programmes TV pourris, les tomates bien belles mais sans goût...
La règlementation protège les oreilles des risques de lésion, pas des risques de mauvais goût.
Je ne vois pas d'intérêt d'un quelconque permis à point. C'est vraiment un truc franco-français ça: construire une usine à gaz règlementaire, inapplicable en pratique. Il y a beaucoup plus simple:
- il y a une règlementation qui impose une limite de niveaux sonore avec une certaine pondération. Si la pondération n'est pas adaptée, il faut la changer. Si la limite est trop haute, il faut la baisser. Si la limite ne concerne pas l'extérieur, il suffit de décider que si, ça concerne aussi l'extérieur. C'est trois mots ou une lettre à changer dans un alinéa. On ne compense pas une législation foireuse en collant par dessus une autre législation. On améliore la législation existante.
- il y aura des contrevenants, il faut des gendarmes pour coller des amendes. Et là, c'est déjà beaucoup plus dur, parce que ça coûte le gendarme. Il y a des problèmes bien plus graves dans la vie que les niveaux sonores en concert. On a déjà bien du mal à faire respecter aux français le code de la route... En concert, au pire t'es sourd. Sur la route, au pire t'es mort. Rajouter une législation alors qu'il n'y a déjà pas assez de monde pour faire appliquer l'existante... ça aussi c'est très français: une usine à gaz de lois, mais pas le budget pour la faire appliquer. Totalement inutile.
Mes 0,30 euros.
Spacionot (ex Cola Verde)
Ce que tu indiques pour la courbe de pondération est très intéressant et c'est vraiment sur ce thème qu'il y aurait matière à évolution....se prendre 120dB à 50hz ça fait mal....et que dire si ce chiffre est sous-pondéré....Certains ne l'ont pas compris et n'ont peut-être même jamais entendu parler de ce système de pondération....
La courbe de pondération A réduit sensiblement le poids des graves et des aigus dans le calcul du niveau. On peut mettre des tonnes de basses sans outrepasser le limiteur. Le hic, c'est qu'avec de tels niveaux cette courbe A n'est plus du tout représentative de l'audition. Il faudrait prendre la courbe C, nettement plus linéaire. C'est connu depuis longtemps mais la norme reste figée sur la courbe A, probablement pour des raisons historiques.
[ Dernière édition du message le 22/06/2014 à 13:35:08 ]
Nick Zefish
Mais comme je disais, il ne faut pas vraiment espérer de changement flagrant si on passait à une pondération C. Rien n’empêchera un son chargé dans le grave, rien n’empêchera un son criard, rien n’empêchera des paroles noyées dans une bouillie infâme. Et il n'y a pas besoins que ce soit fort pour que ce soit mauvais. Un son criard parait très fort bien avant d'être dommageable pour l'oreille.
Les seuils actuels sont largement au delà de ce que peut supporter l'oreille. En se basant sur les seuils en vigueur dans le monde du travail, la limite de 105dBA n'est acceptable que pour une durée d'exposition inférieure à 2 minutes. Et encore, ça serait valide s'il n'y avait aucun bruit après cela. Pour un concert d'1h, le niveau sonore devrait être inférieur à 90dBA. Bon c'est très schématique car la plupart des gens ne vont pas tous les jours en concert, l’oreille a le temps de se reposer. Le problème se pose surtout pour les employés du spectacle (ingé-son, musiciens), et les casques sur les oreilles à fond pour couvrir le bruit des transports en commun.
M'enfin la morale c'est: la législation est très tolérante pour les niveaux en concert (elle l'est beaucoup moins pour l'émergence vers le voisinage). Même si on améliorait cette législation, il serait probable que les seuils restent largement dans des zones où l’oreille peut être abimée (je doute qu'on impose des limites à 90dBA en concert). Et quand bien même la législation imposait des seuils très bas, cela n'empêcherait pas un son de merde.
