réactions au dossier MusicLM, le ChatGPT de l'audio ?
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Los Teignos

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

Nantho Valentine

Error art
C’est comme ça que je nomme mes coups de chance, c’est à dire quand je trouve par hasard une harmonie.
Les probabilités sont fortes pour qu’un programme ait les mêmes coups de chance.
N'est-ce pas ta sensibilité "humaine" qui te permet de discerner un heureux hasard d'une mélasse inaudible ?

Nantho Valentine


vass-m

C'est la foire à l'intelligence naturelle qui monologue à qui mieux mieux

Je me demande si les être qui créé par l'humanité et qui lui survivront seront aussi braillards...

Gronoeil Vert

Sur l’electro-sensibilité (j’ai lu un message plus haut sur le sujet) : si les études montrent que les personnes se disant electro-sensibles souffrent réellement de quelque chose, les protocoles de test ont montré qu’en double aveugle et dans des conditions expérimentales maîtrisées, les électro-sensibles ne sont pas capables de détecter quand un appareil émetteur d’ondes électromagnétiques est enclenché ou non.
J’insiste sur ce point : les electro-sensibles ont une souffrance réelle. Mais elle n’est expérimentalement pas corrélée à la présence d’ondes electromagnétiques.
Rappelons que les ondes vraiment dangereuses pour la santé ont des fréquences et des énergies bien plus élevées que les ondes utilisées pour les radiocommunications (rayons ionisants, gamma, X, UVs…)
Tamen pax et amor, oscula.
[ Dernière édition du message le 18/02/2023 à 23:53:04 ]

Los Teignos

Oui, et je tiens à préciser que si j'évoquais la 5G et la 4K, ce n'est pas tant sur le sujet de l'électrosensibilité sur lequel je n'ai aucune donnée et donc pas grand avis, mais sur le fait qu'on nous impose ces "progrès" sans consulter nos besoins alors qu'ils vont concourir à démultiplier l'impact environnemental néfaste des technologies numériques : plus de stockage et de bande passante, donc plus d'énergie, plus de gaz à effet de serre, plus d'extraction de minerai, plus de déchets. Bref, c'était juste un exemple de progrès imposé par un commerce à toute une société, sans aucune discussion possible sur sa nécessité.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 19/02/2023 à 02:50:15 ]

Celest1

Non, mais ce n'est pas la faute des machines qui les remplacent. Moi mon lave vaisselle n'a pas fait de moi un artiste reconnu, mais quand même je le vois au quotidien comme un libérateur.

101112

Campbieil

Ce que je vois surtout dans ce fil : beaucoup de nouveaux comptes utilisateur avec 5 posts au compteur qui déversent des tartines de politiques de comptoir qui n'ont rien à voir avec la musique. De là à penser qu'il s"agit du même utilisateur assis derrière son VPN, il n'y a qu'un pas.

Khifran

Nonobstant, on trouve quand même dans ce cirque grand guignol
quelques trucs rigolos, en particulier l'Accordéon Death Metal et l'Accordéon Rap.
J'ignore si quelqu'un avait déjà pensé à ces amusantes fusions stylistiques ;
mais il y a là des niches à explorer et probablement peu occupées !


Gam

xHors sujet :Ce que je vois surtout dans ce fil : beaucoup de nouveaux comptes utilisateur avec 5 posts au compteur qui déversent des tartines de politiques de comptoir qui n'ont rien à voir avec la musique. De là à penser qu'il s"agit du même utilisateur assis derrière son VPN, il n'y a qu'un pas.
et des complotistes ou va le monde

