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Culture / Société
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D'autres Sambas - Les musiques traditionnelles 14

Si le Samba de Rio est celui que le monde entier connaît, il n'en est pourtant pas la seule forme pratiquée au Brésil. Je vous en propose ici deux autres exemples emblématiques du pays.

D'autres Sambas : Les musiques traditionnelles 14
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Samba de rodà

Nous avons vu que le Samba actuel était une évolu­tion de celui créé au cours du 17e siècle à Salva­dor de Bahia, le « Samba de rodá ». Ce carac­tère origi­nel a incité les auto­ri­tés brési­liennes à deman­der l’ins­crip­tion du Samba de rodá au patri­moine cultu­rel imma­té­riel de l’hu­ma­nité, ce qui lui a été accordé en 2008.

Contrai­re­ment au Samba de Rio dont nous avons vu qu’il a rapi­de­ment été cosmo­po­lite, le Samba de rodá est vrai­ment porteur de l’iden­tité cultu­relle des esclaves afri­cains et de leurs descen­dants. Cette musique reprend prin­ci­pa­le­ment les rythmes et danses tradi­tion­nels de l’An­gola. Le Samba de rodá se mani­feste en géné­ral de manière spon­ta­née lors des événe­ments festifs, notam­ment les fêtes reli­gieuses, ce qui est alors l’oc­ca­sion de pratiquer le syncré­tisme entre reli­gion catho­lique et célé­bra­tion des Orishas comme dans la sante­ria cubaine. 

Que l’on soit musi­cien, danseur, chevronné ou bien novice, tout le monde est invité à parti­ci­per et forme un cercle au centre duquel les femmes viennent danser à tour de rôle. Lorsqu’une danseuse a terminé, elle conclut son passage par l’um­bi­gada, le geste par lequel elle désigne la danseuse qui doit la suivre. Bien sûr, il y aussi des groupes profes­sion­nels consti­tués qui pratiquent égale­ment ce Samba.

 Le Samba de rodá est souvent égale­ment pratiqué en rela­tion avec la Capoeira, comme ici :

Mara­catu de baque solto

Un autre Samba carac­té­ris­tique est celui pratiqué dans l’État du Pernam­bouc, appelé « Mara­catu de baque solto » ou « Mara­catu de bruit sourd ». C’est prin­ci­pa­le­ment ce Samba qui est présenté lors du carna­val de Recife, la capi­tale de l’État. Mais il est né dans les plan­ta­tions de canne à sucre de la Zona da Mata Norte au début du 20e siècle. Contrai­re­ment au Samba de rodá, celui-ci est extrê­me­ment codi­fié et a dès l’ori­gine été imaginé pour tenir un rôle carna­va­lesque. Chaque groupe de Mara­catu de baque solto est appelé une « nation » et on y trouve des person­nages-clés : il y a le Roi et la Reine, accom­pa­gnés par des danseuses appe­lées Bahia­nas (Bahia­naises), l’en­semble étant escorté par une troupe de soldats, les « Cabo­clos de lança » ou Cabo­clos lanciers. Ces derniers person­nages surtout figurent le métis­sage de la société brési­lienne à partir des trois groupes ethniques amérin­dien, euro­péen et afri­cain. Le cortège est suivi par un héraut – le « maître » –  qui prononce ou chante des poèmes à la gloire de sa « nation » et auquel répond un autre person­nage, le « contre­maître », ou bien le reste du groupe. Enfin l’en­semble est accom­pa­gné par un groupe de musi­ciens, struc­turé en géné­ral autour d’une section de percus­sions et d’une section de cuivres. Les percus­sions réunissent un tambour, une caisse claire, un « mineiro » (idio­phone d’ori­gine amérin­dienne) et des cloches. Dans la section de cuivres on trouve souvent une trom­pette et un trom­bone. Les person­nages du Mara­catu de baque solto ne sont pas anodins, car ils sont des repré­sen­ta­tions des figures de l’Um­banda Jurema, un culte dérivé du Candom­blé lui aussi forte­ment inspiré par les Orishas afri­cains.

 

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