Acaca
Même si on améliorait cette législation, il serait probable que les seuils restent largement dans des zones où l’oreille peut être abimée (je doute qu'on impose des limites à 90dBA en concert). Et quand bien même la législation imposait des seuils très bas, cela n'empêcherait pas un son de merde
C'est clair. Il y a tellement de (bonnes/mauvaise) raison de pousser le son...
Mais au final, on parle de quoi ? Parce qu'une loi, ça peut bouger, ok. Mais il y en aura toujours pour faire de la merde, même à 80dB avec un coupe bas 70Hz.
Etienne1992
Il m'est arrivé de devoir pousser le volume à un niveau qui me paraissait trop fort pour le style de musique pour la simple raison que le public faisait plus de bruit que le concert.
Mes réalisations : http://www.rallu-sound.ch
Anonyme
Nick Zefish
Dans certains cas on peut agir sur le niveau sonore du public: le plonger dans le noir, isoler de l'extérieur et des perturbations sonores (bar), faire des chicanes à l'entrée pour que le public passe progressivement d'une zone bruyante à une zone d'attention... Mais en extérieur, c'est mort.
[ Dernière édition du message le 22/06/2014 à 16:47:03 ]
azertyvince
Un pure massacre, je vous dis.
C'est l'équivalent de la course à compression dans le mastering.
C'est à qui va balancer le plus de basse.
Bon après y a ceux qui se disent ingé-son et ceux qui disent avoir LE super matos (fabriqué à la maison dans le fond du garage).
Tout le monde n'est pas à mettre dans le même panier, mais tout de même.
Bon à la rigueur dans une boite de nuit, je peux comprendre qu'on passe de la disco avec des basses un peu survitaminées,
mais y en a qui confondent le rock, la disco et le reggae.
Learn, learn, learn.
[ Dernière édition du message le 23/06/2014 à 20:06:19 ]
Nick Zefish
luciolis
EraTom
... Non ce n'est pas un remake des Inconnus.
Outre le niveau et la puissance, pour qu'une basse "claque" bien avec des transitoires nets il y a intérêt à soigner les aigus et à surveiller les problème de phases. Booster le bas du spectre sans faire attention à ceci devient très rapidement contre productif.
Pour la fête de la musique j'ai participé à un concert de reggae où l'ingé son avait justement pris le parti de ne pas trop pousser les basses et de bien équilibrer l'ensemble : C'était nickel.
Nick Zefish
L'évolution technique phénoménale des 20 dernières années en sono permet aujourd'hui de bénéficier de très fortes puissances. C'est utilisé à bon escient... ou pas.
Anonyme
De la même manière, la limitation du niveau sonore est complétement débile, dans le sens où 92dB de bruit c'est différent de 92dB de bonne musique, bien produite
En effet, l'avantage d'un bruit à 92 dB c'est que, puisqu'il est perçu comme du bruit et donc a priori désagréable, il fait fuir immédiatement. Tandis que - à ce même niveau de 92 db - une musique a priori plus agréable s'écoute plus longtemps sans précaution ni protection et occasionne donc davantage de dégâts sur le système auditif.
C'est génial le progrès.
[ Dernière édition du message le 26/06/2014 à 10:42:10 ]
Anonyme
Donc je ne suis pas d'accord avec toi, et même si l'ingé son est merdique, c'est son droit
Bah voyons.
Je croyais que les ingés son étaient parfois payés pour faire un travail de qualité. Comme dans la vraie vie, quoi.
[ Dernière édition du message le 26/06/2014 à 10:47:05 ]
Anonyme
Demander à des pros de se comporter comme des pros n'est pas de la censure...
Tout à fait d'accord !
Anonyme
Je suis choqué de lire ça en 2014 de la part de quelqu'un qui se prétend Ingé son. Les gars, merde. On parle de ne pas rendre sourd les gens qui paient pour venir voir un concert. La limite sonore, c'est pas négociable. C'est une question de santé publique. Les meilleurs concerts de ma vie étaient tous à un niveau raisonnable et surtout, bien mixé.