malhomme

Citation de Maxxou32 :Mais quand l'IA sera totalement opérationnelle, elle remplacera l'humain comme le montre les exemples cités plus haut (les robots dans les usines) et cela au nom du libéralisme et de la compétitivité.
Mais que de bêtises.
Bon la réponse est aussi simpliste que la question.
L'intérêt de l'IA est l'utiliser sur des taches à plus haute valeur ajoutée. Par exemple l'outil, dont le nom m'échappe, déjà largement utilisé en cabinet d'avocat outre atlantique, permet d'analyser des milliers d'affaires en rapport là où un avocat ou un clerc peut au mieux en analyser quelques dizaines.
Mon fils fait sa thèse dans le domaine de l'application de l'IA aux modèles climatiques, on est sur de la très haute valeur ajoutée
En outre, l'évolution est plutôt à concevoir comme un arbre (qui continue de pousser du reste) qu'une échelle ordonnée et figée.
Oui ça c'est un peu n'importe quoi et ça date du XIXème. Si tu veux une analogie, c'est un corail. Il y a en évolution de nombreux transferts horizontaux qui font que l'analogie de l'arbre est inadaptée. Par exemple 30% de ton génome est d'origine retrovirale, pourtant les virus ne sont pas dans ton arbre généalogique sinon très lointain. Pourtant, l'acquisition des gènes viraux qui permettent aux mammifères d'avoir un placenta (en l'occurence un syncitium) sont récents.
Pas vraiment, le gros du bilan carbone d'un serveur, c'est sa construction, pas le fait de le brancher dans un data-center.
La vache ça c'est vraiment du nawak ! La construction, ce n'est rien.
30 recherches internet, c'est l'énergie requise pour faire bouillir un litre d'eau
Aujourd'hui tout le numérique consomme, selon les estimations, entre 4 et 10% de toute l'électricité produite dans le monde.
Le taux de croissance est tel que l'on dépasserait les 100% actuels rapidement (2040) si ce taux de croissance restait le même.
Pour comparaison, on a juste triplé la "production" en 150 ans. Donc va falloir sacrément accélérer sur le pétrole, le charbon et le gaz (qui, je rappelle, représentent 80% de la source primaire d'énergie de l'économie, en France aussi, le charbon en moins).
Enfin, il y a une erreur dans la vidéo : "ce que fait la machine reste parfaitement opaque pour l'être humain". Mais pas du tout. A la limite, c'est opaque pour l'utilisateur mais au même titre qu'un algo de filtrage dans un quelconque VST.
Beaucoup de gens semble penser que l'IA:
(..)
- c'est quelque chose dont on ne maîtrise pas le fonctionnement alors que...pas du tout
(...)
Une preuve? Montrez 3 photos de chien a un enfant de 3 ans, il reconnaîtra un chien toute sa vie.
Pour une IA, il faut environ 1000 fois plus de photos pour arriver au même résultats.
Là aussi on est dans le lieu commun. Pour côtoyer quelques spécialistes :
En fait on maitrise les techniques, on ne sait pas comment la machine autodétermine ses paramètres et les rend opérationnels pour reconnaitre, disons un chien, ou dans mon cas proche, la validité d'un modèle climatique (moins simple que le chien non ?).
On peut très bien mesurer le nombre de parametres, voire, leur valeur. Mais ça ne sert à rien, en plus d'avoir un niveau de complexité qui rend l'information inaccessible. faudrait une IA pour piger comment marche l'IA. Vous la sentez la régression infinie ?
Assimiler toutes les IA a des outils qui fonctionnent par apprentissage supervisé est simplement faux (et dans ce cas on est plus proche d'un million que de 1000).
Pour reprendre mon exemple, montrer 1 000 000 modèles climatiques à une IA n'a aucun sens (et ça n'existe pas).
http://soundcloud.com/in-mobile
[ Dernière édition du message le 19/02/2023 à 13:12:47 ]

kp17

Le chômage est une bonne chose.
C'est la production qui compte. Si l'on arrive à produire assez pour faire vivre des millions de personnes à rien faire c'est génial.
En plus de ça on arrive à surproduire, crée des bullshit jobs, gaspiller...
Si l'on se partage tous le travail dont on ne peut se passer de main d'œuvre humaine et qui reste essentiel à la société, alors on dégagera énormément de temps libre pour tout le mondes.
Après est ce que notre planète peut fournir une vie que les occidentaux qualifient comme décente à 8 milliards de personnes c'est un autre problème ahah.

Los Teignos

C'est bien que ça remplace le musicien de studio, comme les machines ont remplacés certains emplois.
Le chômage est une bonne chose.
C'est la production qui compte. Si l'on arrive à produire assez pour faire vivre des millions de personnes à rien faire c'est génial.
En plus de ça on arrive à surproduire, crée des bullshit jobs, gaspiller...
Si l'on se partage tous le travail dont on ne peut se passer de main d'œuvre humaine et qui reste essentiel à la société, alors on dégagera énormément de temps libre pour tout le mondes.
Pourquoi pas en effet, mais du coup, on voit justement que la diffusion des IA au plus grand nombre questionne un modèle social, civilisationnel même si on considère à quel point la valeur travail est associée à l'homme dans quantité de cultures. Mol, si on me dit que le but c'est la semaine de 25 h ou de 15 h, pourquoi pas, hein, IA ou pas IA, pas de problème tant que j'ai à manger et un toit pour dormir; de quoi être heureux, mais j'ai l'impression que les gens qui bossent dans ses domaines ne s'intéressent pas trop à ce genre de préoccupations. Ils font leur truc et après, ce sera à nous de nous démerder avec. Et c'est un peu tout le problème qu'on a depuis quelques temps, non pas avec la science, non pas avec la recherche fondamentale, mais avec ses applications technologiques à des fins mercantiles.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 19/02/2023 à 14:16:01 ]

kp17

Citation :
Pourquoi pas en effet, mais du coup, on voit justement que la diffusion des IA au plus grand nombre questionne un modèle social, civilisationnel même si on considère à quel point la valeur travail est associée à l'homme dans quantité de cultures. Mol, si on me dit que le but c'est la semaine de 25 h ou de 15 h, pourquoi pas, hein, IA ou pas IA, pas de problème tant que j'ai à manger et un toit pour dormir; de quoi être heureux, mais j'ai l'impression que les gens qui bossent dans ses domaines ne s'intéressent pas trop à ce genre de préoccupations. Ils font leur truc et après, ce sera à nous de nous démerder avec. Et c'est un peu tout le problème qu'on a depuis quelques temps, non pas avec la science, non pas avec la recherche fondamentale, mais avec ses applications technologiques à des fins mercantiles.
Bah de toute façon j'pense qu'une société avec beaucoup de temps libre ne peut pas cohabiter avec la vision occidentale de la vie.
Si l'on a tous beaucoup de temps libre ce sera sûrement au détriment de la production, donc personnes ne pourra posséder plus qu'il en a besoin (dans une certaine mesure).
Le simple fait de vouloir posséder plus que son voisin à des fins ostentatoire ou de hiérarchie sociale sera juste mal perçu, car en contradiction avec les valeurs de la société.
La politique ce devrait être ça normalement, proposer des choix de vie alternatifs en mettant en avant les avantages et les défauts de chaque idéologie... Bref.
Pas facile d'expliquer un concept en quelque paragraphes de toute façon. Le principale reste de se questionner sur ce qui nous a été inculqué en dogme depuis notre naissance.