Je suis over d'accord.
Je souscris des deux mains.
J'ai rencontré énormément de gens qui se prétendaient ingénieurs du son et qui compensaient leur incapacité à faire un mixage correct en mettant tout à fond.
J'ai très souvent rencontré (ou entendu en étant dans le public) des pseudo-ingés son qui résument la batterie à kick + snare et poussent cette paire à donf en occultant toutes les subtilités des cymbales; et ce n'est qu'un exemple.
Je me souviens aussi d'une interview d'une artiste ricaine (Je crois que c'était Joni Mitchell) qui se rappelait son premier passage à Paris et de l'équipe de sonorisateurs qui mangeaient des sandwiches au lieu de s'occuper du son.
Je me souviens d'un concert de Didier Lockwood en plein air pendant le Salon de la Musique. Je vois les mains du pianiste qui s'agitent sur son clavier pendant ce qui me semblait être un chorus. Aucun son ! On entendait tout le monde sauf lui ! Je jette un œil vers la régie derrière moi, le mec buvait une bière en matant le cul des spectatrices ! Véridique !
Gary Peacock (célèbre contrebassiste de jazz) disait (je cite de mémoire) : "Si vous trouvez un bon ingénieur du son, gardez-le ! Ils sont plutôt rares de nos jours..."
Sans commentaire.
Par ailleurs, je souscris (et je compatis) au post de Carlo à 17:13:50 le 14/06/2014. C'est tellement révélateur de la majorité des prestations sonores de nos jours. J'aurais pu mettre ici l'intégralité du passage en citation mais tout est tellement emblématique que je préfère renvoyer au post lui-même.
A méditer.
L'ingénieur du son oublie trop souvent qu'il est au service de l'artiste, et non l'inverse. Le spectateur lambda, qui n'est pas censé connaître les arcanes de la sonorisation, aura plutôt tendance à blâmer l'artiste que le technicien en cas de prestation sonore de piètre qualité.
Qui s'expose sur scène ? Qui se livre sur scène ? C'est l'artiste, pas l'ingénieur du son. Alors le premier est en droit d'exiger du second un son de qualité.
[ Dernière édition du message le 26/06/2014 à 11:24:05 ]
Fillindia
C'est quoi la différence entre des bonnes et des mauvaises basses ?
Je ne sais pas, mais quand :
- tu distingues les notes de la basse correctement
- tu entends les coups de grosse caisse et les nuances du jeu du batteur plutôt que de ressentir les coups au niveau de l'estomac et avoir envie de vomir au bout de 10 minutes
- tu n'as pas de guitares criardes ni de claviers stridents
- tu as une voix qui n'est pas couverte par une bouillie sonore infâme
hé bien tu prends plaisir à écouter de la musique, quelque soit le style.
Je vais voir beaucoup de concerts dans la salle de la Coopé à Clermont-Ferrand, et effectivement il y a des groupes connus qui ont des fois un son trop fort, qui sature et fait mal aux oreilles. Même s'ils ont tendance à s'améliorer ces derniers temps.
____________________________________________
Album : "Le murmure des autres"
Fillindia . Facebook . Bandcamp . Soundcloud
[ Dernière édition du message le 26/06/2014 à 12:16:37 ]
Nick Zefish
Le sondier n'est pas au service de l'artiste. Le sondiers ET l'artiste forment une équipe, au service du public. Tant qu'on reste dans une mentalité de conflit, tant qu'on n'a pas compris qu'artistes et sondiers sont dans le même bateau, on n'est loin d'avoir compris comment fonctionne le monde des concerts pro.