updownleftright

Oui bien sûr : le sort de la musique n'est pas en jeu, par contre je pense qu'on peut questionner l'avenir de certains musiciens qui en vivaient jusqu'ici en faisant du catalogue d'illustration musicale, de la musique au mètre, etc.
Cela me fait penser à ce que j'ai vécu il y a plusieurs années en tant que développeur web avec l'apparition de certains CMS ou de plateformes comme Wix.
Ce que je vois, ce sera l'accentuation d'une création à deux vitesses:
- les client·es ayant suffisamment d'argent, de temps (et peut-être d'amour) ou de besoins très spécifiques pour confier sa commande à un artisanat;
- les personnes, entreprises, etc. où le temps et le seuil de rentabilité prime;
L'auditeur et l'auditrice aura certainement le dernier mot dans l'histoire: sera-t-elle d'accord d'écouter des chansons composées (oui), arrangées (oui), interprétées (euh...) par un logiciel?
Je crois encore qu'il existe un besoin d'identification à des personnes, stars, etc. qui va servir de "garde-fous". Cela dit, vu les modes de consommation sur Spotify privilégiant de plus en plus les playlists aux artistes/disques, les requêtes de musique générée en fonction d'une humeur («MusicProut, chie-moi une chanson en finnois à la guitare pour accompagner mon chagrin d'amour et m'avertir, dans dix minutes, que les oeufs sont cuits») vont prendre de plus en plus de place.
Par contre, comme tu dis Los Teignos, le monde de l'illustration musicale risque de souffrir davantage de ces commandes à deux vitesses. Je remarque souvent que mon entourage, en regardant telle série ou tel téléfilm, n'arrive pas à discerner si la bande-son est interprétée par un véritable orchestre ou des VST. Lorsque ces AI auront ingéré suffisamment de données et produit des contenus plus réalistes, certains devront certainement remettre en question leur façon de travailler (déjà qu'on atteignait des sommets de délais de composition et de rétribution misérable). Ou alors, être malins et combiner AI en guise d'esquisse et finir le travail "à la main".
[ Dernière édition du message le 20/02/2023 à 09:11:02 ]

Silicon Machine Extended

Je crois encore qu'il existe un besoin d'identification à des personnes, stars, etc. qui va servir de "garde-fous".
C'est exactement ce que je déteste et méprise dans le monde de l'art en général: ce besoin d'aller incarner la forme. Alors que bon.

Los Teignos

Car l'autre problème que cela pose de manière globale, c'est que c'est un levier pour produire plus et plus vite. À l'heure actuelle, on est déjà en surproduction multimedia : chaque jour, il se crée toujours plus de contenus que la veille. Exemple rien qu'avec les photos, sachant que l'analyse repose sur de vieux chiffres de 2017 :

Or, cette évolution rendant difficile la consultation des contenus, leur curation, la séparation du bon grain de l'ivraie quand on recherche telle info ou tel contenu, etc. Un unique individu est souvent lui-même noyé par la masse de données qu'il a produit en quelques années et va mettre des plombes à retrouver un contenu parfois... Et quand on cherche une info précise sur un sujet, on galérait déjà pour la trouver sur le web entre web visible et invisible, garbage produit par le SEO et le marketing... Désormais, il faudra aussi compter sur les IA pour augmenter significativement la masse de données de mauvaise qualité...
Or, cette surproduction de contenus numériques a aussi un coût environnemental : permettre à 8 milliards d'être humains de faire autant de vidéos, images, musiques qu'ils veulent, ça se traduit en problématiques énergétiques, en consommation de matériaux, d'eau potable... Et cela a un impact direct sur les problèmes écologiques. Et leur filer des IA pour faire cela encore plus facilement, c'est permettre à chacun de produire plus.
Or, rendre l'humain plus productif via l'IA va à l'inverse des objectifs d'un GIEC qui réclame une "sobriété" dans la production, c'est à dire ne produire que le strict nécessaire.
Voilà typiquement les questions qui devraient être posées en amont de la mise à disposition d'une IA au plus grand nombre : on croule déjà sous les photos de chat, quel est l'enjeu de permettre d'y ajouter des fausses photos de faux chats ?
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 20/02/2023 à 10:35:38 ]

pyrolator77

L'auditeur et l'auditrice aura certainement le dernier mot dans l'histoire: sera-t-elle d'accord d'écouter des chansons composées (oui), arrangées (oui), interprétées (euh...) par un logiciel?
Je crois encore qu'il existe un besoin d'identification à des personnes, stars, etc. qui va servir de "garde-fous".
Il va sans doute y avoir un problème de 'traçabilité' : comment, dans une consommation de musique massive et anonyme (au sein d'une playlist par exemple) pourra-t-on vraiment savoir si c'est un humain ou pas à l'origine du morceau ? Et même si l'info est donnée, qui cherchera vraiment, ou prendra le temps, de le savoir ? Je pense que la majorité des gens qui passent de la musique en fond sonore ne se préoccupent pas de savoir qui fait quoi (mais peut-être que je me trompe ?), ils mettent une playlist selon l'envie du moment, playlist concoctée par les sites eux-mêmes (ce qui est à la fois rassurant et donne l'illusion de la curiosité).
Et les radios qui enchaînent les morceaux sans jamais donner le nom des interprètes seront-ils assez scrupuleux pour préciser s'il s'agit ou non d'une création humaine ?
Quand au besoin d'identification à une star, je ne crois pas non plus que ce soit un garant de l'intégrité de la qualité du contenu. Suffit de voir ce que font par exemple les Guetta, les 'stars' de la K-pop ou toutes les chèvres qui sortent des nouvelles-star-academy et consort...
Ni même garant de la présence d'humains derrière : rien n'empêchera n'importe quel communiquant de fabriquer une image ou un pseudo autour de la 'création' d'une IA. Ils le font déjà très bien avec les chèvres sus-citées. Et même en imaginant qu'on nous concocte des lois pour encadrer le bazar, gageons que ça n'empêchera pas grand chose au final (suffit de voir les idiots utiles du CNIL pour en avoir une vague idée).
Après, et c'est une vraie question, artistiquement, y a-t-il une différence notable entre les productions au kilomètre de toutes les âneries dont on nous farci la tête à longueur de radio commerciale (commerciale ou pas d'ailleurs) et la probable production (future) au kilomètre d'une IA ? Les Guetta & co ne font eux-même que du recyclage et de l'application de recettes basiques simples et éprouvées qui marchent à tous les coups (harmonies primitives, rythmes basiques et crétins, mélodie inexistantes, arrangements débiles MAIS prod clinquante et tape-à-l’œil) (et bien sur, promo de fou). Finalement, la même chose qu'une IA. Là, du coup, on pourra se passer de ce genre de guignols puisqu'un machin pourra faire la même chose à moindre frais (pour les producteurs de ce type de choses).
Attention, je ne me fais pas du tout l'avocat de l'IA, c'est même tout le contraire ! Je pense que c'est quelque chose de vraiment inquiétant, et pas que pour la musique. Car si finalement, ce n'est que dans la continuité du business de l'entertainment (pour rester dans le domaine de l'art) et que ce n'est qu'une étape de plus dans la 'logique de marché' du capitalisme 2.0 (et du capitalisme tout court), au niveau éthique, moral, on franchit quand même une sacrée étape... (et là encore, je n'évoque même pas les questions écologiques - Los Teignos en parle bien mieux que moi).
Après, je ne peux m'empêcher de penser non plus (non sans un brin de perversité) que si des machines font le taf à la place de tous ces clowns, si les choses sont claires et que l'on n'essaie pas de faire passer ça pour des créations humaines, le monde de l'art (je parle du vrai, de celui qui crée, invente, cherche, des créateurs qui mettent leurs tripes sur la table...) ne s'en montrera pas fondamentalement bouleversé... En étant d'un optimisme béat, on pourrait même se dire que si les choses sont claires, au moins, on se débarrassera de toute cette hypocrisie... Parce que bon, les gens qui s'intéressent vraiment à la créativité, ça a toujours été une minorité, ça reste une minorité (quoi que puissent en dire nos édiles et leurs beaux discours sur la culture), et ça continuera sans doute d'être une minorité à l'avenir, la production de masse n'a en fait jamais vraiment eu un impact sur ça. Tout est tiré vers le bas dans tous les domaines mais ce n'est pas nouveau. C'est juste plus efficace vu la société de la com dans laquelle on vit et c'est vrai que l'on atteint un tel sommet de médiocrité générale que c'est sans doute plus inquiétant que jamais. Mais ce n'est pas nouveau.
On pourrait se dire que le phénomène nouveau, c'est qu'il y a une catégorie de gens qui se croient créateurs (de concepts réchauffés surtout) et qui, en surfant sur les dossiers de sub et sur leur réseau, arrivent à faire illusion auprès de ces nouveaux auditeurs de la culture officielle et obtiennent une sorte de statut d'artistes respectables. Mais en même temps, si on y réfléchit bien, l'opportunisme (plus ou moins soutenu par le mécénat, public ou privé) a toujours existé de tout temps : Meyerbeer avait plus de succès que Wagner, Massenet plus que Scriabine, Gershwin plus que Nono, Rachmaninov plus que Stravinsky.
Ce qui est pervers dans tout ça est qu'on nous met devant le fait accompli (je rejoins là encore Los Teignos sur ce point), et démerdez-vous avec ça...