Le star-systeme fait gonfler le melon de certains mecs qui commencent à monter sur scène, tout comme à des inges-sons débutants qui se prennent pour dieu (vous connaissez tous la blague) sous prétexte qu'ils ont une grosse console plein de lumière. Bon, il faut que jeunesse se fasse, c'est finalement pas bien grave. Mais quand tu commences à avoir un peu plus d'expérience, tu changes de mentalité. Un concert n'est plus un moment de gloire mais un travail. Artistes, équipe technique, manageurs, régisseurs, etc... Tous bossent pour le public.
L'artiste n'est pas le centre du monde, pas plus que le sondiers n'est dieu. L'artiste n'a rien a exiger, parce qu'à aucun moment il aura l'occasion de jouer les vierges effarouchées en disant, outré, "c'est mon droit". Et le sondier n'exige pas de l'artiste qu'il ait réglé sa batterie.
Par contre, tout le monde fait ce qu'il peut pour que ça se passe du mieux possible. Certains sont.plus solides que d'autres, c'est vrai sur scène comme en régie. Et puis il en a qui se bougeront plus le c*l que d'autres.
Tout cela n'a que peu à voir avec le sujet. A rock en seine, le son est excellent, mais beaucoup trop fort à mon goût. J'ai moi aussi constaté sur certains concerts des mix douteux, avec un piano quasi absent, ou la batterie bien trop en avant. C'est pas forcément une question d'incompétence, mais plutôt de choix d'aller dans le sens du spectaculaire. Pour justifier le prix du billet ?
TomA SL
Anonyme
Le sondier n'est pas au service de l'artiste.
Bah si. Le sonorisateur est là parce que l'artiste est là. L'inverse n'est pas vrai.
tant qu'on n'a pas compris qu'artistes et sondiers sont dans le même bateau,
Non, l'artiste et le sonorisateur ne sont pas dans le même bateau. L'artiste s'expose sur scène. Il doit être au top pendant 1h30 ou 2h, jouer d'un instrument, chanter, après avoir mémorisé un répertoire, etc. Ce qui nécessite un état physique et mental au top. L'ingénieur du son n'est pas sous les projecteurs. Ou alors l'éclairagiste est un branque aussi. Je ne nie pas la pression qui est exercée sur l'ingé son mais elle n'a aucun rapport avec celle que peut ressentir le musicien ou le chanteur.
L'artiste n'est pas le centre du monde, pas plus que le sondiers n'est dieu. L'artiste n'a rien a exiger
Bien-sûr que si.
En effet, l'artiste n'est pas le centre du monde. Mais il peut - il doit - exiger de l'ingé son (ou de celui qui se présente comme tel) un professionnalisme digne de son titre, si celui-là n'est pas usurpé. L'obligation de résultat : le son.
[ Dernière édition du message le 26/06/2014 à 13:42:35 ]
luciolis
En effet, l'artiste n'est pas le centre du monde. Mais il peut - il doit - exiger de l'ingé son (ou de celui qui se présente comme tel) un professionnalisme digne de son titre, si celui-là n'est pas usurpé. L'obligation de résultat : le son.
Si c'est l'ingé-son employé de l'artiste, oui. Dans le cadre de festivals il n'a pas le droit d'exiger à l'ingé-son directement. Il doit se plaindre à l'organisateur, qui lui répercute ou non la plainte sur l'équipe technique.
Anonyme
C'est un peu fastidieux, non ?
[ Dernière édition du message le 26/06/2014 à 14:05:14 ]
luciolis
Anonyme
La meilleure solution passe d'abord par le dialogue, non ?
Par ailleurs, je n'ai pas parlé "d'exiger" quoi que ce soit. J'ai simplement écrit que le technicien est au service de l'artiste. Festival ou pas.
Être au service de n'a rien de dégradant. Tant qu'on reste dans des rapports courtois et respectueux de celui ou celle qu'on a en face.
C'est loin d'être incompatible avec le professionnalisme, côté artiste comme côté technicien.
[ Dernière édition du message le 26/06/2014 à 14:31:44 ]
Anonyme
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