Silicon Machine Extended

Les Guetta & co ne font eux-même que du recyclage et de l'application de recettes basiques simples et éprouvées qui marchent à tous les coups (harmonies primitives, rythmes basiques et crétins, mélodie inexistantes, arrangements débiles MAIS prod clinquante et tape-à-l’œil) (et bien sur, promo de fou)
Je trouve ça d'une telle étroitesse d'esprit: C'est comme dire d'un texte de publi-redaction qu'il est écrit par des idiots et reçu par des idiots parce que les recueils de poémes sont aussi écrit avec des mots.
Et d'une grande prétention, qui consiste à considérer que ce que l'on fait et que l'on écoute est si différent de ces musiques là.

pyrolator77

Citation :Les Guetta & co ne font eux-même que du recyclage et de l'application de recettes basiques simples et éprouvées qui marchent à tous les coups (harmonies primitives, rythmes basiques et crétins, mélodie inexistantes, arrangements débiles MAIS prod clinquante et tape-à-l’œil) (et bien sur, promo de fou)
Je trouve ça d'une telle étroitesse d'esprit: C'est comme dire d'un texte de publi-redaction qu'il est écrit par des idiots et reçu par des idiots parce que les recueils de poémes sont aussi écrit avec des mots.
Et d'une grande prétention, qui consiste à considérer que ce que l'on fait et que l'on écoute est si différent de ces musiques là.
Euh... Je ne suis pas bien sur de comprendre ton argument...
Franchement, il ne me viendrait pas à l'idée de comparer une publi-rédaction et un poème, ce n'est franchement pas le même monde. L'un est un objet marketing dont le seul but est de vendre un produit en présentant une pub comme étant une info, l'autre une expression artistique. L'un contient en son objet même une grande part de cynisme et de mensonge, l'autre non.
Je ne juge absolument pas les gens qui travaillent dans la pub, chacun son parcours et ses choix (ou parfois ses non-choix faute de choix). Je peux même entendre qu'il y ait dans ce milieu une part de créativité (pour certains de ses protagonistes en tout cas) qui peut, j'imagine, être assez stimulante. Je sais très bien que les gens qui travaillent dans la pub ne sont pas tous des cyniques dénués de tout scrupule ou des idiots (Guy Debord, un des critiques les plus virulent de la société du spectacle y bossait d'ailleurs lui-même), je dis juste que c'est l'objet lui-même qui tient du cynisme et du mensonge.
Pour la musique, c'est pareil : il y a des 'objets' totalement interchangeables qui tiennent intrinsèquement de ce même cynisme (les star-ac, The voice, K-pop, etc...), d'autres non. Je ne crois pas que ce soit prétentieux de dire ça et d'être choqué par ça, d'être choqué par les multi-nationales qui font du business là-dessus en faisant passer ça pour de la musique quand dans le même temps la plupart des musiciens crèvent la dalle.
Et c'est vrai, oui, je refuse de mettre sur le même plan David Guetta et Depeche Mode (par exemple), MacDo et un bon petit resto, un produit interchangeable et une création 'unique' (et cela tout à fait indépendamment de la qualité de la dite création, jugement de valeur qui tient en bonne partie du subjectif et du parcours propre à chacun), la culture de masse imposée et la culture populaire. Et je ne crois non plus pas verser dans la prétention (ou l'élitisme) en disant ça.
[ Dernière édition du message le 20/02/2023 à 17:27:12 ]

5h4r0

Mon centime :
"Le système ne choisit pas les meilleurs, il choisit les plus dangereux."
Albert Jacquard
Moins d'expression de sentiments avec des instruments électroniques ? Ça dépend qui joue. Le clavier du piano, les cordes d'une guitare, ou les baguettes d'un batteur ne seraient-ils pas une forme d'IHM eux aussi ?
Aussi, concernant l'humain et l'idée d'un esprit sans corporalité humaine, animale, on imagine bien qu'une intelligence crée par l'homme (donc à l'image de la sienne) serait déconnectée en bonne partie de l'expérience corporelle, sensorielle, etc. Et donc de ce qui en découle. La littérature SF a bien exploité le concept.
Remplacer un cerveau par une IA sera peut-être un jour envisageable. Pardon, je sors.
Sinon, il est parti il y a 3 ans. Déjà.
[ Dernière édition du message le 21/02/2023 à 06:41:26 ]

Silicon Machine Extended

Pour la musique, c'est pareil : il y a des 'objets' totalement interchangeables qui tiennent intrinsèquement de ce même cynisme (les star-ac, The voice, K-pop, etc...), d'autres non.
ça fait quand même une bonne centaine d'année qu'on sait qu'un objet peut être industriel et artistique, non? Le Bauhaus, pour prendre la partie la plus émérgée de cet iceberg, c’était pas hier. Je vais prendre un exemple: les percus des rites funéraires africains. Est ce que c'est culturel, artistique, utilitaire? Est ce que c'est créatif, ou codifié? Bon courage...
Cela dit mon choix de la publi rédaction n'etait peut etre pas le bon à cause de la connotation publicitaire, remplace le par un article de presse, ou un report de concert.

Gam


Point-virgule

Dans les systèmes industriels les plus avancés, il faut de nos jours faire un effort énergique pour prendre en main de façon consciente une médiation du progrès technique et de la pratique vécue des grandes sociétés industrielles qui jusqu'à présent n'a fait que s'imposer avec tous les traits d'une histoire naturelle (naturgeschichtlich). C'est n'est pas le lieu ici de discuter des conditions sociales, économiques et politiques dont devrait nécessairement dépendre une politique centralisée de la recherche à long terme. Il ne suffit pas qu'un système social remplisse certaines conditions de rationalité technique. A supposer même que le rêve cybernétique d'une autostabilisation pour ainsi dire instinctive soit réalisable, c'est qu'on aurait en chemin réduit le système des valeurs à de simples recettes de maximisation concernant puissance et bien-être, à un équivalent de la valeur biologique de base représentée par la survie à tout prix, c'est-à-dire l'hyperstabilité. De par les conséquences socio-culturelles imprévues du progrès technique, l'espèce humaine s'est elle-même mis au défi non seulement de provoquer la destinée sociale qui est la sienne mais encore d'apprendre à la maîtriser. Et il n'est pas possible de relever ce défi lancé par la technique avec les seules ressources de la technique. Il s'agit bien plutôt d'engager une discussion, débouchant sur des conséquences politiques, qui mette en rapport de façon rationnelle et obligatoire le potentiel dont la société dispose en matière de savoir et de pouvoir techniques avec notre savoir et notre vouloir pratiques.
D'une part, une telle discussion pourrait éclairer les acteurs de la vie politique, dans le cadre de ce qui est techniquement possible et "faisable", sur la conception que les intérêts auxquels ils ont affaire se font d'eux-mêmes, telle qu'elle se trouve déterminée par la tradition. D'autre part, à la lumière des besoins ainsi articulés et ré-interprétés, ils pourraient juger par rapport à la pratique dans quelle direction et dans quelle mesure nous désirons développer notre savoir technique dans l'avenir.
Cette dialectique du pouvoir et du vouloir s'opère actuellement de façon non réfléchie, en fonction d'intérêts dont on n'exige pas qu'ils aient de justification publique, par plus qu'on ne les y autorise. Ce n'est qu'en assurant avec conscience politique cette dialectique que nous pourrions reprendre en main une médiation du progrès technique et du monde vécu social qui jusqu'à présent s'est imposé à la façon d'une histoire naturelle (naturgeschichtlich). Dans la mesure où cela est l'affaire de la réflexion, cette médiation ne relève pas plus cette fois-ci de la compétence de tel ou tel spécialiste. Le pouvoir de disposer techniquement des choses ne suffit pas à dissoudre la substance de la domination ; elle peut même au besoin se retrancher derrière lui. L'irrationalité de la domination qui a pris maintenant les proportions d'un danger mortel collectif ne pourrait être surmontée que par la formation d'une volonté politique, liée au principe d'une discussion générale et exempte de domination. Il n'est permis d'espérer une rationalisation de la domination que d'une situation où serait développée la puissance politique d'une pensée liée au dialogue. La force libératrice de la réflexion ne peut être remplacée par un déploiement de savoir techniquement utilisable.
Jürgen Habermas, La technique et la science comme « idéologie »
« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. », Friedrich Nietzsche. ♫

bipolar

un petit Poulain pour débuter :
"La modernité est une expérience de plein air, prétendument guidée par le pragmatisme, mais de facto largement incontrôlée, sur l'introduction simultanée et successive d'un nombre indéfini d'innovations dans la civilisation."
Jacques Poulain, L'Âge Pragmatique ou l'expérimentation totale
Concernant l'attitude à adopter face au déferlement de l'"IA", je pense aussi que cette bataille se mène pour commencer au niveau du langage. Sorti des labos, le terme IA est marketing et politique. Quand un labo l'utilise en interne par raccourcis, les chercheurs savent ce qu'ils y mettent. Quand les GAFAM, les politiques et même les écoles d'art nous l'assène, nous ne somme plus du tout dans le même situation. Je préfère largement parler de simulateur d'intelligence, ou d'algorithme apprenant. C'est moins vendeur et c'est tant mieux.
Quoi qu'il en soit, le meilleur album parlant d'IA de l'histoire de la musique existe depuis 30ans :
https://warp.net/eu/products/349643-artificial-intelligence
Concernant les risques à terme de ce nouveau déferlement technologique, la gouvernance algorithmique a ma faveur. J'attends avec circonspection le jour où quelqu'un dira : "mon IA a traité toute les données de l'humanité contenus dans le cloud, elle est bien plus efficace que n'importe quel personne ou parti politique pour prendre les décisions dans tous les domaines de la vie et de la politique qui maximiseront le bonheur de l'humanité". Cela arrivera peut être plus vite que la Singularité chère à Kurzweil !
Phlipp K Dick en fait une fiction (évidemment distopique vu l'auteur) dans Simulacres, écrit en 1962. Ca parle aussi d' un pianiste psychokinéticien qui joue Brahms et Chopin à distance...
Jacques Ellul dont il a été question plus haut propose le concept de "non puissance" pour désigner le refus de l'utilisation d'une technique dont on sait qu'elle permettrait un gain de puissance. Ça peut flirter par endroit avec la sobriété, mais la sobriété renvois à la dépense énergétique. La non puissance s'applique à des technologies vue comme dangereuses, sans critère énergétique. ( outil génétique etc...)
et une dernière, pour nos intelligence naturelles :
"le totalitarisme, c'est lorsque l'homme devient superflu"
Annah Harendt

Los Teignos

De là à ce dire qu'une IA serait plus performante pour notre survie qu'un chef d'état humain, parce qu'elle est précisément dépourvue de tous nos biais, il n'y a qu'un pas...
Et puisque tu cites Harendt, j'avoue que je me pose vraiment la question de savoir s'il y a des Adolf Eichmann dans tout cela, des gens qui font leur taf consciencieusement sans trop s'embarrasser de conscience....
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 23/02/2023 à 01:13:41 ]
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